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Palestine occupée - 3 mars 2016
Par Baladi
« Ils veulent détruire la maison de Muhannad pour tuer notre détermination, notre force et notre persévérance à vouloir libérer notre pays, si Dieu le veut. Mais "ils peuvent toujours courir", nous continuerons notre résistance jusqu’à la disparition de l’occupation, non seulement de 67 mais aussi de 48. Je n’abandonne pas ma ville Yafa, je n’abandonne aucun grain de son sol. Si Dieu le veut, avec la destruction de la maison de Muhannad, c’est tout Israël qui sera détruit. » (La mère de Muhannad Halabi, martyr tombé début octobre, dont l’opération à Bab al-Amoud a déclenché l’Intifada al-Quds).
Depuis le mois d’octobre 2015, les opérations de la résistance palestinienne se poursuivent, plongeant l’entité sioniste dans la crise : la fuite en avant de ses dirigeants politiques, la crainte de sa direction militaire de l’extension du mouvement de la révolte, l’alignement de plus en plus marqué de sa population vers l’extrémisme terroriste, des lois à profusion pour enfermer les juifs dans leurs propres ghettos, une crise économique que les dons américains et autres ne pourront combler, sauf dans la militarisation poussée de la société coloniale. Ce sont les résultats de l’Intifada al-Quds, jusqu’à présent, sur l’entité sioniste.
189 martyrs palestiniens depuis le début d’octobre 2015, ont été froidement exécutés par les envahisseurs sionistes, aux barrages, dans les manifestations et lors des affrontements, sur le chemin de l’école ou lors des actes de résistance. Les exécutions, arrestations, démolitions des maisons, les chantages divers et l’étouffement de la population palestinienne que les sionistes appliquent dans la Palestine occupée ne font que creuser le fossé entre Palestiniens et occupants, faisant reculer toute possibilité de « règlement » et de négociations. Ce qui plonge l’Autorité palestinienne dans une crise insurmontable, malgré les efforts de la France, des USA et de l’entité sioniste, chacune à sa manière, pour la maintenir, coûte que coûte. L’assassinat par le Mossad sioniste, aidé par les autorités bulgares, du militant Omar Nayef, qui s’était réfugié à l’ambassade de l’Autorité palestinienne, démontre une fois de plus l’inutilité d’une Autorité devenue ou conçue comme la marionnette de la communauté internationale contre son propre peuple.
Ce qui rendra difficiles toutes les tentatives de réconciliation inter-palestiniennes, qu’elles soient chapeautées par les régimes arabes ou turc, ces derniers flirtant sans ambiguité aucune avec l’ennemi sioniste. L’ouverture de ces régimes en direction de l’entité sioniste due à leurs crises internes et à la situation régionale et internationale, alors que le peuple palestinien subit la féroce répression sioniste, est cependant contrebalancée par des gestes symboliques (le célèbre normalisateur Akkacha frappé en plein parlement égyptien par une chaussure lancée par un député intègre) de refus de la normalisation, et par de nombreuses initiatives des masses arabes en soutien à la lutte palestinienne. Le fait que des journalistes normalisateurs avec l’entité sioniste aient refusé de rendre leurs noms publics lors de leur rencontre avec Netanyahu indique que la normalisation des relations avec l’entité sioniste est encore considérée comme un crime par la majorité des peuples arabes, malgré les apparences et les cris de victoire des sionistes.
La victoire de Mohammad al-Qiq, journaliste arrêté au cours de l’Intifada al-Quds, pour « incitation » et placé en détention administrative, est une nouvelle victoire de la volonté palestinienne contre la terreur sioniste. Ayant mené une grève de la faim pendant plus de 3 mois, pour réclamer la fin de son incarcération, Mohammad al-Qiq a subi diverses pressions, chantages et menaces, par les services du Shin Bet, pour l’obliger à arrêter son mouvement, qui a été répercuté dans toute la Palestine et même au-delà dans le monde. Mohammad al-Qiq est devenu le symbole d’une résistance qui ne fléchit pas et de la volonté palestinienne qui ne craint pas la mort, quand il s’agit de réclamer son droit.
