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ISM France - Archives 2001-2021

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Naplouse -

Saisie de terres dans le village de Tell, près de Naplouse

Par

L’ International Solidarity Movement est une organisation non-gouvernementale palestinienne regroupant des pacifistes palestiniens et internationaux travaillant à promouvoir la lutte pour la liberté en Palestine et pour la fin de l’occupation israélienne. Nous utilisons des méthodes de résistance non-violentes et des actions directes pour affronter et défier les Forces illégales d’occupation israélienne et leur politique.

"Je suis un amoureux de la Paix, mais il n’y a pas la paix quand je m’aperçois que je ne peux par aller à mon travail, quand mes collègues ne peuvent venir me voir.
Notre mission ici, c’est de préserver la biodiveristé et de jouer un rôle constructif dans la communauté, mais nous ne pouvons pas remplir ces devoirs dans ces conditions. Tout cela est local mais aussi de différentes façons ce sont aussi des préoccupations globales.
Tout ce que je peux dire c’est que je suis frustré actuellement. J’ai dit à mes amis que l’ordre militaire s’appliquant à mes terres, c’est comme le cancer ou le SIDA. On ne pense jamais qu’on pourrait être atteint soi-même et brusquement, c’est là." dit le Professeur Mahamad Salim Shtayeh

Saisie de terres dans le village de Tell, près de Naplouse


Site exproprié par l'ordre militaire du 10 février 2004 - Photo : ISM

Après le chaos de ce matin à Balata, nous nous retrouvons sur la route qui va de Naplouse au village de Tell.

La route est interrompue par des dizaines de monticules de terre, obligeant les Palestiniens qui vont ou quittent Tell - et au-delà - à marcher pendant des kilomètres.

Une délégation de l'ISM se dirige vers ce village de 6000 habitants pour en rencontrer le maire Abu Faruk et obtenir des informations sur un ordre récent de l'IDF, daté du 10 février, qui exproprie deux dunums de terre sur la colline stratégique qui domine la principale route de contournement des colons et coupe la zone en deux.

La terre a été choisie pour une installation militaire "temporaire" et non spécifiée que l'IDF doit construire même si il y a déjà une base militaire israélienne à 1 km de là près d'une école sur la lisière Est du village.

Depuis que l'intifada a commencé, Tell - et les villages voisins comme Iraq Burin - ont été complètement fermés au trafic automobile, et souffrent du même coup et en permanence de toute sortes de privations.

Les marchandises arrivent difficilement dans la ville, à pied, sur des carrioles improvisées et des véhicules tirés par des ânes tous les jours. Les voyageurs n'en finissent pas d'attendre quand ils vont ou quittent le village et sont souvent arrêtés aux checkpoints flottants qui contrôlent les principales routes d'accès.

La route de Tell à Naplouse qui prenait cinq minutes en voiture avant l'Intifada est maintenant peuplée de familles emmenant des enfants malades vers les hôpitaux de Naplouse, de vieilles femmes trimbalant de lourds chargements, ou d'étudiants qui espèrent pouvoir atteindre leurs cours sans être refoulés.

Nous sommes dans le bureau spartiate du Maire et il analyse patiemment la situation pour nous. Il note les futurs sites proches de Rejal Arbeen - un Lieu Saint d'avant les Ottomans - et la manière dont est contrôlé l'accès aux centaines de dunams de terre agricole dont dépendent l'existence des villageois.

Tell, connu pour ses figues et qui fournit aussi des produits pour la consommation locale et pour une petite exportation vers Naplouse d'olives, de tomates, d'oignons, de courgettes, de pommes de terre , de produits laitiers et du fourage pour le bétail. La nouvelle installation militaire paralysera les bases économiques du village.

"Sous prétexte de "sécurité", ils (les villageois) ne peuvent rien faire. Ce nouvel ordre va rendre nos vies encore plus difficiles qu'elles ne le sont déjà et nous empêchera d'aller sur nos terres. Les gens seront frustrés et le monde se fiche de notre douleur, les soldats s'en fichent, le gouvernement israélien s’en fiche" explique le maire.

