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Egypte -

Le rôle de l’Egypte dans la contrebande d’armes vers Gaza

Par

NOTE de l'ISM : On constatera que l’auteur de cet article est clairement pro-israélien mais nous avons choisi de le traduire et de le diffuser pour ses éclairages sur la situation en Egypte et en particulier sur l’implication des Etats-Unis dans le siège de Gaza. D'autre part, le meilleur moyen pour mettre fin à cette industrie de la contrebande, c'est d'ouvrir de façon permanente la frontière de Rafah !

Le réseau de tunnels reliant la bande de Gaza avec l'Égypte reste la bouée de sauvetage du Hamas, ce qui lui permet de renforcer son arsenal d'armes et ses tirs de roquettes aveugles sur Israël. Certaines sources estiment que plus de 800 tunnels traversent la frontière, dont certains d'entre eux peuvent atteindre plus de 6 mètres de profondeur.
Les contrebandiers bédouins utilisent les tunnels pour passer de tout : de la nourriture, des batteries, du carburant, des cigarettes, ect… - et des centaines de tonnes d'armes destinées à des utilisations terroristes (ndt : des actions de résistance).

Cette contrebande inclut des AK-47 destinés au Hamas et au Jihad islamique palestinien, mais aussi des missiles iraniens à longue portée, des composants de roquettes Kassam, des grenades propulsées par des roquettes (GPR), des missiles anti-avions et antichars et des engins explosifs improvisés (EEI).

En Septembre 2005, Israël s'est retiré de la bande de Gaza et a donné à l'Egypte le contrôle des 10 à 12 km de frontière entre elle et la bande de Gaza. Aujourd'hui, une grande partie de la sécurité d'Israël dépend de la capacité et de la volonté de l'Egypte à sécuriser ce couloir et à arrêter la contrebande d'armes dans la bande de Gaza.

Avant la prise de contrôle par l'Égypte de ce couloir en Septembre 2005, environ une tonne d'armes entrait en contrebande chaque année. Immédiatement après le retrait, entre Septembre 2005 et Décembre 2008, ce nombre a augmenté considérablement: des sources de renseignement israéliens estiment que 250 tonnes d'explosifs, 4.000 GPR et 1.800 roquettes ont franchi la frontière au cours de cette période.

En conséquence, depuis que l'Egypte a pris le contrôle du passage de la frontière, il y quatre ans, Israël et les États-Unis ont accusé l'Egypte de fermer les yeux sur la contrebande d'armes. Par exemple, en Octobre 2007, le Ministre israélien de la Sécurité intérieure, Avi Dichter, a déclaré: «l'Egypte pourrait arrêter la contrebande d'armes en une journée, si elle le voulait." Toutefois, jusqu'à la mi-2008, l'Egypte a nié que la contrebande d'armes entre le Sinaï et la Bande de Gaza existait.

L’inquiétude au sujet de l'inaction et de la négligence de l'Egypte a obligé les deux chambres du Congrès des États-Unis en Décembre 2007 à refuser de payer les 100 millions de dollars d'aide à l'Egypte jusqu'à ce qu'elle prenne des mesures concrètes pour mettre fin à la contrebande d'armes dans la bande de Gaza.
Le président Bush a ensuite renouvelé l'aide grâce à une Résolution Présidentielle pour des besoins diplomatiques.
Le Caire a besoin de prendre le problème à sa racine, au lieu de simplement traiter les symptômes.

Le 27 Décembre 2008, dans un (ndt : prétendu) effort visant à mettre fin aux tirs continuels de roquettes sur Israël depuis la bande de Gaza, Israël a lancé l'opération Plomb Durci. Puis a suivi un cessez-le-feu unilatéral israélien après qu’Israël et les États-Unis aient convenu d'un Protocole d'Accord stipulant une coopération renforcée des services de renseignements entre les États-Unis et les gouvernements régionaux pour empêcher la contrebande d'armes.

Le Protocole d'Accord promettait également une aide accrue des États-Unis à l'Egypte dans ses efforts de lutte contre la contrebande. Enfin, l'accord prévoyait une force internationale de surveillance près de la frontière entre Gaza et l’Egypte - une idée que le gouvernement égyptien a tout simplement rejetée.

Depuis la fin de l'opération Plomb Durci, le président égyptien Hosni Mubarak a agi avec précaution. D'une part, il cherche à apaiser la population égyptienne, en particulier après que les médias arabes et les dirigeants régionaux l’aient qualifiée de une marionnette d'Israël et de l'Occident en n’ouvrant pas le poste frontière de Rafah (bien que les Palestiniens aient forcé son ouverture en Janvier 2008 pendant onze jours).

