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ISM France - Archives 2001-2021

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Qalqilia -

Un prisonnier libéré parle

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Le lundi 3 décembre, un homme âgé de 25 ans originaire d'An Nabilyas, près de Qalqilya a été libéré de la prison du Naqab - l'un des 429 prisonniers libérés par Israël comme un soi-disant geste de "bonne volonté" pour les discussions de paix à Annapolis. Mousa a passé 6 ans en prison sur les 12 ans auxquels il a été condamné. Tout heureux d'être libre, l'histoire de Mousa met en lumière les techniques de torture mises en place par les forces israéliennes et les difficiles conditions qu'endurent les prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes

Arrêté à Azzoun, Mousa a d'abord été emmené à Petakh Tikva pour un interrogatoire qui a duré 78 jours. Il raconte que, lors des deux premiers jours il a été interrogé sans pause, et qu'il a été continuellement frappé.

Mousa raconte que parfois 16 membres du Shabbaq le frappaient en même temps, en lui donnant des coups de pied et de coups de poing. Il n'avait pas le droit de dormir, les soldats israéliennes le frappaient s'il s'endormait. Il a été régulièrement suspendu au plafond, les poignets liés, avec juste le bout de ses orteils touchant le sol, "comme dans la danse classique".

Pendant les huit jours suivants, il a encore continuellement battu, mais il était parfois autorisé à dormir dans une cellule isolée (dite "zinzana") pendant environ 30 minutes. Au bout des dix premiers jours, les passages à tabac ont diminué, mais il est resté suspendu au plafond pendant environ 14 heures par jour tout en étant interrogé.

Tout au long de sa période d'interrogatoire, les soldats ont menacé d'emprisonner toute sa famille et de maltraiter sa mère et ses soeurs. Ils ont constamment tenté de le forcer à avouer des crimes qu'il n'a pas commis, tels que des meurtres.
La seule réponse de Mousa était "Je ne l'a pas fait", ce qui lui valut plusieurs passages à tabac.

Les visites à la salle de bain étaient déterminées en fonction de l'humeur des interrogateurs, parfois il était autorisé à utiliser la salle de bains, d'autres fois l'accès lui était refusé pendant de longues périodes. La seule eau potable mise à sa disposition dans la salle de bains lui semblait dangereuse car elle était brunâtre et nauséabonde. Contrairement à d'autres détenus qui ont déclaré avoir reçu peu de nourriture pendant leur période d'interrogatoire, Mousa a été nourri deux fois par jour, mais avec seulement deux petits morceaux de pain, une cuillère de yaourt et une demi-tomate, à peine suffisant pour le maintenir en vie.

Après 78 jours d'interrogatoire, Mousa a été placé danssix prisons différentes au cours de ses six années d'incarcération. Il a finalement été emmené dans la prison du Naqab (Ketziot) où étaient détenus la plupart des prisonniers libérés après Annapolis.
Certains prisonniers ont appris par leurs gardiens qu'ils seraient libérés le 21 novembre, mais cette date est passée sans libération. En fait, il y a eu quatre fausses promesses de libération avant que les prisonniers soient libérés lundi dernier.

Pendant cette période, les détenus sont restés dans des conditions inhumaines, sans nourriture suffisante et sans couvertures. Mousa raconte qu'il pesait 72kgs quand il a été envoyé à Ketziot, mais il n'en faisait plus que 60kgs lorsqu'il a été relâché.

À sa libération, les affaires de Mousa ne lui ont pas été restituées, pas même à sa carte d'identité.

Les responsables de la prison prétendent qu'elles ont été perdues, ce qui bloque Mousa jusqu'à ce qu'il puisse se procurer une nouvelle pièce d'identité - un processus qui peut prendre environ un mois, voire plus. D'ic là, la situation de Mousa est extrêmement précaire, puisqu'il peut être arrêté et remis en prison s'il s'aventure dans la rue sans carte d'identité.

Mousa affirme être l'un des 150 prisonniers libérés ayant encore à purger une période significative de leur peine. Les autres, explique-t'il, n'avaient plus qu'un ou deux mois à faire, ou même avaient purgé leur peine et ont été gardés une semaine ou deux pour être inclus dans le communiqué, une critique reprise également par un chef du Fatah, Marwan Barghouti, dans une plainte présentée à des membres de la Knesset israélienne qui lui ont rendu visite.

Mousa a été également extrêmement critique sur le fait que 1818 Palestiniens ont été arrêtés depuis le mois de juillet, et qu'à l'heure actuelle, plus de 100 hommes et adolescents d'Azzoun sont emprisonnés par les forces israéliennes, en soulignant que sa libération n'a été rien d'autre qu'une opération publicitaire.

Bien que très heureux d'être avec sa famille (son cousin a noté : "Il ne l'a pas souri comme ça depuis six ans"), Mousa est choqué par la Palestine, qu'il a retrouvé lors de sa libération.

Même si ses parents lui avaient parlé du Mur d'Apartheid, il a été stupéfait de découvrir qu'il était si proche de son village et du nombre de terres palestiniennes qui ont été saisies. "

Je suis sorti de l'intérieur d'une prison pour me retrouver dans une prison à ciel ouvert."


Source : http://www.palsolidarity.org/

Traduction : MG pour ISM

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