Fermer

S'inscrire à la mailing list ISM-France

Recevez par email les titres des derniers articles publiés sur ISM-France.

Votre adresse courriel

Fermer

Envoyer cet article

Votre adresse courriel
Envoyer l'article à
Votre message
Je profite de l'occasion pour m'abonner à la newsletter ISM France.
ISM France - Archives 2001-2021

Imprimer cet article Envoyer cet article
Article lu 2620 fois

Gaza -

Le terminal de Rafah : la décision n'est pas entre nos mains

Par

Abdel Sattar Kassem est professeur de sciences politiques à l'université de Nablus

J'ai vu un négociateur palestinien, dire sur le petit écran, à propos de l'accord spécial concernant le terminal terrestre de Rafah que "la décision est finalement entre nos mains".
Le négociateur voulait dire que malgré la présence d'une troisième partie dans l'accord spécial sur le terminal de Rafah, la décision finale, y compris le passage des personnes par ce terminal est entre les mains de l'Autorité Palestinienne.

Israël peut, selon ses déclarations, protester et s'opposer, mais Israël ne peut assurer la matrîse de qui rentre ou sort, il ne peut empêcher les personnes dont les noms sont classés dangereux d'entrer dans la bande de Gaza.

Ces paroles peuvent être crues et comprises par toute personne ne connaissant pas la théorie de la sécurité israélienne et les mesures qui en découlent.

En tant que spécialiste en sciences politiques, j'ai ressenti une profonde tristesse suite aux déclarations de ce négociateur car en réalité, il essaie de tromper la masse des gens qui n'ont pas été encore meurtris par les expériences amères, qui croient ce qu'on leur raconte.

Il y a une volonté de tromper, claire, et ces déclarations ressemblent à celles dites il y a une dizaine d'années à propos de l'aéroport de Gaza, disant qu'il est sous souveraineté palestinienne puisque 95% de ceux qui y travaillent sont Palestiniens. Il s'est ensuite avéré que le pourcentage restant, les Israéliens, était celui qui décide.

La théorie de la sécurité israélienne ne peut autoriser une troisième partie, même si ce sont les Etats-Unis, à assumer la responsabilité sécuritaire qui concerne Israël et les Israéliens. Israël n'a confiance en personne, pour la sécurité, même pas en ses proches amis qui le défendent avec fougue, comme la Hollande et l'Australie.

L'oppression est le principal moteur de la constitution du mouvement sioniste, et la fuite loin des autres peuples est le but le plus élevé du mouvement sioniste. La décision israélienne indépendante n'est pas négociable. Israël ne permet pas d'intervenir dans ses questions internes, bien qu'il puisse collaborer avec d'autres.

Les preuves sont nombreuses, et je cite quelques-unes : les Etats-Unis n'ont pas réussi à empêcher Israël de construire des colonies ou de construire le mur de l'annexion, ils n'ont pas réussi à l'empêcher de développer ses capacités militaires, y compris la bombe nucléaire. Israël a insisté à vouloir développer ses propres armements afin qu'il soit autonome dans ses décisions sécuritaires et militaires.

Il n'a pas accepté de renoncer à la production de l'avion Lavi qu'après le paiement très lourd que les Etats-Unis ont dû faire.

Israël espionne les Etats-Unis, et il a déjà volé des renseignements militaires vitaux, comme il a volé à la France des sous-marins militaires, alors qu'elle lui fournissait des armes dans les années cinquante, etc..

Israël est plus que Sparte, car non seulement il s'est développé militairement, mais également sur le plan de la sécurité, par tous les moyens et les méthodes possibles.

Le passage de Rafah est une issue vitale que les Palestiniens peuvent utiliser, selon le point de vue israélien, pour faire passer les individus et les choses. Israël affirme que les Palestiniens feront entrer les réfugiés à Gaza, ou du moins, ils seront souples avec l'entrée des gens, et feront entrer des armes, et tout ce qui touche à la technique des explosifs et des produits nécessaires.

Pour cela, il ne faut pas abandonner le contrêle direct du passage. Sur le plan sécuritaire, Israël prend ses décisions sécuritaires en fonction de millions et non seulement de dizaines de probabilités.


