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ISM France - Archives 2001-2021

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Bilin -

On ne mate pas la résistance non violente

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Chaque semaine depuis 28 mois, les Palestiniens de Bil'in résistent sans violence à l'occupation israélienne et au mur d'apartheid qui déchire leur village.
Vendredi dernier, les Palestiniens ont été, comme d'habitude, accompagnés par les militants de la solidarité internationaux et israéliens.

On ne mate pas la résistance non violente


Ils ont rejoint la manifestation à l'extérieur de la mosquée de Bil'in mais, au lieu de prendre la route normale qui mène à la porte du mur d'apartheid, ils ont pris une route latérale.

La semaine dernière, les forces israéliennes d'occupation ont tiré sur au moins 20 manifestants non violents, dont Mairead Maguire, lauréate irlandaise du Prix Nobel de la Paix.

Cette semaine, les manifestants espéraient prendre l'armée par surprise en prenant cette route alternative.

Lorsque les manifestants ont atteint leur destination au mur, les soldats israéliens se trouvaient à 200 mètres, attendant la manifestation de l'autre côté, par la direction habituelle. Le camion à haut était lui aussi à l'intérieur du mur. Nous étions en train de les prendre par surprise en amont du chemin vers la barrière illégale.

Les Palestiniens chantaient les slogans "Non à l'occupation, Non au mur", rejoints par les Internationaux et les Israéliens, chantant dans la direction des quelques soldats qui se dirigeaient vers la manifestation. Le gros des soldats était toujours en haut de la colline, trop loin pour tirer les balles caoutchouc-acier ou les grenades assourdissantes.

Ces quelques soldats qui était de l'autre côté du mur par rapport à la manifestation ont envoyé quelques grenades lacrymogènes sur les manifestants qui n'ont pas bougé.

Abu Sadi, l'un des anciens de Bil'in, a traversé le grillage à un endroit où il est coupé et a marché vers les soldats qui se tenaient de l'autre côté du mur. Il y a en fait deux murs à cet endroit. L'espace entre les deux, une sorte de no-man's land, sert de route d'accès militaire. Et depuis le haut de la colline, les soldats prenaient cette route pour venir à toute vitesse vers les manifestants.

Le tank à eau est arrivé lui aussi de l'autre côté du mur. D'autres Palestiniens ont suivi Abu Sadi. Le tank a commencé à lancer l'eau à haute pression sur les manifestants pacifiques, au visage et dans le dos.

La semaine dernière, Mohammad Khatib avait reçu le jet en pleine poitrine et avait dû être examiné par les médecins pour ses blessures. Il disait "qu'il avait l'impression d'avoir les côtes cassées". Et maintenant, Abu Sadi, la soixantaine, était par terre, renversé par la force de l'eau.

Quatre infirmiers se sont précipités pour l'aider et l'armée a continué à tirer sur Abu Sadi, sur les infirmiers et sur les manifestants pendant qu'ils venaient en aide à Abu Sadi. D'autres manifestant sont passés de l'autre côté, par l'ouverture de la grille.

De plus en plus de soldats israéliens sont arrivés, ils ont commencé à tirer des grenades lacrymogènes, des balles caoutchouc-acier et des "balles-éponges" sur les manifestants. D'après un Palestinien qui a été déjà été blessé par une de ces balles, la partie "éponge" de la balle se colle à la peau la brûle jusqu'à ce qu'un médecin la retire, où qu'elle tombe seule. Elles coûtent 55$ la balle.

Le tank à eau a recommencé à bombarder les militants mais cette fois, avec de l'eau bleu foncé. Quelquefois, cette eau est mélangée avec une sorte de produit chimique qui donne l'impression que la peau est en feu. Cette fois, elle tâchait les vêtements, les mains et les visages, sans parler de la terre et des arbres. Et elle piquait les yeux.

La ligne des manifestants à l'intérieur des deux grilles s'est dirigée vers quelques autres soldats et jeeps qui étaient arrivés. L'armée a essayé d'arrêter un manifestant, mais les autres l'en ont empêché.
Abu Sadi a réussi à grimper sur le capot d'une jeep et les soldats ont continué à tirer sur les manifestants qui se trouvaient toujours à l'intérieur du mur.

Pendant une demi-heure, les manifestants ont chanté aux soldats "Palestine Libre", "Détruisez le mur", "Fin de l'occupation" et ont demandé "Eh, soldats, sur combien d'enfants avez-vous tiré aujourd'hui ? ". Les soldats, pour toute réponse, ont continué à tirer.

A la demande des Palestiniens, les Internationaux et les Israéliens se sont retirés de la zone entre les grilles et sont passés de l'autre côté, les mains en l'air, en faisant attention aux fusils à balles-éponge dirigés dans leur direction.

Un peu plus loin en direction de la grille dans le mur, quelques manifestant ont continué à résister sans violence et ont tenté d'atteindre l'autre côté du mur. Abdullah, un habitant de Bil'in, a été détenu par l'armée mais relâché plus tard.

Puis les manifestants se sont repliés vers le village, beaucoup d'entre eux couverts de la tête aux pieds de la substance bleu foncé, dont le but est de mater leur résistance non-violente.

Mais, comme tous les vendredis, les Palestiniens et leurs collègues internationaux et israéliens reviendront, pour exiger la fin de l'occupation, le démantèlement du mur que le Tribunal International a d'ores et déjà déclaré illégal et sa destruction immédiate, et poursuivre la lutte non violente jusqu'à ce que justice soit rendue.

Voir les autres photos de la manifestation

Source : ISM

Traduction : MR pour ISM

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