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ISM France - Archives 2001-2021

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Cisjordanie -

Qu'est ce qu'il y a de Saint ici ?

Par

Je suis submergée par le désir de partager ce que j'ai appris cette semaine en Palestine, mais également submergée par la taille de cette tâche. Nous avons achevé la visite de Birthright Unplugged la nuit dernière, et il est difficile de croire qu'elle n'a duré qu'une semaine.
J'ai eu la chance de rencontrer des personnes incroyables, j'ai eté forcée de voir des abus terrifiants, j'ai éré témoin de la violence institutionnalisée,j'ai commencé à comprendre les défis, j'ai eu le privilège d'honorer l'espoir et le courage... tant de choses à dire...

Beaucoup trop de Murs

Le Mur est appelé Mur de Séparation, Mur d'Apartheid, mal nommé Clêture de Sécurité. Clêture et sécurité sont mal choisis; haut comme un bâtiment à 3 étages, des blocs de béton permanents calés les uns contre les autres, avec des tours de surveillances placées tout le long.

Ce n'est pas une exagération de dire que le mur transforme la Cisjordanie en ube prison.


Sécurité

La plupart des gens pensent que le mur longe la Ligne Verte (la ligne d'armistice de la guerre de 1948 qui forme la frontière de facto entre Israël et la Palestine et qui, en vertu du droit international, sépare Israël des territoires occupés).

Il n'y a aucune confusion. Ce n'est pas cela.

Le tracé du mur vole 10% de la terre de la Cisjordanie pour Israël. Bien qu'il soit toujours que partiellement construit, il serpente à travers la Cisjordanie , séparant des secteurs autre fois contigus en des régions séparées, sans aucun accès entre elles.

Son tracé fait le tour des colonies illégales, les annexant de facto à Israël ainsi que la terre sur laquelle elles sont situées.

La politique est claire : saisir le plus de terre possible avec un minimum de Palestiniens. Quand le Mur sera achevé (son tracé complet est une information publique), l'ensemble de la Cisjordanie sera découpée en "bantustans" non-contigus qui seront reliés seulement par une route à travers le territoire des colonies israéliennes illégales.



Routes

Il y a également une infrastructure routière qui traverse le reste des parties connectées de la Cisjordanie , permettant un accès facile entre Jerusalem et toutes ses "banlieues" (des colonies).

À son point plus profond, le mur pénètre sur 22 kilomètres à l'intérieur de la Cisjordanie . C'est partout la terre palestinienne.

Je suis passée par le checkpoint de Bethlehem, maintenant appelé “terminal.” Il ressemble à une structure massive entourée d'un Mur de chaque cêté. C'est un bâtiment stérile comparé à un terminal d'aéroport, il ressemble bien plus comme une prison avec un système des portes électroniques, des détecteurs de métaux, et des soldats derrière des vitres à l'épreuve des balles.

Au-dessus, il y a une plateforme où au moins un soldat est positionné avec son arme pointée vers le bas.

À l'entrée, il y a une pacarte de la la taille du mur: “Que la Paix Soit Avec Vous”, en Hébreu, en Arabe, et an Anglais.
Elle est rose, verte et pourpre, avec en dessour : Département Israélien du Tourisme.

Le terminal de Bethléem est bien à l'intérieur de la Cisjordanie . Peut-être que le Département du Tourisme s'embrouille. Je traverse sans incident, et je reviens près du mur.

Je me tiens juste contre le béton, je regarde en l'air, du béton jusqu'au ciel; je regarde à droite, à gauche, du béton des deux cêtés; je crie, je donne des coups-de-pied, je hurle. Silence. Je ne sais pas quoi faire.

Je n'ai jamais été dans un ghetto avant...



Qu'y a-t'il de Saint ici ?

