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Jérusalem -

Des colons juifs s'emparent d'une maison à Jérusalem Est

Par

"Je me suis mariée ici, j'y ai eu mes cinq enfants et je veux y mourir", dit avec défi Fawzia al-Kurd, déterminée à ne pas se laisser expulser de sa maison occupée par les colons juifs, à Jérusalem Est.

Des colons juifs s'emparent d'une maison à Jérusalem Est

La maison, dans le quartier Sheikh Jarrah, est devenue le symbole de la résistance palestinienne contre la pression constante des colons juifs qui cherchent à occuper toujours plus de terrain à Jérusalem Est.

Mais, malheureusement pour les Al-Kurds, qui vivent dans cette maison de pierre dorée, de deux pièces en rez-de-chaussée, depuis 52 ans, la haute cour israélienne en a décidé autrement. Ils vont être expulsés et la maison, dont une aile a déjà été investie par les colons, sera perdue pour toujours.

Par un après-midi chaud de juillet, Fawzia est assise sous une grande bâche noire fixée à la maison. A côté d'elle, allongées à l'ombre sur des matelas, se trouvent deux jeunes militantes suédoises, prêtes à servir de bouclier humain si la police arrive avec l'ordre d'éviction.

Les chaînes et les menottes pendent près de la porte, prêtes pour qu'elles s'enchaînent aux barreaux de la fenêtre, par défi. Des pancartes sur le mur proclament : "Nous ne partirons jamais" et "Pas d'expulsion des familles".

"Les colons nous ont menacés, ils nous ont offert des millions de dollars pour aller vivre ailleurs, mais nous restons ici", dit Fawzia.

Mais le 16 juillet, la Haute Cour a ordonné que les Al-Kurds soient expulsés, chapitre final d'une saga qui remonte à la création d'Israël, il y a 60 ans.

Les Etats-Unis ont protesté contre l'éviction prévue et des diplomates US en Israël ont également demandé des explications sur la rafale de rapports récents sur le harcèlement des colons contre les Palestiniens en Cisjordanie , selon le quotidien israélien Ha'aretz de vendredi.

Une lutte à long terme

En 1948, les Al-Kurds ont fui leur maison, située dans ce qui est maintenant le nord d'Israël et se sont réfugiés à Jérusalem Est, qui était sous contrôle jordanien.

8 ans après, l'UNRWA, l'agence des Nations Unies pour les Réfugiés Palestiniens, leur a donné des maisons, ainsi qu'aux 27 autres membres de la famille.

Mais Israël a pris Jérusalem Est pendant la Guerre de 1967, l'annexant finalement, défiant la loi internationale et proclamant la ville "sa capitale éternelle et indivisible".

Après la guerre, une organisation sioniste a enregistré à son nom la propriété de trois hectares de terres à Sheikh Jarrah, où la maison est située.

La bataille juridique a commencé il y a 10 ans, lorsqu'une association de colons appelée "Nachlat Shimon" (Le domaine de Simon) a acheté le titre de propriété, et 10 familles juives se sont installées dans le quartier.

Le groupe est appelé ainsi en l'honneur de Shimon Hatzadik (Simon le Juste), personnage révéré par le judaïsme qui fut le prêtre de l'ancien temple de Jérusalem, et qui est enterré à Sheikh Jarrah).

"Cette action en justice est une tentative délibérée pour nous faire partir de Jérusalem", dit Shlomo Coleman, membre de l'association israélienne. "Pourquoi voulons-nous rester ici ? D'abord parce que c'est un endroit beau et calme, mais aussi pour récupérer les biens juifs. Les gens veulent vivre près de la tombe de Simon ; c'est, pour nous, un endroit particulier".

Coleman assure que lui et son peuple agissent selon la loi israélienne.

"La justice est de notre côté. Nous ne mettons pas un fusil sur leur tête en disant 'partez'".

L'avocat Hosni Abu Hussein représente la famille Al-Kurd et est en profond désaccord avec la justice sur cette affaire.

"Foutaises", dit-il au sujet des titres de propriétés. "Ils ne représentent rien de plus qu'un droit à cultiver, datant de 1879, qui ne mentionne ni nom ni endroit précis."