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Martyrs palestiniens tombés depuis fin mi-février 2016 :
174 - Kamel Hassan (du Soudan, 32 ans), 7/2/2016 ; 175 - Kalzar Awiwi (17 ans, al-Khalil), 13/2 ; 176 - Nihad Waked (15 ans, Arka-Jénine), 14/2 ; 177 - Fouad Waked (15 ans, Arka Jénine), 14/2 ; 178 - Na’im Safi (16 ans, Ubaydiya, Bayt Lahem), 14/2 ; 179 - Omar Mohammad Amrou (21 ans, al-Quds), 14/2 ; 180 - Mansour Shawamra (20 ans, al-Quds), 14/2 ; 181 - Khaled Qataqta (21 ans, Bayt Fujjar), 19/2 ; 182 - Abed Hamed (20 ans, Selwad), 19/2 ; 183 - Mohammad Abu Khalaf (20 ans, Kfar Aqab), 19/2 ; 184 - Qusay Abu Rab (16 ans, Qabatia), 21/2 ; 185 - Zaynab Rashayda (60 ans, Ariha), 23/2 ; 186 - Mahmoud Ali Sha’lan (17 ans, Deir Dabwan, Ramallah), 26/2 ; 187 - Iyad Omar Sajdieh, 22 ans, camp de Qalandia (1/3) ; 188 – Labib Anwar Azzam (17 ans, Qaryout, Nablus) 2/3 ; 189 – Mohammad Ali Zaghlwan (17 ans, Qaryout, Nablus), 2/3.
Bab al-‘Amoud dans al-Quds : Les Maqdissis l’appellent désormais « Bab al-Shuhada’ » (la porte des martyrs). C’est par cette porte que le martyr Muhannad Halabi est entré pour se diriger vers la rue al-Wad pour mener son opération, et c’est à cette porte que 10 martyrs sont tombés depuis le début de l’Intifada al-Quds. Pour les sionistes, c’est « Bab al-Irhab » (la porte du terrorisme), depuis que les jeunes de Qabatia, venus du nord de la Cisjordanie , ont mené leur opération de tirs contre la présence armée sioniste. Cette place a été transformée en caserne par l’armée sioniste, avec la présence de toutes sortes d’armes et des chiens policiers.
Bab al-Amoud n’est plus comme avant, depuis que les sionistes tentent de judaïser la place, en coupant les arbres qui empêchaient le bon fonctionnement des caméras de surveillance installés par l’occupant, et depuis que les sionistes (mairie et autres institutions) y organisent des soirées religieuses juives ou profanes, pour cacher le caractère arabo-musulman de la ville. Dans Bab al-Amoud, ce sont les fouilles corporelles filmées par les caméras de tous les jeunes Palestiniens qui y passent. Mais les Maqdissis tiennent bon, ils résistent. « Nous resterons jusqu’au Jour du Jugement, l’occupant pense que ses mesures répressives et barbares vont limiter les opérations des fidayis, mais cela ne fait qu’augmenter la haine et alimenter le conflit, » dira un Maqdissi.
Chaînes de lecteurs dans les universités palestiniennes : initiée par le martyr Baha’ Alayan de Jabal Mukabber, presque un an avant son opération contre l’occupant dans al-Quds, qui avait formé une chaîne de lecteurs autour de la vieille ville d’al-Quds pour affirmer le caractère palestinien arabe de la ville, plusieurs chaînes de lecteurs ont été organisées dans les universités palestiniennes, en hommage au martyr, en présence des parents du martyr Baha’ Alayan et des parents d’autres martyrs, dont la mère du martyr Muhannad Halabi. Par ces chaînes de lecteurs, où les étudiants se plongent dans la lecture d’un livre, côte à côte, les étudiants entendent affirmer leur soutien à l’Intifada al-Quds, dans un geste collectif et symbolique.
