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ISM France - Archives 2001-2021

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Grande Bretagne -

Un droit sacré

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Pourquoi moi, un juif du nord de Londres, serais-je autorisé à obtenir la citoyenneté israélienne, quand ce droit est refusé à un Palestinien qui languit dans un camp de réfugiés au Liban ?
En particulier, quand je sais qu'une grande majorité de ceux qui sont partis en 1948 ont été nettoyés éthniquement par les forces israéliennes.

Un droit sacré

Tels sont les mots d'Alex Stein, dans commentaires libres la semaine dernière. Une reconnaissance louable de l'injustice faite aux Palestiniens, direz-vous.
Mais ensuite il tire des conclusions qui sont contraires à ce principe ; que le droit d'un Palestinien à rentrer chez lui n'est ni sacré, ni légal ou même possible.

Ce thème de dédoublement de la personnalité a été adopté de façon infâme par Benny Morris qui a étudié de près des centaines de dossiers israéliens rendus publics.

Morris a confirmé dans un compte-rendu détaillé qu'en 1948, l'invasion des Forces israéliennes avait commis des massacres, expulsé des Palestiniens, détruit leurs villages, pillé leur biens, brûlé leurs récoltes, empoisonné leurs puits et abattait sur le champ tout Palestinien qui tentait de rentrer chez lui.

En faisant référence à la minorité restante, Morris alors a solennellement déclaré qu'il était désolé que Ben Gurion "n'ait pas terminé le travail".

Aussi bien Alex Stein que Menny Morris s'éloignent des faits infiltrant lentement la conscience occidentale, que les Palestiniens étaient - et sont aujourd'hui - sujets à l'opération de nettoyage ethnique la plus massive, la plus complète, la plus méticuleusement organisée et exécutée dans l'histoire moderne.

Ceci a été longtemps nié par les historiens israéliens. Une exception notable est le courageux et honnête historien israélien, Ilan Pappe.


La sensation créée par la révélation de Benny Morris au sujet de la Nakba, admise à contrecoeur par certains juifs, montre à quel point l'occident a été dupé par la propagande sioniste pendant plusieurs décennies.

Les Palestiniens ne savent pas s'il faut en rire ou en pleurer, parce que les "révélations" sont seulement une partie de ce qu'ils disent depuis 1948.

Des centaines de milliers de réfugiés ont donné des détails précis sur leur situation difficile mais ceux-ci ont été écartés par les Européens Sionistes comme étant un "produit de l'imagination orientale" jusqu'à ce qu'un historien israélien ait trouvé des preuves accablantes dans les dossiers israéliens

Les faits refont surface. Les faits, documentés sur des cartes et des enregistrements, montrent qu'en 1948, les Israéliens ont dépeuplé 675 villes et villages de leurs habitants palestiniens, que leurs terres représentaient 93% de la surface d'Israël ; que la moitié des réfugiés ont été expulsés dans les six dernières semaines du Mandat Britannique, avant même que l'Etat d'Israël soit déclaré et avant que tout soldat Arabe ait mis un pied en Palestine pour sauver sa population de l'invasion des immigrés européens juifs qui venaient d'accoster sur leurs rivages pour construire Israël sur les ruines de la Palestine.

Qu(y a-t'il de plus naturel que le retour d'une personne dans sa maison ? Si Stein ne croit pas que c'est "sacré", il devrait demander aux 6 millions de réfugiés palestiniens (les deux-tiers de l'ensemble des Palestiniens) pourquoi ils sont toujours déterminés à lutter pour leur droit au retour depuis six décennies et après trois générations et de nombreuses guerres.
Que le droit au retour des Palestiniens ait été affirmé par l'ONU plus de 130 fois est suffisant pour résoudre ce problème une bonne fois pour toutes. Pas besoin de gaspiller plus d'encre sur ce point.

Lorsqu'ils sont mis en échec sur les deux points, les Sionistes recourent habituellement à leur dernière défense : que la mise en application du droit au retour n'est pas possible.

