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Palestine occupée -

Intifada al-Quds en Palestine : poursuivre le chemin de la libération n°11 - Juin 2016

Par

« Ce que nous avons donné jusque là est minime, en tant que sacrifice pour la Palestine. Au jour de la Résurrection, nous devrons payer pour le sang et le martyre moins cher que pour l’humiliation et le mépris. » (Sheikh Khodr Adnane, en réponse à la menace d’exécution des prisonniers, lancée par le sioniste Lieberman)
« Admire la beauté du ciel et des étoiles. Imagine-toi que tu te trouves sur la plage de Yafa. » (le martyr Iyad Sajdieh, quelques minutes avant son martyre, dans le camp de Qalandia)

Intifada al-Quds en Palestine : poursuivre le chemin de la libération n°11 - Juin 2016

"Ce que nous avons donné jusque là est minime, en tant que sacrifice pour la Palestine"
A l’approche du mois de Ramadan, les occupants sionistes craignent l’intensification de l’Intifada al-Quds. Des déclarations de leurs dirigeants et des analyses de leur presse mettent en garde contre la recrudescence des opérations de la résistance à l’occupation, au cours de ce mois. Même si les opérations individuelles ou les manifestations collectives contre l’occupation ont baissé en intensité au cours de ces derniers mois, rien ne permet d’affirmer que l’Intifada a cessé, puisque ses causes sont toujours présentes. Mais la répression sauvage, les exécutions sommaires, les arrestations, les barrages, les menaces contre la résistance à Gaza, sans compter la participation de l’Autorité palestinienne à l’étouffement de l’Intifada, tout cela concourt à un recul momentané des opérations et des manifestations.

Craignant que l’Intifada se développe, notamment à cause de l’intensification de la colonisation, de la judaïsation galopante de la ville d’al-Quds et des menaces qui pèsent sur la résistance à Gaza, des parties internationales et arabes se sont données la main pour présenter des initiatives de règlement du conflit arabo-sioniste, rêvant toujours d’une région dominée par l’entité coloniale pouvant s’allier à des Arabes « modérés » et faire des affaires avec eux. C’est le sens des récentes initiatives de règlement présentées par Paris d’une part et par le régime saoudien, d’autre part. Quant à l’initiative du régime égyptien, elle concerne surtout la mise en place d’une équipe palestinienne unifiée pour participer à des conférences et des pourparlers futurs, avec la bénédiction de l’anglais Tony Blair. Il semble bien que les initiatives ignorent les droits des Palestiniens, la France reculant chaque fois que Netanyahu aboie, de telle sorte que son initiative balaie d’un coup le droit des réfugiés palestiniens à retourner à leur terre et leurs propriétés, et réclame la reconnaissance par l’Autorité palestinienne de la « judéité » de l’entité coloniale, tout en entérinant la présence coloniale dans al-Quds et la Cisjordanie , en acceptant un « échange de terres » (échange de terres palestiniennes occupées en 48 contre des terres palestiniennes occupées en 67).

De leur côté, les régimes saoudien, émirati et jordanien préparent l’après Mahmoud Abbas, en poussant leur poulain Mohammad Dahlan, récemment mis en cause pour ses trafics concernant la vente de terrain maqdissis aux sionistes, par le biais d’une compagnie émiratie. Si ces derniers sont impliqués dans ce trafic visant la vie des Palestiniens dans leur ville et capitale, le régime saoudien s’apprête, lui, à normaliser ses relations avec l’entité coloniale, publiquement, et non plus secrètement, au moment où Netanyahu nomme Liberman au ministère de la guerre. Côté régime turc, les pourparlers pour normaliser les relations avec l’entité sioniste et revenir à l’avant-Marmara se heurtent à la condition posée par le régime turc concernant le blocus contre la bande de Gaza. C’est pourquoi la résistance palestinienne appelle à l’unité des forces palestiniennes, à l’arrêt de la coordination sécuritaire avec l’occupant, car seule l’unité des Palestiniens et l’intensification de l’Intifada al-Quds sont capables de freiner les plans de liquidation de la cause palestinienne en cours, et de ramener les peuples arabes autour de la Palestine et d’al-Quds. La Nakba se poursuit, comme l’a récemment affirmé le représentant au Liban du Jihad Islamique en Palestine, et les scénarios qui ont vu la chute de la Palestine en 1948 sont en train de se répéter, avec la participation de la communauté internationale et de puissances européennes, et surtout de régimes arabes. La seule différence, et de taille, est que la résistance palestinienne s’est développée depuis, elle a mis en échec les sionistes plusieurs fois depuis l’an 2000, et que, sur le plan régional, elle est soutenue par la république islamique en Iran.

