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Jérusalem - 15 décembre 2011
Par Institution internationale Al-Quds
Dimanche 11 décembre 2011, l’association semi-officielle de la « protection du patrimoine du mur occidental », responsable de fait de l’administration de la place al-Bouraq – a fermé le pont provisoire en bois conduisant à la mosquée al-Aqsa, à partir de la porte al-Maghariba, en s’appuyant sur un rapport de l’architecte de la municipalité de l’occupation dans al-Quds, paru le 23 mai 2011, considérant que le pont risque de s’effondrer et par conséquent, il représente un danger à la sécurité générale, étant construit à partir de matériel inflammable. La municipalité de l’occupation avait alors prévenu l’association « de la protection du patrimoine... » qu’elle serait poursuivie judiciairement si elle n’exécutait pas la décision de détruire le pont, dans les prochains six mois. L’association a favorablement répondu aux mises en garde de la municipalité et a décidé de commencer les travaux dès la première semaine de juin. Mais le bureau du Premier ministre de l’occupation, à partir d’un conseil à caractère sécuritaire, a décidé de geler la décision jusqu’à ce que le climat politique devienne approprié.
A l’approche de l’échéance de novembre, l’association a remis la question à jour, pour répondre aux mises en garde de la municipalité de l’occupation, mais de nouveau, le bureau du gouvernement de l’occupation ordonne l’arrêt de la destruction du pont en bois et des parties de la colline de Maghariba, suite aux pressions officielles jordaniennes et égyptiennes, favorisées par une mobilisation populaire refusant cette mesure. La municipalité décide alors de fermer le passage du pont aux touristes et aux religieux juifs.
La question du chemin al-Maghariba et du pont provisoire remonte à l’année 2004, lorsqu’une partie du chemin s’est effondrée, suite à une tempête de neige, à cause des excavations menées sous la colline et de l’interdiction d’y mener des travaux de réfection. Les autorités de l’occupation avaient interdit sa reconstruction. Puis, plusieurs mois plus tard, la police de l’occupation demande à construire un pont en bois à la place, afin que ses troupes puissent accéder à la mosquée al-Aqsa, en cas de nécessité sécuritaire. Ce qui fut fait.
La situation est demeurée telle quelle jusqu’au jour où le bureau de l’architecte de la municipalité de l’occupation, déclare le 15 décembre 2006, que l’entrée de la porte al-Maghariba menant à la mosquée al-Aqsa est sur le point de s’effondrer, et que le pont en bois construit il y a deux ans ne tiendra pas dans les moins prochains, appelant à détruire le chemin al-Maghariba en entier, et à le remplacer par un pont suspendu. Le matin du mardi 6 février 2007, les bulldozers de l’occupation commencent à supprimer le chemin de la porte al-Maghariba.
Les travaux de destruction soulèvent des réactions populaires exprimant la colère, en Palestine et dans plusieurs Etats arabes et islamiques. Commence alors la série de reports de la destruction, depuis l’époque du gouvernement d’Ehud Olmert, jusqu’à l’heure actuelle. C’est à partir de rapports à caractère sécuritaire que le bureau du premier ministre de l’occupation a reporté la destruction du chemin al-Maghariba, à plusieurs reprises, jusqu’à ce que le climat politique devienne approprié. Mais les plans et les mesures administratives nécessaires pour l’élévation du pont alternatif et préparer le terrain se sont poursuivis. Et selon le plan définitif adopté pour le lieu, l’Etat de l’occupation construira non seulement un pont pour les piétons, mais reliera les excavations menées sous le chemin al-Maghariba à un réseau d’excavations menées sous et autour de la mosquée al-Aqsa. Les vestiges découverts feront partie de la ville juive historique, qui se trouve déjà sous et autour de la mosquée, de même que les bâtiments découverts seront utilisés pour des salles de prière pour les juifs.
Tout au long de cette période, le département des Awqaf musulmans dans al-Quds et les parties concernées dans le gouvernement jordanien ont insisté sur leur droit exclusif à mener des travaux d’entretien dans la colline al-Maghariba. De même, la Jordanie avait présenté à l’UNESCO en 2008 un plan pour rénover le chemin al-Maghariba, conformément au caractère historique et civilisationnel du lieu. La position jordanienne officielle a toujours été de refuser toute tutelle ou le pouvoir de l’occupation, sur le chemin ou tout autre affaire relative à la mosquée al-Aqsa.
Les nouveaux développements indiquent clairement la détermination de l’occupation à détruire le chemin et à élever un nouveau pont, quelle que soient les positions des parties concernées, comme la Jordanie, l’autorité palestinienne ou les parties et conseils internationaux. Car pour l’occupation, la question va au-delà des détails techniques sur la forme du pont, ou la protection des vestiges trouvés dans le lieu, il s’agit d’affirmer « son droit à la souveraineté » sur la totalité de la ville d’al-Quds et sur ce qu’elle considère comme un centre pour la religion juive dans le monde, c’est-à-dire la mosquée al-Aqsa, ou ce qu’ils appellent le mont « du temple ». En réalité, les dimensions de la destruction dépassent les querelles relatives à l’archéologie, à l’histoire ou l’architecture. Accorder l’autorisation à l’occupation pour exécuter son projet, ou même exécuter tout projet dans le lieu, en partenariat avec l’occupation, signifie :
1 – la reconnaissance de la domination israélienne et le droit de l’Etat de l’occupation à la tutelle sur la mosquée al-Aqsa et tout ce qui le concerne, et le droit des juifs à s’y trouver, et la reconnaissance de la légitimité de la domination de l’occupation sur la porte al-Maghariba, qui devrait être, par principe, sous la domination exclusive des Awqaf musulmans, comme pour toutes les portes de la mosquée al-Aqsa.