Hebron, Al-Khalil en Arabe, est une ville palestinienne de Cisjordanie , à 35 kilomètres de Jérusalem. Dans l'ensemble de la Cisjordanie , la plupart des colonies illégales sont établies soit en tant que "banlieues" des villes israéliennes, soit dans des secteurs ruraux plus à l'Est (dont la majorité seront bientêt annexées de facto à Israël par la constructiol du Mur illégal).

Mais à Al-Khalil, un groupe de colons extrémistes s'est implanté au milieu de la Vieille Ville, le coeur de la ville. La violence quotidienne qu'ils provoquent a forcé les Palestiniens à fuit la Vieille Ville, laissant derrière eux des maisons et des magasins abandonnés que les colons occuperont bientêt, en faisant une percée dans le secteur et confisquant la terre.

En parallèle, les portes sont couvertes de graffitis anti-Arabes. Jusqu'ici, 840 magasins ont fermé. L'écho résonne dans les corridors. L'armée israélienne, qui est censée avoir une juridiction militaire sur seulement la moitié de la ville, contrêle actuellement tout Al-Khalil. Il y a environ 200 colons dans la ville, et environ trois soldats par colon.

La route principale de la ville a été fermée aux Palestiniens. Toutes les portes de la vieille ville, sauf deux, ont été murées. Aux deux points d'accès, il y a une machine à rayon X à travers laquelle tous les Palestiniens doivent passer, y compris les enfants.


Le Comité de Réhabilitation d'Hébron (HRC), une organisation palestinienne incroyable, travaille à remettre en état des bâtiments dans la vieille ville pour essayer d'encourager les Palestiniens à revenir dans leurs maisons et leurs magasins, de sorte que les colons ne confisquent pas leur propriété. Ils livrent une bataille ardue.

Lors de la visite avec Walid Abu-Al-Halaweh du HRC, nous apprenons que la violence des colons se produit tout près. Nous allons à l'endroit où les colons viennent juste de partir, et le sol est couvert de pierres, certaines de la taille de mon doigt, certaines de la taille des deux mes poings. Nous suivons les gardes de l'armée israélienne en direction du vacarme.

Environ 20 filles, n'ayant pas plus de 14 ou 15 ans, crient, crient. Elles sont isolées en douceur par les officiers d'armée pendant qu'elles continuent à crier sur les Palestiniens autour d'elles. On me traduit l'Hébreu : "Sortez de notre pays, vous êtes sales, vous êtes de la crasse."

Nous nous tenons avec un groupe d'hommes, de femmes et d'enfants palestiniens et les observons... ou plutêt, notre groupe les observe. Les Palestiniens attendent pour la plupart de passer à travers la porte que les filles bloquent maintenant depuis 20 minutes. Trois filles font une percée dans la ligne consentante de l'armée et courent vers nous, un autre officier les retient.

Les Palestiniens près de moi courent vers l'arrière. Je suis mortifiée pour ces hommes, pour l'humiliation de devoir craindre une fille de 13 ans, parce qu'ils savent ce que les soldats leur feront s'ils se défendent.

Ils ont peur des filles, avec des étoiles juives autour de leurs cous, hurlant des insanités à leurs voisins.

Les soldats, qui ne semblent pas avoir plus de 19 ans, parlent gentiment aux filles, puis se retournent en hurlant et en menaçant la foule palestinienne, en leur disant que s'ils font un pas en avant, il y aura des conséquences.

Quant à moi, alors que j'observe un peuple à qui j'appartiens se comporter de façon bien pire que n'importe quel animal sur cette terre, les pieds calés, les poings serrés, je regarde les filles dans les yeux, espérant leur communiquer leur propre honte.

Je regarde les soldats dans les yeux, "Je suis témoin, vous ne pourrez pas être jugés non coupables."

Finalement, les filles sont matrisées et repoussées vers le passage d'où elles étaient venues, un passage qui a été construit des ruines de la maison de Hashem, notre guide de la visite de l'après-midi.

Il dit qu'en général, la violence des colons se produit le vendredi et le samedi, les jours saints juifs...