La résistance du camp de Qalandia saluée par les organisations palestiniennes : L’invasion du camp par l’armée sioniste, dans la nuit du 29 février, a été un véritable fiasco pour cette armée, qui a dû dépêcher 1.000 soldats, ses chars et ses hélicoptères pour affronter une poignée de jeunes décidés à se battre contre l’envahisseur. Deux soldats sionistes s’étaient infiltrés dans le camp, pour mener probablement un acte de kidnapping ou d’assassinat. Ils furent immédiatement encerclés par les jeunes du camp. Les soldats, pris de panique, ont fait appel à leur armée, qui a voulu les sauver. Plusieurs heures d’affrontements entre une armée super équipée et des jeunes se sont soldées par l’assassinat de Iyad Sajdieh, étudiant de 22 ans, et plusieurs dizaines de blessés palestiniens. Du côté des sionistes, 10 soldats ont été blessés, et un char détruit.
Résistance
Plusieurs opérations de la résistance ont eu lieu près des colonies implantées dans la région de Ramallah et al-Bireh. Deux jeunes âgés de 14 ans poignardent un colon dans le centre commercial « Rami Lavi » près de Ramallah. Le colon est tué, il appartenait à la troupe d’élite Nahal. Suite à cette opération, les dirigeants sionistes ont donné l’autorisation à leurs soldats de rester armés, même en dehors de leurs « services ». Les jeunes résistants, Ayham Ibrahim Sabah (14 ans) et Omar Salim Taha Rimawi (14 ans) ont été gravement blessés et arrêtés.
Le jeune martyr Mohammad Abu Khalaf, qui a mené une opération contre les sionistes dans Bab al-Amoud, le 26 février, avait lancé un appel, sur sa page Facebook, pour sauver le journaliste Mohammad al-Qiq de la mort. Il a réussi à blesser deux soldats.
De nombreux affrontements ont eu lieu entre les Maqdissis et les forces de l’occupation en plusieurs lieux et bourgs situés à proximité d’al-Quds. A Abu Diss, les Palestiniens ont affronté les forces sionistes qui les empêchaient de protester contre la détention administrative de Mohammad al-Qiq, le 17 février. Le 18, la population du quartier Sheikh Saad ont protesté contre l’installation d’un barrage de l’armée d’occupation devant le quartier. Le 19, les Palestiniens ont accompli la prière du vendredi sur les terres visées par la confiscation sioniste à al-Issawiya.
Les sources sionistes rapportent que 40 attaques (lancement de pierres, de bouteilles incendiaires et d’explosifs) ont eu lieu le 22 février, sur les voitures et bus des colons, et les forces armées sionistes dans plusieurs lieux de Cisjordanie , y compris al-Quds. Le 26 février, des ordres ont été donnés aux colons de Beit Horon, près de Ramallah, de ne pas sortir de la colonie, suite à une attaque menée par des Palestiniens qui en ont attrapé quelques-uns et les ont frappés.
La résistance palestinienne dans l’Intifada al-Quds a déjà porté un coup dur à la judaïsation de la ville d’al-Quds, même si les sionistes poursuivent les confiscations et constructions : selon les dernières statistiques, 17.000 juifs âgés entre 15 et 29 ans ont abandonné la ville, pour raisons sécuritaires et à la recherche d’emplois.
Un centre d’études a annoncé (20 février) que sur les 184 martyrs palestiniens tombés depuis octobre 2015, 53 martyrs sont de la province d’al-Khalil. Les martyrs âgés de moins de 18 ans sont au nombre de 40.