1 - Martyrs palestiniens tombés en mai 2016 :
214 – Ahmad Shehada (36 ans), Camp de Qalandia 3/5. 215 - Sawsan Mansour (17 ans), Biddu, Ramallah 23/5 -

2 - Scènes de l’Intifada al-Quds
A - L’entité coloniale et la confiscation des corps des martyrs : au cours de ce mois, plusieurs corps de martyrs confisqués par l’entité sioniste ont été remis à leurs familles. Les corps des martyrs Hassan Manasra (15 ans) et Alaa Abu Jamal (22 ans) de la ville d’al-Quds ont été finalement remis aux familles, qui ont procédé à leur enterrement dans le cimetière situé dans Bab al-Asbat, dans la vieille ville d’al-Quds, et dans Jabal al-Mukabbir. Les corps des martyrs Maram et Ibrahim Taha, exécutés le 28 avril, ont également été remis à la famille et enterrés dans le cimetière de Qatana, au cours de funérailles populaires imposantes. Le corps du martyr Fouad Abu Rajab, exécuté le 8 mars, a été remis à la famille qui a été expulsée de la ville d’al-Quds. Les corps des martyrs Bashar Masalha et Abdel Rahman Raddad, de Qalqylia et la région de Selfit, ont été remis aux familles. Masalha et Raddad avaient été assassinés le 8 mars. Le corps du martyr Abdel Fattah Sharif (21 ans) exécuté froidement par un soldat sioniste dans la ville d’al-Khalil, au mois de mars dernier, a été remis à la famille et enterré dans la ville d’al-Khalil, lors de funérailles imposantes.

B - Les examens de fin d’année commencent en Palestine, en l’absence de 16 lycéens froidement exécutés par les sionistes. Il s’agit de : Mustafa al-Khatib, lycéen dans al-Kulliya al-Ibrahimiya, al-Quds ; Dania Arshid, al-Khalil ; Ahmad Abu Rabb, lycée de Qabatia, Jénine ; Ahmad Kamil, Qabatia ; Noureddine Saba’na, lycée de Qabatia ; Ashraqat Qatnani, camp de Askar ; Adnane Michni, lycée d’al-Khalil ; Mohammad Halbiye, Abu Diss ; Kalzar Awawi, lycée d’al-Khalil ; Mahmoud Shalalda, lycée de Sa’ir, al-Khalil ; Mohammad Zaghlouan, lycée de Qariout, Nablus ; Labib Azem, lycée de Qariout ; Ahmad Kawazba, lycée de Sa’ir ; Ahmad Amer, lycée de Massha, Silfit ; Youssef Tarayra, lycée de Bani Na’im, al-Khalil ; Sawsan Mansour, lycée de Biddu, al-Quds.

C - Le camp de Qalandia à la pointe de la lutte : Les incursions de l’occupant dans le camp de Qalandia, aux portes de Ramallah, ne se comptent plus. Des forces spéciales de l’armée ont décidé de mettre au pas ce camp et ses réfugiés. Tous les soirs, et pendant plusieurs mois, ces forces spéciales pénètrent dans le camp pour arrêter des Palestiniens, soupçonnés de mener la résistance. Ils témoignent aux caméras de leurs chaînes de télévision qu’ils ont peur, ils avancent par groupes, et qu’ils cherchent avant tout à se protéger des coups qui peuvent pleuvoir sur eux. Ils arrêtent cependant des militants, ils ont récemment arrêté deux membres du FPLP, et parfois, ils s’engagent dans de vraies batailles contre les jeunes résistants, qui refusent leur présence et les attaquent.

