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ISM France - Archives 2001-2021

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USA -

En sapant l’avis consultatif rendu par la Cour Internationale de Justice sur le Mur, Sharon affiche son ignorance du caractère tragique de l’Histoire juive

Par

Neve Gordon est professeur de science politique à l’Université Ben-Gourion, en Israël. Il est actuellement professeur associé au Centre des Droits de l’Homme [Human Rights Center] et au Centre des Etudes Moyen-orientales [Center for Middle Eastern Studies] de l’Université de Californie, à Berkeley.

La semaine dernière, deux mois, exactement, après la publication de ce verdict sans appel, le quotidien israélien Ha’aretz écrivait que le Premier ministre Sharon avait décidé de poursuivre la construction du mur de séparation profondément à l’intérieur du territoire palestinien, défiant ainsi la Cour Internationale de Justice.

Bien que trois années aient passé, depuis les attentats du 11 septembre, la plupart des dirigeants politiques n’ont pas sérieusement tiré toutes les implications de ces attaques horrifiantes.

L’une des questions clés posées après les attentats est celle de savoir de quelle manière l’absence de certaines institutions internationales contribue à générer des conditions telles que des individus, des groupes d’individus et des Etats aient recours à une violence horrible.

Des questions telles celle-ci ne visent en aucun cas à approuver le terrorisme, mais bien plutôt à stimuler une investigation sur la manière dont la création d’institutions internationales ad hoc ou le renforcements d’institutions internationales existantes serait susceptible de prévenir le terrorisme, en offrant des alternatives non-violentes grâce auxquelles les gens pourraient canaliser leurs griefs. Quelques institutions de ce type existent d’ores et déjà, mais d’autres, traitant de nouveaux aspects de cette question, devraient voir le jour.

Une de ces institutions, c’est la Cour Internationale de Justice, dont l’avis non équivoque au sujet de la barrière de séparation israélienne a été rendu le 9 juillet.

Les Palestiniens ont présenté leur dol devant la Cour, puis, après des délibérations soigneuses et de longue durée, les juges ont déclaré que la construction par les Israéliens du « Mur », dans les territoires occupés, et notamment à l’intérieur et autour de Jérusalem Est, viole le droit international.


Les juges ont même stipulé ce qui suit :

1) Israël doit mettre un terme à sa violation du droit international ; par conséquent, il doit cesser de construire le mur ;

2) Israël doit démanteler la partie déjà construite du mur et abolir tous les actes législatifs et réglementaires y afférent ;

3) Israël doit réparer tous les dommages causés par la construction du mur dans les territoires ;

4) L’Onu, et en particulier l’Assemblée générale et le Conseil de Sécurité doivent examiner quelles mesures supplémentaires sont éventuellement requises afin de mettre un terme à la situation illégale résultant de la construction du mur.


La semaine dernière, deux mois, exactement, après la publication de ce verdict sans appel, le quotidien israélien Ha’aretz écrivait que le Premier ministre Sharon avait décidé de poursuivre la construction du mur de séparation profondément à l’intérieur du territoire palestinien, défiant ainsi la Cour Internationale de Justice.

Sharon a annoncé que la barrière serait érigée autour de blocs de colonisation situés à l’intérieur de la Cisjordanie palestinienne – il s’agit de colonies telles Ariel, Ma’aleh Adumim et Gush Etzion – en ignorant délibérément le fait que la construction du mur violerait les droits fondamentaux de plus de 875 000 Palestiniens, représentant 38% de la population totale de la Cisjordanie .


Au cas où il aurait convenu d’être plus clair, afin d’être bien comprise, l’armée israélienne a commencé d’assembler les panneaux de béton à Al-Ram, un quartier qui s’étend au nord de Jérusalem. Dernièrement, les 60 000 habitants palestiniens d’Al-Ram, dont la majorité d’entre eux détient la carte d’identité israélienne, seront encerclé par une muraille et vivront dans une sorte de ghetto. Ils seront coupés de leurs emplois, les services médicaux ne leur seront plus accessibles, et les enfants ne pourront plus aller à l’école.

Même si certains états souverains ont tendance à s’opposer à l’application du droit international dans les territoires placés sous leur contrôle, Sharon commet une erreur funeste en refusant de se plier à l’avis de la Cour Internationale de Justice. Les Etats-Unis et plusieurs autres pays, chacun pour ce qui les concerne, sont en train de commettre une faute tout aussi grave en approuvant et soutenant ses errements.

Le cœur du problème tient à ce qu’en ignorant ainsi l’avis rendu, la communauté internationale sape la légitimité de la Cour Internationale de Justice, c’est-à-dire précisément du Tribunal même qui fut créé au lendemain de la révulsion ressentie par le monde devant les crimes perpétrés à l’encontre des juifs et d’autres minorités ethniques. Il fallut, en effet, hélas pas moins que l’Holocauste pour que la communauté internationale prît conscience de l’urgence qu’il y avait à créer un corps judiciaire qui fût à même de juger des actes illégaux perpétrés par des Etats souverains à l’encontre de personnes vivant sur leur territoire et sous leur juridiction.

Source : www.counterpunch.org/

Traduction : Marcel Charbonnier

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