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ISM France - Archives 2001-2021

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Gaza -

La réoccupation de Gaza : Israel et le gros mensonge

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Il n'y a absolument aucun Etat moderne qui utilise plus qu'Israel, la technique de propagande du gros mensonge sans aucun scrupule.
Depuis le 6 juillet, Israel a déployé ses forces militaires dans une opération destinée à réoccuper le Nord de Gaza, en tuant des dizaines de Palestiniens, y compris des civils, et en faisant de nombreux blessés.
Des tanks ont roulé dans la ville nordique de Beit Lahiya, en passant sous les bulldozers les terres, les arbres et les maisons. Quelques riverains se sont enfuis. D'autres se cachent par peur.

Quelqu'un a dit à la BBC : "C'est un état de guerre. Tout est la cible de l'armée… En raison des tanks, il est trop dangereux de se déplacer. Je ne suis pas allé travailler aujourd'hui. Cette nuit, j'ai compté 30 tanks qui se déplaçaient, séparés en deux groupes. Ils étaient appuyés par des hélicoptères. Ils ont tué deux civils ce matin."

Israël a cherché à justifier la dernière escalade de son agression sur Gaza comme une mesure nécessaire pour créer une "zone-tampon" suite à une attaque de roquettes Qassam le 5 juillet contre la ville israélienne méridionale d'Ashkelon.

La roquette a touché le parking d'un lycée, qui était vide à ce moment-là, causant de légers dégâts mais aucun blessé. Le gouvernement et les médias israéliens ont immédiatement dépeint cet événement comme un acte important d'agression de la part des Palestiniens.

La roquette a explosé à 10 kilomètres de la frontière avec la bande de Gaza, la plus profonde pénétration, et a montré que les vies de nombreux citoyens israéliens étaient maintenant menacées, a-t'il été affirmé.

La colère s'est intensifiée plus tard après qu'une deuxième roquette ait touché un terrain de sports.

Le premier ministre israélien Ehud Olmert a publié un flot de menaces apocalyptiques.

L'attaque à la roquette, a-t'il déclaré, était "une escalade d'une gravité sans précédent", "une escalade majeure dans la guerre de terreur dont l'organisation du Hamas est responsable", et "une tentative censée nuire aux civils israéliens qui vivent dans les frontières souveraines d'Israël" qui "auraient des conséquences de grande envergure". Israël "ne se retiendra pas ou ne se limitera pas" dans ses actions de représailles.


Une réunion du gouvernement d'urgence a été convoquée qui a autorisé Olmert et le Ministre de la Défense et responsable du parti travailliste, Amir Peretz, "à continuer (leurs) préparations pour une action de sécurité prolongée et graduelle… avec un accent sur le tir contre les institutions et les infrastructures qui servent le terrorisme" et "réduire la liberté de mouvement des terroristes" en continuant à morceler la Bande de Gaza".


Zeev Boim, un ministre important du gouvernement de sécurité, a menacé : "En ce qui me concerne, les populations de Beit Hanoun et de Beit Lahiya peuvent commencer à faire leurs valises."

Le ton de nombreux commentateurs des médias était aussi belliqueux.
Le pire des fautifs fût Zeev Schiff, une analyste militaire du journal pro-Travailliste, Haaretz, qui a décrit l'attaque de roquette sur Ashkelon comme "une invitation claire du Hamas à la guerre".

Comme le disait la fameuse phrase de Goebbels, l'art de la propagande est de fournir "un gros mensonge" et "de le marteler".
Plus le mensonge est gros, plus il se transforme en réalité dans la tête des gens.

Affirmer qu'Israël répond à une agression palestinienne demande plus qu'une exagération grossière de la menace posée par les simples roquettes possédées par le Hamas. Cela signifie ignorer tout ce qui a eu lieu avant la nuit de mardi.

Israël a lancé une campagne inégale et de plus en plus sanglante contre les Palestiniens depuis qu'il a envahi pour la première fois le sud de Gaza le 28 juin au prétexte de sécuriser la libération du Caporal Gilad Shalit.

L'attaque de roquette sur Ashkelon est survenue une semaine après qu'Israël ait clairement annoncé son intention de provoquer la chute de l'Autorité Palestinienne dirigée par le Hamas et d'infliger une punition collective aux Palestiniens afin qu'ils cessent toute résistance au projet d'Olmert annexant près de la moitié de la Cisjordanie .