2 – L’autorisation officielle aux juifs d’entrer dans la mosquée al-Aqsa, par une porte qui leur soit consacrée. La confrontation actuelle sur la porte se transformera demain sur le projet de l’occupation à l’intérieur des places de la mosquée al-Aqsa, à propos des places consacrées aux juifs et d’autres places consacrées aux musulmans. Tout recul actuel à propos de cette affaire signifie que nous assisteront à des reculs au projet futur de la présence juive dans la mosquée al-Aqsa.
3 – la reconnaissance du récit historique de l’occupation, sur l’histoire de la porte et des vestiges qui y sont présents, alors qu’en réalité, c’est ce qui reste du quartier al-Maghariba, que Salaheddine avait accordé aux soldats du Maghreb arabe qui avaient participé à la libération d’al-Quds contre l’occupation croisée, d’autant plus que s’y trouve la porte al-Nabi, qui se trouve au bas de la colline, et d’après des récits, c’est par cette porte que le messager Mohammad, que les prières soient sur lui, est entré dans la mosquée al-Aqsa, dans l’épisode d’al-Isrâ’ wal-Mi’râj.
A partir de ces données et pour empêcher l’occupation de poursuivre son plan, et pour que le chemin al-Maghariba ne soit pas soumis à l’équilibre de forces politiques dans la région et dans l’Etat de l’occupation, et pour que cette question ne soit pas une carte en ses mains, pouvant être agitée quand il le veut, pour intervenir dans les affaires de la mosquée al-Aqsa et imposer sa domination, l’Institution Internationale al-Quds appelle les parties concernées à agir comme suit :
1 – le gouvernement jordanien : il a assumé un rôle important et essentiel, depuis le début de la crise jusqu’à aujourd’hui, pour imposer le report de l’exécution du plan de l’occupation et l’empêcher de construire le pont permanent à la place du chemin al-Maghariba. Nous nous tenons aux côtés de la Jordanie dans sa confrontation avec l’Etat de l’occupation et appelons toute la nation arabo-islamique à appuyer la position jordanienne et à la soutenir pour empêcher l’occupation d’être partenaire dans tout projet de rénovation ou de réfection de la porte al-Maghariba.Nous nous rappelons à ce propos la position du département des awqaf musulmans dans al-Quds, sous administration jordanienne, lors de l’incendie qui a ravagé al-Aqsa en 1969. Il avait alors interdit l’entrée des non-musulmans par les portes de la mosquée al-Aqsa, jusqu’à ce qu’il remette les clefs de la porte al-Maghariba à l’occupation, qui l’avait illégalement usurpée en 1967. La situation normale et juridique est que les Awqafs musulmans, dépendant du gouvernement jordanien, soient responsables de toutes les portes de la mosquée al-Aqsa, sans exception pour la porte al-Maghariba, d’autant plus que l’Etat de l’occupation viole tous les jours l’accord qui gère la mosquée al-Aqsa et tous les lieux saints de la ville.
2 – l’Autorité palestinienne et les organisations de la résistance : toutes les parties palestiniennes, depuis les élections législatives début 2006, la division et le blocus qui les ont suivies, se comportent avec al-Quds comme un dossier secondaire. La ville d’al-Quds a, par conséquent, beaucoup perdu et perd encore. S’il est difficile de se mettre d’accord sur les points conflictuels, il n’est cependant pas difficile de se mettre d’accord et de former un seul rang pour empêcher l’occupation de poursuivre ses agressions contre la mosquée al-Aqsa. Toutes les parties palestiniennes sont invitées à agir selon une vision unitaire pour faire parvenir un message à l’occupation, le mettant en garde contre les pertes qu’il pourrait subir s’il poursuivait ses agressions contre al-Quds et ses lieux saints, et niait le droit des parties concernées.
3 – L’Egypte : la récente position officielle et populaire égyptienne, et notamment celle de l’institution d’al-Azhar concernant la porte al-Maghariba et plus généralement, al-Quds, a eu un rôle déterminant dans l’arrêt du projet de destruction. Cette position a démontré que l’occupation accorde une grande importante aux développements de la situation en Egypte et qu’il craint la mobilisation de l’opinion publique contre lui, encore plus qu’aujourd’hui. C’est pourquoi les parties actives en Egypte sont invitées à accentuer le mouvement populaire et la mobilisation officielle pour faire pression sur l’Etat de l’occupation, et appuyer la position jordanienne, réclamant le respect par l’occupation de la responsabilité exclusive des awqaf musulmans sur la mosquée al-Aqsa et sur toutes ses portes.
4 – les Etats du Maghreb arabe : le lien historique particulier qui relie notre peuple dans le Maghreb arabe à al-Quds et la mosquée al-Aqsa, via leur porte qui fait partie des murs de la mosquée, ainsi que les liens qui les unissent à al-Quds en tant qu’Arabes et musulmans, exigent d’eux d’agir, au moment où ils vivent « le printemps » dans leurs pays, et de faire pression sur l’occupation, sur le plan populaire et officiel, et à travers les institutions internationales, pour qu’elle cesse ses agressions contre la mosquée et qu’elle retire définitivement sa main de la porte al-Maghariba et du chemin y conduisant.
5 – les médias : les médias sont invités à la vigilance et à assurer une couverture directe et permanente de la porte al-Maghariba, afin que l’occupant ne nous surprenne pas en construisant le nouveau pont, de nuit ou de jour, sans témoins, pour que l’on ne parvienne pas au fait accompli, comme ce fut le cas pour le pont en bois actuel.
Source : Institution Internationale al-Quds
Traduction : Baladi
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