Dans une société civilisée, quand un crime est commis, ses conséquences doivent être redressées. Le criminel ne devrait pas être récompensé, et son crime ne devrait pas être pardonné ou même légitimé. Les propriétés volées devraient être rendues. Les droits devraient être rétablis et des compensations devraient être payées pour les pertes matérielles.

Et c'est ce que la communauté internationale a exigé, parfois en utilisant la force militaire, en mettant en application le retour des réfugiés en Bosnie, au Kosovo, au Burundi, au Cambodge, au Timor Oriental, en Géorgie, au Guatemala, au Mozambique, au Rwanda, en Afrique du Sud, au Tajikistan, en Irak, au Kowéit et en Afghanistan.

C'est également ce que les juifs européens ont obtenu à juste titre quand ils sont revenus dans leurs anciennes maisons (s'ils le souhaitaient), qu'ils ont récupéré leurs biens en Europe et qu'ils ont reçu d'importantes sommes de compensation pour leur souffrance pendant la Seconde Guerre Mondiale, sans bénéficier d'une seule résolution de l'ONU.

Le prétexte de l'imposibilité d'un retour en raison de l'afflux d'immigrés juifs en Palestine pour remplacer les Palestiniens expulsés n'est pas valable, moralement, légalement ou politiquement. Mais on évite de se disputer sur le sujet. Ici, nous avons encore l'une des idées fausses conçues pour tromper et mal informer le public occidental. Il n'est pas vrai qu'il soit physiquement impossible de mettre en application le droit au retour

La Palestine est plus le documenté parmi les pays déchirés par la guerre, certainement bien plus que la Bosnie et le Kosovo. Nous avons des enregistrements complets de propriété documentés par les Nations Unies de chaque mètre carré de terrain.

Pas un seul juif israélien ne possède un titre de propriété équivalent après la Nakba. Nous avons détaillé les cartes de chaque mètre carré, de ce qu'ils étaient, de ce qu'ils sont aujourd'hui et ous pouvons visualiser ce que cela pourrait/devrait être à l'avenir.

Nous avons une base de données énorme de millions de Palestiniens – d'où ils viennent en Palestine et où ils résident aujourd'hui, leur structure familiale et leurs âges. Aujourd'hui, 90% d'entre eux résident à moins de 100 kilomètres de leurs maisons, 50% à moins de 40km et beaucoup peuvent réellement voir leur maison sur la colline d'en face.

Ce n'est pas tout. La terre appartenant aux réfugiés est encore très peu peuplée.
80% des juifs israéliens vivent toujours dans le même secteur qu'ils ont acquis pendant le Mandat et peu un plus, soit 15% d'Israël au total.
Environ 18% sur les 20% restant des juifs vivent la plupart du temps dans une demi-douzaine de villes à l'origine palestiniennes ou mixtes, et considérablement agrandies. Ceci laisse 2% des juifs israéliens qui sont membres de Qibbutz et de Moshav.

Ce petit nombre de population, en plus de l'armée, utilise et contrôle 85% à 88% des terres d'Israël, qui est le patrimoine de 6 millions de réfugiés palestiniens.

Pour prendre un exemple, tous les juifs ruraux dans la partie sud d'Ashdod (Isdud) à Eilat (Umm Rashrash) sont moins nombreux qu'un camp de réfugiés à Gaza.

Leur densité représente six personnes par kilomètre carré tandis que la population de Gaza - les véritables propriétaires de cette terre - est de 6.000 personnes par kilomètre carré.

Ces propriétaires de la terre sont détenus en captivité par l'occupant dans un camp de concentration appelé Gaza.


Voir la vidéo : La Géographie de l'Occupation (en anglais – durée : 28mn 28 s)


Voir la carte de la Palestine reconstituée par le Dr. Salman Abu Sitta


A LIRE :

29 novembre 1947: Le partage et l'occupation de la Palestine


La Géographie de l'Occupation – par Salman Abu Sitta

Source : http://commentisfree.guardian.co.uk/

Traduction : MG pour ISM

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