3 - Résistance
Un soldat sioniste a été blessé dans la colonie Tel Aviv, le 30 mai, par un coup de poignard. Un jeune Palestinien de 17 ans a été arrêté. Deux soldats sionistes ont été blessés par des tirs de pierres, le 17 mai, au cours d’affrontements dans al-Issawiya. Des affrontements ont eu lieu dans Selwan le 19 mai, suite  une incursion provocatrice menée par les sionistes dans ce quartier. A Kfar Qaddum, dont la population manifeste tous les vendredis contre l’occupation, réclamant l’ouverture d’une route fermée par l’occupant il y a 13 ans, des affrontements ont eu lieu et les sionistes ont asphyxié la population en lançant des gaz, à l’intérieur des maisons.

Le 13 mai, de violents affrontements ont opposé les jeunes de Abu Diss aux forces de l’occupation. Le 4 mai, 11 Palestiniens ont été blessés lors des affrontements à Abu Diss, dont deux secouristes. Le 7 mai, un véhicule appartenant à des colons de « Nahgot » a été ciblé par des bouteilles incendiaires, sans faire de victimes. Le 3 mai, une charge explosive a explosé près d’un groupement de l’armée sioniste au barrage qui sépare la Palestine occupée de la bande de Gaza.

Le 3 mai, un Palestinien parvient à poignarder un rabbin et à le blesser, avant de s’enfuir. Le rabbin a été transporté à l’hôpital pour être soigné. Le résistant a été arrêté. Il s’agit de Muhannad al-Muhtasib, de la ville d’al-Khalil. Il a 18 ans, et est le cousin du martyr Mahdi al-Muhtasib, exécuté par l’occupant le 29 octobre dernier. Il est détenu et son « procès » est prévu pour le 17 juillet. Le 30 mai, les sionistes prétendent avoir arrêté les résistants qui ont mené une opération –poignard dans al-Quds, blessant deux colons dans la zone de la colonie « Armon Hatzaf ». 3 jeunes âgés de 16 et 17 ans ont été arrêtés à Jabal al-Mukabbir.

Le résistant Ahmad Shehade a tenté d’écraser des soldats sionistes près du barrage à Betunia, à l’ouest de Ramallah. Il a été assassiné par les soldats. Cette opération intervient après l’écrasement de trois soldats sionistes près de la colonie « Doliv » implantée sur les terres de Deir Bazigh. Le 8 mai, trois colons ont été attaqués au couteau près de la colonie « Amon Hanatsif » près de Jabal al-Mukabbir, dans al-Quds.

Le 10 mai, un officier et deux soldats de l’armée d’occupation ont été gravement blessés par une charge explosive à l’entrée du village de Hazma, à l’est d’al-Quds. Peu avant, deux colons avaient été poignardées dans al-Quds. Les militaires sionistes pensent que la charge explosive à Hazma a été déposée par « un professionnel », qui est parvenu à faire des leurres avec d’autres charges, dans le but de causer beaucoup de dégâts parmi les occupants. Les spécialistes militaires considèrent que l’opération à Hazma a été préparée d’avance et qu’elle n’est pas le fait d’un seul résistant, mais d’un groupe, et que les sionistes n’étaient pas préparés à y faire face.

Le tram colonial circulant dans al-Quds a été la cible plusieurs fois, au cours de ce mois, de jets de pierre lancés en plusieurs endroits de son passage. Ce tram fut construit par une compagnie française qui a refusé de respecter le droit international, qui considère al-Quds comme une ville occupée. Pour le construire, des milliers de dunums de terrains appartenant aux Palestiniens ont été confisqués et des maisons ont été démolies.

Au cours de la dernière semaine du mois de mai, 77 points d’affrontements entre les Palestiniens et les sionistes ont été recensés, situs dans al-Quds, al-Khalil, Beit Laham, Ramallah, Nablus et les territoires occupés en 48. Des bouteilles incendiaires ont été lancées au cours de la semaine sur les véhicules de l’armée sioniste et en direction de la colonie Betar Ilit.