Le martyr Omar Youssef Madi Jawabra (16 ans) vivait avec sa famille dans le camp de Arroub, dans la province d’al-Khalil. Il a été assassiné par un tireur de l’armée sioniste le 10 février, alors qu’il participait à la lutte contre la présence des colons dans la région. Ce jour-là, après l’école, il se dirige vers le point d’affrontements avec les soldats et colons, appelé « Askar », zone dangereuse pour les habitants du camp, située sur la coloniale 60, face à l’armée d’occupation. Omar a pris les pierres pour les lancer sur les voitures des colons, mais le sniper tire et le tue. Le martyr Omar était un enfant aimé par son entourage, dans le camp. Il était serviable, aimable, souriant. Son frère Khodr lui promettait de lui payer ses études futures, quand il serait grand. Son frère Mu’tassem dit : « mon frère était comme un ange, descendu sur terre pendant 16 ans pour éclairer la vie des gens. Beaucoup de ses amis m’ont affirmé avoir été guidés vers la religion par lui. » Hadeel, sa sœur, dit : « Omar était tendre avec nous, il nous rendait souvent visite. » Ses enseignants et ses frères de la mosquée témoignent de sa moralité et de son engagement. Son père affirme : « Omar est martyr, et nous en sommes fiers. » Les murs du camp al-Arroub gardent le souvenir de ce jeune martyr, tombé pour avoir affronté l’occupant.
Répression et purification ethnico-religieuse
Dans la ville al-Quds :
La profanation de la mosquée al-Aqsa se poursuit, quotidiennement. Début mars, les autorités de l’occupation ont autorisé à nouveau le sioniste Glick de profaner la mosquée. Il avait été blessé par balle par le résistant Mu’tazz Hijazi, en novembre 2014. Le 17 février, 122 colons juifs ont pénétré dans la mosquée, sous la protection des forces sécuritaires sionistes, qui empêchent les Palestiniens d’y entrer. Le vendredi 19 février, 50.000 Palestiniens ont été autorisés à prier dans la mosquée, mais sous haute surveillance, les forces sionistes étant postées aux portes de la mosquée et de la ville d’al-Quds pour fouiller les fidèles. Le 22 février, les sionistes ont empêché des dizaines de Palestiniens d’entrer dans la mosquée et ont confisqué leurs cartes d’identité aux barrages installés, alors qu’elles ont facilité sa profanation par 8 colons. Le 23 février, les sionistes ont empêché les femmes interdites d’entrer dans la mosquée de manifester dans les rues d’al-Quds. Elles ont alors organisé un rassemblement devant la porte Hatta. Hanadi Hilwani, qui en fait partie a déclaré que l’occupant interdit à 55 femmes d’entrer dans la mosquée depuis plus de 6 mois.
Les forces de l’occupation ont démoli le 17 février plusieurs constructions et installations agricoles dans al-Issawiya, au nord-est de la ville occupée d’al-Quds, en vue de la construction d’un parc pour les colons. Le plan du parc prévoit la confiscation de 740 dunums de al-Issawiya et at-Tur. Le 21 février, l’occupant a démoli l’école Abu Nuwar, financée par la France, et a confisqué tout le mobilier et matériel. C’est la seule école pour les enfants de la zone visée par les envahisseurs sionistes.
Une association sioniste prétend détenir des maisons palestiniennes. Elle a remis des ordres d’expulsion à quatre membres de la famille Rajabi, qui possèdent un immeuble habité par 93 personnes. L’association sioniste prétend que le terrain appartiendrait à trois juifs du Yémen.
La présence militaire sioniste dans la ville d’al-Quds s’étend et se renforce, notamment devant la porte al-Amoud, transformée en forteresse militaire. Le 23 février, les forces de l’occupation ont envahi al-Issawiya, et leurs snipers sont montés sur les toits des maisons. Plusieurs maisons ont été éventrées pour laisser passer les forces des renseignements sionistes. Elles ont arrêté Le jeune Mohammad Abdel Raouf Mahmoud, 16 ans.
L’occupation sioniste prévoit d’agrandir la colonie de Ramot sur les terres des villages palestiniens de Lifta, Bayt Iksa et Bayt Hanina, sur 419 dunums. Par ailleurs, des ordres de confiscation de terrains des villages de She’fat, Anata et al-Walaja ont été émis, soi-disant pour raisons sécuritaires.