Le leader du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a accusé Moubarak de "prendre part au crime», et des journaux iraniens ont qualifié Mubarak d’"agent sioniste". Des milliers d'Egyptiens sont descendus dans les rues pour protester contre l'inaction de l'Egypte, comme cela a été fait devant de nombreuses ambassades égyptiennes dans tout le Moyen-Orient.

D'autre part, Le Caire comprenait qu'il lui fallait en faire plus pour sécuriser la frontière, en particulier après qu’Israël ait clairement fait savoir qu'il se réservait le droit de s’occuper lui-même des tunnels de contrebande si les efforts déployés par l'Egypte n'étaient pas suffisants.
Il faut noter que cela n'est pas contraire aux intérêts égyptiens, étant donné que la dernière chose désirée par Moubarak, c’est d’avoir à sa porte un Etat d’islamistes radicaux lourdement armés dirigé par un groupe (le Hamas), qui a des liens très étroits avec les populaires Frères Musulmans en Egypte.

Ces facteurs contraires ont encouragé Le Caire à poursuivre une politique de lutte contre la contrebande, suffisamment pour apaiser les Etats-Unis, tout en dégoisant une rhétorique suffisamment antioccidentale et anti-israélienne pour apaiser la population égyptienne.
Quelques semaines après le Protocole d'accord entre Israël et les États-Unis, Moubarak a annoncé que l'Égypte n'avait pas d’obligations envers l'accord sur la contrebande d'armes et que tous les problèmes de contrebande d'armes étaient la conséquence du blocus de Gaza imposé par Israël.

Toutefois, début Mars, l'Egypte a envoyé un contingent de troupes égyptiennes au Texas pour y recevoir une formation de la US Army Corps of Engineers sur la manière de détecter et de détruire les tunnels. Pendant ce temps, les militaires égyptiens recevaient l’aide de techniciens de l'US Army Corps of Engineers qui servaient de "consultants" pour les patrouilles le long de la frontière égyptienne, connue sous le nom de Couloir de Philadelphie, afin de les aider à localiser et détruire les tunnels.

Cependant, pendant une grande partie du mois de Mars, les efforts de lutte contre la contrebande sont restés lents. Lorsque les forces égyptiennes localisaient des tunnels, elles ne détruisaient souvent que l'entrée du tunnel ou plaçaient un garde armé à l'entrée. Elles n’ont pas réussi à démanteler les principaux réseaux de contrebande, et ont rarement appliqué des peines de prison sévères aux trafiquants.

Puis, fin Mars, les efforts du Caire pour mettre fin à la contrebande d'armes ont augmenté sensiblement. Des sources des renseignements et de la Défense israélienne ont révélé que l'Egypte avait envoyé des troupes à sa frontière avec le Soudan pour intercepter les trafiquants d'armes et que son armée avait créé un groupe de commandos d'élite pour détecter et détruire les tunnels. En Mai, une source de la sécurité israélienne a qualifié les opérations anti-terroristes égyptiennes d’"importantes et positives".

Les rapports sur la détection de tunnels et la saisie de caches d'armes ont augmenté. Début Juillet, un article paru dans Haaretz décrivait la scène à la frontière de la manière suivante: «Si par le passé, la frontière n’avait pratiquement pas de patrouilles de sécurité du côté égyptien, maintenant il semble y avoir un soldat tous les 100 mètres, avec des ordres d’ouvrir le feu sur toute personne qui essaie de franchir la frontière. "

Afin de protéger sa crédibilité aux yeux de la population égyptienne, les journaux gouvernementaux expliquaient aux sympathisants du Hamas que si le gouvernement égyptien n'agissait pas contre la contrebande d'armes, alors le gouvernement israélien le ferait.

Iran, un ennemi de longue date de l'Égypte, a également contribué à souligner à quel point les efforts de l'Egypte étaient importants pour sa propre sécurité nationale.
En avril, le gouvernement égyptien a annoncé qu'il avait arrêté 49 membres d'une cellule du Hezbollah - incluant des Egyptiens, des Libanais et des Palestiniens – qui aidaient à la contrebande d'armes au Hamas (le leader du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a confirmé les accusations des Egyptiens).

Quelques semaines plus tard, on a appris que l'Égypte avait arrêté quatre agents du Corps des Gardes Révolutionnaires iraniens (IRGC), qui étaient arrivés en Égypte pour y établir un réseau de renseignements. La menace d’agents iraniens travaillant sur le sol égyptien en même temps qu'un renforcement de l'arsenal du Hamas, a sans doute inquiété Le Caire.

