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Gaza - 14 novembre 2019
Par Centre d'information sur la résistance en Palestine
A l’aube du mardi 12 novembre 2019, l’aviation sioniste tire des missiles sur la maison du commandant des Saraya al-Quds (branche armée du Jihad islamique en Palestine), région du nord de Gaza. Le combattant Baha’ Abul Ata (42 ans) et son épouse Asma’ (39 ans) sont tués sur le coup et leurs enfants blessés. Quelques minutes plus tôt, l’aviation sioniste a tiré un missile sur une maison située dans la ville de Damas, la capitale syrienne, tuant deux jeunes : Mu’az al-Ajouri le fils du membre du bureau politique du mouvement du Jihad islamique, Akram Ajouri, et son garde de corps, Abdallah Hassan Youssef.
Qui était le combattant Baha’ Abul Ata ?
« Un cauchemar pour l’occupant » comme l’annonce une affiche. Dirigeant des Saraya al-Quds dans le nord de la bande de Gaza. « Un nom qui a secoué l’occupant, qui a brouillé ses plans » tout au long de ces dernières années. L’entité coloniale l’a placé dans la liste des cibles à abattre, aux côtés des dirigeants iranien Qassim Sulaymani et libanais, Hassan Nasrullah.
Il est né dans le quartier de Shuja’iyya, dans la ville de Gaza, le 25/11/1977, au sein d’une famille de combattants. Son père fut un ancien combattant de la résistance à l’occupant sioniste. Il a étudié dans les écoles de Shuja’iyya. Il ne put poursuivre ses études au-delà du secondaire, lorsqu’il a rejoint les rangs de la résistance et qu’il a été poursuivi, mais il reprit plus tard ses études universitaires et se spécialisa en sociologie.
Il fut très proche des membres de sa famille et ses voisins, et était apprécié de tous. Très calme avec ses proches, il devenait un volcan face à l’occupant. Marié, il avait 5 enfants : Salim (19 ans), Mohammad (18 ans), Isma’il (15 ans), Fatima (14 ans) et Layan (10 ans).
Ayant vécu dans un environnement résistant, il avait rejoint les rangs de Saraya al-Quds au début de 1990, et est devenu plus tard dirigeant de la région nord. Il fut plusieurs fois la cible des assassinats sionistes, la dernière fois en 2014 au cours de la guerre contre la bande de Gaza. Il fut arrêté plus d’une fois par les services sécuritaires de l’Autorité palestinienne à cause de ses activités militaires dans Saraya al-Quds.
L’entité sioniste justifie les assassinats
Depuis plusieurs semaines, le dirigeant martyr Baha’ Abul Ata occupait une place importante dans les médias sionistes. Pas un jour ne passait sans que son nom ne soit prononcé par des responsables de l’entité coloniale, voulant faire porter leur crise interne à la résistance palestinienne. Pour les sionistes, le martyr Baha’ Abul Ata est le résistant qui, du fait de son appartenance à un mouvement de résistance non concerné par le jeu politique, a réussi à empêcher toute entente entre la bande de Gaza et l’occupant, entente selon la vision sioniste : il ripostait à toute agression sioniste contre les manifestants des marches du retour et pour lever le blocus. Les sionistes considéraient également que le dirigeant martyr était « une bombe à retardement » et qu’il préparait une grande opération d’envergure contre l’entité coloniale. C’est du moins ce qu’a déclaré Netanyahu devant justifier, pour la première fois dans l’histoire de l’entité sioniste, son acte criminel.
La presse sioniste a dévoilé cependant que la décision d’assassiner le dirigeant des Saraya al-Quds a été prise par Netanyahu, lorsqu’il fut obligé de fuir en plein meeting électoral à Asdod, au mois de septembre dernier, meeting ciblé par une fusée de la résistance.