Ayant accepté les conditions inhumaines de l’occupation pour récupérer le corps de leur fils, Mus’ab al-Ghazali (26 ans), exécuté il y a plus de deux mois, la famille du martyr, de Silwan, accuse les sionistes de n’avoir pas rempli les conditions de la famille, dont celle de le rendre « décongelé », et non dans un état insupportable. La sœur du martyr, Rawan, 22 ans, a été interdite par l’occupation d’assister aux funérailles.
Le corps du martyr maqdissi Ahmad Shaaban a été rendu à la famille. Il a été enterré dans le cimetière Al-Youssefiya, dans al-Quds. Les sionistes ont imposé que seuls14 membres de la famille participent aux funérailles. Il avait été assassiné le 14 octobre dernier.
Le « tram colonial » est le nom donné au tram qui passe par She’fat pour relier les colonies sionistes dans la ville d’al-Quds. Ce tram est l’objet de la colère des enfants palestiniens, qui lancent régulièrement les pierres. Ayant subi des dommages importants, après l’assassinat de Mohammad Abu Khdayr, en juin 2014, qui ont coûté des millions de dollars, le tram est aujourd’hui la cible des enfants de She’fat. 37 jeunes, dont 14 mineurs, ont été arrêtés par les sionistes depuis le mois d’octobre, accusés d’avoir lancé des pierres sur ce symbole colonial.
Dans le reste de la Cisjordanie :
Les nouvelles données sur la colonisation indiquent que 406.302 colons se sont incrustés en Cisjordanie , sans compter al-Quds, et ce dans 128 colonies implantées. La plupart des colonies sont regroupées en blocs. 11 blocs coloniaux pourrissent la vie des Palestiniens, dont celui de Benyamin, qui regroupe 26 colonies, et 83.000 colons.
Toutes les nuits, les forces de l’occupation envahissent les villages et les bourgs palestiniens de la Cisjordanie .Dans la province de Salfit, le village de Yassouf a été envahi le 27 février, dans la province de Bayt Lahem, par des colons protégés par l’armée d’occupation, le village de Harmala a été envahi et un jeune a été blessé par balles. Dans le village de Qabatia, dans la province de Jénine, les sionistes ont arrêté deux jeunes au barrage qu’ils ont installé et des affrontements ont eu lieu pendant plusieurs jours, lorsqu’ils ont envahi le village. Des affrontements ont eu lieu dans le village de Ya’bud et dans la ville d’al-Khalil, le 27 février.
38 Palestiniens du camp al-Am’ari dans al-Bireh, ont été blessés par balles lors d’affrontements avec les forces sionistes qui ont envahi le camp pour arrêter 5 Palestiniens (14 février). L’incursion sioniste a duré deux heures dans ce camp qui compte 6500 habitants réfugiés. Les Palestiniens arrêtés sont Diya’ Jabr, Baha’ Jabr, Wissam Jabr, Daoud Haboub, Nasser Hizi.
9 Palestiniens ont été blessés à l’entrée de la ville de Nablus par les sionistes qui ont envahi le camp de Balata, de Askar et d’al-Ayn, ainsi que le village Kfar Qalil.
Des affrontements ont eu lieu entre Palestiniens et occupants à l’entrée de la tombe de Youssef, que les sionistes considèrent comme un site « juif », et que les colons avaient envahi pour y réciter des prières talmudiques. La tombe de Youssef est devenue depuis quelques années un prétexte pour étendre l’invasion sioniste dans la région de Nablus.
L’occupant a démoli plus de vingt bâtiments appartenant à des Bédouins palestiniens qui vivent dans la zone Ayn Rashash, près de Douma, au sud-est de la ville de Nablus.
L’occupant prétend avoir arrêté les tireurs d’al-Khalil, qui opèrent depuis des mois. Selon l’occupant, il s’agirait de Nasser Badawi, 23 ans, du mouvement Hamas, et son frère Akram Badawi, 33 ans.
