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Monde -

Vaincre du faible au fort‏

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« L’impact de la victoire sur le moral s’établit en fonction d’un autre facteur, celui de la proportion des forces en présence. C’est vaincre doublement que de vaincre du faible au fort, une supériorité d’ordre général en ressort dont le vaincu sait qu’il doit en craindre la rencontre. » Carl Clausewitz, De la guerre, page 244, éditions Perrin

Au mois d’octobre de cette année, le ministre de la Défense de la Chine Populaire a annoncé la mise en service de l’ordinateur le plus rapide du monde. Du nom de Tiane-1A*, il est doté d’une puissance qui représente 1,4 de celui qu’il détrône de son premier rang mondial, l’étasunien créé en 2004 présent à l’université de Tennessee. Son architecture, qui met en connexion des milliers de milliers de puces Intel et Nvidia, est originale et a été élaborée dans un centre de recherche qui dépend à la fois de la tutelle de l’Éducation nationale et du ministère de la Défense.

Vaincre du faible au fort‏


L'ordinateur Tiane-1A à Tianjin, Chine, relie des milliers et des milliers de puces.

Peu auparavant, pendant le mois d’avril, les routeurs de l’opérateur local China Telecom se sont révélés comme les plus rapides disponibles. Ils ont été utilisés selon le protocole d’usage par les opérateurs qui ont délesté leur trafic vers le réseau chinois. China Telecom a ainsi réceptionné une bonne part du trafic mondial, entre 10 à 15%, avant de le rediriger quelques secondes après vers les destinataires finaux. Parmi les données siphonnées figuraient des réseaux civils et militaires étasuniens. Les experts en sécurité informatique assurent qu’il s’était agi d’une manœuvre volontaire, le plus gros cas de piratage de l’histoire. Non seulement les données ont été capturées mais elles ont pu être manipulées.

Greg Schaffer, responsable de la cyber sécurité et de la communication au sein du Département de Sécurité Intérieure étasunien, a annoncé au cours d’un déjeuner-débat avec des journalistes que le virus Stuxnet, « conçu » initialement pour atteindre la cible des sites nucléaires iraniens, représente un risque majeur pour nombre d’infrastructures informatiques aux US(a).

Le virus une fois introduit dans un écosystème, et quel que soit le mode d’entrée, peut voir quelques-uns de ses segments évoluer et ‘devenu mutant’ s’attaquer à d’autres cibles que les initiales. Il s’avère alors dangereux de lâcher dans la nature des entités artefactuelles malfaisantes car il est loin d’être assuré qu’elles demeurent stables et donc elles peuvent revenir en boomerang infester les systèmes émetteurs.

Et depuis quelques semaines, les livraisons quotidiennes de Julian Assange, menacées de disparaître de la toile mais vite reprises sur des milliers de sites miroirs, distillent au public régulièrement, selon un calendrier dont la logique reste une inconnue, des dépêches émises depuis toutes les ambassades ou représentations en faisant office vers le Département d’État étasunien. Les données ne sont en aucun des révélations pour un public même très moyennement averti. La teneur de celles émanant des capitales d’Afrique du Nord en particulier évoque plus des notes de cours d’histoire contemporaine du niveau lycée ou des fiches rédigées à l’attention d’un journaliste ignorant tout de la région.

Les liens entre Tel Aviv et Washington laissaient supposer un niveau d ‘échange qui auraient dû transparaître dans la qualité des fuites. Netanyahu apprécie Mahmoud Abbas pour sa bonne volonté et coopération. Certes. Les membres de la mafia israélienne bénéficient de facilités d’entrée inusuelles dans le territoire étasunien, mais tous les gouvernements de cette entité ne sont-ils pas d’une essence quasi-mafieuse ? Il suffit pour cela de se rapporter à l’opinion bien fondée de leurs gouvernés exprimée au travers d’un sondage qui donne à 86% la proportion des citoyens qui ne font pas confiance en leurs dirigeants politiques pour lutter contre la (leur) corruption. (Baromètre global de la corruption 2009)

S’il semble difficile d’avoir accès grâce à Wikileaks à des révélations fracassantes sur les échanges de la Diplomatie étasunienne, peut-être faut-il en attribuer la raison à la nature même de la source. Les US(a), depuis la décennie du Nouveau Siècle Américain au cours duquel tous les prétendants compétiteurs de l’Unique Puissance Mondiale ont été terrassés, n’ont plus de diplomatie s’ils en ont jamais eu. Ils procèdent uniquement par la dissuasion technologique et brutale, laissant parler les industries de l’armement et l’industrie des armées privées par la bouche du Pentagone.

Le soft power ne s’exerce plus que par le biais des innombrables agences de renseignements qui prévalent en autorité sur le Département d’État en obligeant la Secrétaire d’État à transformer ses fonctionnaires à devenir des espions à la petite semaine.

Cependant, une certaine forme d’ingérence auprès des alliés transparaît quand les US(a) convient des responsables de la minorité musulmane française, ceux susceptibles d’être des acteurs (fabricants) de l’opinion, dans ses locaux, lesquels perdent dans cette opération de ‘décablage’ toute crédibilité, s’il en ont jamais eu une.

Wikileaks est davantage l’arme du faible au fort, redoutable.

Les dégâts de cette transparence imposée depuis des fuiteurs de l’intérieur du système sont liés justement à cette pauvreté diplomatique impudiquement mise au jour. Les allers retours de Condy Rice comme ceux d'Hillary Clinton sont du kérosène brûlé pour le spectacle uniquement. Ce n’est pas le messager qui en défaut, mais la source même du message.

Le système s’avère fragile, pauvre et pénétrable.

La guerre de quatrième génération est installée irréversiblement au cœur même des centres vitaux technologiques du vieux monstre qui n’en finit pas d’agonir. Le vieux machin est en déclin, et pas loin de 65% des Étasuniens le pense. Qu’une telle proportion ait intériorisé ce fait objectivable très nettement depuis au moins 2001 laisse à penser que la fin, sa fin, n’est pas très loin.


(*) "China Wrests Supercomputer Title From U.S.", New York Times, 28.10.2010.

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