En outre, Le Caire tient à éviter l'embarras qu'il a subi au cours de l'opération Plomb Durci. En Janvier, Moubarak s'est retrouvé dans une situation de perdant-perdant: s’il maintenait la frontière de Rafah fermé, le monde arabe le diaboliserait, s’il ouvrait le passage, il risquait la colère des États-Unis et d'Israël, et il risquait de laisser des centaines de combattants radicaux en Egypte.
La seule façon d'éviter cette situation à l'avenir est d'empêcher le Hamas de tirer des roquettes sur Israël. Et le moyen le plus efficace pour empêcher cela, c’est d’abord d’empêcher le Hamas d'acquérir des roquettes.

Malgré l'amélioration des opérations de l'Égypte contre la contrebande, les armes continuent à se frayer un chemin à travers la frontière et à se retrouver dans les mains de terroristes à un taux inacceptable. Rien qu’entre la fin de l'opération Plomb Durci le 21 Janvier 2009 et la fin de Mars, le chef du Shin Bet (la sécurité intérieure israélienne), a estimé que 22 tonnes d'explosifs et 45 tonnes de matières premières pour la fabrication d'armes étaient entrées dans la bande de Gaza par la péninsule du Sinaï.

Le gouvernement égyptien pourrait prendre quelques mesures importantes pour augmenter ses efforts de manière significative. La mise en œuvre d'un plan initialement proposé par l'ancien chef du Conseil à la Sécurité Nationale israélien, Giora Eiland, pourrait se révéler plus efficace. Eiland a proposé la création d'une zone de sécurité de 3 km à l’extérieur de la frontière, fermée par deux clôtures, avec un accès à la zone limité à une route surveillée.

Cette seconde couche de sécurité forcerait les contrebandiers à construire des tunnels beaucoup plus longs, ce qui augmenterait le risque d'effondrement. Une telle mesure forcerait également les contrebandiers à se déplacer sur une plus grande distance sous terre avec moins d'oxygène, ou de faire un effort considérable pour amener de l’air dans les tunnels et augmenter ainsi les probabilités de détection. (Ndt : !!!)

En outre, l'Égypte devrait renégocier des parties d'un accord qu’elle a signe en 2005 avec Israël, qui permet à l'Égypte de déployer seulement 750 gardes-frontières dans ce couloir. Conformément au traité de paix de 1979 entre l’Egypte et Israël, l'Égypte n’est autorisée qu’à déployer à la frontière des policiers légèrement armés, une clause que les deux parties ont modifiée en 2005 quand l'Égypte a assuré le contrôle de la frontière.

Un soutien accru de l'Iran et l'amélioration des techniques et de la technologie de la contrebande montrent clairement que le déploiement actuel de seulement 750 hommes ne suffit pas.

Finalement, Le Caire a besoin de prendre le problème à sa racine, au lieu de simplement traiter les symptômes. Il peut le faire par la construction d'infrastructure et le développement des communautés bédouines dans la péninsule du Sinaï.

Depuis qu'Israël a rendu le Sinaï à l'Egypte en 1982, le gouvernement égyptien a promis régulièrement des projets de développement pour la région, mais peu se sont matérialisés. Les Bédouins se considèrent comme une communauté marginalisée avec peu d'éducation ou d'opportunités professionnelles.
Avec l’industrie de la contrebande, évaluée à environ 200 millions de dollars par an, les jeunes Bédouins voient la contrebande comme un travail risqué, mais extrêmement rentable.

Le gouvernement égyptien peut renverser cette tendance en encourageant les investissements du secteur privé, en finançant les infrastructures du gouvernement, et en fournissant de meilleures possibilités d'éducation dans toute la péninsule.

Au moins, le Caire semble comprendre à quel point contrer les opérations de contrebande du Hamas servira ses propres intérêts de sécurité nationale. Toutefois, la sécurité d’Israël et de l’Egypte ne sera pas garantie tant que Le Caire ne fera pas plus de progrès.

L'Égypte devrait se donner comme objectif le taux de contrebande d’avant 2005 (c'est-à-dire le passage par la frontière de moins d'une tonne d'armes par an).
C’est seulement à ce niveau là que les arsenaux de roquettes du Hamas et des autres groupes terroristes diminueront de façon suffisante pour fournir une paix relative dans le sud d'Israël, ce qui aidera à maintenir le calme et la sécurité dans toute la région. (ndt : la Pax Israëli !)


La version arabe de cet article est consultable à l'adresse suivante : http://alanany.wordpress.com/

Source : http://www.aei.org/

Traduction : MG pour ISM

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