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ISM France - Archives 2001-2021

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Hébron -

Checkpoint de non-retour

Par

Un checkpoint est une installation militaire qui varie en taille et qui a pour but de faciliter aux soldats le contrôle et la vérification les déplacements des Palestiniens d'un point à un autre.
Par exemple entre la Palestine et Israel, mais une grande majorité sont en fonction à l'intérieur des Territoires Occupés, altérant le déplacement entre les villes palestiniennes.
En plus des checkpoints permanents, les Palestiniens sont quotidiennement tracassés par des dizaines de prétendus "checkpoints temporaires".

En cette période de discussions de paix vides et de louanges sur Ariel Sharon qui est vu comme un homme de paix et modéré, en raison de la protestation des extrémistes contre l'évacuation de Gaza, la situation sur le terrain en Palestine voit remarquablement peu de changements.

La vie au quotidien dans les Territoires Occupés est comme toujours un chaos incessant d'interférence militaire.

Un des indices les plus évidents et constamment présent est l'emprise israélienne sur la libre circulation des Palestiniens qui suffoque la fragile infrastructure.

"Je suis ici pour protéger mon pays contre des terroristes," me dit le jeune homme en gesticulant comme s'il n'était pas complètement sûr de sa réponse.

"Avez-vous vu beaucoup de terroristes ici à Hebron?" Lui ai-je demandé, désireux d'avoir une description de de tout premier ordre sur une telle menace.

Après avoir passé presque deux mois en Palestine, je suis relativement convaincu que je n'en ai pas encore rencontré un. Mais, j'avais entendu tellement de choses à leur sujet avant de venir ici.

Par contre, j'ai vu beaucoup de choses auxquelles peu de gens font attention chez moi à l'étranger, comme ce checkpoint où je parle à des types encore plus jeunes que moi et armés jusqu'aux dents.

Cinq jeunes hommes palestiniens se sont penchés contre le mur.
Ils ont attendu patiemment pour se faire contrôler leurs papiers d'identité depuis une demi-heure, mais ils n'ont pas l'air très menaçants. Ils y sont habitués, disent-ils.

Ce n'est pas un problème; ces soldats ne vont pas même pas les frapper. C'est beaucoup mieux à Hebron maintenant, clament-ils.

Avant, les enfants arrivaient souvent à l'école en saignant du front, parce que les soldats avaient l'habitude d'érafler leurs visages le long du mur. Ils ne font plus vraiment cela.

Mon amie Laurence qui est restée à Hebron pendant quatre mois intervient dans la conversation entre moi et le soldat:

"Si j'étais un terroriste qui voulait entrer dans la vieille ville, je prendrais probablement dix minutes de plus et je ferais le tour de ce checkpoint."
Le checkpoint est permanent à l'entrée de la Vieille Ville d'Hebron. Il n'y a aucun problème si on fait le tour, de plus, c'est la pagaille ici.

"Mais ils ne font pas cela," répond le soldat.

"Ils sont si stupides, les terroristes, je ne sais pas pourquoi. Bon, parfois ils le font, mais ils sont tellement stupides."


Après avoir passé seulement un peu de temps en Palestine, on apprend que dans la plupart des situations, les checkpoints sont évitables et pas très complets en vérification.

Un d'exemples innombrables est le principal checkpoint de Qalandiya, à l'entrée de Ramallah, qui comporte deux lignes pour les hommes, un avec un détecteur de métaux, et un dans. Vous êtes libres de choisir entre les deux.

On doit se demander si la sécurité est vraiment la question essentielle.



Checkpoints

Un checkpoint est une installation militaire qui varie en taille et qui a pour but de faciliter aux soldats le contrôle et la vérification les déplacements des Palestiniens d'un point à un autre. Par exemple entre la Palestine et Israël, mais une grande majorité sont en fonction à l'intérieur des Territoires Occupés, altérant le déplacement entre les villes palestiniennes.

Ou au milieu d'Hebron, rendant difficile et parfois impossible, pour les enfants d'aller à l'école ou pour la population musulmane d'aller à la mosquée.

En plus des checkpoints permanents, les Palestiniens sont quotidiennement tracassés par des dizaines de prétendus "checkpoints temporaires", pour l'essentiel, un ou plusieurs véhicules militaires garés qui arrêtent les voitures palestiniennes pour un contrôle.

La criminilisation et l'humiliation constantes des gens ordinaires qui essayent d'avoir une vie normale est extrêmement pesant lorsqu'on est témoin.

