Fermer

S'inscrire à la mailing list ISM-France

Recevez par email les titres des derniers articles publiés sur ISM-France.

Votre adresse courriel

Fermer

Envoyer cet article

Votre adresse courriel
Envoyer l'article à
Votre message
Je profite de l'occasion pour m'abonner à la newsletter ISM France.
ISM France - Archives 2001-2021

Imprimer cet article Envoyer cet article
Article lu 2106 fois

Ramallah -

Budrus : notre porte de Brandenburg !

Par

Kobi Snitz fait partie des Anarchistes Israéliens Contre le Mur

En effet, ces visiteurs s’estiment chanceux d’avoir été là pour voir la population de Budrus faire tomber le mur.
Pour les quelques activistes Israéliens présents, cela semblait être leur propre version de la porte de Brandenburg en 1989.
Cependant, de retour à Tel-Aviv, il a semblé que la commémoration demeurerait privée.
Les censeurs militaires ont interdit les médias israéliens de mentionner que la barrière avait été démantelée, une mention a été glissée dans les informations de samedi soir et indymedia a diffusé des photos et des rapports.

L’autre après-midi, l'armée israélienne a envahi le village de Budrus pendant un mariage auquel la majeure partie du village était présente. Beaucoup de balles ont été tirées, trois personnes ont été blessées et un jeune a été arrêté.

Inquiet pour leur ami, un groupe de personnes est parti du village et a suivi la jeep qui l'avait enlevé. Comme ils ne pouvaient pas retrouver leur ami, ils ont fait sortir leur frustration sur la barrière qui fait partie de la barrière de séparation israélienne.

En conséquence, environ 150 mètres de la barrière ont été démantelés et deux défilés de victoire ont eu lieu dans le village les jours suivants.


Conscients que le monde regarde, les villageois lui a adressé un message : "Non au mur" en Hébreu, leur marque : "Budrus, nous pouvons le faire" en anglais et en arabe, ils ont remercié Dieu: "Allah hu akbar" mais ils ont également chanté sur leur propre force.

Ce n'est pas la première fois que des parties de la barrière sont démantelées. À plusieurs occasions, des Palestiniens, soutenus par des Anarchistes Israëliens et des activistes internationaux, sont parvenu à démanteler des parties de la barrière dans des actions soigneusement préparées.

Cependant, cette fois-ci, c’était différent, les jeunes de Budrus n'ont pas attendu le soutien des pacifistes Israéliens ou Internationaux ou même que les anciens du village préparent ou approuvent l'action.
De plus, la quantité de clôture démantelée dépasse le niveau symbolique qui est souvent exécuté pendant des actions directes.

L'action spontanée, dans laquelle les gens démantèlent directement les structures qui les oppriment, est souvent matière à chansons.
Cependant, la plupart du temps, la chanson est éloignée de toute pertinence politique. Par exemple, les médias américains ont romantisé la lutte contre la ségrégation légalement sanctionnée au point que chanter ces chansons d’action est devenu une "marque d’un moment".

En même temps, les luttes actuelles et appropriées sont ignorées ou démonisées. C'est probablement le cas pour les mots "Mouvement palestinien pour les droits civiques" ou "manifestation non violente de Palestiniens" qui ne sont jamais prononcés sur les médias traditionnels occidentaux.

Beaucoup de choses ont été écrites sur la résistance populaire contre la barrière de séparation israélienne et en particulier sur Budrus. Au cours de la dernière année, Budrus est devenu l'exemple le plus réussi de la résistance populaire palestinienne, en conduisant certains à parler d'une Renaissance dans la lutte populaire, réminiscence du premier Intifada.

Pour plusieurs raisons, les manifestations actuelles ne peuvent pas se comparer au niveau incroyable de participation du premier Intifada mais l'actuelle intifada populaire a vu des avancées importantes.

Tout d'abord, dans plusieurs cas concrets des victoires peuvent être attribuées à la résistance et deuxièmement, les pacifistes internationaux et israéliens se sont finalement joints aux manifestations palestiniennes.

En effet, ces visiteurs, qui peuvent voir la lutte de Budrus pour ce qu'elle est, s’estiment chanceux d’avoir été là pour voir la population de Budrus faire tomber le mur.
Pour les quelques activistes Israéliens présents, cela semblait être leur propre version de la porte de Brandenburg en 1989.

Cependant, de retour à Tel-Aviv, il a semblé que la commémoration demeurerait privée. Les censeurs militaires ont interdit les médias israéliens de mentionner que la barrière avait été démantelée, une mention a été glissée dans les informations de samedi soir et indymedia a diffusé des photos et des rapports.

Il y a plusieurs mois, les commandants de l'armée avaient informé le village que les manifestations ne seraient plus autorisées.

Pour qu’il respecte l’ordre, le village a été essentiellement mise sous couvre-feu pendant deux semaines.

La population de Budrus sont habituées au prix que fait payer l'armée : au cours de plus de 50 manifestations, 212 personnes ont été blessées rien que par des balles en caoutchouc dans un village de 2000 habitants.

Le nombre de personnes atteintes de malaises par l'inhalation de gaz lacrymogène est trop grand pour en faire une liste et l'an dernier, un jeune de 17 ans, Hussein Mahmoud Hussein Aweideh de Budrus, a été tué lors d’une manifestation à Beitunia.

On s'attend à ce que l'armée veuille exercer des représailles contre le village pour la dernière action avec plus d'invasions et peut-être plus de detentions administratives des chefs du village.

Une autre possibilité : que les censeurs israéliens craignent que Budrus s'avère être en fait la porte de Brandenburg de la Palestine, l'endroit où le mur a commencé à tomber.

Source : www.zmag.org/

Traduction : MG pour ISM

Faire un don

Afin d'assurer sa mission d'information, ISM-France fait appel à votre soutien.

Oui ! Je soutiens ISM-France.


Contacter ISM France

contact@ism-france.org

Suivre ISM France

S'abonner à ISMFRANCE sur Twitter RSS

Avertissement

L'ISM a pour vocation la diffusion d'informations relatives aux événements du Proche Orient. Les auteurs du site travaillent à la plus grande objectivité et au respect des opinions de chacun, soucieux de corriger les erreurs qui leur seraient signalées.

Les opinions exprimées dans les articles n'engagent que la responsabilité de leur auteur et/ou de leur traducteur. En aucun cas l'ISM ne saurait être tenu responsable des propos tenus dans les analyses, témoignages et messages postés par des tierces personnes.

D'autre part, beaucoup d'informations émanant de sources externes, ou faisant lien vers des sites dont il n'a pas la gestion, l'ISM n'assume aucunement la responsabilité quant à l'information contenue dans ces sites.

A lire également...
Même lieu

Ramallah

Même sujet

Le Mur

Même auteur

Kobi Snitz

Même date

19 mars 2005