Cisjordanie - 27 août 2007

L'Occupation est mauvaise pour l'environnement

Par Shlomi Zecharia

L'auteur est avocat et membre de l'équipe juridique de l'organisation de volontaires pour les droits de l'homme, Yesh Din.

Sur toutes les questions souvent soulevées en ce qui concerne les injustices de l'occupation et l'attitude des autorités et des colons envers les Palestiniens, les questions environnementales sont tenues à l'écart de l'agenda politico-social, même dans les rares cas où les questions environnementales sont portées au débat en Israël.

Photo ci-dessus : des détritus jonchent le sol de la Cisjordanie

Toutefois, au cours des plus de 40 ans de contrôle israélien, la Cisjordanie est devenue, que ce soit consciemment ou inconsciemment, notre dépotoir, et en particulier celui des colonies et des avant-postes illégaux dans la région.

Les déchets toxiques des usines et des égoûts qui se déversent dans les zones agricoles et de pâturage palestiniennes sont une habitude. Les autorités locales abandonnent et négligent le traitement de leurs polluants tout pendant que les conséquences apparaissent quelques kilomètres plus loin, à l'extérieur de leur zone municipale.

Et à la fin, les résidents palestiniens doivent faire face à la pollution et aux saletés.

L'essence de la problématique environnementale dans les territoires commence, comme tout ce qui pue, au sommet. La partie responsable, le commandant de l'armée à travers l'administration civile ne s'acquitte pas de ses obligations juridiques, qui l'oblige à protéger activement la structure de vie et la vie elle-même des habitants locaux.

Dans certains cas, il va encore plus loin en créant des obstacles quand il s'agit de la création de décharges pour les habitants palestiniens, rendant ainsi difficile l'enlèvement des déchets vers des sites situés à l'extérieur des communautés. Dans d'autres cas, des camions à ordures palestiniens sont confisqués.

Le ministère de l'Environnement n'affiche pas la détermination et l'engagement requis, contrairement à ce qui se passe à l'intérieur d'Israël. Il faut ajouter le fait regrettable que l'accès des Palestiniens aux stations de "Police Verte" est très limité, pour ne pas dire inexistant.



Dommages irréversibles

Le résultat de cette négligence criminelle est catastrophique : les résidents palestiniens se retrouvent entourés par des montagnes de déchets, d'eaux usées et d'ordures, à la fois parce que leurs villages et leurs terres agricoles ont été transformés en sites de dépôt d'ordures illégaux pour les Israéliens et en raison de la politique stricte d'enlèvement des ordures.

Les eaux usées et les déchets causent des destructions et des dommages irréversibles aux sources naturelles dans ces régions et aux eaux souterraines des nappes aquifères.

Les oliviers et les cultures appartenant aux habitants des territoires sont endommagés pour toujours;
Les réserves naturelles ou des zones qui étaient supposées être déclarées comme telles sont endommagées et négligées, ainsi que les dommages directs causés à la faune et à la flore, et à l'ensemble du délicat système écologique existant.

Nous sommes déjà habitués à considérer les territoires palestiniens comme l'arrière-cour d'Etat d'Israël à. Nous sommes déjà habitués au fait que le niveau de sauvegarde des droits de l'homme de l'autre côté de la Ligne verte ne soit pas le même qu'à l'intérieur d'Israël.

La question environnementale constitue un autre maillon de cette attitude condescendante israélienne et reflète la réalité telle qu'elle est.

Cependant, nous ferions bien d'avoir une vision plus large et de penser aux étapes à venir: Les dangers de l'environnement ne vont pas disparaître, même si nous construisons une clôture ou si nous définissons les territoires : territoire ennemi. La région, en soi, est homogène, malgré les deux peuples qui y vivent.

La solution à deux États n'empêchera pas la destruction des systèmes écologiques, des nappes aquifères et des réserves naturelles qui traversent les frontières politiques, et finalement pourrait mener à une destruction immense et irréversible dans toute la région, que ce soit de notre côté ou du leur.

La prise de conscience croissante du public israélien quant à la nécessité de sauvegarder l'environnement fait partie d'une tendance mondiale louable.

Toutefois, en plus de la sauvegarde de la couche d'ozone et des préoccupations sur le réchauffement de la planète, il faut prêter attention tout d'abord à ce qui se passe chez nous, et notamment lorsque nous portons la responsabilité de ce qui s'y passe.

L'application de la loi ne devrait pas s'arrêter à la Ligne verte, mais plutôt, continuer au-delà. Sinon, nous allons tous nous retrouver dans le même dangereux et odieux marais

Source : http://www.ynetnews.com/

Traduction : MG pour ISM