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Gaza -

Gaza : Problèmes non résolus

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Cette décision, qui fait référence à la bonne volonté d’Israel pour rendre tous les territoires conquis à l’Egypte et à la Syrie en contre-partie de la Paix, déclarait que « selon la frontière internationale, la Bande de Gaza se trouve sur le territoire de l’Etat d’Israel ». En effet, lors de cette période, juste après la guerre de 1967, il était clair pour tous ceux qui ont pris part à cette décision que la Bande de Gaza serait annexée très rapidement à Israel.

Après la Guerre des Six Jours en 1967, il y avait un concensus en Israël au sujet de l’avenir de Gaza. Des propositions qui comprenaient l’annexion de la Bande de Gaza à Israël, la relocalisation de ses réfugiés Palestiniens peut-être en Lybie ou convaincre le Roi Hussein de Jordanie de prendre les réfugiés.

L’infiltration, le mois dernier, d’un terroriste dans une base de l’armée israélienne située à Netzarim, colonie de peuplement de la bande de Gaza a relancé le débat au sujet de l’avenir des colonies dans la Bande de Gaza ; Une étude de la politique israélienne au sujet de la bande de Gaza depuis l’époque de sa conquête lors de la Guerre des Six Jours révèle des procédés théoriques hazardeux soutenus par les leaders du pays.

Peu de temps avant le déclenchement de la guerre, le parti de Droite Gahal, dirigé par Menachem Begin, s’est joint au gouvernement du Premier Ministre Levi Eshkol. Immédiatement après la guerre, quand les premières discussions ont commencé au sujet de l’avenir des territoires conquis, il y avait seulement deux secteurs où l’accord était total entre la Droite et la Gauche.

Un vaste consensus est apparu au sujet de l’avenir de Jérusalem. Le 11 juin 1967, le gouvernement a décidé d’annexer la partie Est de la ville de Jérusalem ainsi que quelques villages palestiniens à proximité. L’autre secteur où aucune divergence n’est apparu fut la Bande de Gaza. Tous les partis ont approuvé qu’elle devait faire partie intégrale d’Israël. ;

Le 12 Juin 1967, deux jours après la fin des hostilités, le Ministre de la Défense, Moshe Dayan, a organisé une réunion dans son bureau qui a été décrite comme une « consultation au sujet des territoires conquis ». Les participants étaient le collaborateur de Dayan, Zvi Zur (un ancien chef du personnel), le chef du personnel, Yitzhak Rabin; l'assistant au Chef de la Branche des Opérations du Personnel Général, le major general Rehavam Ze'evi; le directeur des Renseignements Militaires, Aharon Yariv; et le major general Haim Bar-Lev. Le chef de la Branche des Opérations, le major general Ezer Weizman, fut présent une partie de la réunion. L’état d’esprit de Dayan envers le Sinai, tel qu’il l’a exprimé dans la discussion, était qu’Israël devrait « être calme et en règle » - Ne pas établir d’entreprises, ne pas s’occuper des problèmes d’eau et en premier lieu, ne pas développer d’eventuelles productions de pétrole.

Laissant entendre que dans sa vision, la Bande de Gaza devrait être annexée à Israël, Dayan a dit qu’il serait plus simple pour Israël d’accepter une proposition qui lui serait faite à ce sujet que de prendre l’initiative en exprimant le désir d’Israël de conserver Gaza. Il a suggéré qu’une politique identique devrait être appliquée aux Hauteurs du Golan, bien que à ce sujet il serait plus facile à Israël d’avancer des propositions – la suppression des armes suceptibles de menacer les villes et les villages israéliens.

Le Comité Ministériel de Sécurité a tenu deux reunions au sujet de l’avenir des territoires les 14 et 15 Juin 1967. Les décisions qui ont été prises à la suite de ces réunions ont été d’une grande importance. Les lignes politiques formulées par ce Comité ont été soumises au gouvernement et sont devenues les bases de l’une des décisions-clés du gouvernement pour la décénnie qui se termina avec le retrait des Travaillistes du pouvoir et l’avènement du premier gouvernement du Likud en 1977.


