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ISM France - Archives 2001-2021

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Jérusalem -

Le logo de l'UE ne protège pas des bulldozers d'Israël

Par

Bilal Hammadin regarde au-delà des baraques en tôle du village d'Abu Nuwwar, en Cisjordanie occupée, qui abrite environ 600 Palestiniens, vers les maisons aux toits rouges de Maale Adumim, une colonie israélienne où vivent 40.000 personnes.
"Au fur et à mesure que j'ai grandi, j'ai vu la colonie grossir. On peut dire que nous avons grandi ensemble," dit-il, en riant de l'ironie.

Le logo de l'UE ne protège pas des bulldozers d'Israël

Les enfants sont effrayés par les démolitions. C'est vraiment dur mais nous continuons. Israël veut que nous partions mais nous restons sur place. Nous avons notre foi," dit Bilal Hammadin, 22 ans, habitant du village de Abu Nuwwar, près de Jérusalem.
Hammadin sait trop bien que l'expansion de la colonie - construite en violation du droit international, qui interdit qu'une puissance occupante comme Israël transfère sa population dans le territoire qu'elle occupe - a entraîné le recul régulier de développement de sa communauté.

En Février, l'armée israélienne a démoli deux caravanes qui devaient servir de nouvelle école pour les élèves de première et deuxième année du primaire. Les habitacles, donnés par une ONG française et financés par l'Union européenne, affichaient des logos de l'UE bien visibles.

150 structures financées par des donateurs démolies

Ce mois-ci, la France a condamné la démolition par Israël de bâtiments financés par l'aide humanitaire française dans le village de Nabi Samuel. C'est la troisième fois cette année qu'Israël détruit ou confisque des structures financées par la France, dont une école, dans le village.

Par le passé, ces grands auto-collants portant le logo de l'UE offraient un minimum de protection contre les démolitions. Mais cette année, au moins 150 structures financées par l'Europe en Cisjordanie ont été démolies par les bulldozers israéliens au cours des trois premiers mois de 2016.

Certains observateurs - dont un homme politique israélien d'extrême-droite qui prône les démolitions - a suggéré que le pic de destruction de structures financées par l'UE vient en représailles pour les nouvelles règlementations de l'UE exigeant l'étiquetage des produits en provenance des colonies israéliennes émises à la fin de l'année dernière.

Les démolitions par Israël de structures palestiniennes en Cisjordanie ont globalement triplé pendant le premier quadrimestre de 2016 par rapport au chiffre précédent de 50 démolitions par mois entre 2012 et 2015.

La plupart de ces démolitions ont eu lieu en Zone C, les 60 pour cent de Cisjordanie sous contrôle total d'Israël selon les termes des accords d'Oslo de 1993 signés par Israël et l'Organisation de Libération de la Palestine.

Israël émet de ordres de démolition au prétexte que les structures sont construites sans permis. Mais entre 2010 et 2014, les autorités israéliennes n'ont approuvé que 1,5 pour cent des demandes palestiniennes de permis de construire en zone C.

Des protestations mais aucune responsabilisation

Dans une lettre adressée à l'armée israélienne, huit ambassadeurs en Israël ont protesté contre "le démantèlement et la confiscation" d'abris financés par l'Europe en mai et juin cette année (article en français ici).

Vendredi, le porte-parole des affaires étrangères de l'UE a condamné la recrudescence des démolitions, dont des structures financées par l'EU.

Israël "doit cesser les démolitions des maisons et des biens palestiniens, en accord avec ses obligations en tant que puissance occupante selon le droit humanitaire international," et "mettre fin à la politique de construction et d'expansion de colonies, de destination des terres à l'usage israélien exclusif et de déni du développement palestinien."

Mais jusqu'à présent, l'Union européenne - qui prodigue ses financements à Israël, y compris pour des projets de recherche sur des terres occupées - n'a pas fait un geste vers une demande de reddition de compte pour les démolitions. Et les communautés palestiniennes s'attendent à d'autres destructions.



Silvia Boarini est une photojournaliste installée à Jérusalem. Elle est co-réalisatrice du documentaire Empty Desert, sur le village palestinien d'Al-Araqib (dans le désert du Nakab) détruit près de 100 fois par les autorités sionistes pour s'emparer des terres.


Voir sur l'article original les photos prises par Silvia Boarini à Jabal al-Baba, Abu Nuwwar et Umm al-Kheir, près d'al-Qods.






Source : Electronic Intifada

Traduction : MR pour ISM

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