De nombreux points d’affrontements ont eu lieu entre les Palestiniens et les occupants, à l’occasion de la commémoration de la Nakba, que ce soit à Bayt Lahem ou à Nablus. Des soldats de l’occupation ont été ciblés par des jeunes près du village Ba’el Hassour, au centre de la Cisjordanie . Des affrontements ont eu lieu le 28 mai lors d’une incursion des forces de l’occupation dans le camp de Dhayshé. Un jeune de 21 ans a été blessé. D’autres affrontements se sont déroulés dans le camp de Ayda, et dans le village de Bayt Fujjar, après l’arrestation de jeunes.

Les familles maqdissies résidant dans l’ancienne ville ont appelé à un rassemblement populaire pour dénoncer la vente des propriétés palestiniennes aux sionistes, le 31 mai. Elles ont l’intention de faire signer le document d’engagement envers al-Quds affirmant le refus des ventes des propriétés maqdissies, et l’attachement à la terre palestinienne, et de consacrer tous leurs efforts « pour protéger nos propriétés, malgré toutes les pressions exercées sur nous », car ces propriétés « appartiennent à tous les musulmans, et Dieu nous demandera des comptes à leur propos ». Le communiqué des familles appelle l’Autorité palestinienne, les Awqaf, les organisations et les institutions palestiniennes à prendre tous les moyens pour poursuivre les agents des sionistes qui font passer les propriétés aux sionistes. Il réclame la mise en place de plans pour protéger les propriétés maqdissies face à la judaïsation.

4 - Répression et purification ethnico-religieuse
Le village de Hazma, au nord est de la ville d’al-Quds, a subi un blocus de plusieurs jours, suite à une opération menée par les résistants contre l’occupant. Les entrées du village ont été bloquées par des barbelés puis par des blocs de béton, et le village a été encerclé par des patrouilles sionistes. Les unités spéciales de l’armée d’occupation ont arrêté des dizaines de jeunes du village.

Les forces d’occupation sionistes installées aux barrages dans la Cisjordanie ont arrêté des dizaines de jeunes, au cours du mois de mai, alléguant qu’ils voulaient mener des opérations contre l’occupant. Elles ont arrêté deux jeunes du village de Qabatia, Abdallah Malahla (20 ans) et de la ville de Qalqylia, Na’el Walid Hajj, le 20 mai.

Sheikh Raed Salah, président du Mouvement islamique, tendance du nord, a été arrêté et condamné à 9 mois de prison ferme. Il a été placé en isolement dans la prison de Ramon. Son avocat et ses amis affirment que les sionistes cherchent à l’assassiner en prison.

L’occupation arrête les pêcheurs de Gaza et confisque leurs bateaux. Le 22 mai, les sionistes ont arrêté 10 pêcheurs de Gaza. Selon le centre « al-Mizan », les sionistes ont arrêté depuis le début de l’année 65 pêcheurs, certains ont été relâchés après quelques jours de détention.

Plus de 2000 Palestiniens arrêtés depuis le début de l’année, au cours d’incursions menées par les forces de l’occupation dans les villes, villages, bourgs et camps palestiniens de la Cisjordanie , mais aussi dans les villes et bourgs situés en Palestine occupée en 48. Le 29 mai, 9 Palestiniens ont été arrêtés dans les provinces de Ramallah et de Bayt Lahem, dont un enfant de 14 ans, Mohammad Thawabta. Au cours des deux jours précédents, 18 Maqdissis avaient été arrêtés. La mère d’un martyr, Wafa’ Suyuri, 45 ans, a été arrêtée dans la ville d’l-Khalil. Le tribunal de l’occupant a condamné Youssef Rajabi, 19 ans, de la vieille ville d’al-Quds, à 9 ans de prison. Arrêté le 24 novembre dernier, il est accusé d’avoir planifié une opération de résistance. La mère de Muhannad Halabi, le résistant qui a déclenché l’Intifada en menant une opération poignard début octobre, a été convoqué par le poste militaire de Salem.

Les sionistes menacent  la présence musulmane dans la ville d’al-Lid. Le maire sioniste de cette ville occupée en 48 s’en prend aux appels à la prière à partir des minarets des mosquées. Le village de Ramieh, situé aux abords de la colonie sioniste « Karma’il » est menacé de disparition, dans la région de Galilée. La colonie s’agrandit aux dépends du village, mais les Palestiniens se sont organisés depuis plus d’un an pour arrêter le processus de leur extinction.

