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France - 30 avril 2007
Par Walid Atallah
Walid Atallah est membre, entre autres, du MSRPP (Mouvement de Soutien à la Résistance du Peuple Palestinien)
A la veille du 59ème anniversaire de la Nakba (la Catastrophe), l'expulsion et la dépossession des Palestiniens de leur terre, la Palestine Historique, nous vous présentons ici la première partie du dossier sur le Sionisme préparé par Walid Attalah, réfugié palestinien vivant en France.
Dans cette première partie, il aborde l'histoire du Sionisme jusqu'à la création de l'Etat Sioniste d'Israel.
Photo BADIL : En 1948, la population de Ramle est expulsée par les Forces Sionistes et s'enfuit.
La Palestine, berceau des trois religions monothéistes, voit naître l'antagonisme entre chrétiens et juifs. La Palestine se situe à la charnière de trois continents : l'Europe, l'Asie, l'Afrique.
Cette situation en fait un point stratégique qui explique les nombreuses invasions, notamment depuis l'ouverture des premières routes commerciales, jusqu'à la mise en exploitation des champs de pétrole au Moyen-Orient.
Vers 1850 av. J-C, les Hébreux tentent de s'installer en Palestine. Ils sont repoussés en Egypte par les Cananéens.
Vers 1300 av. J.-C., les Philistins s'installent sur la côte. Ils donnent leur nom à la région : en arabe "Falastine". La Palestine connaît de nouvelles occupations.
La population palestinienne est donc née du brassage de ces différentes composantes : Cananéens, Amorites, Phéniciens, Philistins, Hébreux, Assyriens, Perses, Grecs, Romains.
La domination romaine est relayée par l'occupation byzantine jusqu'en 636. A partir du VIIème siècle, les successeurs du prophète Mohamed dominent un vaste territoire.
Après le siège de Jérusalem (638), la Palestine passe dans l'orbite arabe.
L'Islam s'y développe, ainsi que la langue arabe qui supplante les langues régionales.
De 1099 à 1190, les croisades embrasent le Moyen-Orient pour le contrôle des routes commerciales. Quatre Etats latins voient le jour.
En 1244, le sultan kurde Saladin reprend Jérusalem et invite les juifs à rentrer en Palestine. C'est la fin des conquêtes franques.
De 1516 à 1917, les Ottomans (Turcs) occupent la Palestine.
La Palestine avant Israël
On dit souvent en Occident que l'Etat d'Israël a fait fleurir le désert. La Palestine était "désertique" et, par un coup de baguette magique, Israël, en 1948, devient un jardin.
Au début du 20ème siècle, le mouvement sioniste projette en Europe des films de propagande dans lesquels il montre les pionniers juifs à l'œuvre en Palestine. Beaucoup croyaient vraiment que la Palestine était une terre inculte ou pleine de marécages que les sionistes asséchaient. La vérité est tout autre.
L'agronome israélien Moïse Saltiel nous dit dans sa thèse "Palestine terre nourricière - Israël base militaire", que les surfaces cultivées actuellement en Israël sont moins importantes que les terres cultivées par les Palestiniens avant Israël.
L'objectif du mouvement sioniste n'était pas l'agriculture mais la simple acquisition de la terre pour la vider de ses occupants palestiniens.
Dès le Xème siècle, le géographe palestinien Al-Maqdasi a souligné l'importance des produits palestiniens : huile d'olive, coton, raisin, canne à sucre, tissus de soie et de coton, savon.
Pendant les XV, XVII et XVIIIèmes siècles, des cargaisons de coton et de céréales quittèrent les différents ports de Bilad al-Sham (les pays du Levant) ; les ports de Saïda (Liban) et d'Acre (nord de la Palestine) jouaient dans ce commerce un rôle de premier plan.
Un autre commerce d'exportation, plus important et plus durable que celui du coton, fut le commerce du blé, de l'orge, des agrumes, de sésame et de l'huile d'olive.
Cette dernière était largement employée dans l'industrie du savon et de l'huile de Marseille et les importations étaient importantes à la fin du XIXème siècle.
L'orge produite à Gaza était de très bonne qualité et demandée par les brasseries d'Angleterre, d'Ecosse et d'Allemagne. Un des livres de la Revue d'Etudes Palestiniennes relate la vie des Palestiniens, par la photographie, avant 1948 et nous montre que la Palestine était bien une terre cultivée et habitée avant l'arrivée des premiers colons sionistes.
Physiquement, la Palestine représente environ 29.000 km2, il y a deux régions montagneuses, une au nord, la Galilée et l'autre au centre, appelée aussi rive ouest du Jourdain, ou Cisjordanie .
Au sud, c'est le désert du Néguev et sur la côte se trouvent toutes les terres fertiles de Palestine. (voir la carte de la Palestine préparée par Salman Abu Sitta)
C'est notamment là que les Palestiniens plantaient les agrumes et les fameuses oranges de Jaffa qui partaient pour le monde entier par le port du même nom.
En 1880, la Palestine compte 672 villages et 457.592 habitants (en majorité paysans), sans les bédouins (nomades).
