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ISM France - Archives 2001-2021

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USA -

Et maintenant le fantasme Mitchell...

Par

> amayreh@p-ol.com

Il est vraiment difficile de prendre au sérieux ceux qui pensent que le nouvel émissaire américain au Moyen Orient, George Mitchell, a une chance réelle d’amener Israël, l’entité semblable aux nazis, à mettre fin à son occupation de la Cisjordanie, de Jérusalem Est et de la Bande de Gaza, et donc de conclure une paix juste et durable dans cette partie torturée du monde.

Et maintenant le fantasme Mitchell...


George Mitchell et Ehud Barak le 28 janvier 2009 à Jérusalem

C’est vrai que Mitchell a réussi à résoudre le conflit de 800 ans en Irlande du Nord. Cependant, avec le contrôle strict d’Israël sur le Congrès Américain, sur les médias et le discours public, il est peu vraisemblable qu’il soit en mesure de faire beaucoup en termes de pression sur l’Etat d’apartheid pour qu’il prenne une décision stratégique qui mettra fin à ses 40 ans d’occupation coloniale des territoires palestiniens.

Les facteurs militant contre la mission de Mitchell sont nombreux et importants.

D’abord, Mitchell devrait être assez honnête pour réaliser qu’Israël a effectivement tué tout projet réaliste de créer un Etat palestinien viable en Cisjordanie . La construction de centaines de colonies exclusivement juives partout dans les territoires occupés n’a tout simplement laissé aucune place à l’établissement d’un tel Etat.

Ceci bien sûr à moins qu’une direction palestinienne collaborationniste accepte, soit par la cajolerie soit par la coercition, un « Etat » constitué de bantoustans et de townships coupés les uns des autres et sous strict contrôle israélien.

Inutile de dire qu’un bradage aussi scandaleux des droits palestiniens serait rejeté avec force et violence par une grande majorité de Palestiniens, et n’importe quel « Judenrat* » palestinien acceptant un tel marché serait broyé sans pitié et ses membres tués comme des chiens errants dans les rues de la Cisjordanie . Les traitres qui troquent le patrimoine national de leur peuple pour de l’argent, des capitaux et un traitement de faveur de la part de l’Amérique et d’Israël ne peuvent pas espérer un meilleur traitement de la part de leur peuple. C’est de cette manière que partout on traite les félons.

De plus, il est maintenant tout à fait clair qu’aucun gouvernement israélien ne sera en mesure, même s’il le voulait, de démanteler les centaines de colonies construites sur la terre arabe occupée depuis 1967. La société et l’environnement politique israéliens sont beaucoup trop cocardiers pour permettre qu’un gouvernement israélien abandonne les « trophées » de la Guerre des six jours.

Certains arguent que les colons et leurs partisans peuvent être rejetés par une majorité d’Israéliens qui veulent la paix. Eh bien, ce n’est pas une appréciation juste de la réalité. Les colons et leurs supporters représentent une majorité réelle au sein de la société israélienne et en particulier au sein de l’armée israélienne, comme le montreront sans aucun doute les prochaines élections israéliennes.

C’est la raison pour laquelle les gouvernements israéliens successifs se sont constamment abstenus de démanteler la moindre colonie, y compris celles qui avaient été créées en toute illégalité vis-à-vis de la loi israélienne elle-même (toutes les colonies sont illégales selon la loi internationale, comme l’a déclaré il y a quelques années la Cour Internationale de Justice de La Haye).

Les dirigeants israéliens savent, au fond de leur cœur, que le démantèlement des colonies et le déplacement des colons conduiraient à une guerre civile juive. Olmert, dont la plateforme électorale, il y a quelques années, était basée sur la promesse d’évacuer les colonies à l’est du « mur de séparation » a finalement plié devant les colons et n’a pas osé détruire un seul avant-poste.

En conséquence, il est inconcevable qu’en l’absence d’un tremblement de terre politique et psychologique vraiment massif qui secouerait la psyché israélienne collective, aucun gouvernement israélien ne sera en mesure de s’embarquer dans la tâche impensable de démanteler les colonies et de se retirer aux lignes d’armistice du 4 juin 1967.

Il va sans dire qu’un tel « tremblement de terre » ne peut être déclenché que par les Etats Unis, le gardien-allié d’Israël. Cependant, pour qu’un tel tremblement de terre se produise en Israël, un tremblement de terre politique plus puissant devrait s’être produit d’abord à Washington D.C.

Je parle d’une transformation mentale et politique, une vraie révolution qui libèrerait la classe politique américaine de la poigne du zionisme américain, la goule diabolique qui saisit l’Amérique à la gorge.

Ceci nous amène à une autre question. L’Amérique est-elle capable de s’extirper elle-même de l’étau zioniste ? L’Amérique peut-elle dire « non » au tyran israélien et agir sur lui ? L’Amérique peut-elle se montrer plus maligne et déjouer les manœuvres de la clique zioniste tyrannique qui asservit l’Amérique aujourd’hui ?

Je pose ces questions parce que pour résoudre le conflit en Palestine, on a essayé tous les vieux outils, jusqu’à la nausée, qu’ils se sont avérés inefficaces et qu’ils ont fait faillite.

Il faut nécessairement de nouveaux outils « non orthodoxes » et « originaux » qui convaincraient Israël que « ça suffit » et que l’Amérique ne continuera pas à jouer le rôle de la putain puissante au service de la suprématie zioniste au Moyen Orient.
Mais pour aboutir à une telle réalisation, l’Amérique devrait penser avec honnêteté et accepter de se lancer dans l’introspection. L’Amérique devrait affronter les faits nus sur le monstre simili-nazi appelé Israël. L’Amérique devrait affronter le fait que l’énorme crise qui hante aujourd’hui l’économie américaine est à attribuer d’abord et avant tout à Israël. De plus, l’Amérique doit réaliser qu’à moins qu’Israël ne soit maîtrisé, l’Amérique elle-même chutera. N’est-elle pas déjà en train de le faire, au moins en partie parce qu’elle a permis à une minuscule entité criminelle, à 10.000 kms, de dicter la politique et la conduite américaine vis-à-vis du reste du monde ?