Avant d’être nommé ministre de la guerre, le sioniste Liberman menace d’exécuter les prisonniers palestiniens, « coupables » de mener des opérations de résistance à l’occupation de leur pays. Il a promis de mettre en place une loi au service de son plan. La répression sioniste contre les prisonniers palestiniens s’est accentuée ces derniers mois. De nombreux témoignages, notamment d’enfants, dénoncent les tortures physiques et morales. Les familles des prisonniers sont malmenées et humiliées, lors des visites, rares et pénibles. Les prisonniers sont assaillis par des unités formées spécialement pour les réprimer, dans plusieurs prisons.

5 - Dans la ville d’al-Quds et la mosquée al-Aqsa
La profanation de la mosquée al-Aqsa, dans la ville d’al-Quds, se poursuit, du fait de la non-assistance des musulmans dans le monde aux Palestiniens et maqdissis qui continuent à la protéger, malgré le rapport de forces défavorable pour les Palestiniens. La profanation est un acte quotidien mené par les sionistes, qu’ils appartiennent aux bandes de colons ou aux forces sécuritaires. Par leur profanation quotidienne, les sionistes veulent entériner un mythe, celui de la présence d’un temple juif à l’emplacement même de la mosquée. Un chef d’une bande de colons, Yehuda Glick, blessé par un résistant palestinien il y a plusieurs mois, a repris ses incursions dans la mosquée al-Aqsa, protégé par des dizaines de policiers et d’hommes des services de renseignement. Ces incursions profanatrices à l’intérieur de la mosquée sont dénoncées et parfois repoussées par les fidèles palestiniens qui continuent à défendre la mosquée, jour et nuit. Aux cris de « Allah Akbar », les fidèles palestiniens de tout âge parviennent parfois à déstabiliser les colons profanateurs. Mais les militaires et policiers sionistes se jettent sur eux et les pourchassent. Certains sont arrêtés et conduits au poste de police sioniste, d’autres reçoivent des convocations. Il est évident que les sionistes sont en train d’instaurer une présence permanente des juifs dans la mosquée, en vue de réduire au moins une partie de la mosquée en lieu de culte pour les juifs, comme ils l’ont fait pour la mosquée al-Ibrahimi dans la ville d’al-Khalil.

Plusieurs des mourabitoun dans la mosquée ont été arrêtés ou interdits de présence dans la mosquée ou même dans la ville d’al-Quds. Ali Abu Sabitan et son épouse ont été convoqués à la prison Moskobiyya et Hanadi Helwani, enseignante maqdissie, a été arrêtée. Jamal Amru et son épouse Zeina, ont été interdits de voyage au motif de soutenir la mosquée al-Aqsa et les mourabitoun.

Au cours de ce mois, a été révélé par le quotidien al-Akhbar (son correspondant dans al-Quds) le réseau arabe composé de Palestiniens liés à Mohammad Dahlan et d’Emiratis qui aident à faire passer les propriétés palestiniennes dans la ville aux mains des colons sionistes. Les Arabes achètent les propriétés (que les Palestiniens ne veulent pas vendre aux sionistes), qui passent par une compagnie émiratie (al-Thuraya) pour être revendus aux sionistes. C’est de cette manière que plusieurs propriétés palestiniennes situées dans Selwan et dans la vieille ville sont passées aux mains des colons. Mais les sionistes utilisent d’autres moyens pour arracher les propriétés aux Palestiniens avant de les expulser. L’entité coloniale a promulgué quantité de lois pour exproprier les Palestiniens, le dernier en date est appelé « la loi de la troisième génération », selon laquelle les sionistes peuvent expulser de leurs maisons les familles vivant en location, depuis 1968. Selon cette loi, la troisième génération ne serait plus protégée par la loi sioniste des locations et pourrait être expulsée. D’autre part, les sionistes trafiquent des actes de vente à l’aide d’avocats véreux, vivant en Europe ou dans l’entité coloniale. Le but étant de judaïser toute la Palestine et d’expulser les Palestiniens de leur patrie.