La presse palestinienne
« L’intifada al-Quds pose la question de l’occupation et Israël fuit dans d’autres directions », al-Istiqlal 18 février 2016
Les sionistes sont inquiets de la couverture médiatique internationale de l’Intifada al-Quds. Après l’arrestation pour une heure du correspondant du Washington Post américain, les sionistes ont organisé une réunion avec la presse internationale, pour lui offrir sa version des faits. Les correspondants se sont crus dans un tribunal, et Livni a dit : Il y a une orientation, non seulement dans les médias internationaux, qui montre que dans le conflit, Israël est l’agresseur et les Palestiniens la victime ». Ne pouvant faire face à l’Intifada, l’occupant la relie à des acteurs extérieurs, comme l’Iran par exemple, qui a déclaré être prête à financer la reconstruction des maisons démolies. Les sionistes pensent que les Palestiniens ont besoin de mobiles pour les pousser à se battre contre l’occupant, comme si ses crimes et ses profanations des lieux saints, ses démolitions des maisons et des structures agricoles n’étaient pas suffisants pour déclencher une révolte.
L’Intifada al-Quds a créé une nouvelle situation, unique dans le conflit avec l’occupation. Les Palestiniens mènent leur vie quotidienne et en même temps affrontent l’occupant, dans les centres où il se trouve et où il s’est déployé. L’armée a été obligée de se déployer et de mobiliser de nouvelles troupes et d’envahir les villes, ce qui entraîne les affrontements.
« Les constituants populaires de l’Intifada : la jeunesse » par Mohammad Al-Abdallah (al-Akhbar, Beirut, 29 février)
L’auteur insiste sur le rôle de la jeunesse dans l’Intifada al-Quds, et en explique les raisons : 1) les pratiques des envahisseurs occupants, qu’ils soient en uniforme ou non, qui ont augmenté de 300% depuis l’arrivée de Netanyahu au pouvoir. 2) l’attitude du pouvoir autonome palestinien (Autorité palestinienne), qui a compté sur les négociations sans rien obtenir. Cette jeunesse a été éduquée par des parents qui ont caressé l’espoir de la libération au cours des Intifada précédentes, mais est en train de subir les actes sauvages des colonialistes. Ces jeunes, même s’ils n’ont pas rejoint les organisations existantes, se sont organisés d’une autre manière, et ont affronté l’ennemi et ses barrages. Ils ont enflammé les quartiers d’al-Quds, et chacun de ces jeunes se considère comme un martyr en puissance. Issus en majorité des quartiers pauvres, des camps et des villages, ces jeunes ont agi, en majorité, hors des cadres des organisations (70% d’entre eux sont « indépendants »). Il n’est pas possible de parler d’Intifada des jeunes sans prendre en compte la situation environnante. Si les funérailles des martyrs et martyres témoignent du nombre croissant des participants, le manque de participation populaire n’est pas seulement dû à la répression sioniste, mais est dû aussi à l’Autorité qui « refroidit » les affrontements et « éteint » les incendies de la lutte, en l’empêchant de s’étendre. Cela s’est vu en Cisjordanie et dans les territoires occupés en 48. Les ONGS agissent également dans cette voie, par une destruction systématique consistant à aliéner les masses palestiniennes par la consommation et la recherche du bien-être.
C’est par l’engagement des organisations palestiniennes dans l’Intifada et leurs coordinations avec la jeunesse active que pourra s’élargir le mouvement, ainsi que l’élaboration d’un programme de résistance. La participation de tous à cette révolte, sur la base nationale, et éloignée des calculs partisans, aidera le mouvement à s’étendre.
Communiqués et déclarations
Le dirigeant au Mouvement Hamas, Wasfi Qubbaha, ancien ministre, a déclaré : « Ceux qui pensent que l’Intifada va s’arrêter se trompent, et doivent revoir leurs calculs en s’appuyant sur les signes qui montrent que l’Intifada va se poursuivre jusqu’à l’expulsion de l’occupant de notre terre. Cette Intifada a créé ses propres moyens et se développe par elle-même, personne ne peut définir sa forme ou son chemin, à l’exception du peuple et de ces jeunes qui nous étonnent tous les jours par leur résistance et leur résilience ».