La population est composée de musulmans (sunnites, chiites), de druzes, 16 % de chrétiens, 5 % de juifs. Les chrétiens et les juifs étaient libres de pratiquer leur religion et jouissaient d'une certaine autonomie grâce au système des millets (taxes). Il y avait à l'époque 956 écoles.
L'ANTISÉMITISME
Avant d'aborder l'histoire du mouvement sioniste, attardons-nous sur l'antisémitisme qui prévalait en Europe. Celui-ci ne se basait pas sur des faits, mais sur un mythe. Pour justifier leur "théorie", les antisémites s'appuient sur la notion de "race".
En théorie, ils ne se disent pas seulement contre les juifs, mais contre toutes les "races" sémitiques ou non aryennes.
En pratique, pour les antisémites, il y a une race supérieure : la "race blanche". Cette théorie s'est appuyée sur les "bonnes valeurs chrétiennes".
De là partiront les théories de dominations des "races inférieures" (les noirs, les arabes...) et la conquête de nouveaux territoires pour apporter la "civilisation en territoires barbares". Le mot sémite était une insulte et désignait les non blancs.
Nous ne parlerons pas de la traite des noirs, ou des massacres des Indiens d'Amérique et d'autres... Selon les antisémites, Il existerait une race juive (inférieure) et selon eux "Les juifs portent le mal dans leur nature et sont responsables de tous les malheurs de l'Europe". Les antisémites, accusent les juifs d'être le peuple déicide (ceux qui ont tué Dieu).
L'antisémitisme trouve son apogée de la fin du 19ème siècle jusqu'au 20ème siècle.
Mais déjà au 15ème siècle, pendant l'Inquisition, les juifs persécutés se réfugient dans le monde arabe voisin. Face à cet antisémitisme en développement au 19ème siècle, les juifs en Europe vont réagir de différentes façons.
Certains considèrent cet antisémitisme comme un phénomène explicable, reposant sur la structure socioreligieuse de l'Europe occidentale, centrale et orientale. Avec les progressistes non-juifs, ils veulent changer cette structure afin de pouvoir s'intégrer individuellement, tout en gardant leur identité juive, dans une société socialiste nouvelle, où l'antisémitisme est banni. Ils rejoignent dans leur majorité le mouvement communiste.
D'autres, tout en faisant la même analyse, se considèrent comme un groupe ethnoculturel à part et veulent s'intégrer en tant que groupe, en gardant leur autonomie culturelle, dans cette société nouvelle.
C'est le cas du "Bund Yiddisher Arbeter", une organisation d'ouvriers juifs qui comptaient 45.000 membres au moment de la révolution russe. D'autres, enfin, refuseront l'assimilation en Europe et adhéreront au sionisme.
Dans les faits, on observe que c'est l'antisémitisme en général et l’antijudaïsme en particulier qui est à l'origine de la volonté de certains juifs de se séparer de l'Europe et de construire un "foyer refuge juif", en l'occurrence en Palestine et pour le peuple palestinien d'en faire les frais.
Dans les faits, les antisémites sont en partie avec les colonialistes à l'origine du conflit Israélo-palestinien.
LA LONGUE MARCHE DU SIONISME OU L'ÉMERGENCE DU "NATIONALISME JUIF"
Le terme "sionisme", s'il signifie schématiquement pour les juifs le "retour à Sion", (Sion est le nom d'une colline de Jérusalem) symbolisant la terre des "ancêtres", il s'est chargé au fil du temps de significations variées.
Vers 1860, se créent, dans les communautés juives d'Europe orientale, des groupes de jeunes prônant l'installation de colonies agricoles en Palestine.
Les groupes se structurent dans un mouvement appelé "BILOU" (initiales d'une injonction hébraïque tirée de la prophétie d'Isaïe : "Maison de Jacob, levez-vous et partons").
Les pogroms (mot russe qui signifie massacres) qui eurent lieu dans l'empire russe en 1871 et 1881 poussent des groupes de juifs à se fédérer au sein des "Amants de Sion", mouvement qui trouve son principal idéologue en Léo Pinsker.
C'est finalement Theodor Herzl qui réussit à donner l'impulsion définitive, sous une forme mobilisatrice, au nationalisme juif centré (surtout, mais non exclusivement) sur la Palestine. Journaliste viennois (de confession juive et issu d'une famille aisée), bourgeois assimilé, il couvre à Paris le procès Dreyfus pour un journal autrichien.
Le choc qu'il en éprouve est tel qu'il se plonge dans la lutte politique pour ne plus revivre cette situation.
Choc qu'il exprime : "Si un juif assimilé, comme Dreyfus, peut devenir la victime d'un complot antisémite dans le berceau de l'émancipation et des droits de l'homme qu'est la France, alors il n'est de sécurité nulle part pour les juifs tant qu'ils n'auront pas un Etat bien à eux".
Theodor Herzl rédige en 1895 "L'Etat juif", livre qui deviendra le symbole de la lutte pour la reconnaissance du fait national juif.
Chez Herzl, comme chez son prédécesseur Pinsker, le passage de l'assimilation des juifs dans leur pays d'origine au sionisme résulte de la perception brutale de l'antisémitisme.