Annexer Gaza

Suite au premier jour des débats, le 14 juin, le Comité a formulé une proposition selon laquelle Israël offrirait à l’Egypte et à la Syrie des traités de Paix, qui inclueraient des mesures de sécurité, sur les bases des frontières internationales. Les accords de paix seraient basés sur les principes suivants :

• Les Hauteurs du Golan : Si les Syriens acceptent la Paix, la frontière sera la frontière internationale, ce qui signifiait en pratique l’élimination des zones démilitarisées. En même temps, il était noté que des modifications mineures de frontière seraient essentielles dans le but d’englober les Banias Springs, qui sont l’une des sources du Jourdain. Une suggestion était également faite d’annexer à Israël la partie Nord-Est du lac Kinneret. Les Hauteurs du Golan seraient complètement démilitarisés.

• La Péninsule du Sinai : la péninsule entière serait démilitarisée et Israël serait autorisé à circuler librement dans le canal de Suez et le détroit de Tiran. La possibilité a été soulevée que, comme partie du traité de Paix, Israël chercherait à maintenir une force militaire permanente à Sharm el-Sheikh dans le Sinai.

• La Bande de Gaza : La Bande de Gaza pourrait faire partie de l’Etat d’Israël.

Le jour suivant, le 15 juin, Le Comité Ministériel a tenu une autre reunion au cours de laquelle il a élaboré une motion pour l'ordre du jour qui a été transmise à l'approbation du gouvernement au complet. Cette motion est devenue la base pour la décision du gouvernement le 19 juin.

Cette décision, qui fait référence à la bonne volonté d’Israël pour rendre tous les territoires conquis à l’Egypte et à la Syrie en contre-partie de la Paix, déclarait que « selon la frontière internationale, la Bande de Gaza se trouve sur le territoire de l’Etat d’Israël ». En effet, lors de cette période, juste après la guerre de 1967, il était clair pour tous ceux qui ont pris part à cette décision que la Bande de Gaza serait annexée très rapidement à Israël.

Lors des discussions qui ont précédé cette importante decision du gouvernement, Dayan a demandé que le gouvernement déclare clairement que la Bande de Gaza ferait partie du territoire israélien. Le Comité ministériel s’est abstenu de franchir le pas. Contrairement à la position de ses collègues du Comité ministériel, le Ministre de la Défense n’a pas suggéré qu’Israël prendrait l’initiative sur le sujet de la réhabilitation des réfugiés.

Peu de temps après ces évènements, mi-juillet 1967, Yigal Allon a formulé le plan qui porte son nom et qui est devenu la base de la politique du gouvernement israélien jusqu’à l’arrivée du Likud en mai 1977.
En ce qui concerne la Bande de Gaza, Allon déclarait dans le document qu’il a soumis au gouvernement : « La Bande de Gaza, y compris ses résidents permanents, seront désignés comme partie intégrale de l’Etat d’Israël. L’annexion officielle de la Bande à l’Etat sera effectuée seulement après que les réfugiés de la Bande de Gaza aient été réhabilités à l’extérieur de la Bande. En attendant, la Bande aura un statut de zone occupée administrée par le Gouvernement Militaire. Les arrangements nécessaires seront effectués pour que l’UNRWA (United Nations Relief and Works Agency) continue d’assumer la responsabilité des réfugiés et que les Ministères du gouvernement s’occupent d’une solution permanente ».

Cette clause, qui fut par la suite oubliée et abandonnée, est la clé pour comprendre le statut de la Bande de Gaza depuis juin 1967 à nos jours. Allon, qui était inquiet au sujet de l’annexion de la Bande de Gaza avec ses centaines de milliers de réfugiés, préférait d'abord amorcer un plan qui viderait le secteur de ses réfugiés. Tout au début, il croyait encore que la communauté internationale s’engagerait dans un effort pour réhabiliter les réfugiés de Gaza, qui, depuis 1948, vivaient toujours dans des camps misérables. Néanmoins, il est devenu très vite clair que l’Occident et encore moins les Etats Arabes, n’avaient aucun intérêt à résoudre le problème des réfugiés de Gaza.

