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Palestine - 30 novembre 2020
Par AP-IF / MSRPP
Paris, le 29 novembre 2020 - Cette journée du 29 novembre est entachée du sceau de l’injustice pour le peuple palestinien qui a subi, ce même jour en 1947, la spoliation de sa terre par les Nations Unies. En cette funeste journée, l’assemblée générale des Nations Unies vote le partage de la terre de Palestine pour la création de deux Etats, l’un « Arabe » et l’autre « juif » ainsi que la zone internationale comprenant Jérusalem (Est et Ouest).
Nous devons tout d’abord rappeler que l’ONU partage une terre qui ne lui appartient pas, la population palestinienne n'a jamais été consultée et son autodétermination n'a pas été respectée (ceci est contraire aux principes de la charte des Nations-Unies - chapitre 12).
Elle consacre, dans la question de Palestine, le droit du plus fort au profit des puissances impérialistes et de leur allié sioniste (le sionisme est un mouvement de colonisation de la Palestine initié entre autre par Théodore Herzl dès la fin du 19ème siècle) sous l’alibi du génocide des juifs pendant la seconde guerre mondiale.
En 1947, cela fait exactement 30 ans que la Grande-Bretagne occupe la Palestine depuis décembre 1917 afin d’appliquer sa promesse (2 novembre 1917) d’installer un « Foyer National Juif » en Palestine exprimée alors par Lord Balfour, ministre britannique des Affaires étrangères. Cela fait aussi 30 ans que les Palestiniens luttent contre l’occupation anglaise et ses alliés, les colons sionistes qu’elle installe de force en Palestine dans les colonies de peuplements.
Dans leur entreprise impérialiste, les Britanniques occupent directement des pays ou s’allient avec des mouvements qui serviront leurs intérêts dans la région. A ce moment là, la Grande-Bretagne occupe la Palestine, la Jordanie et l’Egypte, ce qui garantit au mouvement sioniste une certaine « tranquillité » dans l’application de son projet de domination de la Palestine ou du moins d’une grande partie.
Le plan de partage de l’ONU ne vient que pour habiller cyniquement cette volonté de domination de la part de l’Angleterre en concurrence avec l’Union soviétique afin de contrôler un débouché sur la mer Méditerranée et de posséder une base d’intervention. Il est donc évident que ce partage n’est pas dans l’intérêt du peuple palestinien dans toutes ses composantes religieuses (musulmans, juifs, chrétiens).
Non seulement l’ONU n’a pas le droit de partager une terre qui ne lui appartient pas, mais elle instaure de fait une discrimination basée sur l’appartenance religieuse et un partage de la population entre juifs et Arabes aberrants puisque, en Palestine comme au Moyen-Orient, les sociétés sont en grande majorité arabes et elles comprenaient les musulmans, les juifs et les chrétiens, c’est-à-dire qu’au Moyen-Orient, on peut être Arabe juif, Arabe musulman et Arabe chrétien.
Le partage de la Palestine est non seulement une spoliation de la terre des Palestiniens, mais aussi une violation de la coexistence religieuse multi-séculaire.
Le partage de la Palestine octroie un prétendu droit national à une communauté religieuse aux dépens des autres communautés.
Le partage de la Palestine a faussement partagé et opposé les « Arabes » contre les « juifs ».
Le partage de la Palestine et la création d’un « Etat juif » déclaré par Ben Gourion le 14 mai 1948, aboutit finalement à la création d’un Etat colon d’Apartheid.
Le partage de la Palestine crée l’amalgame entre juifs et colons sionistes.
La finalité du partage de la Palestine en 1947 ce n’est pas la création d’un Etat arabe et d’un Etat juif, mais seulement la création d’un Etat sioniste colon. Il faut remplacer Etat juif par Etat sioniste.
Le partage de la Palestine aboutira au nettoyage ethnique de la population palestinienne non juive et à son expulsion.
Dès le vote du plan de partage, le 29 novembre 1947, les groupes terroristes sionistes agissent dans la continuité des plans A, B et C, tentent d’occuper par la force la Palestine (déjà avant le départ des Anglais 15 mai 1948) et expulsent et massacrent les Palestiniens qui résistent. Ben Gourion dit à l’époque (Origines et évolutions du problème palestinien, 1917 – 1988, ONU, New York, 1990, 301 p.) :
« La ville neuve de Jérusalem a été occupée et les guérilleros ont été chassés de Haïfa, de Jaffa, de Tibériade et de Safad quand les forces de la puissance mandataire étaient encore présentes (...). La Haganah fit bien son travail (...). Les Arabes ont commencé à s’enfuir des villes presque dès le début des désordres, dans les premiers jours de décembre 1947 (...). A mesure que les combats s’étendaient, Bédouins et Fellahs se joignirent à l’exode (...) ».
