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France - 15 avril 2013
Par Libérons Georges
Georges Ibrahim Abdallah, détenu dans les prisons françaises depuis plus de 28 ans, libérable depuis 1999, a presque doublé la peine de sûreté de 15 ans assortie à sa condamanation. Depuis son arrestation le 24 octobre 1984, jusqu'à la décision récente de la Cour de cassation le 4 avril 2013, Georges Ibrahim Abdallah a été, durant toute sa longue incarcération, l'objet d'un régime d'exception :
- deux mois après sa première condamnation (à quatre ans de prison en juillet 1986 avec une interdiction du territoire français de cinq ans) par le tribunal correctionnel de Lyon, des juridictions d'exception se mettent en place qui suivront les dossiers de bout en bout : la 14e section du parquet dite ’antiterroriste’ mène l’instruction, les cours d’assises spéciales de Paris condamnent et un juge d’application des peines spécialisé contrôle les aménagements de peine des condamnés. Lire.
Ainsi donc Georges Abdallah inaugura la nouvelle Cour d'assises, composée uniquement de magistrats, qui le condamna à la réclusion à perpétuité en février 1987.
- à cette époque l'avocat de Georges Abdallah était Jean-Paul Mazurier, un agent des services secrets français, découvert et dénoncé après le procès. Lire.
Et la régularité du procès n'a pas été remise en cause...
- En 2003, alors que la juridiction de Pau avait accordé la libération conditionnelle à Georges Abdallah, la juridiction nationale de libération conditionnelle la refuse en janvier 2004 suite à l'intervention directe du ministre de la Justice, Dominique Perben. Dès lors les décisions ne dépendront plus de la juridiction régionale mais de la seule compétence du juge de l'application des peines du TGI de Paris...
- La loi relative à la rétention de sûreté, appelée loi Dati, votée en février 2008, rend obligatoire l'avis d'une commission pluridisciplinaire des mesures de sûreté (CPMS) dans le cadre d'une libération conditionnelle concernant les détenus condamnés à perpétuité. Ceux-ci doivent passer six semaines au Centre national d'observation (actuellement nommé Centre national d'évaluation) de Fresnes, afin d'expertiser leur dangerosité. Créée pour mesurer la potentialité de récidive chez les condamnés pour crimes sexuels, ce sont les prisonniers politiques Georges Abdallah ainsi que les militants d'Action directe qui ont inauguré cette nouvelle loi...
- Georges Abdallah ayant déposé sa septième demande de libération conditionnelle en février 2007, la loi Dati lui fut appliquée rétroactivement. Bien que la rétroactivité de la loi ait été censurée par le Conseil constitutionnel, une circulaire précise les dispositions immédiatement applicables, dont une concerne les condamnés à la réclusion à perpétuité.
Sont notamment concernés plusieurs prisonniers politiques, dont bien sûr Georges Abdallah.
- Cette demande de libération conditionnelle déposée en février 2007, qui a subi un déroulement rocambolesque de cinq reports et d'un passage au CNO de Fresnes, a finalement été refusée au bout de 2 ans et trois mois, la CPMS ayant mis, elle, 25 semaines pour émettre un avis (obligatoire)...                  Â
Ce délai anormalement long illustre parfaitement le traitement judiciaire spécifique que subit Georges Abdallah.
- En décembre de la même année, Georges Abdallah comparaît au tribunal, pour refus d'un prélèvement d'ADN (que la DST, la CIA et le Mossad ont déjà ). Condamnation à trois mois de prison... Relaxe en appel, confirmation en cassation.
- La dernière demande de libération conditionnelle de Georges Abdallah a été déposée en janvier 2013. Suite à l'avis favorable donné en novembre 2012 par le tribunal d'application des peines, tout a été entrepris par le Parquet (représentant de l'État et sous la responsabilité de la Garde des sceaux) pour bloquer la libération de Georges Abdallah : refus du ministre de l'Intérieur de signer l'arrêté d'expulsion nécessaire, reports et appels multiples, pourvoi en cassation. Au bout de 15 mois, la demande de libération est jugée irrecevable...
* Tout au long de ces 29 années, les services secrets français, américains et israéliens, ainsi que leurs gouvernements respectifs n'ont cessé d'oeuvrer avec acharnement pour maintenir Georges Abdallah en prison.
"Tout au long de sa détention, le prisonnier politique fait l'objet d'un traitement d'exception, visant a priori la criminalisation de tout ce qui a trait à la lutte. Des lois scélérates au service de la répression et de la contre-révolution préventive poussent sans cesse comme des champignons en fonction de l'évolution de la crise et de l'activité de l'antagoniste révolutionnaire ; tout naturellement rien ne s'oppose à l'application rétroactive de ces lois, particulièrement quand il s'agit des prisonniers politiques qui refusent de se soumettre." - Georges Abdallah, 2012 -
Source : Libérons Georges
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