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ISM France - Archives 2001-2021

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Naplouse -

L'opération "eau stagnante" continue à Naplouse

Par

L’ International Solidarity Movement est une organisation non-gouvernementale palestinienne regroupant des pacifistes palestiniens et internationaux travaillant à promouvoir la lutte pour la liberté en Palestine et pour la fin de l’occupation israélienne. Nous utilisons des méthodes de résistance non-violentes et des actions directes pour affronter et défier les Forces illégales d’occupation israélienne et leur politique.

Il s’est déjà passé quelques jours depuis que j’ai écrit mon dernier témoignage mais ça ne veut malheureusement pas dire que l’Armée a abandonné son opération ici, à Naplouse. Au contraire, la violence n’a pas de cesse au quotidien, et au début de la semaine, l’armée israélienne a annoncé qu’elle n’avais pas fini à Naplouse et qu’elle continuait son opération.

Alors tous les jours, l’armée est entrée dans la ville, distribuant des tracts, appelant les hommes recherchés à se rendre, tirant sur les gens et tuant à chaque fois.

Il y a trois jours, une jeep est brusquement arrivée dans le camp de Balata alors que nous allions partir pour Naplouse et s’est immobilisée sur la route.

A l’autre bout du camp je voyais une énorme fumée s’élever dans le ciel. Deux d’entre nous ont décidé de rester et d’observer la jeep. Erik et moi-même sommes partis voir ce qui se passait avec la fumée.

Quand nous sommes arrivés, nous avons pu voir qu’un tank envoyait de la fumée qui recouvrait la mosquée d’un nuage épais de fumée puante. De là où nous étions nous ne pouvions pas analyser ce qui se passait, aussi nous avons rebroussé chemin pour déboucher au-dessus du tank..

Nous pouvons seulement dire qu’il ne se passait rien et bien que le tank soit appuyé par des jeeps, on ne voyait pas se déployer de soldats. Finalement nous avons gagné le toit d’une maison pour vérifier si nous pouvions voir d’autres tanks sur la route de Jérusalem puisque des gens disaient que c’était le cas.


Il y avait une jeep toute seule. Alors nous sommes revenus chez nous pour découvrir que la jeep était maintenant dehors entourée d’huile de moteur noire .

D’abord je me suis dit que l’huile avait été jetée sur la jeep par des enfants, les moteurs de jeep font un raffut terrible. Quand finalement ils ont essayé d’éloigner la machine, elle a calé et n’a pas voulu repartir. Toute l’huile s’était répandue.

Ils avaient besoin d’aide et évidemment ils se sentaient très vulnérables alors ils ont commençé à tirer à balles réelles, blessant deux personnes : une a été touchée à la jambe et une autre à l’épaule.

Une nouvelle jeep est arrivée et a répandu un écran de fumée. Quand il s’est dissipé, nous avons pu voir que la jeep avait été tractée par mégarde dans une fossé , selon un angle considérable, et était bien embourbée !

Un véhicule Humvee s’est alors montré et un autre écran de fumée s’est répandu puis finalement, il est apparu que l’armée était partie et qu’une ambulance avait emporté les blessés à l’hôpital. Ce matin-là, j’avais fait ma lessive qui maintenant puait les gaz lacrymogènes et la fumée.

Hier pendant que j’étais à Naplouse, on nous a fait passer l’info que l’armée était là (au camp de réfugiés d’Askar) aussi y sommes-nous allés.

C’était tard dans l’après midi et ils avaient occupé une maison au cours de la nuit précédente ce que nous avons compris après le déjeûner. On a décidé que deux d’entre nous iraient essayer de parler avec les soldats et, Samantha et moi , nous sommes approchés de la maison et avons appelé les soldats, nous voulions que des Palestiniens viennent examiner les enfants mais ils (les soldats) pensaient que c’était inutile.

Dès que nous sommes arrivés, les enfants aussi sont venus ce qui a rendu les choses difficiles mais finalement nous avons réussi à dialoguer avec les soldats et ils ont accepté que si nous apportions à manger, ils nous laisseraient entrer et rencontrer la famille.

Quand nous sommes revenus avec la nourriture, les enfants nous avaient suivis. Quand les soldats sont venus ouvrir la porte, ils ont compris que les enfants étaient là et quelqu’un à l’étage a jeté une bombe assourdissante qui nous a terriblement effrayés mais a réussi faire le vide parmi les enfants !

Les soldats avaient maintenant changé d’avis quant à nous laisser entrer et nous n’avons été autorisés à donner à manger qu’ à seulement deux soldats très nerveux qui trimballaient leur fusils.

Plus tard, cette nuit-là, ils sont partis et, aujourd’hui, quand nous avons parlé avec la famille nous avons appris que deux familles - 14 personnes au total - avait été retenues dans une seule pièce pendant quinze heures, les soldats leur avaient donné à manger mais sans leur dire d’où cela venait.

L’année dernière, à la même date, la maison avait été occupée pour une raison quelconque et quand la famille en a mis les soldats au courant, les soldats ont répondu que l’année prochaine ils viendraient boire le café avec eux à Jérusalem ! On ne sait pas ce qu’ils voulaient dire par là.

Aujourd’hui, nous avons vu deux hommes que l’on arrêtait :

Le premier était un chauffeur de taxi qui a été arraché à son taxi et emmené, le taxi restant au beau milieu de la rue sans les clefs. Erik et moi avons aidé à le garer sur le côté de la route, personne ne savait pourquoi cela était arrivé : une autre forme de harcèlement ?

Le deuxième homme était au checkpoint d’Azmut où Erik et moi étions en observation quand l’homme a demandé aux soldats pourquoi on ne le laissait pas passer. Alors ils ont commencé à le bousculer, et lui se défendait, une résistance qui n’est pas tolérée et on lui a mis les menottes et finalement on l’a emmené.


Je ne sais pas combien de personnes ont été tuées depuis mon dernier témoignage mais j’ai entendu dire qu’il y en avait au moins deux.

Deux conducteurs d’ambulance de l’UPMRC ont aussi été blessés par des soldats aux checkpoints de la région de Naplouse ; l’un qui venait de Jénine a été roué de coups et l’autre mon ami Fieraze a eu la jambe écrasée au checkpoint de Beit Furik par la barrière qui a été balancée contre lui.
Il ne peut plus marcher pour l’instant et il souffre énormément mais sa jambe n’est pas cassée et il espère reprendre le travail d’ici deux semaines.

Nous avons commencé à démolir un barrage routier qui, espérons nous, sera terminé quand nous aurons réussi à enlever un énorme bloc de ciment qui en fait partie.

Hier, nous n’avions pu le bouger à cause de son poids. Nous travaillons maintenant à ce problème .

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