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ISM France - Archives 2001-2021

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France -

Troisièmes rencontres nationale des luttes de l’immigration, dédiées à Frantz Fanon, les 25-26-27 novembre 2011 à Créteil

Par

En novembre 2005, quatre cents quartiers populaires se révoltaient pendant vingt et un jours. Ce véritable séisme social et politique rendait visible l’ampleur de l’exploitation, de l’oppression et des discriminations qui touchent les quartiers populaires et plus fortement encore leurs habitants issus de la colonisation.

Troisièmes rencontres nationale des luttes de l’immigration, dédiées à Frantz Fanon, les 25-26-27 novembre 2011 à Créteil

Entre la marche pour l’égalité de 1983 et la révolte de novembre 2005 la situation des quartiers populaires s’est encore plus dégradée, la paupérisation et la précarisation se sont installées durablement, le racisme institutionnel s’est encore amplifié, les contrôles aux faciès sont devenus une habitude, les crimes et abus policiers ont continué en toute impunité, les discriminations racistes sont devenues systémiques et systématiques, l’islamophobie est devenue courante et portée par les plus hautes autorités de l’Etat, etc.

Fakou

Cinq ans après novembre 2005 les quartiers populaires s’enfoncent toujours plus dans les mêmes atteintes à la dignité des personnes et dans les mêmes dénis des droits élémentaires des habitants de ces quartiers à commencer par le droit à la vie. Même les faibles droits de nos anciens, nos Chibanis, qui ont trimés toutes leur vie dans les emplois les plus pénibles et les plus sous payés sont aujourd’hui remis en cause. De surcroît ils sont insultés à longueur de discours politiques et médiatiques du débat sur « l’identité nationale » à celui sur la « déchéance de la nationalité », en passant par « les africains ne sont pas entrés dans l’histoire » ou sur la « laïcité  » qui serait menacée par les musulmans. Si l’immigration a toujours été utilisée comme « bouc émissaire », elle est désormais construite et présentée comme « ennemie de l’intérieur » encourageant ainsi tous les tontons flingueurs en uniforme ou en costume de ville à passer à l’acte.

La même réalité se constate au niveau international. Cinquante ans après les indépendances les droits des peuples restent bafoués, la Françafrique est plus que jamais agissante à coup d’interventions militaires et de soutiens aux dictateurs, le peuple palestinien reste le symbole de l’injustice absolue, les guerres coloniales deviennent une banalité, le pillage économique reste le cœur des relations entre le Nord et le Sud. La vague de révoltes partie de Tunisie et d’Egypte dans laquelle se reconnaît l’ensemble des peuples d’Afrique et du Moyen Orient est un immense cri de révolte et d’espoir. Au niveau national comme à l’échelle internationale il est temps de crier FAKOU. Fakou, on a compris disent les quartiers populaires de France et les peuples dominés. Fakou, on a compris que nous sommes encore les damnés de la terre cinquante ans après les indépendances, 28 ans après la marche pour l’égalité et 5 ans après la révolte des quartiers populaires de novembre 2005.

Trente ans Barakat

Trente ans après la marche pour l’égalité la leçon de nos expériences multiples est sans ambiguïté : Sans auto-organisation des quartiers populaires et des populations issues de la colonisation notre sort restera celui de la négation, de l’oppression, de l’exploitation et de la discrimination. Une seule leçon est à retenir des décennies de luttes, de nos victoires comme de nos échecs : l’émancipation des quartiers populaires sera l’œuvre des quartiers populaires eux-mêmes.

Exister c’est exister politiquement, disait Abdelmalek Sayad. C’est pour avancer vers cette perspective qu’il est urgent que les damnés de la terre se réunissent. Nous signataires appelons chacune des associations, organisations ou regroupements des quartiers populaires et/ou issus de l’immigration à prendre ses responsabilités pour faire des troisièmes rencontres des luttes de l’immigration une étape significative de l’auto-organisation des quartiers populaires. Ensemble faisons entendre notre voix dans la campagne des présidentielles de 2012 et jetons les bases collectives d’un mouvement radical des quartiers populaires.


Premiers signataires :

Ile de France :

FFR Filles et Fils de la République (94) ; Respaix Conscience Musulmane (94) ; PIR Parti des Indigènes de la République(93) ; Collectif Vérité et Justice pour Ali Ziri ; La FTCR Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux rives ; Réveil des Consciences (Mantes la Jolie) ; les Indivisibles ; AMF Association des Marocains de France ; ATMF Association des Travailleurs Maghrébins de France ; MQJS mouvement des quartiers ;

Autres régions :

ANDC : Algériens du Nord pour le changement et la Démocratie (Nord), Place publique (Maubeuge), Quartiers Nord-Quartiers Forts (Marseille), AJC REVé, agir contre le racisme, l’exclusion et la violence (Avignon), Collectif des Chibanis PACA, FRACHI Fédération des acteurs intervenants auprès des Chibanis(Marseille) ; ARD Association Rencontre et Dialogue (Roubaix) Collectif Afrique (Lille), CSP 59 Comité des Sans Papier 59 ; CAP Med (FTCR) ; Association CH’FAID (Libercourt 62) ; ATNF association des tunisiens du nord de la France (Villeneuve d’Ascq) ;

Individualités - Personnalités - Artistes :

Nourredine Abdi, Chercheur CNRS ; Hédi Akkari, Président d’Association ; Nora Benameur, militante associative ; Réda Boudaoud, Directeur de Centre Social ; Youcef Boussaa, psychiâtre ; Youssef Girard, historien ; Almamy Kanouté, Emergence ; Hamma Méliani, dramaturge ; Ali Rahni Président d’Association ; Abderrahim Rezigat, Président APCV ; Mahmoud Ould Rabah, coordinateur associatif ; Nordine Saïdi, porte parole Egalité ; Ben Moussa Sassi, CAP Med ; Derradji Zeghlache, Président et porte-parole des « Enfants de la République ».
__________________________________________________

Inscription aux troisièmes rencontres nationales des luttes de l’immigration, à Créteil les 25 - 26 - 27 novembre 2011

Comme les deux premières, elles sont l’occasion pour les associations et mouvements de luttes de l’immigration postcoloniale de faire le point, de partager leurs analyses, de débattre de leurs divergences, de tracer des éléments de perspectives communes.

Nous sollicitons votre Association, ou mouvement, à la signature d’un des deux appels suivants :

Le premier s’adresse exclusivement aux associations et mouvements issus de l’immigration postcoloniale. L’histoire de nos luttes passées et présentes nous a, en effet appris, que seule l’existence d’un mouvement auto-organisé est susceptible de garantir que nos intérêts et revendications ne sont pas bradés sous prétexte d’unité.

Le second s’adresse aux autres organisations. Nous sommes, en effet, conscients que notre combat se réalise contre un système social qui comporte d’autres oppressions et exploitations. La convergence est en conséquence nécessaire mais nécessite une alliance entre égaux.

Merci d’adresser vos signatures à : rencontrnatle.lutimmgr@hotmail.fr

Si vous souhaitez signer à titre individuel merci de noter :

. Nom et prénom
. qualité
. département

Source : Indigènes de la République

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