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ISM France - Archives 2001-2021

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Gaza -

Cris du coeur d'une jeune fille palestinienne - Interview réalisé par les élèves [niveau intermédiaire] du Centre de Ressources du Collège Ramla, à Gaza

Par

> collegeramla@yahoo.fr

Interview envoyé par M. Bassem Abou Draz, professeur de français.

L'Agence de Presse Palestine-Info a invité quelques journalistes de pays francophones pour interviewer une jeune élève palestinienne de Gaza, afin de découvrir les difficultés des élèves gazaouis (surtout les filles).
On a fait ce travail parce qu'on a observé que les élèves et les gens du monde entier ne savent pas exactement les problèmes quotidiens des enfants palestiniens, leurs possibilités, leurs souffrances.

Cris du coeur d'une jeune fille palestinienne - Interview réalisé par les élèves [niveau intermédiaire] du Centre de Ressources du Collège Ramla, à Gaza

Les élèves du club francophone du Collège Ramle pendant l'interview
(photo Bassem Abou Draz)

1- Quels sont tes sentiments envers les enfants palestiniens quand tu vois les enfants du monde entier qui vivent vraiment leur vie ? Que souhaiterais-tu pour tous les élèves palestiniens ?

L'enfant palestinien n'est pas différent de n'importe quel enfant du monde, c'est un ange innocent, intelligent, souriant, aime jouer, crier, rire, sauter de joie, il a ses propres rêves, des rêves simples, faciles à réaliser. Mais aussi c'est un enfant créatif qui peut créer sa joie au milieu de la misère, s'il ne trouve pas un ballon ou un crayon pour dessiner, s'il ne trouve pas un instrument pour jouer de la musique, il se satisfait d'un jeu beaucoup plus simple, le jeu de la guerre entre Arabes et Israéliens en courant par les ruelles, attrapant des baguettes faisant semblant que c'est des armes, se jetant par terre faisant semblant qu'ils sont blessés, levant avec leurs bras l'un d'eux faisant semblant que c'est un martyr. Ce que je souhaite le plus aux enfants palestiniens, c'est d'essayer de leur offrir le minimum des conditions de vie normale, de vivre en paix, leur donner une chance depenser à leur avenir au lieu d'attendre la mort à n'importe quel moment. Essayons de subvenir aux besoins de ces enfants.

2- Pendant la guerre, ta famille a souffert c'est sûr. Est-ce qu'il y a des morts ou des blessés dans ta famille ou dans les familles voisines ? Dans le quartier où tu habites, il y a des maisons qui ont été détruites ?

Personnellement, je n'ai pas été touchée par cette guerre, ni l'un de ma famille mais je crois que ces moments qu'on a vécus pendant la guerre étaient vraiment terribles, le fait de sauter de son lit pendant la nuit sous le bruit des bombardements, de vérifier si on n'a pas été touché, si tout le monde est sain et sauf, le fait de ne pas vouloir dormir car on a peur de recevoir un missile ou bien une balle perdue en dormant. Attendre la mort à n'importe quel moment, regarder les visages de mes soeurs et frères et les imaginer blessés ou morts, c'était terrifiant. Dans notre quartier, il y avait un immeuble de cinq étages où vivaient plus de 30 personnes de la même famille, la maison a été détruite et les gens ont été obligés de vivre dans des tentes avec leurs enfants (dont des bébés) avant de trouver une autre maison. Mais le plus triste est quand une mère a perdu son enfant, mon cousin n'avait que 19 ans, il a été tué par une balle perdue, les enfants de nos voisins, un garçon et une fille, jouaient dans leur jardin, les deux sont morts quand l'armée israélienne a tiré une fusée. Ils jouaient pourtant, sans faire de mal à personne...
J'avais peur la nuit pendant les bombardements de ne pas revoir ma soeur ou mon frère, ou peut-être les trouver morts. C'était affreux...

3- Quel est ton programme scolaire ? Tu vas à l'école quels jours ? De quelle heure à quelle heure ? Est-ce qu'il y a aussi des activités extrascolaires ?

A cause du grand nombre d'élèves, toutes les écoles travaillent sur la base de deux plages horaires :
- le matin de 7h à 12h
- l'après-midi de 12h à 16h30
parce qu'il n'y a pas d'établissements scolaires en nombre suffisant.

Personnellement, j'ai cours le matin de 7h à 12h, c'est fatiguant, je dois me réveiller très tôt parce que j'habite loin de l'école et que je dois prendre le bus. A côté de l'école il y a une rue très fréquentée par les voitures, donc parfois c'est difficile de bien se concentrer... En ce qui concerne les activités extrascolaires, eh bien, on a quelques concours et parfois, mais très rarement une excursion... et c'est tout !
Moi j'ai de la chance parce que j'apprends le français, je participe toujours aux activités organisées par le Consulat de Jérusalem, ainsi je peux savoir plus de choses sur la culture mondiale.

4- Quels sont les problèmes dans ta vie scolaire ? Comment et quand tu prépares tes leçons ?

Vous ne pouvez pas imaginer sans doute le problème de l'électricité. Nous, les élèves palestiniens, on est obligé de faire son programme d'après la coupure d'électricité. Pour faire mes devoirs, j'ai juste quelques heures ou alors j'étudie à la chandelle. Ne vous inquiétez pas, ce n'est pas difficile. On s'est habitué... Je ne supporte pas le bruit des générateurs ! Mais mes voisins me dérangent toujours par le bruit du générateur...

5- Aimerais-tu voyager à l'étranger pour continuer tes études ?

Je pense que tous les gens de Gaza auraient grand plaisir à voyager, mais, malheureusement, ce n'est pas très facile...

Vous pourriez dire pourquoi ?

L'avion aujourd'hui rapproche les distances.. Mais nous n'avons plus d'aéroport, mais tout le monde ne sait pas qu'il a été détruit par les bombes... Moi j'ai une tante en Cisjordanie que je n'ai jamais vue... Pour aller là-bas on a besoin d'un permis spécial, déjà le fait de se déplacer de Gaza à Cisjordanie est vraiment difficile alors qu'on ne parle pas de l'étranger. Enfin, je crois que vous ne pourrez jamais comprendre parce que c'est vraiment incompréhensible...

6- Que fais-tu pendant les vacances ? Et comment les élèves palestiniens passent-ils leurs vacances ?

Comme n'importe quel enfant du monde, on attend les vacances avec impatience, les vacances veut dire l'été, l'été veut dire la plage, la plage de Gaza est magnifique malgré qu'elle est polluée à certains endroits.
La plage est pratiquement l'endroit qui attire la majorité des familles palestiniennes, on nage, on fait des barbecues, on joue avec le sable, on se laisse bruler par le soleil.
Nos parents veulent nous emmener à la mer, mais pourquoi faire ? L'eau est si polluée parfois (des résidus industriels jetés par les Israéliens et des ordures ménagères jetées par les Palestiniens) qu'on ne peut même y mettre les pieds. Les parcs sont petits et pleins de monde à ne pas pouvoir respirer ! Il y a des places qui ont été bombardées, ce n'est que des ruines maintenant ! Moi je reste chez moi, à la télé ou à l'ordinateur (si on a l'électricité).

7- Si tu voulais vivre ailleurs, quel pays choisirais-tu ?

Vivre ailleurs non, mais peut-être étudier dans un pays de l'Europe, la France peut-être, je ne sais pas, visiter, passer mes vacances mais toujours je dois retourner à mon pays que je dois défendre, la Palestine. J'aime la Palestine et fière d'être palestinienne.

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