Le 29 août 1897, se réunit à Bâle (Suisse) le premier congrès sioniste. Il est important de signaler que les participants à ce congrès sont des grands bourgeois et banquiers comme Rothschild qui voient bien l’intérêt pour eux de coloniser un nouveau territoire. A l'issue des débats est adopté le "programme de Bâle" :
Le programme de Bâle de 1897
"Le but du sionisme est de créer pour le peuple juif un foyer en Palestine garanti par le droit public. Afin d'atteindre ce but, le congrès recommande les mesures suivantes :
1 - l'encouragement systématique de la colonisation de la Palestine par l'établissement d'agriculteurs, d'artisans et d'ouvriers juifs.
2 - l'organisation et la fédération de tout le judaïsme au moyen de sociétés locales et de fédérations générales dans la mesure permise par les lois du pays où elles sont fondées.
3 - le raffermissement du sentiment juif et de la conscience du peuple juif.
4 - des démarches préparatoires afin d'obtenir des gouvernements le consentement nécessaire pour atteindre le but du sionisme".
Rappelons qui était Théodore Herzl, fondateur de l’idéologie coloniale sioniste : suite à l’affaire Dreyfus, il ne croit plus à l’assimilation des juifs dans leurs pays européens d’origine et s’opposera aux dreyfusards Zola et Jaurès.
Il prône la création d’un foyer national juif en Palestine réservé aux seuls habitants juifs et propose de chasser les non juifs autochtones.
Pour convaincre les grandes puissances de l’époque, il leur promettra : "Pour l’Europe, nous constituerons là-bas un morceau de rempart contre l’Asie. Nous serons la sentinelle avancée de la civilisation contre la barbarie" (l’Etat des juifs, p.95).
Il écrit aussi : "Les antisémites seront nos meilleurs alliés" (l’Etat des juifs, p.287).
Il rencontrera aussi Von Plehve, ministre de la police du Tsar, antisémite notoire, auteur du faux antisémite "Les protocoles des sages de Sion".
Pour obtenir l’appui du Tsar, Il lui propose une véritable alliance : "Soutenez mon projet, je vous débarrasserai de vos révolutionnaires juifs" (diaries, T.1, p.387).
Après sa mort, en 1904, le congrès sioniste est convoqué tous les deux ans.
Notons que le congrès sioniste tranchera définitivement en faveur de la Palestine, comme lieu d'établissement pour les juifs, en 1905.
D'autres possibilités avaient été en effet envisagées par les congressistes, comme l'Argentine, Chypre (1901), et enfin l'Ouganda (1904).
Le choix de la "Terre Promise" n'est pas innocent. Les dirigeants sionistes utilisent la religion juive afin de fonder moralement l'établissement du "Foyer national juif".
Tous à l'époque n'ont pas adhéré au sionisme et certains même s'y sont opposés, comme Sir Edwin Montagu, seul ministre juif du gouvernement britannique.
Montagu avait su deviner en 1917 les véritables intentions du sionisme.
Son opposition au caractère politique des objectifs sionistes venait de ce qu'il était convaincu que le judaïsme était une foi universelle, distincte de la nationalité et qu'à l'époque des Etats-Nations modernes, "le peuple juif" ne constituait pas une nation.
Il mettait en doute le droit de l'organisation sioniste de parler au nom de tous les juifs : "Il est faux de dire qu'un juif marocain ou anglais fait partie d'une même nation. Comme il est faux de dire qu'un chrétien italien et un chrétien français font partie d'une même nation ou mieux encore, d'une même race.
Si on s'amuse à dire aux juifs que la Palestine est devenue pour eux un territoire national, on va voir alors tous les pays se débarrasser de leurs citoyens juifs et on trouvera en Palestine un nombre énorme d'habitants qui se mettront à renvoyer les vrais habitants du pays et à s'emparer de ce qu'il y a de meilleur".
Lénine voit dans l'idée d'un peuple juif spécifique "une idée réactionnaire dans son essence. L'idée du nationalisme juif est en contradiction avec les intérêts des travailleurs juifs, parce qu'elle alimente les idées contre l'intégration et encourage l'esprit du ghetto". (source BT2).
SOUS LE JOUG DE L'OCCIDENT : LE PARTAGE DU MOYEN ORIENT
Pour la Grande-Bretagne, la Palestine constitue une tête de pont pour ses colonies : "Le danger réside dans le bassin méditerranéen, charnière entre l'Occident et l'Orient, et route de la Grande-Bretagne vers ses colonies d'Extrême-Orient, route qui passe par le canal de Suez.
En effet, de Rabat au Maroc jusqu'à Mersine en Turquie, il n'y a qu'un seul peuple jouissant d'une histoire commune, d'une civilisation commune, d'une langue commune, le peuple arabe.
Là se trouvent les possibilités d'une éventuelle renaissance nationale, et les ressources d'une probable puissance" (Commission d'enquête de parlementaires britanniques, 1907- source BT2).
