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Ramallah -

Ces villages d’altitude qu’on assèche

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Cet article a été diffusé en anglais sur Palestine Report le 3 décembre 2003

Le contrôle des ressources en eau a toujours tenu une place majeure dans la stratégie israélienne et, depuis l'occupation israélienne des terres palestiniennes en 1967, les autorités militaires israéliennes ont mis la main sur la totalité des sources palestiniennes privant les Palestiniens de la possibilité de gérer leurs propres ressources aquifères.
L'importance qu'Israël attache à l’eau se voit dans la quantité d'eau que les accords d'Oslo garantissaient aux Palestiniens.

"Je suis obligé de revenir aux vieux puits abandonnés pour avoir de l'eau » dit l'instituteur Saïd Jibril du village de Qibya. "Je ne peux pas acheter de l'eau à cause de notre situation financière. Je sais que l'eau n'est pas saine et qu'elle est impropre à la consommation mais que pouvons-nous faire ?
"La plupart des villageois n’ont pas les moyens de s' acheter de l'eau (qui se vend 4 dollars par mètre cube)" dit-il.

Il y a cinq mois, Israël a progressivement commencé à réduire le débit d'eau fourni aux quatre villages au nord-ouest de Ramallah expliquent les habitants. Il y a deux mois, les pompes qui fournissaient les villages situés en altitude ont cessé de fonctionner normalement, ce qui a arrêté complètement la desserte en eau.. Cela prive dix mille personnes.

Hasan Ahmad Ragheb, le chef du conseil local de Qibya, l'un des villages concernés, s'est plaint auprès des autorités israéliennes, mais on lui a répondu que pour l'instant on était dans l'incapacité de réparer les pompes.

Les habitants en ont tiré leurs propres conclusions. Jibril pense que les autorités israéliennes ne veulent pas restaurer leur eau. Des milliers d'autres villageois dans les quatre villages de Budrus, Shuqba, Qibya et Shibteen sont, comme Jibril, dans l'impossibilité de s’offrir de l'eau et doivent s'en remettre à des puits abandonnés.

Ragheb dit qu'il pense que les pompes ne fonctionnent plus à cause de la coupure initiale du partage de l'eau que les autorités israéliennes ont imposée, quand a diminué le nombre de jours où l'eau était pompée.

"C'est avec la coupure des pompes que le véritable problème à commencé. Maintenant les habitants des quatre villages souffrent de restriction d'eau permanente, leurs habitations n'étant plus desservies. Le pire, c'est Qibya parce c’est le village le plus haut".

Ragheb dit qu'il est allé à la compagnie de l'eau de Ramallah pour résoudre le problème mais on lui a répondu que la question était entre les mains des autorités israéliennes. Il a téléphoné à "l'administration civile" israélienne de Beit El et expliqué le problème à tout une série de responsables israéliens, mais ça n'a servi à rien.

Selon les statistiques de l'Autorité palestinienne pour l'Eau, Israël a réduit la quantité de l'eau des pompes dans les zones palestiniennes de 12 % sous prétexte que le niveau des sources d'eau naturelles avait récemment chuté.

Le contrôle des ressources en eau a toujours tenu une place majeure dans la stratégie israélienne et, depuis l'occupation israélienne des terres palestiniennes en 1967, les autorités militaires israéliennes ont mis la main sur la totalité des sources palestiniennes privant les Palestiniens de la possibilité de gérer leurs propres ressources aquifères.

L'importance qu'Israël attache à l’eau se voit dans la quantité d'eau que les accords d'Oslo garantissaient aux Palestiniens.

Selon ces accords, les habitants palestiniens de Cisjordanie recevaient 127,4 millions de mètres cube ou 18,7 % du montant total d'eau estimé. Les 552 millions de mètres cube restant étaient attribués à Israël.

En tout, Israël contrôle 86,5% des sources palestiniennes, selon les chiffres de l’Autorité pour l'Eau. Cette disparité crée naturellement un déséquilibre dans la consommation moyenne, puisque chaque Palestinien reçoit une moyenne annuelle de 93 mètres cubes d'eau et chaque Israélien une moyenne annuelle de 344 mètres cubes.


Israël a aussi interdit aux Palestiniens de creuser des puits bien que lui-même ait creusé plus de 300 puits dans les zones proches de la Ligne Verte pour profiter du bassin aquifère de l'Ouest.
Israël a aussi creusé 51 puits dans ses colonies de Cisjordanie .


En plus, au cours de toutes ces années d'occupation, Israël n'a pas cherché à développer l'infrastructure du secteur de l'eau en Cisjordanie .

Jusqu'à maintenant 38,5 % des régions habitées de Cisjordanie et 19,5 % de celles de Gaza se passent de réseau public d'alimentation en eau toujours selon les chiffres de l'Autorité pour l'Eau. Dans toutes ces zones, les gens sont dépendants, pour tous leurs besoins, d'autres sources comme les puits ou les achats de conteneurs d'eau.

Pour l'ingénieur Saleh Ra'fat, adjoint au directeur du Palestinian Hydrology Group de Ramallah, les forces d'occupation israéliennes ont délibérément coupé l'alimentation en eau des villages de l'ouest et du nord de Ramallah pour détourner l'eau en faveur des colonies de la région.

Ra'fat dit que les colons, qui contrôlent les principales sources d'eau connectées au réseau qui alimente les villages palestiniens environnants, utilisent l'eau comme arme contre les villages palestiniens de Cisjordanie depuis le début de l'Intifada d'Aqsa.

A titre d’exemple, Ra’fat dit que les habitants de Bani Zeid au nord de Ramallah se voient couper l’eau régulièrement parce que les colons d’Halmish et Naveh Tsof coupent les principales pompes.

Selon l'UNDP ce sont 160 villages de Cisjordanie qui ne sont pas raccordés à un réseau public d'eau ni à un service de distribution, et dépendent pour leur approvisionnement de citernes automobiles.

C'est actuellement le problème le plus important depuis qu'a démarré l'Intifada que les limitations israéliennes à la circulation avait provoquée..

Résultat : un manque dramatique d'eau potable et des risques dangereux pour la santé surtout si les choses continuent.

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