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ISM France - Archives 2001-2021

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Tulkarem -

Chaises musicales palestiniennes

Par

Bord de route de Tulkarem à Naplouse - Ce matin j'espérais passer une journée à rattraper des visites quand nous avons reçu un appel téléphonique d'Abdel Karim notre coordinateur palestinien. Nadia de l'Union des femmes avait appelé et raconté qu'environ une centaine d'hommes, de femmes et d'enfants étaient retenus depuis plusieurs heures sur la route de Naplouse sans raison.

Parmi ceux qui attendaient, des familles en route pour la Jordanie, des étudiants sur le chemin de l'université et de simples personnes sur leur trajet quotidien pour se rendre au travail.

En arrivant nous avons remarqué un véhicule de transport de troupes garé à gauche et des groupes de palestiniens à droite. Comme nous nous dirigions Danielle et moi vers l'endroit ou les femmes attendaient, les deux soldats nous ont gueulé d'arrêter, ce que nous avons bien sûr ignorés.

Nous avons dit : « Nous allons juste là bas, ne vous inquiétez pas ».

J'étais heureuse de voir Nadia et nous nous sommes saluées de deux baisers sur la joue. Elle dit que le bus et ses passagers attendaient depuis 8 heures du matin- depuis plus de trois heures dans la chaleur étouffante. Les soldats les avaient forçés à attendre en plein soleil depuis des heures sans eau, et les femmes et les enfants engloutirent la bouteille d'eau que nous avions apportée.

Nous nous sommes approchées des soldats qui étaient en train de déplacer des groupes de palestiniens d'un endroit à un autre, les séparant en plusieurs groupes pour les déplacer de nouveau.

« Pourquoi obligez vous les personnes à attendre des heures sous le soleil ? « avons nous demandé.

« Nous vérifions leur carte d'identité » dit un soldat askenazi de petite taille qui semblait prendre plaisir à mener les Palestiniens par le bout du nez pour compenser sa petite taille.

« Certaines de ces personnes sont là depuis 4 heures du matin - cela prend t il 7 heures pour vérifier leur carte d'identité ? »

« Savez vous d'ou je suis ? Je suis de Jerusalem. Ces personnes veulent commettre des attentats à Jerusalem »

« Oh ! est ce la route de Jerusalem ? »

« Non »

« Est qu'Israël est là bas ( pointant dans la direction est, ou les Palestiniens se dirigaient ) ».

« Non mais nous devons les contrôler »

A ce moment là le soldat a concentré son attention sur Z. un coordinateur local palestinien et lui a demandé sa carte d'identité - que Danielle a réussi à récupérer - et lui a gueulé de reculer.

Nous sommes retournées vers l'endroit ou se trouvait Nadia et un groupe de palestiniens, et avons répété ce que les soldats avaient dit. Pendant ce temps, le soldat fit mettre tous les chauffeurs d'un côté leur disant apparemment qu'il les punirait en les gardant au point de contrôle, et obligerait les autres à rentrer à pied à Tulkarem.

Danielle et moi nous sommes retournées précipitamment vers les soldats. Un deuxième soldat nous a demandé si nous avions des amis juifs en Israël, et Danielle dit qu'elle était juive et lui a montré son passeport portant un nom juif. J'ai demandé au soldat pourquoi il punissait collectivement tout le monde, et comment les personnes allaient retourner à pied jusqu'à Tulkarem alors que certains avaient de nombreux bagages.

Il semblait ennuyé que je perturbe son jeu de chaises musicales palestiniennes et s'approcha à deux pouces de mon visage avec son fusil M16 à l'épaule et essaya de m'envoyer un regard d'intimidation. A ce moment là j'ai réalisé qu'il était 2 pouces plus petit que mes 5 pouces 5 et me suis demandée pourquoi l'armée israélienne n'imposait pas de critères de taille .Mais peut être que le général Moshe Ya alon avait pris en considération les complexes des soldats de petites tailles quand il a planifié les punitions collectives à l'encontre de la population palestinienne.

Soudain une jeep est arrivée et un lieutenant en est sorti. Il a d'abord dit qu'il avait des ordres que tout le monde devait partir à pied. Néanmoins il a quand même écouté quand je lui est dit que cette politique ressemblait moins à un problème de sécurité mais plutôt à celui d'une punition collective quand des Palestiniens voyageant d'une ville de Cisjordanie à une autre étaient arrétés de façon routinière pendant des heures et puis autorisés à passer mais seulement à pied à travers les montagnes ou par des chemins détournés. Qu'est ce que cela a à voir avec la sécurité d'Israël ?

Il sembla acquiester et dit d'accord tout le monde peut y aller et les chauffeurs aussi. Malheureusement il était déjà midi et les étudiants avaient déjà manqué leurs cours, et pour la plupart des autres une journée de travail. Les familles qui voyageaient en Jordanie ont dû également faire demi tour car l'heure était trop avançée pour atteindre la frontière. Cependant après des heures de détention, empêchés d'atteindre leurs destinations et de retourner chez eux, les personnes étaient vraiment contentes d'être libérées du jeu de l'armée israélienne des chaises musicales palestiniennes.

Source : www.palsolidarity.org

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