Encourager l’émigration

Allon, un héros de la Guerre d’Indépendance, un stratège militaire et Ministre du Travail dans le gouvernement d’Eshkol lors de la Guerre des Six Jours, était au premier rang de processus décisionnel du gouvernement pendant cette période. Il a très vite compris qu’Israël devait agir unilatéralement sur la question des réfugiés et, dès la mi-juin 1967, il a soutenu qu'Israël devait prendre rapidement une initiative pour résoudre la question.
“Une solution est possible seulement en installant les réfugiés dans le Sinai…. Il ne faut pas attendre. Tous les réfugiés de Gaza devraient être installés dans le Sinai et pas seulement à El-Arish (au Nord du Sinai). Si nous ne le faisons pas, nous devrons oublier Gaza ou accepter les 400 000 réfugiés de Gaza ».

Néanmoins, le projet d’établir des colonies dans la péninsule du Sinai et d’y transféré les réfugiés de la Bande de Gaza est resté pour eux rien de plus qu’un concept théorique. Allon a évolué vers une idée bien plus créatrice. Il fit part de ses intentions lors des réunions qui ont précédé la décision du 19 juin. Au cours de discussions épuisantes, Allon, lança l’idée « d’encourager l’émigration », en d’autres mots : « le transfert volontaire ».

« Je suis pour encourager l’émigration à l’étranger ». dit-il à ses collègues ministériels, « et cela doit être exprimé avec le plus grand sérieux, non seulement concernant les réfugiés – Je suis prêt à encourager une émigration pour tous les Non-Juifs ».

Concrètement, les idées d’Allon ont été communiquées dans un plan secret qui a été confié à l'agence d'espionnage du Mossad pour sa mise en application. Il a été décidé de faire un effort pour encourager les réfugiés palestiniens de Gaza à émigrer et ainsi vider la région pour n’y laisser que ses habitants permanents. L’idée, à l’époque, était que cela conduirait à la seule possibilité d’annexer la Bande de Gaza à Israël selon les paramètres du Plan Allon. Le Fonds National Juif (FNJ) était affecté à l’achat de terres dans différents pays où les réfugiés palestiniens pourraient être établis. L’idée était de proposer aux réfugiés la possibilité d’émigrer et de leur donner de l’argent avec lequel ils pourraient entretenir leurs fermes.

Le Fonds National Juif (FNJ) a commencé à acheter des terres dans plusieurs pays d’Amérique Latine mais aussi, de façon surprenante, en Libye. Ce pays était encore gouverné par le Roi Idris et la terre y aurait été achetée relativement facilement. Une fois la terre achetée, les autorités ont commencé à délivrer des faux passeports pour les réfugiés qui avaient accepté d’émigrer et ils ont été envoyés pour démarrer une nouvelle vie dans ces fermes qui leur avaient été données. Il y eut quelques preneurs. Probablement pas plus d’une centaine de Palestiniens ont quitté Gaza par le biais de ce projet.

Lors d’un incident à la fin des années 60, des coups de feu ont été tirés sur l’Ambassade d’Israël au Paraguay. C’était à l’époque où le terrorisme palestinien s’amplifiait et personne n’a prêté attention à cet événement. Aucune organisation n’en a revendiqué la responsabilité. Les responsables étaient, sans aucun doute, des Palestiniens « réhabilités » qui étaient en colère contre Israël qui n’avait pas tenu les promesses qui leur avaient été faites. En protestation, ils ont tiré sur l’Ambassade. Le projet d’émigration, qui n'était pas en tout cas un succes, a été abandonné à la suite de cet incident.