Pendant qu'au Moyen-âge, les juifs étaient persécutés, en Europe, l'Espagne musulmane accueillait les savants et religieux juifs qui cohabitaient en parfaite intelligence avec les musulmans. Non seulement ils cohabitaient, mais ils étaient le seul concurrent culturel de l'Europe. L'Islam est resté insoumis.
Pour des raisons de dominations économiques et culturelles, des croisades ont été lancées contre "les infidèles - les Sarrazins" avec des étendards marqués d’une croix.
A la fin du XIXème siècle, l'empire Ottoman qui domine entre autre le Moyen-Orient décline. La découverte des champs pétrolifères ainsi que l'intérêt pour le passage du canal de Suez vers les colonies d'Extrême-Orient, incitent les grandes puissances à agir.
Intervient alors l'accord secret Sykes-Picot de 1916 (cet accord sera entériné par la Conférence de San Remo en 1920 et la Société des Nations en 1922) du nom des diplomates britannique et français.
Il organise la liquidation de l'empire ottoman et la mise sous influence des puissances impérialistes de l’époque.
En 1917, la Turquie est vaincue et son empire est démantelé.
La France occupe l'ensemble syro-libanais, la Grande-Bretagne obtient la Mésopotamie, la Transjordanie et la Palestine.
L'armée anglaise entre victorieuse à Jérusalem le 11 décembre 1917, le reste de la Palestine sera totalement occupé en 1918.
A cette époque, Les Britanniques, qui avaient absolument besoin de la Palestine, vont se servir du mouvement sioniste qui deviendra leur allié privilégié dans la région pour installer leur domination.
En échange, en 1917, le ministre britannique des Affaires étrangères, Arthur James Balfour, promet d'installer sur la même terre un "foyer national juif".
Désormais, l'Angleterre devra assumer sa fausse promesse d'établir un Etat arabe en terre sainte et la certitude donnée aux sionistes :
Foreign Office le 2 novembre 1917 :
"Cher Lord Rothschild,
J'ai le grand plaisir de vous adresser, de la part du Gouvernement de sa Majesté, la déclaration suivante de sympathie pour les aspirations sionistes des Juifs, qui a été soumise au cabinet et approuvée par lui.
Le Gouvernement de sa Majesté envisage favorablement l'établissement en Palestine d'un Foyer National pour le peuple juif et emploiera tous ses efforts pour faciliter la réalisation de cet objectif, étant clairement entendu que rien ne sera fait qui puisse porter préjudice aux droits civils et religieux des communautés non juives en Palestine, ainsi qu'aux droits et statut politique dont les Juifs pourraient jouir dans tout autre pays.
Je vous serai reconnaissant de porter cette déclaration à la connaissance de la fédération sioniste".
Lord Balfour déclare en juin 1919 : "La Palestine est un cas unique. Nous traitons non point avec les souhaits de la communauté existante, mais recherchons consciemment à reconstituer en Palestine une nouvelle communauté et à y édifier définitivement une autre majorité numérique dans l'avenir".
En 1921, il confirme : "Le sionisme est plus important que les désirs et les préjugés de 700.000 Arabes" (source BT2).
FANTASMES, RÊVES ET AMBITIONS DE L'OCCIDENT : LE SIONISME OU LE MYTHE QUI JUSTIFIE LA CONQUÊTE
Partant des ambitions des puissances européennes expliquées plus haut, nous comprenons mieux les "valeurs" utilisées par cette même Europe. En tant qu'arabe ou maghrébin vivant en Europe ou aux Etats-Unis, ne vous êtes-vous jamais demandé pourquoi nous étions toujours déconsidérés, jusqu'à subir les pires traitements - crimes racistes - ratonnades - contrôles au faciès ?
Pourquoi sommes-nous toujours représentés comme des êtres défiants, cruels, terroristes, intégristes, barbares ou primitifs...?
C'est à mon avis pour justifier l'emprise de l'Occident sur l'Orient (raison non-dite).
Cette présentation des choses sert en Occident à embrigader les citoyens dans des guerres de domination ici et là dans le monde, depuis les croisades jusqu'à aujourd'hui.
Edward Saïd, l’intellectuel palestinien précise : "Une iconographie à été développée par exemple au moment de la virée guerrière de Napoléon au Moyen-Orient qui s'arrêtera à St Jean d'Acre en Palestine. C'est l'Orientalisme qui correspond aux désirs, aux craintes et aux ambitions des Européens. Tout cela, comme les reportages que l'on voit sur les Arabes actuellement. Tout comme les documentaires diffusés par les sionistes au début du siècle qui présentaient la Palestine comme une terre vide, non cultivée, avec des habitants arriérés et barbares. Du temps des Croisades, la terre sainte était représentée comme faisant partie intégrante de l'Europe et on mobilisait des armées entières au nom du christianisme pour REPRENDRE la terre sainte aux Sarrazins (les infidèles - terme toujours utilisé dans les manuels scolaires ou encore des termes comme intégristes, fondamentalistes, etc...)".
