Qalqilia - 16 août 2005

Azzun : les villageois brûlent leurs oliviers !

Par Mohammed

La semaine dernière, il y a une manifestation contre le mur à Azzun.
C’était la deuxième action de ce village.
Nous sommes arrivés tard parce qu’il y avait beaucoup de check-points, c’était un jour de folie.
Quand nous sommes arrivés, nous avons trouvé les gamins jetant des pierres contre les soldats, comme d’habitude, mais ce qui était inhabituel, c’est que beaucoup d’oliviers étaient en flamme !

J’ai demandé : "C’est l’armée qui a fait ça ?".

On m’a répondu : "Non, ce sont les fermiers propriétaires des oliviers qui y ont mis le feu."

Cette réponse m’a choqué. Les fermiers sont tellement désespérés que plutêt que de voir les soldats couper les arbres ou les déraciner pour les vendre en Israël, ils préfèrent les brûler eux-mêmes.

Les questions que je pose sont :
"Qui peut détruire sa maison de ses propres mains ?
Qui peut abandonner son principal revenu ?
Qui peut brûler des oliviers vieux de plus d’un siècle ?".

Seuls les Palestiniens peuvent le faire, et il faut se demander pourquoi ?

Nous ne sommes pas fous, nous n’aimons pas être montrés dans les médias, nous n’avons besoin de rien. Tout ce dont nous avons besoin, c’est de vivre en paix sur notre terre.

Nous ne demandons rien à Israël, juste qu’il nous laisse seuls.

On dirait que nous sommes obligés de supplier Israël de nous laisser une chance de vivre, comme si cela n’était pas notre droit et que nous devrions implorer pour l’obtenir.

Nous ne sommes pas des gens stupides qui renoncent facilement, nous sommes forts et nous prenons cette force de notre terre.

Le sang qui coule dans mon corps vient de cette terre parce que je suis en contact avec elle tout le temps, je la sens et elle me sent, je sais ce dont elle a besoin et elle aussi.

Autre chose : les colons près d’Azzun ont organisé une manifestation il y a une dizaine de jours, eux aussi contre le mur, parce que le mur crée une limite à leurs colonies et les empêchera de s’étendre…


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