Syrie - 4 octobre 2010

Viva Palestina5 : En Syrie depuis samedi 2 octobre

Par Viva Palestina

A Kayseri (Turquie), les activistes sont allés saluer la famille de Furkan Doğan, une des victimes de la barbarie sioniste du Mavi Marmara et le père de Furkan souhaite bon voyage au convoi.


VP5 KAYSERI ADIEU
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Plusieurs centaines de réfugiés palestiniens ont accueilli les membres du convoi à la frontière syrienne, où était organisée une réception officielle organisée

Lundi 4 octobre 2010, blog d'Azra

De quoi sont faits les rêves

La nuit dernière, la communauté locale palestinienne est venue nous voir. Ils vivent dans un camp de réfugiés proche et viennent de toute la Palestine : Ramallah, Bethléem, Jaffa, Gaza… Ils étaient si nombreux et nous ont tellement assaillis que nous ne savions plus où donner de la tête : « D’où tu viens, quel est ton nom, quel âge as-tu ? » etc. etc. Les démonstrations d’affection aussi ont été débordantes : accolades, embrassades, poignées de main.
Au moment où je m’échappais, une jeune fille avec qui j’avais discuté m’a demandée si j’étais heureuse. La question m’a sidérée. Je lui ai demandé : « Heureuse ? » et elle m’a redemandé : « Es-tu heureuse d’aller à Gaza ? »

« Insh’Allah, si nous réussissons à entrer à Gaza, je serai très heureuse, », à quoi elle a dit : « C’est mon rêve. Tu vis mon rêve. »

Que pouvais-je dire d’autre ? Mes yeux se sont remplis de larmes et j’ai réalisé que ce que nous sommes en train de faire restera selon toute vraisemblance un rêve impossible pour beaucoup de ces gens, et c’est une vraie leçon d’humilité.

Et aujourd’hui, avec Asura, je cherchais une paire de sandales dans les magasins du camp de réfugiés. Nous sommes entrées dans une boutique et pendant que j’essayais une paire de sandales, un jeune garçon a murmuré quelque chose à l’oreille du propriétaire du magasin et, quand j’ai voulu payer, il a refusé de prendre l’argent. Le jeune lui avait dit que nous allions à Gaza. Une fois encore, j’ai été submergée par l’émotion et j’ai quitté rapidement le magasin avant de fondre en larmes.

Des gestes simples, des mots simples qui remettent tout dans le contexte. Ce n’est pas nous, le sujet, ni la distance que nous avons parcourue, ni notre fatigue, ni ce que nous ressentons. C’est d’eux qu’il est question, et que c’est nous qui vivons leurs rêves.

Note ISM : Le convoi reste quelques jours en Syrie, le temps de remplir toutes les formalités exigées par les autorités égyptiennes avant d'embarquer l'ensemble du convoi sur des ferries à Lattaquié (Syrie) pour se diriger sur Al-Arish (Egypte).

A Lattaquié, des convois d'Algérie, du Koweit, de Malaisie et de Jordanie ont rejoint le groupe, qui est maintenant composé de 150 véhicules et plus de 300 activistes.