Ce sont les mêmes, hier et aujourd'hui qui utilisent les mêmes représentations à des fins d'embrigadement, fût-il simplement moral. Notons que la Bible a servi hier et aujourd'hui pour justifier de la traite des noirs à la domination de l'Orient musulman. Que ce soit au temps des Croisades ou aujourd'hui, ce sont les mêmes paysages qui servent de décor.
Voyons ce que nous dit ce soldat israélien dans l'un des documentaires d'Eward Saïd (1983) : "En tant que juif et israélien, je crois que nous sommes originaires de ce pays et c'est pour cela que nous y REVENONS - c'est écrit dans la Bible. Les autres n'ont pas de patrie...".
Ces mythes ont été repris au cinéma à Hollywood dans des films comme les "Dix commandements" - "Ben Hur" et d'autres afin de mieux vendre l'idée du sionisme en Occident.
REPRENDRE – REVENONS
Voilà des termes ambitieux, mais qui malheureusement quand ils sont mis en pratique produisent des guerres, des massacres, des bannissements et des expulsions.
Le sionisme, qui se légitime par rapport aux pogroms commis au siècle dernier, a aussi utilisé les mêmes termes que les grandes puissances.
Herzl dit clairement : "Pour l'Europe, nous constituerons en Palestine un morceau du rempart contre l'Asie. Nous serions la sentinelle avancée de la civilisation contre la barbarie".
On voit donc que la saga sioniste rejoint exactement la saga des grandes puissances colonialistes.
Hier, les étendards des croisés portaient la croix en symbole, aujourd'hui, c'est l'étoile de David entre deux traits bleus représentant le Nil et l'Euphrate, déterminant ainsi les frontières du "Grand Israël" qui s'étend de l'Egypte à l'Irak, avec l’Ancien Testament comme catalogue de revendications territoriales et de fondement moral.
Au delà de l'aide que les Britanniques, les USA ou l'Europe apportent à Israël pour leurs intérêts propres, le même fondement idéologique raciste les réunit dans leur entreprise coloniale et il constitue le ciment d'une alliance stratégique, comme d'ailleurs Israël et l'Afrique du Sud furent alliés en leur temps. Au temps de cette alliance, Israël avait aidé l'Afrique du Sud pour l'obtention de l'arme nucléaire.
LA COLONISATION SIONISTE EN PALESTINE
En 1901, se crée le "fonds national juif" qui collecte de l'argent afin d'acheter des terres qui constitueront "la propriété inaliénable du peuple juif ". Toute terre acquise par le fonds, ne peut être revendue ou travaillée par un non-juif.
Dès le début de l'occupation anglaise (1917), les Britanniques font tout pour armer, entraîner et installer les nouveaux colons juifs en Palestine. Ainsi apparaît un nouveau type de colonisation : il s'agit d'une "colonisation de peuplement" : la population indigène doit disparaître progressivement au bénéfice des immigrants juifs.
Le 19 décembre 1940, Y. Weitz, responsable du développement des terres au Fonds national juif, déclarait : "Entre nous, il doit être clair qu'il n'y a pas de place pour les deux peuples dans ce pays. Il n'existe pas d'autre moyen que de déplacer les Arabes dans les pays voisins, tous les Arabes. Tous doivent prendre la direction de la Syrie et de l'Irak, et même de la Transjordanie".
Cette déclaration nous donne la réelle dimension du projet, qui sera exécuté dès l'adoption du plan de partage le 29 novembre 1947, puis en avril et en mai 1948, par les terroristes sionistes.
Ces derniers renforcent leur potentiel en achetant des terres à des propriétaires " absentéistes " (propriétaires étrangers qui possèdent des surfaces de terres importantes en Palestine et vivent richement à Beyrouth, au Caire..., pendant que leurs paysans - fellahs travaillent).
D'après les statistiques publiées par les Anglais en 1945 (confirmées par l'ONU en 1947), les sionistes n'avaient acquis que 5,67 % de la surface de la Palestine.
LA CREATION ET LE ROLE DU "SYNDICAT" SIONISTE HISTADROUTH
Voir le dossier spécial sur la Histadrout du Mouvement Justice pour la Palestine
Extrait :
Elle fût fondée en 1920. Son nom complet est Fédération générale des travailleurs hébreux en terre d’Israël ; "Histadrouth" signifie "fédération".
Les objectifs assignés à la Histadrouth dépassaient largement le cadre syndical : amélioration de la productivité, gestion des embauches, formation professionnelle, fonds de secours mutualisés, organisation de coopératives, colonisation de terres, accueil d’immigrants et défenses.
Toutes les institutions liées à des partis politiques intervenant dans ces domaines devaient être transférées à la Histadrouth.
Celle-ci fût en particulier à l’initiative de la création, également en 1920, de la Haganah "défense", organisation paramilitaire, convertie après la fondation de l’Etat d’Israël en "Forces de défense d’Israël" (Tzahal selon les initiales en hébreu).
Le “Travail hébreu”
Le principe de base qui guidait l'activité de la Histadrouth était celui de la “conquête du travail”.
La signification du concept est double : d'une part, orienter les immigrants juifs vers le travail manuel et agricole plutôt que le commerce ou d'autres professions ; d'autre part, employer des travailleurs juifs plutôt que des Arabes. Ce deuxième aspect était résumé dans le slogan du “travail hébreu”.
