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ISM France - Archives 2001-2021

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USA -

L'option Non Violente : tournée aux Etats-Unis des pacifistes Ayed Morrar et Jonathan Pollack

Par

Le Palestinien, Ayed Morrar, et l'Israélien, Jonathan Pollack, parlent du mouvement de résistance non-violence contre l'occupation militaire israélienne.

Au cours de leur tournée aux Etats-Unis, Morrar et Pollack ont parlé des milliers de Palestiniens et des centaines d'Israéliens qui participent à la campagne contre l'occupation militaire israélienne et la construction du mur en Cisjordanie, à Gaza et à Jérusalem-Est.
"Nous vous demandons à tous de réduire notre souffrance et la terreur" dit Morrar.
"Le meurtre est le geste du désespéré et du déçu mais nous le demandons également... à ceux qui recherchent une paix véritable entre deux peuples et non la paix entre l'esclave et le maitre."

Morrar vient du village palestinien de Budrus situé en Cisjordanie , au nord-ouest de Ramallah.

En novembre 2003, les forces israéliennes ont saisi plus de 1200 dunams de terre au village de Budrus pour la construction du mur.

En réponse, Morrar a entrainé la communauté de Budrus dans une campagne pacifique de 55 manifestations de protestation pour sauver les terres de la confiscation.

Au cours de ces marches de protestation, les forces israéliennes ont tué un jeune de 17 ans, blessé 300 Palestiniens avec des balles en métal recouvert de caoutchouc et arrêté 33 personnes.

À la fin, les gens ont passé du temps en prison et le village a perdu 14 dunums de terre.

Bien que Morrar n'ait commis aucune violence, il a reçu une balle, a été blessé et a été torturé dans une prison israélienne où il a été enfermé pendant sept ans.

"Nous avons choisi la voie de la non-violence" dit-il. "Nous sommes contre les morts des deux cêtés."

Morrar et Pollack ont montré des vidéos des protestations qui ont eu lieu à Zbuba, Beit Likia, Budrus, et Biddu.

Dans chaque protestation, les manifestants ne portaient aucune arme. Ils se tenaient parmi les oliviers devant être déracinés pour le mur.
Les soldats israéliens ont lancé des grenades de gaz lacrymogène sur les manifestants.

Quand les gens sont partis en courrant pour échapper aux nuages de fumée, les soldats qui étaient derrière des arbres leur ont tiré dessus avec des armes semi-automatiques. Ils ont parfois poussé, donné des coups de pied, matraqué et tiré sur certains des protestataires.

Quand il est apparu que deux soldats allaient donner un coup de pied dans la tête à un Palestinien, deux Palestiniennes se sont précipitées sur les soldats.

Du point de vue, des manifestants, ils défendaient leurs champs - leurs moyens de survie – en risquant leurs vies.

Pendant une manifestation à Biddu, une ambulance est venue chercher des blessés.
Soudain, un projectile de M-16 a atterri sur l'avant de l'ambulance et du gaz lacrymogène s'est répandu.

Les blessés et les secouristes se sont précipités hors de l'ambulance par les portes arrière et sont partis en courrant.


Pollack a expliqué que ce n'était pas un incident isolé et que dans de nombreux cas, les secouristes étaient pris pour cible par les forces israéliennes. "Plus vous avez d'expérience, plus cela devient effrayant" dit-il. "C'est comme une certain sorte de rituel. Vous marchez vers le bas du village et vous vous faites tirer dessus."


En 2002, plusieurs mois après le début de la construction du mur, Pollack a commencé à participer aux manifestations pour montrer le soutien israélien aux campagnes menées par les Palestiniens.

A ce jours, il a participé à plus de 200 protestations en Cisjordanie et il a mobilisé des centaines d'Israéliens pour rejoindre le mouvement de résistance non-violente. Il a été emprisonné pour son rêle dans la mobilisation ç la résistance.

"Il était clair pour moi que cette ségrégation, cette construction du mur n'est en aucun cas une solution," dit-il. "J'avais l'habitude d'aller en Cisjordanie je voyais à quel point cela faisait mal aux Palestiniens et à la société civile dans leur vie quotidienne... personne ne pensait qu'il serait construit sur la terre palestinienne."


En décembre 2002, Pollack a visité le village de Jayyous, où 75% des terres palestiniennes se retrouvaient du cêté israélien du mur. "J'étais choqué. J'étais complètement stupéfié parce que c'était absolument en contradiction avec ce qu'on nous avait dit au sujet de ce mur."




Plus de nourriture

Quand Pollack est arrivé à Jayyous, les gens du village ont dit que la construction du mur signifiait la fin de Jayyous. Il n'y aurait plus de nourriture, lui ont ils dit.

Sans accès à leurs champs et aux neuf puits d'eaux souterraines pour irriguer leurs champs, environ 300 familles ne pourraient pas irriguer et récolter leurs plantations d'oliviers et de citronniers. Des milliers d'arbres sont morts de soif.

Avec leurs 20 manifestations, les gens de Jayyous ont essayé d'arrêter les bulldozers avec leurs propres corps. Dans toute la Cisjordanie , neuf personnes sont mortes dans les protestations.