Au fil des années, dans la Bande de Gaza, le fort taux de naissance a plus que doublé la population – On compte maintenant plus d’un million de réfugiés. Personne ne pense aujourd’hui qu’un plan d’émigration des réfugiés est encore possible.

Les colonies israéliennes à Gaza

En dépit de la résolution du 19 juin 1967 déposée par le gouvernement qui indiquait que la Bande de Gaza deviendrait une partie de l’Etat d’Israël, la colonisation a pris du retard sur les autres Territoires Occupés. La première décision officielle de peupler la Bande de Gaza par des colons Juifs n’a été prise que le 2 juin 1970 et la décision d’établie les deux premières colines juives, Kfar Darom et Netzarim, ont été prises le 13 septembre 1970. Kfar Darom a été implanté le 11 octobre 1970.

Le retard pris dans la réalisation des plans de colonisation à l’intérieur de la Bande de Gaza peut être attribué à l’intention d’attendre une résolution du problème des réfugiés. Seulement après qu’il soit devenu clair que les idées d’installer les réfugiés de Gaza en dehors du Moyen-Orient ne seraient pas mises en oeuvre, l’approche a évolué en faveur d’un projet de colonisation juive.

Fin 1968, Allon revint avec une idée intéressante : transférer la ville de Gaza et les camps de réfugiés environnants en Jordanie. Son intention était d’inclure le transfert de la ville de Gaza au Roi Hussein dans un accord global avec la Jordanie qui serait basé sur le plan Allon concernant la Cisjordanie .
Allon était apparemment prêt à adopter ce projet après être arrivé à la conclusion qu’il serait impossible de mettre en place la réhabilitation des réfugiés qui incluerait le transfert des réfugiés de Gaza à l’extérieur de la Bande. Ainsi, l’avantage de cette nouvelle perspective, selon Allon, résidait dans la possibilité de transférer au Roi Hussein le contrôle des réfugiés de Gaza et des habitants de la ville la plus importante de la Bande de Gaza. Israël n’aurait pas, ainsi, à gérer la majorité des habitants de la Bande de Gaza et la Jordanie pourrait obtenir un accès à la méditérranée. Cela replacerait l’accès au port d’Haifa qu’Allon avait proposé dans la version originale de son plan.

Lors de la réunion du gouvernement le 9 décembre 1968, le Ministre des Affaires Etrangères, Abba Eban, a rapporté que le Roi Hussein avait fait part de sa bonne volonté pour absorber la majorité des réfugiés de la Bande de Gaza à condition d’avoir également une partie de la Bande de Gaza. Mordechai Bentov, le Ministre du Logement, du parti de Gauche, le Mapam, a réagi à la remarque d’Eban en déclarant : « Si cela rend les choses plus faciles pour Hussein, je proposerais que nous ne devons pas nous opposer à lui donner Gaza plus les camps de réfugiés, ce qui constituerait la moitié de la population de la région. »

Lors de la réunion du Comité politique du Parti Travailliste du 27 décembre 1968, Abba Eban a fait un rapport de ses contacts avec le Roi Hussein. Il était prêt à discuter d’un ajustement des frontières, mail il voulait que cela soit réciproque. Dans ce contexte, il rejète le mot Gaza. Il a dit : « vous m’offrez un accès à la Mer et cela pourrait être Gaza plutot que Haifa ou Ashdod, ainsi les modifications seraient là. En d’autres termes, une sorte d’enclave. Comme pour la ville de Gaza et de Khan Yunis…..il a dit que s’il les obtenait sans le territoire, que lui resterait-il comme honneur ? »

Quans il est devenu clair que cette idée aussi – transférer la ville de Gaza et les camps de réfugiés en Jordanie – avait échoué, le gouvernement a décidé d’établir une colonie juive au centre de la Bande de Gaza, près de la ville de Gaza. Ainsi, la décision de fonder Netzarim a été prise le 13 septembre 1970. Plus tard, l’unité paramilitaire Nahal à Netzarim a été remplacée par des civils dont certains y vivent toujours.

Source : www.haaretz.com

Traduction : MG

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