Le porte-parole du mouvement Fateh, Ussama al-Qawasmi, a déclaré que l’exécution des enfants dans les rues de la Cisjordanie par l’occupant ne pourra briser « notre détermination, ni accepter la politique du terrorisme organisé de l’Etat israélien, ou l’abandon de nos principes, de nos valeurs, de nos buts et de nos constantes. Au contraire, les pratiques de l’occupant renforcent notre détermination et notre insistance à aller de l’avant vers la liberté, l’indépendance et l’achèvement de l’occupation honnie. »
Khaled al-Batch, dirigeant au mouvement du Jihad islamique, a considéré que pour sauver la vie du prisonnier en lutte, Mohammad al-Qiq, il est nécessaire de descendre dans les rues et d’empêcher les colons de se déplacer, par le biais des manifestations et des affrontements.
Le syndicat des journalistes palestiniens a appelé au boycott des médias sionistes, suite à la recrudescence des attaques sionistes contre les journalistes palestiniens, étant donné que les médias sionistes font partie « du système de l’occupation ». Le syndicat a rappelé que les médias sionistes pénètrent dans les territoires occupés en 67 en accompagnant l’armée de l’occupation, qui les protège.
Ahmad Tibi, député palestinien au Knesset sioniste, a déclaré, en réponse au député du Likoud qui a remis en cause la présence millénaire des Palestiniens dans leur pays : « Nous avons besoin de psychologues pour traiter ces malades incurables (les députés sionistes). Nous sommes ici avant vous, et nous resterons après vous, et vous n’avez qu’à boire l’eau de la mer de Haïfa. »
Du côté des sionistes
Le spécialiste des questions sionistes, Wadi’ Abu Nassar, a déclaré que les dirigeants sionistes sont incapables de mettre des scénarios pour arrêter l’Intifada, et semblent inquiets à cause de l’état d’insécurité qu’elle a provoqué dans l’entité coloniale, que ce soit dans les colonies gisant en Cisjordanie ou dans les territoires occupés en 48. Les dirigeants sionistes appellent à présent les colons à s’armer, car les services sécuritaires sionistes ne peuvent eux-mêmes assurer leur sécurité.
Les dirigeants sionistes sont en train d’étudier les moyens « juridiques » pour expulser les familles des Palestiniens martyrs, ayant mené des opérations contre l’occupation. Il faut dire que les sionistes trouvent tous les prétextes pour exécuter leur plan d’expulsion des Palestiniens et de démolition de leurs maisons. C’est le « nettoyage ethnico-religieux » de la Palestine pratiquée depuis 1947.
Dans le quotidien sioniste Haaretz, Ifrayim Seniye, ancien membre du Knesset, approuve le 17 février la proposition du dirigeant travailliste Herzog de séparer une partie de l’Est d’al-Quds du reste de la ville occupée en la reliant à la Cisjordanie . Selon Herzog, il faut séparer les « quartiers juifs » de la ville des quartiers arabes par un mur. Les habitants des quartiers arabes abandonneraient leurs « identité » en tant que Maqdissis et iraient rejoindre les citoyens palestiniens de la Cisjordanie . Une telle proposition signifie en fait que le solgan « toute al-Quds est unifiée sous la souveraineté d’Israël » est irréaliste. La « partie juive » d’al-Quds ne serait pas divisée, seule la partie arabe le serait. Toutes négociations entre Palestiniens et Israël devraient commencer par ce point, « al-Quds d’abord » et non plus « Ariha ou Gaza d’abord ». Si un tel plan se réalisait, et la majorité des habitants d’Israël soutiennent cette séparation, il serait possible d’avancer vers la solution de deux Etats. La communauté internationale et les Etats engagés dans l’initiative de paix arabe devraient adopter les pas vers « la séparation » dans al-Quds.
La « séparation » dont parlent les sionistes signifie en réalité la légalisation de la judaïsation dans la partie orientale d’al-Quds, l’expulsion d’une majorité de Maqdissis vers la Cisjordanie et l’achèvement du « nettoyage ethnico-religieux » des trois-quarts de la ville.
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