Les dirigeants sionistes, militaires, politiques ou sécuritaires, pensaient qu’en frappant Saraya al-Quds et le mouvement du Jihad islamique en Palestine, ils susciteraient des dissensions dans les rangs de la résistance palestinienne, car imaginaient-ils que le mouvement du Hamas, impliqué par le « jeu politique interne » et soucieux d’arriver à une entente avec l’occupant, après la levée du blocus criminel contre Gaza, éviterait de s’enliser dans la riposte à l’agression sioniste « ciblée ». Mais c’est sans compter sur la « Chambre des opérations commune », instaurée au lendemain des marches du retour, dans un effort de coordonner entre les différents mouvements de la résistance palestinienne dans la bande de Gaza.
Réactions du mouvement du Jihad islamique
La riposte du mouvement du Jihad islamique et de sa branche armée, les Saraya al-Quds, a été immédiatement déclenchée, et se poursuit encore. Pour le mouvement, l’entité coloniale a lancé une guerre à laquelle il se doit de riposter. Les sionistes ont réclamé l’intervention des médiateurs, considérant qu’ils n’ont pas l’intention de poursuivre l’agression et que leur tâche a été accomplie, mais les Saraya al-Quds et la résistance palestinienne dans son ensemble refusent toute médiation tant que l’ennemi ne revient pas aux règles de la confrontation précédente, c’est-à-dire l’arrêt des assassinats ciblés. Pour cela, il doit recevoir une leçon qui l’empêcherait de pratiquer dorénavant les assassinats des résistants. Pour la résistance, il s’agit d’imposer une règle importante, sinon les dirigeants de l’entité coloniale poursuivraient les assassinats sans cesse, non seulement des dirigeants et cadres du mouvement du Jihad islamique, mais de toutes les formations de la résistance, sans exception. La riposte nécessaire aux agressions a reçu l’unanimité de tous et notamment de la « chambre des opérations commune ».
Militairement : les obus et les fusées atteignant les agglomérations citadines de l’occupant, Tel Aviv, Ascalan, Asdod, Sderot, al-Quds, Beer Saba’, Khudayra, Netifot, Rishon Lezion et leurs alentours, ainsi que le pourtour de la bande de Gaza ont été lancés dès les premiers instants. Plus de 150 fusées le premier jour, selon l’armée sioniste, ont causé des dommages matériels dans les rues, les maisons et les champs. Les écoles ont fermé leurs portes dans la partie sud de l’entité, et les trains se sont arrêtés. Les sirènes de l’entité ne se sont pas arrêtées et les colons se terrent dans les abris. La presse sioniste parle de blessés et de « paniqués », de démolition partielle d’une usine et selon l’armée sioniste, les défenses de l’entité se seraient opposées à 90% des fusées.
Au second jour de l’agression, les Saraya al-Quds ont poursuivi la riposte vers ces agglomérations citadines. Cependant, la résistance a changé sa méthode, déjouant ainsi les prévisions de l’occupant et le maintenant en état d’alerte et d’instabilité : au lieu de commencer par le pourtour de Gaza pour agrandir progressivement le champ des tirs, et au lieu de commencer par les régions éloignées pour revenir progressivement vers le pourtour de Gaza, la résistance a mélangé les deux champs à la fois, touchant une fois les régions lointaines et une autre les régions rapprochées, semant l’incertitude et le chaos chez l’occupant. Les tirs contre l’agglomération sioniste à Ascalan a touché des sionistes, tuant l’un deux, selon la presse sioniste, et blessant gravement un autre.
Quelques Communiqués des Saraya al-Quds (résumé)
Le premier communiqué annonce le martyre de « l’un des plus importants membres de son conseil militaire et le dirigeant de la région nord, le grand dirigeant Baha’ Salim Abul Ata », 42 ans, et son épouse, qui se sont élevés martyrs dans leur maison, suite à une lâche opération d’assassinat dans la région de Shaja’iyya, à l’est de la ville de Gaza.