Cela constituait un changement d'optique par rapport à la première période d'immigration, qui avait mobilisé des propriétaires terriens ayant recours à des paysans arabes.
Dans les faits, il s'agissait d'un combat actif pour remplacer les travailleurs arabes employés dans le secteur juif de l'économie palestinienne par des travailleurs juifs.
C'est dans ce contexte que fut fondée la Histadrouth pour assurer les intérêts - conçus sur la base d'un nationalisme bourgeois-colonialiste - des travailleurs juifs.
L'objectif était de détruire les conditions d'existence de la population palestinienne de façon à rendre la réalité conforme au slogan mensonger par lequel le mouvement sioniste tentait de justifier son entreprise de domination coloniale: la Palestine serait "une terre sans peuple pour un peuple sans terre". Les Sionistes ne s'en cachaient pas.
Voici par exemple ce que raconte David Hacohen, nommé en 1923 directeur du Bureau de Planification et de Travaux Publics de la Histadrouth, militant du courant travailliste mais aussi lié à des représentants du courant d'extrême droite :
"Je devais me battre avec mes amis (à Londres) au sujet de la question du socialisme juif, pour défendre le fait que je n'accepterai pas d'Arabes dans mon syndicat, la Histadrouth, pour défendre les exhortations en direction des ménagères qu'elles n'achètent pas dans des magasins arabes, pour défendre le fait que nous faisions la garde auprès des vergers pour empêcher que des travailleurs arabes y soient embauchés."
Et le même Hacohen, en tant que dirigeant de la Histadrouth à Haïfa, mit en garde contre le danger que "[...] les travailleurs des chemins de fer n'oublient pas que la mission des travailleurs hébreux, qui font partie du mouvement de colonisation de la Palestine, n'est pas d'être préoccupés par l'assistance mutuelle en direction des travailleurs arabes, mais d'assister à la fortification du projet sioniste sur le pays."
De 1927 et 1936, la Histadrouth, en alliance avec les organisations politiques sionistes, déploya une série de campagnes de blocages visant à chasser les travailleurs palestiniens des lieux de travail appartenant à des Juifs.
En 1936, dans le secteur juif, la proportion de travailleurs arabes était de 35 % pour les activités agricoles, et de 14,6 % pour les autres activités.
A cette époque (en 1937), George Mansur, un dirigeant syndical palestinien, écrivit :
"L'objectif fondamental de la Histadrouth est “la conquête du travail” [...] Peu importe combien de travailleurs arabes sont au chômage, ils n'ont pas le droit de prendre une tâche quelconque qu'un possible immigrant peut occuper. Aucun Arabe n'a le droit de travailler dans des entreprises juives."
Ce fut Yitzhak Ben Tzvi, l'un des principaux promoteurs du sionisme dit socialiste, qui formula de la façon la plus élaborée le raisonnement idéologique sous-jacent.
Dans un essai publié en 1912, il tenta de démontrer que dans certaines conditions historiques, les intérêts nationaux doivent passer devant la solidarité de classe. Il affirmait que le nationalisme arabe en Palestine était une création artificielle destinée à servir les intérêts des grands propriétaires fonciers, prêteurs d'argent et ecclésiastiques arabes palestiniens, qui cherchaient à perpétuer leur domination et l'exploitation des paysans et travailleurs arabes.
Ainsi l'immigration sioniste serait prétendument bénéfique pour la population palestinienne…
LA DEUXIÈME GUERRE MONDIALE
Avant la deuxième guerre mondiale, alors que les nazis prenaient le pouvoir en Allemagne, les juifs sont divisés devant l'attitude à prendre devant l'antisémitisme renaissant. Certains prônent la lutte pour l'assimilation dans les pays d'origines et d'autres se servent de cette haine des juifs pour construire le projet sioniste.
C'est ainsi qu'un accord, la "Haavara" "transfert ", fut établi en 1933, par les autorités nazies de l'époque et des compagnies d'assurances allemandes (dont certaines juives) pour le transfert des juifs allemands vers la Palestine.
Cet accord fut approuvé par les différentes instances sionistes de l'époque (Ben Gourion en tête), jusqu'au début de la seconde guerre mondiale.
Tom Segev nous dit dans son livre (Le septième million) : "En effet, les nazis voulaient les juifs hors d'Allemagne ; les sionistes souhaitaient qu'ils se rendent en Palestine... La plupart des juifs allemands auraient préférés rester dans leur pays... ".
Il nous dit encore, page 56 : "L'association des immigrants allemands se plaignait que les représentants de l'Agence juive à Berlin allouaient des certificats d'immigration à des invalides ". "Le matériel humain arrivant d'Allemagne est de pire en pire", dénonçait l'association, près d'un an après l'arrivée du gouvernement nazi.