Après tout, c’est Israël qui, en usant de tromperie, a poussé l’ignare avéré de la Maison Blanche, George Bush, à envahir, occuper et détruire deux nations musulmanes souveraines, et assassiner ou causer la mort de plus d’un million d’être humains.

C’est Israël qui a envisagé la soi-disant « guerre contre le terrorisme ». Et il pourrait bien être prouvé qu’Israël était derrière les événements du 11 Septembre. Non, je n’en ai pas les preuves irréfutables, là, maintenant, mais le serpent zioniste fourbe est trop diabolique, trop infâme et trop malhonnête pour qu’on lui accorde le bénéfice du doute.

Je voudrais donc donner l’avis suivant à M. Mitchell.

Ne soyez pas naïf ; Israël et ses dirigeants vont essayer d’édulcorer votre mission en la vidant de toute substance. Ils chercheront à vous noyer sous des flots de tactiques de diversion. Ils vont soulever toutes sortes de questions, réelles et imaginaires, pour vous embrouiller. Ils vont sans vergogne soulever la question du terrorisme, ignorant le fait cardinal qu’Israël est lui-même la personnification la plus diabolique du terrorisme dans le monde. Ils vont vous parler d’ « antisémitisme », fermant les yeux sur le fait évident que les comportements nazis d’Israël, c’est-à-dire la guerre génocidaire récente à Gaza, sont les premières causes de l’antisémitisme dans le monde.

Ils vont vous confronter à une avalanche de distractions pour détourner votre attention de la seule question centrale, leur occupation interminable simili-nazie de la terre palestinienne et leur oppression absolue du peuple palestinien.

Si vous êtes courageux et honnête, affrontez-les, faites-leur froncer les sourcils, mettez-les en colère. Mais ne tremblez pas, ni ne cédez à leurs tactiques brutales, même s’ils menacent de mobiliser contre vous le Congrès et votre patron à Washington.

Ils peuvent insinuer que les Juifs contrôlent l’Amérique et donc pousser le Président à vous virer. Ne vous laissez pas impressionner. Faites-en directement part à M. Obama.
Vous risquez d’être confronté bientôt à un homme nommé Benyamin Netanyahu, qui sera vraisemblablement le prochain Premier Ministre d’Israël.

Cet homme est un menteur pathologique, un propagandiste professionnel qui pense qu’une hasbara (propagande) efficace est la solution à tous les problèmes. Les tactiques de diversion et la tergiversation verbale sont sa politique et la propension au mensonge pur est son modus operandi. Alors, ne vous laissez pas tromper par ses tours de passe-passe.

Enfin, je voudrais vous dire ce qui suit :

Soyez honnête et franc avec votre patron à Washington. Dites lui qu’Israël ne veut pas la paix et ne cherche pas de véritables partenaires de paix parmi les Palestiniens. Un pays qui a construit et qui continue de construire des colonies sur une terre volée ne veut à l’évidence pas la paix. De plus, un pays qui brutalise les partenaires de la paix, c’est-à-dire l’Autorité Palestinienne, pour qu’ils agissent et se comportent exactement comme les « conseils juifs » l’ont fait en Europe occupée par les nazis, ne cherche pas d’authentiques partenaires de paix, mais d’authentiques collaborateurs.

Dites aussi à M. Obama qu’Israël et ses dirigeants ne prennent pas réellement l’Amérique au sérieux. Je vous donne un exemple. En huit ans de mauvaise gestion de Bush, et en dépit des demandes incessantes et à l’occasion agressives de Washington de retirer les barrages routiers de Cisjordanie pour améliorer la mobilité palestinienne et aider à revitaliser l’économie moribonde de la région, Israël a en réalité augmenté plutôt que diminuer le nombre de ces maudits checkpoints et barrages… et il l’a fait au nez et à la barbe de l’Amérique.

Olmert ne s’est-il pas vanté récemment d’avoir ordonné au Président Bush de donner instruction à Condoleezza Rice de s’abstenir de voter en faveur d’une résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies appelant au cessez-le-feu dans la Bande de Gaza ?

Souvenez-vous que ces barrières sont érigées au cœur des centres de population palestinienne, pas le long de la Ligne Verte, c’est-à-dire entre Israël lui-même et la Cisjordanie . Leur but premier est de torturer et de brutaliser le peuple palestinien.

Ceci a eu lieu pendant que les dirigeants et responsables israéliens copinaient avec Rice, qui a visité Jérusalem Occupée et Ramallah 24 fois. Et le résultat de toutes ces visites fut un grand et gros zéro. Eh bien, M. Mitchell, essayez de tirer les leçons de l’échec monumental de Rice… ne le reproduisez pas, même si vous devez démissionner.

Bonne chance, M. Mitchell.

* Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Allemands créèrent des Judenräte (au singulier, Judenrat), c'est-à-dire des conseils juifs. Ces administrations municipales juives servaient à transmettre et à appliquer les ordres et les législations des nazis. Les membres des conseils juifs eurent aussi la charge de fournir des services communautaires de base à la population juive enfermée dans les ghettos. Ils étaient à la fois des courroies de transmission et des administrations complètes pour les Juifs, dont des unités de police.

Source : Exposing Israel

Traduction : MR pour ISM

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