Il est vrai que les Palestiniens ont un problème se rapportant à l'apparence des choses. Comment disent-ils qu'ils contrêlent le passage alors que l'Israélien est derrière la vitre, surveillant et décidant.
Il fallait au moins une solution qui préserve le prestige de l'Autorité, du moins pour le commun des gens, et assure à Israël le contrêle direct.

Les Européens se proposent en tant que troisième partie. Israël accepte en contrepartie que son contrêle direct soit non visuel. Ici, on comprend le mécanisme suivant : les renseignements concernant le déplacement des Palestiniens au passage vont aux Européens qui les passent aux Israéliens.

Ces derniers contrêlent les informations et les comparent avec tout ce que transmettent les appareils photographiques truffés dans tout le passage. De plus, les bagages sont examinés, en apparence, par les Palestiniens, mais les appareils électroniques transmettront les informations directement au centre de contrêle éloigné.

Le face à face est assuré par les Européens.

L'attitude européenne est rattachée aux intérêts sécuritaires israéliens et non au déplacement des Palestiniens, car ils ne sont venus que pour cet objectif.

Les Européens ne se sont pas portés volontaires pour cette tâche pour faciliter le mouvement des Palestiniens car s'il en était ainsi, ils se seraient portés volontaires depuis longtemps pour faciliter leur mouvement sur les barrages, les points de fouilles éparpillés dans toutes la Cisjordanie . Les jours suivants dévoileront encore beaucoup de choses.


Il y a quelque temps, des observateurs internationaux représentant les Nations-Unies sont venus dans la ville d'al-Khalil pour assurer la stabilité de la ville. Ils n'ont pris aucune mesure ni fait des propositions, leurs actions se sont limitées à écrire des rapports décrivant ce qui se passe dans la ville.

Il est également regrettable que l'Autorité relie la liberté sur le passage à la souveraineté.
L'un des responsables a affirmé qu'il insistait sur la souveraineté du passage, et sur cette base, l'accord spécial a été conclu.

L'Autorité Palestinienne n'a de souveraineté sur aucune parcelle de la Palestine, elle est une autorité d'autonomie sous souveraineté israélienne.

La souveraineté palestinienne peut-être s'exercer sur le passage de Rafah alors que la souveraineté est absente ?


Les déclarations palestiniennes sur l'accord sont issues soit d'une ignorance palestinienne de la théorie de la sécurité israélienne et des mesures dures et difficiles qui lui sont liées, soit d'une tentative de prendre le peuple palestinien pour imbécile, et peut-être les deux à la fois. Dahlane a affirmé qu'il distribuera le texte de l'accord à tous les gens afin de mettre fin aux interprétations.

Le lecteur de cet accord trouvera qu'il n'y a, effectivement, pas moyen d'interpréter, puisque la surveillance israélienne directe non visuelle du citoyen ordinaire est assurée.








Faire un don

Afin d'assurer sa mission d'information, ISM-France fait appel à votre soutien.

Oui ! Je soutiens ISM-France.


Contacter ISM France

contact@ism-france.org

Suivre ISM France

S'abonner à ISMFRANCE sur Twitter RSS

Avertissement

L'ISM a pour vocation la diffusion d'informations relatives aux événements du Proche Orient. Les auteurs du site travaillent à la plus grande objectivité et au respect des opinions de chacun, soucieux de corriger les erreurs qui leur seraient signalées.

Les opinions exprimées dans les articles n'engagent que la responsabilité de leur auteur et/ou de leur traducteur. En aucun cas l'ISM ne saurait être tenu responsable des propos tenus dans les analyses, témoignages et messages postés par des tierces personnes.

D'autre part, beaucoup d'informations émanant de sources externes, ou faisant lien vers des sites dont il n'a pas la gestion, l'ISM n'assume aucunement la responsabilité quant à l'information contenue dans ces sites.

A lire également...
Même lieu

Gaza

Même sujet

Checkpoints

Même auteur

Abdel Sattar Kassem

Même date

1 décembre 2005