Le recensement comme moyen d’oppression à l’encontre des Maqdissis : c’est au cours de la nuit que la police et l’armée sionistes mènent leurs enquêtes, soi-disant de recensement, dans les quartiers palestiniens de la ville d’al-Quds. Réveiller les membres de la famille en pleine nuit, frapper aux portes, rassembler la famille, poser des questions sur les enfants, leurs écoles, sur les jeunes et leur travail, photographier les cartes d’identité, harceler les vieillards…  Des centaines de maisons situées dans les quartiers Issawiya, At-Tour, Sawaneh ont subi ce traitement, au cours de ce mois, traitement en vue de futures arrestations et expulsions.

Tous les jours, les sionistes démolissent des maisons et des constructions diverses appartenant à des maqdissis, dans l’espoir de les chasser de leur ville. Le 18 mai, une maison appartenant à Rajeh Sabbar a été démolie dans le quartier de She’fat, sous le prétexte qu’elle a été construite sans autorisation. Mais le but est d’agrandir la route coloniale reliant deux colonies, « Ramot Shlomo » et « Pesgar Zeev ». Le 23 mai, c’est un lieu de prière dans le quartier Mosrara qui a été démoli. Le 24 mai, deux bâtiments situés dans al-Issawiya sont détruits au moment où un dépôt appartenant à un Palestinien dans Selwan a subi le même sort. Début mai, une famille de Selwan a été obligée de démolir un dépôt et à la fin du mois, c’est un citoyen de Selwan, Mohammad Abu Tayeh, qui a été obligé de démolir sa maison.

Les arrestations de Maqdissis de tout âge et pour plusieurs motifs se poursuivent presque quotidiennement. Le 20 mai, le jeune Mohammad Samir Mashahra (16 ans) est arrêté dans Jabal al-Mukabbir. Le 23 mai, les forces de l’occupation arrêtent Mohammad Abu Homs, Adam Mahmoud, dans al-Issawiya et le jeune Mohammad Abu Hamam (17 ans) et Shadi Abu Hamam (19 ans) dans Ayn Lawzé, à Selwan. Asma’ Moghrabi (23 ans), épouse du prisonnier Nasser Moghrabi a également été arrêtée.

Une association de colons s’active pour judaïser le quartier de Sheikh Jarrah dans al-Quds. Elle a déposé son intention de construire 38 unités de logement colonial dans le lieu dit « Qubbaniat Um Haroun », dont la propriété revient à la famille Hijazi. La municipalité coloniale prévoit la construction d’une colonie pour les colons de « Atirat Cohonim » au cœur du quartier Selwan.

6 - La presse palestinienne
La revue al-Istiqlal, qui paraît à Gaza, se demande, dans son numéro daté du 26 mai, et son éditorial « une fois encore » à quoi sert l’initiative française, mais aussi à quoi servent les protestations internationales concernant la poursuite de la colonisation en Cisjordanie , si celles-ci ne sont pas accompagnées de pressions pour arrêter le processus colonial. « Les Etats-Unis dénoncent la colonisation mais cela n’a aucun effet sur les relations entre elles et l’entité sioniste ». Et « les parties internationales dénoncent la colonisation et évoquent son rôle négatif sur le processus de règlement, en bouchant l’horizon à la solution de deux Etats, mais elles ne prennent aucune décision capable d’arrêter la colonisation. »

7 - Communiqués et déclarations
Sheikh Khodr Adnane, cadre dirigeant au Mouvement du Jihad islamique en Palestine, a dénoncé la campagne d’arrestations des militants en Cisjordanie menée par les services sécuritaires de l’Autorité palestinienne. Il a déclaré que l’appareil sécuritaire de l’Autorité a intensifié les arrestations des cadres du mouvement au cours des dernières semaines. Il a arrêté Nidal Musa’ed, cadre ayant été emprisonné pendant 9 ans dans les prisons de l’occupation, et Yousse Mushar, et Ahmad Nasr (58 ans) qui avait été expulsé en 1992 vers le Liban (Marj al-Zuhur) par l’occupation. Le mouvement du Jihad islamique a dénoncé cette campagne d’arrestations, menée pour justifier le retour de l’Autorité palestinienne au choix des négociations avec les sionistes et confirmer sa volonté de poursuivre la liaison sécuritaire avec l’occupant pour étouffer l’Intifada al-Quds.