L'organisation israélienne de droits de l'homme, B'tselem, a publié l'année dernière un rapport sur ce phénomène qui indique que dans la période de 2000 à 2004, au moins 39 Palestiniens sont morts aux checkpoints en raison du refus ou du retard de l'accès aux soins médicaux par des soldats.

Le rapport de B'tselem voit les checkpoints comme un exemple de la politique raciste israélienne de séparation, qui cherche à rendre la vie dans les Territoires Occupés aussi misérable que possible.


En prétendant que tous les Palestiniens sont des terroristes potentiels, Israël punit une population entière et perpétue chaque jour des crimes en violant les Droits de l'Homme et le Droit International.



Le régime des routes interdites

Depuis l'occupation de la Cisjordanie et de Gaza en 1967, Israël a dépensé des milliards de shekels pour construire des routes dans les Territoires Occupés.

Les " routes de contournement" relient les colonies israéliennes dans un grand secteur contigu couvrant 60 % de la Cisjordanie . Le reste constitue plus d'une centaine de petites îles dans cette mer de routes interdites et de terre volée.
Sur ces routes, l'accès aux véhicules palestiniens est complètement ou partiellement interdit.

Les routes avec une totale interdiction sont désignées par les militaires sous le nom de "routes stériles".

Le gouvernement israélienne prétend que la population palestinienne bénéficie également de ces dernières, et il est, en fait, difficile de trouver une limitation officielle du déplacement des Palestiniens dans les textes. Comme il est souvent le cas en Palestine, la réalité sur le terrain est remarquablement différente des descriptions officielles.

Avec l'utilisation des longues heures de retards, des blocs de ciment ou d'autres formes d'obstacles aux entrées des routes de contournement, l'imposition peu raisonnable d'amendes et la confiscation des véhicules palestiniens, le système israélien facilite la dissuasion pour tout déplacement palestinien.

Bien qu'Israël soit rarement mentionné comme puissance occupante par les médias traditionnels, c'est seulement avec un tel statut que l'existence du régime de routes interdites est possible.

Ce statut permet à Israël de s'appuyer sur des ordres verbaux et laisse les petites unités militaires relativement autonomes pour saboter la vie quotidienne des Palestiniens.

L'absence d'ordres écrits empêche également efficacement tout discours officiel approprié sur le sujet.



Gaza, uniquement une mauvaise affaire

Quand on parle avec les jeunes soldats aux checkpoints de leur service militaire dans les Territoires Occupés, ils sont souvent embarassés par le fait que nous soyons volontaires ici.

S'ils pouvaient décider par eux-mêmes, beaucoup disent qu'ils préfèreraient boire et faire la fête à Tel Aviv, en Inde, en Europe, ailleurs. C'est juste un travail.
Mais souvent, on peut trouver de la fierté dans leur voix. Ils sont fiers de servir leur pays, disent beaucoup d'entre eux.

Mais est-ce que ces jeunes hommes servent Israël, en obstruant la vie des Palestiniens dans les Territoires Occupés?

Le Professeur israélien, Tanya Reinhart, précise dans son livre "Israël/Palestine - Comment finir la guerre de 1948", que la majorité des Israéliens dans plusieurs sondages désire le retrait des Territoires Occupés.
Le principal problème dans le système politique israélien est un problème familier.
Quand les Israéliens votent, ils ne peuvent choisir qu'entre deux candidats, toujours dans un contexte militaire et avec une rhétorique quelque peu différente, mais tout le même ordre du jour : aucune concession.


Le plan de retrait de Gaza de Sharon, si jamais il est vrai, provient simplement des soucis économiques, bien qu'il ait indubitablement prouvé lui avoir donné un bonus au niveau des relations publiques

Israël continuera à avoir tout contrôle et des options d'interférence militaire si jamais il le voulait, mais il laisse à l'Autorité Palestinienne la responsabilité des secteurs coûteux tels que la santé et les services éducatifs dans un territoire épuisé par presque quarante ans d'occupation.

Cela n'a rien à voir avec des gestes de paix; c'est simplement une façon d'essayer de sauver l'économie israélienne qui est à deux doigts de s'écrouler.

Une véritable aspiration à la Paix de la part d'Israël sera facile à reconnaître, puisqu'elle commencera par le retrait militaire sans conditions, au moins une reconnaissance théorique du droit au retour des réfugiés palestiniens et une évacuation d'au moins 90% des colonies comme minimum absolument faisable.

Mais comme les chefs d'Etat occidentaux et les médias se font concurrence pour louer Sharon, la réalité palestinienne sur le terrain reste la même.


Et les checkpoints? Le travail habituel.


Source : www.palsolidarity.org

Traduction : MG pour ISM

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