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Gaza - 3 juillet 2016
Par Ali Abunimah
« La levée du siège de Gaza signifie la liberté de mouvement, pas davantage de nourriture et d’aide » a tweeté l’écrivain de Gaza Omar Ghraieb. « Ceci est trop difficile à comprendre ? » « Il est inacceptable de parler légèrement [du] siège de Gaza en disant qu’il est largement levé alors qu’il affecte encore [la] vie de deux millions de personnes », a ajouté Ghraieb en reproche au Premier ministre turc.
Bombardement sur la Bande de Gaza par l'armée du régime sioniste,
le samedi 2 juillet 2016 à l'aube
Le traducteur installé à Gaza, Jason Shawa, a tweeté : « Nous voulons la levée du siège, pas votre charité Erdogan. Gardez-là ! »
« Les intérêts de la Turquie d’abord, les liens avec Gaza plus tard », a été la réaction succincte du journaliste de Gaza, Nidal al-Mughrabi.
La Turquie a été sous pression pendant des années, en particulier de la part de l’administration du président états-unien Barack Obama, pour renouer ses liens avec Israël.
En conséquence de la sanglante guerre civile en Syrie, où Ankara a soutenu des forces qui cherchent à renverser le gouvernement du président Bachar al-Assad, la Turquie a fait face à une détérioration de la situation régionale.
Les attentats à la bombe qui ont tué ces derniers mois des dizaines de personnes dans les villes turques, ont contribué à une baisse catastrophique de 40% du tourisme, un secteur clé de l’économie du pays.
Netanyahu a également laissé entendre que le rapprochement pourrait ouvrir la voie à des contrats lucratifs sur les réserves de gaz de la Méditerranée impliquant la Turquie.
Yildirim s’est montré plus prudent en disant que la coopération future serait « liée aux efforts déployés par les deux pays ».
Le prix des actions des entreprises énergétiques turques qui travaillent en Israël ont connu une forte augmentation après la nouvelle de l’accord, de même que les actions des entreprises israéliennes d’énergie à Tel-Aviv.
Administrer le siège
L’Autorité palestinienne à Ramallah a salué le rapprochement Israël-Turquie, mais il n’y a pas eu de réaction immédiate de la part du Hamas.
Ces derniers jours, le Hamas, le mouvement politique et de résistance palestinien qui dirige l’intérieur de la bande de Gaza, a tenté de limiter les retombées négatives potentielles des négociations Turquie-Israël.
Au cours du week-end, le leader du mouvement, Khaled Mechaal, a rencontré le président Erdogan à Ankara.
Une déclaration du Hamas a fait état que la délégation du groupe « a confirmé à la direction turque les exigences de notre peuple, en particulier la levée du siège, confiante que la Turquie va réussir dans cette affaire ».
Le haut fonctionnaire turc a informé The Electronic Intifada qu’ « il n’y a absolument aucune référence au Hamas dans l’accord » avec Israël, une réponse apparente aux demandes israéliennes qu’Erdogan mette fin aux activités du mouvement en Turquie.
Mais en réalité, tandis que la Turquie va livrer plus d’aide à Gaza – en supposant qu’Israël respecte sa part du marché – elle ne le fera que dans les conditions du siège imposées par Israël.
Il sera difficile pour de nombreux Palestiniens de ne pas arriver à la conclusion que la Turquie a rejoint d’autres membres de la soi-disant communauté internationale, en particulier l’Organisation des nations unies, pour aider Israël à administrer le siège plutôt que de contester sa poursuite.
L’ONU a été complice dans l’administration du siège en vertu du soi-disant Mécanisme de reconstruction de Gaza (Gaza Reconstruction Mechanism), qui permet aux matériaux de construction de circuler sous contrôle strict israélien.
Le Mécanisme de reconstruction de Gaza est illégal et viole le « droit à la vie » même du peuple palestinien, selon un avis juridique confidentiel préparé pour une agence d’aide importante qui travaille en étroite collaboration avec l’ONU, comme cela a été révélé par The Electronic Intifada en janvier.
* Article original en anglais : "Turkey-Israël deal leaves Gaza siege intact",The Electronic Intifada, 27 juin 2016.
* Traduction : "L'accord Turquie-Israël laisse inchangé le siège de Gaza" (1/2), ISM-France, 29 juin 2016.
Source : Etat d'Exception
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Ali Abunimah