Sheikh Jarrah est devenu le symbole de la lutte palestinienne contre la politique israélienne de colonisation, un des dossiers clé empêchant les deux camps de faire la paix.

Au final le vœu de Fawzia peut être exaucé. La famille devait être expulsée immédiatement après l'arrêt de la cour mais l'expulsion a été retardée après qu'ils aient fait appel à la Cour Suprême, qui devrait prendre une décision dans les deux prochaines semaines.


Al-Quds... habiter avec l'ennemi
sur Islamonline

La Palestinienne Fawzia Al-Kurd n'aurait jamais pensé que sa vie serait devenue un tel cauchemar et que la paix de son cœur et son esprit serait submergée par l'anxiété et l'insomnie, maintenant qu'elle doit partager sa maison avec des visiteurs importuns : les colons israéliens.

"C'est dur, tous les jours, c'est tellement dur", a dit cette mère de cinq enfants de 54 ans à Reuters. "Je ne peux pas le supporter".

La famille Kurd possède depuis 1952 une grande maison, située à mi-chemin sur la colline à Sheikh Jarrah, un des quartiers les plus anciens de la ville.

En 1998, les Kurd, espérant accueillir leur fils aîné, ont rénové la moitié de la maison pour créer un appartement séparé – une espace avec deux chambres pour son fils et sa famille.

La municipalité de Jérusalem a dit à la famille qu'aucun permis de construire n'était nécessaire pour entreprendre les travaux de rénovation. Mais peu de temps après la rénovation, un groupe pour les droits de la propriété juive, le Comité Yisrael de la Knesset, a déclaré que les travaux effectués étaient illégaux et qu'ils contestaient e la propriété de la terre.

Une action en justice a été intentée avec une décision de justice statuant que les colons juifs devaient être autorisés à vivre dans la moitié de la maison, qui est construite sur une terre dont le comité juif prétend qu'elle appartenait aux Juifs avant 1948, lorsqu'Israël a été créé sur les décombres de la Palestine et que la Jordanie a pris le contrôle de la Cisjordanie dans la guerre qui a suivi.

Israël s'est emparé et a occupé Al-Quds pendant la guerre de 1967, puis a déclaré son annexion par une décision qui n'a été reconnue ni par la communauté mondiale ni les résolutions de l'ONU.

Depuis, la population juive de la ville, berceau du troisième lieu saint de l'Islam, a grossi rapidement, et des organisations juives riches ont acheté des propriétés et y ont installé des colons.
Environ 200.000 juifs vivent maintenant à Al-Quds, à côté de 250.000 palestiniens.

Des visiteurs importuns

En 2000, le premier groupe de colons juifs s'est installé dans la maison des Kurd. Depuis, d'autres familles juives sont venues et reparties.

"Nous aimons vivre dans des endroits importants", dit Bryna Segal, le dernier colon à avoir déménagé dans la maison depuis juin, depuis une colonie de Cisjordanie .

"Nous voulions être à Jérusalem", ajoute Segal, dont la
porte d'entrée s'ouvre à quelques centimètres de chez les Kurd.

Segal et son mari paient 300$ de loyer mensuel pour leur maison, qui, dit-elle, est la plus grande et la plus jolie parmi le petit bloc de colons du district.

Le loyer n'est pas payé au Kurd, mais Segal dit qu'elle ne sait pas où il va.

Bien que Segal ait essayé de parler aux Kurd, qui parlent hébreu, ces derniers ont repoussé la tentative.

"Ils ont pris ma maison, pourquoi leur parlerais-je ?", dit Kurd.

Sept familles juives vivent maintenant tout près des Palestiniens à Sheikh Jarrah. Elles sont protégées 24h/24 par deux gardes armés.
Kurd dit qu'un groupe de colons lui a offert 10 millions de $ pour abandonner son côté de la maison. Elle a refusé.

"Que Dieu penserait-il de moi si je faisais ça ? ", dit-elle, assise sous une carte de la région montrant la Palestine avant la création d'Israël.

Source : Al Arabiya

Traduction : MR pour ISM

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