Exister, c'est Résister

1948, connue des Palestiniens comme la Naqba, “la catastrophe,” n'est pas une période historique lointaine pour les Palestiniens. Pour la plupart des gens, c'est l'année où leur famille a perdu leur terre.

J'habite chez une famille palestinienne merveilleuse dans le camp de réfugiés de Dheishe - Sa'de, Nahade, Amani, Jasmine, Wajde, et Sha'de Alayasa. Leur famille a lui leur village de Zacharia en 1948.

Lors de leur retour dans leur village à la fin de la guerre, on leur a dit qu'ils ne pouvaient plus y entrer. Ils avaient abandonné leur terre. C'était maintenant une zone militaire fermée, bientêt être occupée et transformée en quartier Juif israélien.

Personne dans la famille n'est retourné sur la terre du village depuis 1972. Aucun membre de leur famille n'est autorisé actuellement à entrer en Israël.

Deux générations plus tard, ils continuent à s'identifier comme venant de Zacharia, bien que les deux générations soient nées dans les quartiers fermés de Dheishe, pas loin du mur.

L'histoire est la même, famille après famille, certaines gardent toujours la clef de leur porte de maison dans leur maison de réfugiés.


À l'intérieur d'Israël, l'histoire est à peine différente. En 1948, alors que des villageois fuyaient la guerre en Cisjordanie ou à Gaza, certains encore plus loin au Liban, en Syrie, en Jordanie, et en Egypte, d'autres ont fui dans ce qui est la "terre israélienne".

Ils ont construit de nouveaux villages, parfois à seulement quelques kilomètres de leurs anciens villages, maintenant rasés ou occupés.
Plus de 100 de ces villages sont toujours "non reconnus."
Puisque le gouvernement israélien ne les reconnait pas, il ne leur fournit pas d'eau, d'électricité, ou toute autre infrastructure, y compris des écoles ou des cliniques.
Cependant, tous les citoyens à l'intérieur de l'Etat d'Israël ont droit à ces services.

J'ai eu l'honneur de parler avec Mohammed Abu-al-Heja, le dirigeant de l'organisation des villages Arabes Non Reconnus d'Israël.
Mohammed, originaire du village d'Ayn Hawd dans le nord, a commencé à l'organisation pour les droits de son peuple dans les années 70 et vit à cêté de son ancien village.

Actuellement la terre et les maisons de son village sont occupées par les villes israéliennes de Ein Hod et Nir ‘Etziyon.

Rejoint par d'autres villages non reconnus à travers l'Etat entier, elles obtiennent lentement du gouvernement israélien la reconnaissance de leurs nouvelles maisons. Jusqu'ici, 5 villages ont été reconnus.

Mohammed est un homme charismatique, mince de carrure avec des yeux vifs. Bien qu'il ait la soixantaine, il n'est pas prêt d'arrêter le combat.

Les Israéliens disent qu'ils ne voient aucun partenaire pour la paix, pourtant les Palestiniens ne voient aucun partenaire pour la justice.

Le mur, les checkpoint, l'armée israélienne à chaque coin, le combat pour les services humains de base, le nombre d'hommes adultes mis en détention ou en prison à tout moment, le refus d'autoriser l'accès aux terres agricoles; toutes ces actions, y compris les bouclages des villages, des villes, des routes, et les maisons piégées entre le mur et les barrières de barbelé, le chêmage croissant, la dépossession continuelle de la terre, font que la justice est impossible pour cette population occupée.


La menace incessante de la violence..., l'espoir, la foi, organiser, être rabaissé, être soutenu, résister....

Amour et colère et tristesse et honte et tir et perte et larmes et espoir.




Marjorie est une jeune Juive-Américaine de Boston qui effectue son premier voyage en Cisjordanie . Elle est venue avec Hannah et Dunya de Boston en Palestine, qui ont lancé l'organisation Birthright Unplugged pour offrir aux Juifs américains la possibilité d'être témoins de l'Occupation.


Source : http://www.palsolidarity.org/

Traduction : MG pour ISM

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