« Nous annonçons l’état d’alerte et de mobilisation générale dans les rangs de nos combattants et nos unités, et affirmons que la riposte à cet assassinat n’aura pas de limite et sera à la hauteur de l’assassinat commis par l’ennemi criminel. Qu’il supporte donc les conséquences de cette agression et que les injustes sachent comment les choses se retournent contre eux. »(Mardi 12/11/2019)
Déclaration de Abu Hamze, porte-parole des Saraya al-Quds (Premier jour de l’agression)
« Nous avons attentivement suivi, avec vous, le grave événement criminel commis par l’aviation ennemie, qui a abouti au martyre du grand dirigeant qui suscitait la crainte de l’ennemi, le combattant dans la voie de Dieu, hajj Baha’ Abul Ata et son épouse, et la tentative d’assassinat du membre du bureau politique, le frère dirigeant Akram Ajouri, qui a eu pour conséquence le martyre de son fils Mu’az et de son garde Abdallah Youssef Hassan.
Nous sommes fiers de notre mouvement béni qui a offert, qui offre et qui offrira les dirigeants et les martyrs dans la voie de la libération et de la résistance.
Face à ce grave événement, nous affirmons ce qui suit :
Nous annonçons à la nation arabo-islamique le martyre de plusieurs de nos combattants, en premier lieu un solide pilier de la résistance palestinienne et des Saraya al-Quds, le dirigeant combattant Baha’ Abul Ata.
Nous faisons porter à l’ennemi l’entière responsabilité des conséquences de sa décision idiote d’assassiner la direction de la résistance. Il est sûr et évident que les prochaines heures ajouteront des pages à la liste spéciale des défaites au premier ministre de l’ennemi qui n’a apporté aux sionistes que la destruction et la guerre. Nous disons à l’ennemi, en toute certitude, que tu as probablement commencé cette agression contre notre peuple et notre résistance, mais tu ne pourras, quoi que tu fasses, déterminer comment et quand se terminera cette phase de la guerre ouverte avec toi.
Nous adressons un message aux colons sionistes en leur disant de ne pas écouter leurs dirigeants imbéciles, et la décision est à présent entre les mains de Saraya al-Quds et de la résistance palestinienne.
Nous ne permettrons absolument pas la reprise de la politique des assassinats, et nous traduirons ceci sur le terrain et militairement. L’ennemi verra la conséquence de l’assassinat des dirigeants et des cadres de la résistance. Aucune force au monde n’est capable de repousser notre courage face aux criminels.
Nous rassurons les libres de ce monde, et les fils de notre peuple combattant que la résistance palestinienne et les Saraya al-Quds tiennent toujours leur promesse, ils resteront le bras protecteur de la Palestine, des réfugiés, des prisonniers et d’al-Quds. Ils possèdent de quoi réjouir les cœurs. Nous vous demandons de vous rassembler autour de la glorieuse résistance dans sa bataille contre l’ennemi.
Nous affirmons la poursuite de la mobilisation et la réunion permanente de la direction des Saraya al-Quds en vue de diriger la bataille de la riposte aux crimes de l’ennemi et repousser son agression contre notre peuple.
Le dirigeant sera remplacé par mille autres et la bannière sera levée par un autre chevalier. »
Communiqué militaire : les Saraya al-Quds visent un groupement de soldats sionistes avec un grand nombre d’obus à l’est de Rafah, à deux reprises. (14h15 et 14h40 du 12/11). Nos combattants affirment des pertes dans les rangs de l’occupation, des hélicoptères ont été aperçus (pour retirer les blessés) dans la zone frappée.
Communiqué militaire du mercredi 13/11/2019 : Les Saraya al-Quds lancent depuis l’aube des fusées sur les agglomérations sionistes dans al-Quds, Khudayra, Tel Aviv, Asdod, Ascalan, Netifot. L’ennemi refuse de parler de ses pertes. Nous affirmons notre responsabilité de ces tirs qui sont la riposte à l’agression sioniste continue contre notre peuple dans la bande de Gaza. La riposte se poursuit et le compte est ouvert avec l’ennemi.
(…)
Retrouver l’article dans son intégralité sur le site de CIREPAL, le Centre d’information sur la résistance en Palestine, avec les thèmes suivants :
- Déclarations des responsables politiques du Mouvement du Jihad islamique en Palestine
- Déclarations des mouvements de la résistance palestinienne
- Les martyrs qui se sont élevés les deux premiers jours de l’agression sioniste (bande de Gaza)
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