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ISM France - Archives 2001-2021

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Gaza -

Une famille disparue dans les bombardements au phosphore blanc

Par

Eman Mohammed est un journaliste et reporter indépendante jordano-palestinien installé dans la Bande de Gaza depuis 2005.

L’agonie de la famille Abu Halima a commencé lorsque la famille se protégeait des missiles israéliens dans leur maison de deux niveaux à Jabalia, au nord de la Bande de Gaza, le 11 janvier, et que deux bombes au phosphore blanc l’ont frappée. Le père de famille, Saad Ala Abu Halima, a été tué sur le coup ainsi que ses trois fils, Abed Raheem (14 ans), Zaid (10 ans) et Hamza (8 ans), et sa seule fille, Shahed, 1 an.

Une famille disparue dans les bombardements au phosphore blanc


Muhammad, le fils aîné d’Umm Muhammad, tient une photo de sa famille. Tous, sur la photo, ont été tués, sauf lui, Umm Muhammad et deux jeunes frères, Ahmad et Ali.

La femme de Saad, Umm Muhammad, et sa belle-fille de 20 ans, Ghada, ont été grièvement brûlées, incapables de fuir ou d’appeler à l’aide. La fille de Ghada, Farah, 2 ans, et le plus jeune fils d’Umm Muhammad, Ali, 4 ans, ont été blessés et ont vu les membres de leur famille périr dans l’horreur.

Quelques minutes avant que le mari de Ghada n’arrive à la maison, son frère Ahmad et quelques cousins s’y étaient précipités et avaient emporté les fils morts et leur père sur une charrette, à la recherche d’une ambulance.

Ahmad (le fils de Muhammad) dit : « Dès l’explosion, mes cousins et moi avons mis mon père et mes frères sur la charrette, pensant qu’on pourrait leur sauver la vie. Je ne savais pas qu’ils étaient tous morts au moment où nous sommes arrivés ! Nous avons cherché une ambulance mais un char israélien est apparu en face de nous ; le soldat israélien qui en est sorti nous a ordonnés de laisser les corps et de courir pour nous sauver la vie… alors que nous courions, je me suis retourné et je l’ai vu mettre du sable sur les corps. »

Il ajoute, après une brève pause : « Je suis revenu à la maison pour voir ma nièce Farah, Ali, ma mère et ma belle-sœur Ghada tous brûlés et emmenés à l’hôpital par les voisins. Ca ne me semble toujours pas réel ; tous les matins, je voudrais donner tout ce que j’ai pour que ma famille revienne. Dieu sait mieux que moi. »

Umm Muhammad réconforte Ali, disant : « Ils m’ont pris mon bébé Shaded mais j’ai toujours Farah et Ali ; peut-être est-ce ainsi qu’il fallait que ce soit. »

« J’ai vécu ma vie, ça m’est égal de payer le prix de la guerre, mais pourquoi cette petite fille devrait-elle souffrir ? C’est ça que je ne comprends pas ! Nous avons essayé de vivre dans la maison après l’accident, mais les murs noircis nous rappelaient sans cesse chaque minute de nos vies, ou ce qu’il en reste, » ajoute Umm Muhammad.

Ghada, la mère de Farah et la belle-fille d’Umm Muhammad, est allée en Egypte avec Farah pour faire soigner ses graves brûlures, mais Ghada est morte en Egypte et seule Farah est revenue à Gaza vingt jours après.

Umm Muhammad souligne que son seul fils survivant et présent pendant les attaques était, de façon ironique, celui qui était le plus près de l’impact du missile. Quand Ali demande à sa jeune cousine où sont les membres absents de la famille, Farah pointe le doigt vers le ciel, comme sa grand-mère le lui a appris.

L’oncle de Farah, appelé lui aussi Ahmad, dit : « Je vois bien que Farah, Ali et ma mère ont toujours du chagrin, peu importe les médicaments qu’ils prennent. Les docteurs ici ne peuvent rien faire, et je parie que ce serait le cas dans n’importe quel autre pays. Seuls les Israéliens peuvent nous guérir, puisque c’est eux qui sont la cause de tout. »

Au fur et à mesure que le temps passe, l’ampleur dévastatrice des blessures physiques et psychologiques de cette famille palestinienne sont de plus en plus visibles.

Source : Electronic Initifada

Traduction : MR pour ISM

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