De nombreux massacres ont été perpétrés en 1948. Le plus connu fut celui de Deir Yassine qui a coûté la vie à une centaine de civils ; il a été perpétré par les unités Etzel et Stern. Ce sont presque deux cents villages palestiniens qui furent ainsi attaqués et pris par les forces sionistes avant la fin du mandat, le 15 mai 1948. De nombreux habitants furent blessés ou tués. Tous les survivants furent expulsés ou s'enfuirent, terrorisés. Finalement, 531 villages et environ 300 hameaux palestiniens furent complètement détruits et rasés de la carte et environ 900.000 personnes furent expulsées de leurs terres. Voilà les conséquences tragiques pour les Palestiniens : ce fut, malgré une résistance farouche, la Nakba – la catastrophe.
Les élèves de l’école de filles du camp de réfugiés de Balata (Naplouse) célèbrent la Journée internationale de Solidarité avec le peuple palestinien, en 2019 (photo UNRWA)
Beaucoup aujourd’hui, au sein du mouvement de solidarité avec la Palestine, parlent de la légitimité de l’Etat d’Israël, reprenant à leur compte le partage d’une terre qui ne leur appartient pas au nom d’un crime historique commis contre les juifs pendant la seconde guerre mondiale, dont les Palestiniens ne sont pas responsables. Il n’y a aucune légitimité dans le partage d’une terre, dans le massacre et l’expulsion de son peuple, dans l’installation de colonies de peuplement. Hier comme aujourd’hui, il n’y a aucune légitimité dans l’action d’un Etat colon. Dans le cas de la Palestine, le droit international n’est là que pour instaurer un Etat colonial. Nous disons à toutes les organisations qu’il faut rompre avec cette vision coloniale parce qu’elle manipule et amalgame les juifs en tant que communauté religieuse à une entreprise coloniale, ce qui est irresponsable.
Si l’ONU, pour racheter sa faute en 1977, a fait de la journée de la spoliation du peuple palestinien une Journée internationale de « solidarité », nous sommes très loin du compte et cela participe de la spoliation intellectuelle de la véritable histoire des Palestiniens et de leur terre.
Depuis plus de 100 ans, le peuple palestinien lutte pour la libération de sa terre contre le mouvement colonial sioniste et ses alliés et pour son indépendance. Le mouvement national de libération palestinien se renouvelle sans cesse. Cette lutte et ces objectifs, le mouvement palestinien les renouvelle dans la Charte nationale palestinienne en juillet 1968 lors de la session du Conseil National Palestinien qui sépare la religion juive du sionisme, prône la fin du système colonial sioniste et l’instauration d’un seul Etat démocratique sur l’ensemble de la Palestine historique avec l’égalité de droit pour tous ses citoyens, quelle que soit leur appartenance religieuse. Aussi, plus tard, lors de la session d’un autre Conseil National Palestinien, fut affirmée l’exigence d’un Etat « laïque et démocratique » en réponse à l’Etat colonial d’Apartheid qu’est l’Etat d’Israël.
Aujourd’hui, nous célébrons la Résistance du Peuple Palestinien car malgré toute la colonisation sioniste, malgré la répression et l’exil, malgré le soutien inconditionnel des puissances impérialistes -USA, France, Grande Bretagne-, malgré la collaboration de l’Autorité palestinienne avec les autorités d’occupation israéliennes depuis 1993 (accords d’Oslo), malgré le déménagement de l’ambassade américaine à Jérusalem, malgré la trahison de certains régimes arabes, les Palestiniens restent sur leur terre et luttent pour leur libération et leurs droits :
• Droit au retour de tous les réfugiés palestiniens sur leur terre et dans leurs foyers d’origine et droits à des dédommagements pour toutes les pertes subies
• Droit à l’autodétermination dans le cadre d’un Etat palestinien indépendant avec Jérusalem comme capitale sur leur terre historique.
Les associations ci-dessous soutiennent le peuple palestinien dans sa lutte de libération dans le cadre de sa charte nationale de 1968. Nous réaffirmons notre soutien aux prisonniers politiques palestiniens pour leur libération, et à la campagne Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) contre Israël.
Vive la Palestine
Association de Palestiniens en Ile de France,
Mouvement de soutien à la résistance du peuple Palestinien (MSRPP)
International Solidarity Movement – France (ISM-France)
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