Un autre exemple de la collaboration entre les nazis et les sionistes (repris dans le même livre), "un dirigeant du Lehi (mouvement sioniste de l'époque, connu aussi sous le nom du groupe Stern - l'Etoile), expliqua ce qui portait ses hommes à cette époque : "Nous avions l'obligation de combattre l'ennemi. Nous étions tout à fait justifiés à chercher de l'aide chez l'oppresseur nazi, qui était dans cette circonstance l'ennemi de notre ennemi : les Britanniques. "
En effet, certains sionistes rencontrèrent de hauts fonctionnaires allemands de l'époque (dont Eichman - qui s'est rendu en Palestine dans les années trente) pour leur proposer une aide contre l'Angleterre. "Les Allemands comprirent que ce groupe avait pour but d'établir un Etat fondé sur les principes totalitaires des régimes fascistes et nazis".
Les sionistes profitent de la guerre pour se doter d'une armée et d'une industrie militaire, ils prennent leur distance vis-à-vis de l'Angleterre et misent sur les U.S.A.
Ben Gourion disait à l'époque : "Notre plus grand souci était le sort qui serait réservé à la Palestine après la guerre... Il était manifeste que les Anglais ne conserveraient pas leur mandat. Si l'on avait toutes raisons de croire qu'Hitler serait vaincu, il était tout aussi évident que la Grande-Bretagne, même victorieuse, sortirait très affaiblie du conflit... Pour ma part, je ne doutais pas que le centre de gravité de nos efforts fût passé à l'Amérique, qui était en train de s'assurer la première place dans le monde et où se trouveraient les juifs les plus nombreux et les plus influents aussi" (source : BT2).
1947 - LE PARTAGE ET L'OCCUPATION DE LA PALESTINE : LE TEMPS DU NÉOCOLONIALISME
Six millions de juifs meurent victimes du nazisme. En Europe, il faut régler le problème des rescapés des camps de la mort qui se trouvent dans les camps de réfugiés en Allemagne. A ce moment les intérêts des grandes puissances coïncident encore avec ceux des sionistes.
En effet, ces derniers ont besoin d'émigrants pour peupler le "foyer national juif" et les puissances occidentales ferment les portes de l'immigration aux rescapés juifs.
Le monde occidental impose ainsi aux Arabes le règlement de la question juive, alors qu'ils sont étrangers aux persécutions antijuives.
Les gouvernements européens voient dans le sionisme un moyen d'évacuer la question juive sous d'autres latitudes, tout en évitant ainsi de soulever la question de la collaboration avec les nazis et de leur antisémitisme.
C'est pour cela qu'ils voient d'un bon œil la création d'un Etat juif, qui sera aussi et surtout un bastion occidental avancé au sein du monde arabe en pleine ébullition nationaliste.
Les grandes puissances (Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, URSS) négocient des plans de partage de la Palestine qui débouchent, le 29 novembre 1947 à l'ONU, sur le partage de la Palestine pour la création de deux Etats et de la zone internationale de Jérusalem (Résolution n° 181).
L'Etat d'Israël sera le seul à être reconnu. Il faut noter que la population palestinienne n'a jamais été consultée et son autodétermination n'a pas été respectée (ceci est contraire aux principes de la charte des Nations-Unies - chapitre 12).
Les grandes puissances partagent un territoire arabe qui ne leur appartient pas. Les Palestiniens n'accepteront pas ce partage. On nous le reproche toujours. Mais quel être humain au monde accepterait-il le partage et le renoncement à sa terre ?
EXPULSION DES PALESTINIENS AVANT LA FIN DU MANDAT BRITANIQUE
Dès le vote du plan de partage, le 29 novembre 1947, les groupes terroristes sionistes agissent dans la continuité des plans A, B et C, tentent d'occuper par la force la Palestine (déjà avant le départ des Anglais le 15 mai 1948) et expulsent les Palestiniens qui résistent.
Ben Gourion dit à l'époque : "La ville neuve de Jérusalem a été occupée et les guérilleros ont été chassés de Haïfa, de Jaffa, de Tibériade et de Safad quand les forces de la puissance mandataire étaient encore présentes... La Haganah fit bien son travail... Les Arabes ont commencé à s'enfuir des villes presque dès le début des désordres, dans les premiers jours de décembre 1947... A mesure que les combats s'étendaient, Bédouins et Fellahs (paysans) se joignirent à l'exode...".
L'ampleur des troubles poussent les Etats-Unis à tenter de freiner la marche vers le bain de sang.
Le département d'Etat et le Pentagone avaient peur de perdre les "Arabes", pour lesquels ils avaient des projets de constitution de " cordons sanitaires " contre le " péril rouge ".
C'est pourquoi, le 19 mars 1948, le délégué américain demande au Conseil de Sécurité de l'ONU la suspension du Partage de la Palestine et demande l'examen d'un plan de tutelle temporaire.
Les Etats-Unis craignent l'Union Soviétique, qui compte bien tirer profit de son soutien militaire et politique au mouvement sioniste (à l'ONU), pour le plan de partage.
Le 1er avril 1948, l'ONU vote une trêve.
Le 4, la Haganah déclenche la première guerre de Palestine.