Pour Pollack et d'autres protestaires israéliens, c'était la première fois qu'ils passaient des manifestations à la résistance.

Au lieu de tenir une pancarte devant le Ministère israélien de la Défense, les activistes israéliens étaient en Cisjordanie aux cêtés des Palestiniens pour essayer de sauver la terre palestinienne de la destruction et de la confiscation.
"C'était pour nous les premières occasions en tant qu'activistes israéliens de créer une relation avec les Palestiniens basée sur la solidarité, et non en normalisant des relations sous occupation." Dit il.

Par la suite, les protestations à Mas'ha se sont arrêtées en raison de la violence pesante. Un Israélien, Gil Nama'ati a été sérieusement blessé à Mas'ha et il a failli mourir.

Le 27 décembre 2003, les médias ont couvert la manifestation à Mas'ha qui a montré des activistes Palestiniens, Israéliens et internationaux ensemble.
Selon Pollack, ce jour a marqué l'éruption de la lutte dans presque chaque village palestinien où le mur est construit.


Pollack a expliqué que le mur fait 620 km de long et qu'il serpente profondément à travers la Cisjordanie . La construction du mur et des colonies israéliennes se moque de la reconnaissance des frontières de 1967 établies par le droit international.

Presque 500.000 Palestiniens dans 92 communautés sont directement affectés par le mur. La population subit une restriction dans leurs déplacements parce qu'ils doivent avoir des permis pour traverser les points de contrêle.

Par exemple dans le village de Qaffin, qui a une population de 8000 à 9000 personnes, seules 20 personnes ont des permis.

Dans 50 communautés, environ 244.000 personnes vivent du cêté palestinien du mur, mais elles sont entourées par le mur de trois cêtés.

Dans la ville de Qalqilya, il y a une population de 50.000 à 60.000 personnes et un taux de chêmage de 18%. Maintenant, 10.000 personnes ont quitté Qalqilya. Il y a une porte pour entrer et sortir de la ville et les soldats israéliens ferment la porte à clef au coucher du soleil.
Voir la carte du mur autour de Qalqilia

En avril 2005, l'armée israélienne a fermé la porte n° 25 de Jayyous pendant plusieurs jours. Les fermiers palestiniens ont eu peur que leurs arbres et leurs récoltes meurrent du manque d'irrigation.


Par la suite, les forces israéliennes ont rouvert la porte 25, mais les fermiers palestiniens ont eu besoin de permis pour leur équipement. Ils ont passé l'été à acheter de l'eau et à la transporter par camions pour irriguer leurs champs.

Quand ils ont ramassé leurs récoltes, les forces israéliennes ont empêché les fermiers d'aller dans les grandes villes où ils auraient pû vendre leurs récoltes sur les marchés. Pour les fermiers qui avaient des permis, les temps de voyage entre les points de contrêle ont fait périr les récoltes avant qu'ils atteignent leur destination.

En conséquence, la plupart des tomates et des citrons "sont tombés sur le sol" et les fermiers les ont donnés gratuitement aux autres villageois.




L'olivier

"La vie des Palestiniens est fortement liée aux oliviers." a indiqué Morrar. "Les Palestiniens pensent que l'olivier est un arbre sacré comme cela est écrit dans le Qur'an, dans le Nouveau Testament pour les Chrétiens et dans la Torah pour les Juifs."

Selon Morrar la culture palestinienne enseigne que toute personne qui déracine un olivier sera damnée vingt fois.

Bien que les Palestiniens aient planté des centaines de milliers d'arbres palestiniens, les colonies israéliennes et le mur en ont déraciné des centaines de milliers. Le plus vieux des oliviers se trouve à Jénine, une ville de Cisjordanie et il a 5.000 ans.

Près de Budrus, il y a devant une église des oliviers qui ont plus de 2.000 ans. Morrar dit que Jésus, quand il étant enfant, a joué sous ces arbres.

Quand des arbres sont déracinés, les gens sont offensés et désespérés parce que les arbres font partie intégrale de leurs vies. Pour ces raisons, les gens continuent leur lutte contre l'occupation.

"La liberté n'a pas de prix" dit Pollack. "Nous essayons de donner un nouveau sens à cette phrase. Liberté et égalité... nous nous battons pour notre liberté et la liberté des autres peuples et rien ne peut nous décourager."


Morrar a parlé des femmes Musulmanes et comment l'Occident perçoit que les femmes palestiniennes n'ont aucun droit. "Nous avons découvert que les femmes ne veulent pas rester dans la cuisine à attendre le retour de la bataille de leurs héros... nous ouvrons juste les portes et nous découvrons de nombreux héros à Budrus."

En tant que personnes fortement impliquées dans la lutte non-violente contre l'occupation militaire israélienne, Morrar et Pollack sont également des amis.

Bien que Morrar décrive ses connaissances en anglais comme moyennes, il dit : "Je pense toujours à la façon dont Martin Luther King parlait des droits, il disait que les droits ne sont pas donnés mais pris... notre objectif est de nous libérer de l'occupation comme chacun dans le monde libre ... nous sommes des êtres humains et nous avons le droit de lutter pour obtenir notre liberté."

Source : www.palestinechronicle.com/

Traduction : MG pour ISM

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