Nous rencontrons les mêmes préoccupations au bureau du Professeur Mahamad Salim Shtayeh, professeur de biologie à l'université d'An-Najah et président du Centre de recherche sur la biodiversité et l'environnement à Tell (BERC).

Les deux dunams en question se situent sur la terre du Pr. Shtayeh. En d'autres temps, il a été membre du groupe de travail sur l'environnement de la délégation palestinienne durant les négociations d'Oslo, maintenant il fait face à un futur incertain.

Il nous apprend que l' ordre militaire spécifie que le site sera "temporairement" confisqué jusqu'au 31 janvier 2005. Les deux dunums serviront à une installation militaire non définie, probablement une tour de contrôle, et à la construction d'une route de 218 m de long et de 4 m de large.
Il remarque que les deux dunums sont réservés à l'infrastructure de l'installation militaire, mais n'incluent pas le vaste "périmètre de sécurité" et les "zones militaires fermées" qui accompagnent habituellement ce type d'installation.

C'est une position stratégique qui contrôle les abords ouest du village et tous les mouvements de population dans la vallée du village de Djet jusqu'à Huwara..

Il dit que la position militaire est destinée à empêcher les attaques "terroristes" contre la route de contournement dans la vallée même s’il n’y a jamais eu d’attaques pareilles.

"Le principal souci des gens est qu’on va limiter leur capacité de déplacement et les empêcher d’accéder à leur terre, et en même temps, ils sont conscients que cette installation « temporaire » peut devenir permanente et s’agrandir. Qui sait, peut-être même une colonie pourrait se construire ici ?"

L’ordre spécifie que les villageois touchés peuvent en appeler au Tribunal de l’Autorité Civile pour indemnisation, mais personne ne veut le faire car tous redoutent qu’une telle démarche ne légitime l’expropriation illégale des terres palestiniennes occupées.

De plus les villageois touchés seront forcés de demander la permission du DCO pour obtenir « l’autorisation » de cultiver leurs propres terres au-delà de la nouvelle installation - un procédé caractérisé par une violence bien connue, les caprices des commandants militaires locaux et des retards inutiles.
Beaucoup se voient simplement interdits de passer.

Les projets du BERC sont aussi menacés par l’ordre de confiscation car deux d’entre eux sont prévus sur des terres qui s’étendent derrière le site de la future installation de l’IDF. Elles intègrent un projet de jardins de botanique éducatif (15 000 m2) et la réhabilitation d’un bassin de récupération d’eau de pluie d’une capacité de 7 000m3.

Le Dr Shtayeh nous dit que le BERC avait espéré élargir ces projets dans les mois à venir ; mais le travail du Centre est maintenant menacé par la présence militaire accrue dans la région.

"Je suis un amoureux de la Paix, mais il n’y a pas la paix quand je m’aperçois que je ne peux par aller à mon travail, quand mes collègues ne peuvent venir me voir.
Notre mission ici, c’est de préserver la biodiveristé et de jouer un rôle constructif dans la communauté, mais nous ne pouvons pas remplir ces devoirs dans ces conditions. Tout cela est local mais aussi de différentes façons ce sont aussi des préoccupations globales.
Tout ce que je peux dire c’est que je suis frustré actuellement. J’ai dit à mes amis que l’ordre militaire s’appliquant à mes terres, c’est comme le cancer ou le SIDA. On ne pense jamais qu’on pourrait être atteint soi-même et brusquement, c’est là
".


Pour exprimer votre refus de cet ordre et obtenir plus d’informations, contacter :
Zeiad faied - 059 385-885...... 052 451 173 (Arabe, Anglais)
Kole - 066 458-978 (Anglais, Français, Espagnol, Serbo-Croate)
Tak - 065 587-954 (Japonais)

On peut aussi contacter directement le Professeur Mohamed Salim Shtayeh : 972 (0)52 518-630

Source : www.palsolidarity.org

Traduction : CS

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