Le Comité pour les droits inaliénables du peuple palestinien de l'ONU nous éclaire sur les véritables intentions des dirigeants sionistes de l'époque : "Les écrits de ces derniers nous montrent à l'évidence que la politique sioniste était d'occuper, durant la période du retrait britannique, un territoire aussi étendu que possible (y compris la rive occidentale) au delà des frontières attribuées à l'Etat juif par la résolution sur le partage".
Et de citer un haut fonctionnaire israélien : "En mars 1948, le haut commandement de la Haganah a préparé un plan opérationnel global " D " comme Dalet, en remplacement des plans A, B et C qui avaient orienté la stratégie de la Haganah au cours des années précédentes. La mission de la Haganah était aussi simple que révolutionnaire : s'assurer le contrôle du territoire attribué à l'Etat juif et... de ceux situés au delà, contre des forces ennemies... ". (source : Origines et évolution du problème palestinien - 1917-1988 - Nations-Unies).
De nombreux massacres ont été commis en 1948. Le plus connu fut celui de Deir Yassine qui a coûté la vie à 105 civils ; il a été perpétré par des unités Etzel et Stern.
Ce sont presque deux cents villages palestiniens qui furent ainsi attaqués et pris par les forces sionistes avant la fin du mandat, le 15 mai 1948. De nombreux habitants furent blessés ou tués. Tous les survivants furent expulsés ou s'enfuirent, terrorisés.
Une déclaration de Ménahem Bégin aux Etats-Unis, en été 1948, disait comment les choses s'étaient passées : " Dans le mois précédant la fin du Mandat, l'Agence juive décida de faire sortir les Arabes des villes avant l'évacuation des troupes britanniques... L'Agence juive en vint à un accord avec nous (Irgoun) pour que nous exécutions ces arrangements, tandis qu'ils répudieraient tout ce que nous ferions et prétendraient que nous étions des éléments dissidents, comme ils le faisaient quand nous combattions les Britanniques. Alors nous avons frappé avec force et mis la terreur dans le coeur des Arabes. Ainsi nous avons accompli l'expulsion de la population arabe des régions assignées à l'Etat juif ".
Environ 900.000 Palestiniens seront ainsi expulsés. Ils se réfugieront dans des zones qui deviendront des camps qu'ils occupent jusqu'à maintenant (71 au total).
LA DÉCLARATION DE LA CRÉATION DE L'ÉTAT D'ISRAËL EN MAI 1948
Le vendredi 14 mai 1948 s'ouvre, à 16 h, dans la petite salle du musée de Tel Aviv, la cérémonie de proclamation de l'Etat d'Israël. Ben Gourion lit la déclaration d'indépendance, puis la fait signer. Cela dure une demi-heure, juste avant que ne débute le shabbat.
Le texte de Ben Gourion se réfère à la décision du 29 novembre 1947 (résolution no 181 de l'ONU), mais n'en retient que le projet d'établir un Etat juif. Ni le partage de la Palestine, ni la création d'un Etat arabe, ni le statut spécial de Jérusalem ne sont évoqués.
Ne sont pas précisées non plus les frontières d'Israël. Vers minuit, le Mandat britannique prend fin. Les Anglais ne transfèrent pas le pouvoir, ils l'abandonnent.
Le premier acte du gouvernement d'Israël est l'abrogation des restrictions à l'immigration juive.
Dès le partage de la Palestine, la Hagana (la future armée israélienne), occupe des villages arabes et en expulse les habitants. Elle commence alors leurs destructions afin que les paysans ne reviennent plus. Ainsi furent détruits 531 villages et près de 300 hameaux.
LOIS RACISTES
Dès sa création, l'Etat d'Israël promulgue des lois, telle que "la loi du retour" qui ne permet le retour que des juifs en Palestine.
D'autres lois concernant la terre seront promulguées : "loi sur les propriétaires absents", "loi de confiscation des terres", "loi interdisant l'achat d'une terre par un non juif", les lois qui interdisent la participation aux élections de tout parti arabe n'ayant pas reconnu le caractère juif de l'Etat, la loi sur l'éducation qui fixe parmi ses objectifs la promotion de la culture juive et l'idéologie sioniste, etc...
En 1973, l'ONU condamnera le sionisme comme étant une forme de racisme. Dans les années 90, l'ONU annulera (chose exceptionnelle) cette résolution sous l'influence de plusieurs pays, dont la France.
Dernièrement l'ONU a produit un rapport (de David Kretzmer professeur à la Faculté de Droit à l'Université Hébraïque et rapporteur de la Commission des droits de l'Homme pour les Nations-Unies) qui recense 17 lois comportant des discriminations envers les citoyens arabes d'Israël.
Concernant les territoires occupés en 1967, Israël utilise l'arsenal de lois d'occupation datant des Anglais et promulgue des milliers d'ordonnances militaires dont certaines sont toujours en vigueur aujourd'hui.
Ces lois et ordonnances entérinent dans les faits non seulement la séparation en Israël et dans les Territoires entre les juifs et les non-juifs, mais aussi l’expulsion quotidienne des Palestiniens de leurs terres.
Lire la 2ème partie du dossier sur le Sionisme
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Sionisme
Walid Atallah
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