Professeur Abdel Sattar Qassem, de l’Université al-Najah à Nablus, a déclaré que les efforts en cours pour un règlement servent en premier l’entité sioniste, leur but n’étant pas de mettre fin au conflit, mais de détourner la colère des Palestiniens en leur offrant des illusions et une vie économiquement valable. « Chaque fois que les Palestiniens sont au bord de l’explosion, un Etat arrive et proclame une initiative pour la « paix » et le règlement. »

Daoud Shehab, responsable de l’Information au Mouvement du Jihad Islamique, a dénoncé la presse « jaune » (Sharq al-Awsat, Londres, affiliée au régime saoudien) qui diffuse de fausses informations sur le mouvement, et notamment concernant la dernière visite de ses dirigeants à Téhéran. Daoud Shehab a placé cette campagne contre le mouvement dans le cadre de la volonté de certains d’empêcher les efforts du mouvement du Jihad islamique de parvenir à une réconciliation inter-palestinienne et d’ouvrir enfin le poste-frontière de Rafah, avec l’Egypte, pour alléger les souffrances des Palestiniens de Gaza.

Sami Abu Zuhri, porte-parole du mouvement Hamas, a déclaré, concernant la nomination de Liberman au ministère sioniste de la guerre, que ce dernier « et tous les membres du gouvernement, ainsi que les dirigeants de l’entité israélienne sont des criminels et des tueurs… Mais la nomination de Lieberman indique clairement que le fascisme dans les rangs de l’entité est en hausse. Nous sommes à présent face à une entité raciste dans tout le sens du terme ». Il a ajouté que les menaces de Lieberman contre son mouvement ne font pas peur au peuple palestinien.

Quant à Khaled al-Batch, dirigeant au mouvement du Jihad islamique, il a déclaré, après cette nomination, qu’il était temps de revenir au début et de retirer toutes les concessions scandaleuses que l’Autorité a faites, à commencer par la reconnaissance de l’occupation sur 78% de la terre palestinienne, jusqu’à la dépendance économique et sécuritaire, et la normalisation des relations, le refus de la résistance et son rejet, et l’acceptation du principe de « l’échange des terres », et la question des réfugiés.

Le député Hassan Khrayshé a déclaré début mai que les déclarations de l’Autorité palestinienne concernant l’arrêt de la coordination sécuritaire avec l’occupant ne sont pas sérieuses, mais qu’elles ont été faites sous la pression du peuple palestinien.

Lors de la commémoration de la Nakba, le 15 mai 1948, le représentant au Liban du Mouvement du Jihad islamique en PalestineAbu Imad Rifa’î a affirmé que « la Nakba se poursuit sous toutes ses formes. La souffrance du peuple palestinien augmente de jour en jour, mais cela ne fait que consolider sa détermination à revenir à sa terre, et à affronter l’occupant et à s’attacher à la résistance. Dans l’exil, il y a une détermination forte et sérieuse pour le retour à la terre. » Il a ajouté qu’il est vain de compter sur la communauté internationale pour récupérer ses droits, car cette dernière exerce toujours des pressions sur les Palestiniens pour qu’ils concèdent leurs droits. « L’occident n’intervient que lorsque les « Israéliens » reçoivent des coups », a-t-il ajouté. 

8 - Dans la presse sioniste
Selon la presse sioniste, les quelques opérations de résistance menées au cours de ce mois ne prévoient rien de bon pour l’entité coloniale. Elles signifient d’abord que la coordination sécuritaire avec l’Autorité palestinienne et les mesures répressives de l’occupant ne peuvent arrêter la résistance, et ensuite, que ces opérations risquent de s’intensifier au cours du mois prochain, pendant le mois de Ramadan. Le site des services de renseignements de l’occupation, Walla, a signalé que les forces de l’occupation ont arrêté au cours des derniers mois plus de 2000 Palestiniens, la plupart résidant dans les villes de la Cisjordanie , pour éviter précisément la poursuite de l’Intifada. Selon le site, l’Autorité palestinienne a intensifié sa répression envers les militants du Hamas et du Jihad islamique, non seulement pour étouffer la révolte, mais par crainte pour son propre avenir, menacé selon elle par les organisations de la résistance.


Source : Cirepal

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