Les Forces de la Défense Israélienne (IDF) ont enlevé huit ministres du Hamas, soit un tiers du gouvernement palestinien, et près de deux dizaines de politiciens en Cisjordanie . Le Ministre Shimon Peres a dit qu'ils seront jugés pour terrorisme.

L'IDF a bombardé deux fois les bureaux du Premier Ministre Ismail Haniyeh et a menacé d'assassiner le Chef politique du Hamas, Khaled Meshaal, et d'autres exilés à Damas.

Des jets israéliens ont survolé la semaine dernière le palais présidentiel de Bashar Al-Assad à Damas et Olmert a menacé de représailles militaires contre la Syrie.

Des milliers de troupes fortement armées ont été amassés contre une population appauvrie et des militants ne possédant que des fusils, qui sont réduits à des menaces d'attaque-suicide contre des tanks.

Israël organise des attaques aériennes quotidiennes contre l'infrastructure déjà décrépite de Gaza, en détruisant les routes, les ponts et sa seule centrale.
À l'aide de l'Egypte, il a bouclé toutes les frontières pour empêcher qui que ce soit de chercher du répit à la punition collective de la population civile.


Un résidant du camp de réfugiés de Nuseirat, au centre de la Bande de Gaza, a parlé à la BBC du désastre humanitaire qui apparait distinctement maintenant.

Mahmoud Mughari, 40 ans, a déclaré : "Il y a une semaine, nous avions tout le temps de l'électricité, maintenant nous en avons seulement 8 heures par jour. Avant, nous avions de l'eau deux jours sur trois, et maintenant, c'est quatre heures tous les trois jours…. Je suis inquiet pour les enfants, inquiet au sujet des maladies."

En parlant de l'utilisation par Israël des survols à basse altitude de ses avions de guerre pour effectuer des bangs supersoniques, il a ajouté : "Les jeunes enfants ne comprennent pas que les bangs supersoniques ne sont que du bruit. Ma fille de 4 ans, Mai, pense que c'est une explosion et se réveille en hurlant et en courrant vers ma chambre."

Ce sont des actions qui constituent véritablement "une invitation claire à la guerre" - une guerre d'agression illégale faite par un régime qui se dépeint cyniquement en tant que victime.
Israël a un avantage dont ne jouissait pas des régimes précédents, tels que celui des Nazis, qui utilisaient les gros mensonges comme pièce maîtresse de leur politique étrangère : ses mensonges sont pris pour argent comptant par les Etats-Unis et les puissances Européennes.

Washington était, comme d'habitude, capable bloquer une résolution au Conseil de sécurité des Nations Unies en condamnant l'incursion israélienne dans Gaza en utilisant son droit de véto.

Mais il ne pouvait pas empêcher une résolution condamnant la punition collective des Palestiniens par Israël d'être présentée devant le Conseil des Droits de l'Homme des Nations Unies récemment formé.


La résolution, qui a été présentée par des Etats islamiques, exprimait "une profonde inquiétude concernant les violations des droits de l'homme des Palestiniens provoquées par l'occupation, y compris les importantes opérations militaires israéliennes actuelles".

Elle exhortait "Israël, la puissance occupante, à libérer immédiatement les ministres palestiniens arrêtés… et tous les autres civils palestiniens arrêtés" et appelait "à une solution négociée à la crise actuelle."

29 des 47 Etats membres du Conseil ont soutenu la résolution, 11 ont voté contre, 5 se sont abstenus et 2 membres étaient absents. Ceux qui se sont opposés à la résolution comprenaient la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne.

Le représentant Américain des Nations-Unies à Genève, Warren Tichenor, a appelé la résolution "un effort non équitable pour désigner et se concentrer seulement sur Israël".

Les Etats européens ont justifié leur opposition à la résolution avec des affirmations similaires qu'il n'y avait pas d'équité.
Et cela, en dépit des amendements invitant "toutes les parties intéressées à respecter les règles de la loi humanitaire internationale et à s'abstenir de le violence contre des civils" et que les deux côtés "traitent en toutes circonstances l'ensemble des combattants et des civils détenus selon les Conventions de Genève".

L'Union Européenne a publié une déclaration condamnant "la perte des vies provoquées par l'utilisation disproportionnée de la force par les Forces de Défense Israélienne et la crise humanitaire qu'elle a aggravée".

Mais leur prestation aux Nations Unies fait qu'il est très clair que, lorsqu'il faut se mouiller, aucune puissance européenne ne fera quoi que ce soit qui puisse risquer de contrarier Washington - le véritable commanditaire des crimes de guerre israéliens.

Source : IMEMC

Traduction : MG pour ISM

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