Jérusalem - 15 mars 2004

Prière pour la terre

Par ISM

L’International Solidarity Movement est une organisation non-gouvernementale palestinienne regroupant des pacifistes palestiniens et internationaux travaillant à promouvoir la lutte pour la liberté en Palestine et pour la fin de l’occupation israélienne. Nous utilisons des méthodes de résistance non-violentes et des actions directes pour affronter et défier les Forces illégales d’occupation israélienne et leur politique.

A 12h, les villageois ont commencé à prier sur leur terre et ont été rejoints peu après par un groupe d'environ 25 filles de l'école du village.
Peu après, les soldats ont éloigné violemment le groupe du chantier. Ils ont lancé des grenades assourdissantes, se sont mis à frapper et à cogner les manifestants. Plusieurs personnes ont été blessées ; un homme à été blessé au visage par une balle en métal recouvert de caoutchouc et une fillette a été brûlée par l'une des nombreuses grenades assourdissantes que les soldats ont lancé sur les écolières

Les Palestiniens prient pour leur terre sous les yeux des militaires israéliens - Photo : ISM

Lundi 15 mars 04 à 10h45, une soixantaine de Palestiniens, une dizaine d’internationaux et d’israéliens ont quitté le centre de Beit Liquya, un village situé au nord-ouest de Jérusalem.

Les villageois protestaient contre le Mur qu’est en train d’édifier en Cisjordanie l'armée israélienne. Le Mur va annexer de facto à Israël plus de la moitié des terres cultivées de Beit Liqya privant les habitants de l'essentiel de leurs ressources.

Pourtant, Beit Liqya et tous les villages environnants ont porté plainte auprès de la Cour suprême israélienne et obtenu une injonction ordonnant à l'armée de cesser tout travail sur leur terre jusqu'à ce qu'à la décision de la Cour soit connue, mercredi prochain. Mais l'armée israélienne ignore délibérément cette injonction et continue de détruire d’autres terres cultivées.

La manifestation a traversé le village, en direction du site où ont lieu les travaux. Des soldats étaient ostensiblement postées pour observer la progression de la manifestation. Quand les manifestants pacifiques sont arrivés en haut de la colline qui surplombe le site en travaux, les soldats leur ont lancé des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes.

Vers 11h la plupart des manifestants étaient arrivés dans la vallée face à une rangée des soldats. A 200 m d'eux un bulldozer et une pelleteuse détruisaient les oliveraies des villageois. Un group de shebabs (jeunes gens et jeunes garçons) étaient restés sur la colline.

Les soldats ont cessé de lancer le gaz lacrymogène et les grenades assourdissantes et se sont mis à parler avec des membres du Conseil Municipal.

Les leaders de la Communauté ont fait valoir que la décision de la Cour émise la semaine dernière par la Cour suprême israélienne ordonnait à l'armée israélienne de cesser ses travaux dans la région. Les soldats ont refusé de se plier à la décision de la Cour et ont fini par dire aux villageois que le bureau de Coordination du District (DCO) allait venir discuter avec eux un peu plus tard.

L'heure d'après, les manifestants du village se sont assis près du site des travaux et ont parlementé avec les soldats. En haut de la colline, des affrontements sporadiques éclataient entre les shebabs qui lançaient des pierres et les soldats qui lançaient du gaz lacrymogène, des grenades assourdissantes, et des balles métal en recouvert de caoutchouc.

A 12h, les villageois ont commencé à prier sur leur terre et ont été rejoints peu après par un groupe d'environ 25 filles de l'école du village.

Peu après, les soldats ont éloigné violemment le groupe du chantier. Ils ont lancé des grenades assourdissantes, se sont mis à frapper et à cogner les manifestants. Plusieurs personnes ont été blessées ; un homme à été blessé au visage par une balle en métal recouvert de caoutchouc et une fillette a été brûlée par l'une des nombreuses grenades assourdissantes que les soldats ont lancé sur les écolières. Elles ne pouvaient plus bouger parce qu’elles étaient bloquées entre les arbres, les buissons et les soldats.

De surcroît, tous étaient particulièrement effrayés par la violence utilisée par les soldats pour disperser les manifestants. La foule a été finalement repoussée à environ dix mètres du site des travaux.

Vers 13h, on a évacué six personnes en ambulance, toutes blessées par des balles en métal recouvert de caoutchouc. Les shebabs lançaient des pierres partout contre les soldats, à cent mètres de là. Sans blesser personne. Les soldats riaient et plaisantaient entre eux tout en tirant sur les shebabs.

A 13h45, un groupe de femmes a été violemment repoussé alors qu'elles cherchaient à dialoguer avec eux. Une demi heure plus tard ,des soldats se sont mis en mouvement vers la colline en direction des shebabs et nous avons entendu des tirs à balles réelles.

Juste après que les manifestants restés dans la vallée ont commencé à retourner vers le village où trois soldats qui jetaient des grenades assourdissantes, du gaz lacrymogène et des pierres, leur ont dit qu'ils restaient à l’arrière pour leur propre protection, alors que des balles réelles étaient toujours utilisées.

Au cours de cette manifestation, 11 Palestiniens ont été emmenés à l'hôpital de Ramallah à cause de leurs blessures, presque toutes provoquées par les balles en métal recouvert de caoutchouc; un homme est dans un état critique. On n'a pas compté de blessés parmi les forces israéliennes de sécurité.

Source : www.palsolidarity.org

Traduction : CS pour ISM-France