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ISM France - Archives 2001-2021

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Palestine -

Globalisation de l'Occupation

Par

Jamal Juma est le coordinateur de la Campagne Populaire palestinienne contre le Mur d'Apartheid.

Cette année, le 9 juillet est un jour amer pour les Palestiniens. L'armée d'occupation assiège Gaza, massacre sa population et attaque son infrastructure.
Les ghettos de Cisjordanie prennent forme alors que le Mur d'Apartheid approche de son achèvement et que l'exode palestinien de Jérusalem a commencé.
Plus de 9000 Palestiniens croupissent dans des cellules de prisons israéliennes tandis que les Palestiniens qui restent sur leurs terres de 1948 sont soumis au système d'Apartheid le plus vicieux et le plus discriminatoire.

La brève euphorie d'il y a de deux ans, suite à la décision de la Cour Internationale de Justice (CIJ) sur le mur, n'est qu'un lointain souvenir.

Quand la CIJ a jugé le mur illégal et a condamné l'occupation ainsi que d'autres crimes israéliens, certains l'ont interprété comme une victoire du droit international en Palestine.

Elle demandait à la communauté internationale de faire respecter la IV Convention de Genève et "de ne pas prêter aide ou assistance au maintien de la situation créée par cette construction".


Deux ans après, alors que les Palestiniens se préparent à marcher sur les bureaux de l'ONU, ils savent que personne n'a suivi ce dernier verdict pour arrêter l'escalade de l'occupation en Palestine.

Le Mur de l'Apartheid détruit le paysage alors qu'il est en voie d'achèvement, faisant partie d'un système complexe de contrôle avec des routes fortifiées pour les colons seulement et vole 48% des terres en Cisjordanie .

Les Palestiniens de Gaza, dont 80% d'entre eux sont des réfugiés expulsés des terres de 1948, sont emprisonnés derrière deux murs.

Coupés du reste du monde, leur privilège après le faux "Désengagement" israélien est de mourir de faim dans la prison à ciel ouvert la plus grande au monde, et d'être soumis aux bombardements continus, aux bangs supersoniques et aux arrêts des services.


Devant ces crimes, au moment où les Palestiniens luttent pour leur liberté et demandent un renforcement des liens de solidarité, la réaction de la communauté internationale et des Etats membres des Nations-Unies est de montrer leur dédain envers les efforts des Palestiniens pour se libérer des chaines de l'Occupation.

La communauté internationale implore la libération d'un Israélien pris dans un tank posté à l'extérieur du ghetto de Gaza, tandis que des Palestiniens sont pris dans leurs lits et tués dans les rues et que la moitié de leur gouvernement et 1/3 du Conseil Législatif Palestinien sont détenus en otage.

Elle implore sa libération tout en ignorant les 9000 Palestiniens qui croupissent dans les prisons israéliennes, dont plus de 400 sont des enfants.

Les agences mondiales limitent leurs opérations à des missions exploratoires sur "la situation des Palestiniens" en spéculant éternellement sur les questions humanitaires comme si la Palestine était en proie à un désastre naturel. On ne demande pas aux Nations Unies de débiter d'autres rapports sur la condition humanitaire.

Les Palestiniens n'ont pas besoin que la Banque Mondiale leur parle de leur pauvreté et ils n'ont pas besoin du soutien rhétorique creux des gouvernements qui ne sont pas capables de mettre leurs paroles en application par des actes.

Les faits sur le terrain en Palestine sont visibles pour tous.

Nous avons besoin d'action. Nous avons besoin d'une pression politique sur l'occupation. Nous avons besoin de liberté.

La façon dont la communauté internationale a traité la décision de la CIJ (et comme toutes les autres résolutions des Nations-Unies y compris le Droit au retour des Réfugiés) montre que l'ONU est une institution impuissante et discréditée où l'union des puissants au Conseil de Sécurité continue à surveiller et à exécuter l'expulsion de notre peuple.

La résolution de l'Assemblée Générale, qui a approuvé la décision de la CIJ, demandait seulement au Secrétaire Général de mettre en place un registre des dommages et des pertes causés par le Mur.

L'absurdité de la mise en place d'un registre des dommages éventuels, au lieu de préparer des mesures concrètes pour faire pression sur Israël afin qu'il démantèle le Mur est évidente.

Pire encore, le Secrétaire Général a même refusé de voir le Mur, préférant ne pas provoquer ses maîtres qui tirent les ficelles à Washington et à New York.

Et maintenant, il semblerait que le registre pourrait ne pas achever l'évaluation des pertes, garantissant ainsi qu'aucune réparation ne sera jamais demandée à l'Occupant. Cela garantit que le criminel ne cessera jamais ses crimes de guerre, mais aussi, qu'il ne sera jamais tenu pour responsable.


Tandis que le silence de la communauté internationale pourrait choquer, les Palestiniens et leurs partisans sont bien au courant des machinations habiles des puissances mondiales complices de l'Occupation.

Ils ont vu de plus en plus les gouvernements mondiaux se détourner des responsabilités du droit international et poursuivre la mondialisation de l'Occupation.

Maintenant la communauté internationale, ainsi qu'Israël, impose des sanctions aux Palestiniens pour avoir effectué le vote démocratique que le monde leur avait demandé.

Ils veulent renverser le gouvernement palestinien qui refuse de se conformer aux désirs de l'Occupant. Dans cet objectif, il a été imaginé de créer de nouveaux mécanismes de contrôle pour contourner l'Autorité Palestinienne et toute source de responsabilité démocratique aux palestiniens.

Le résultat est le Mécanisme International Provisoire (MIP), la nouvelle structure prônée par l'Union Européenne pour donner le contrôle politique et économique à la Banque Mondiale afin de diriger et assujettir les Palestiniens.

Le mécanisme est apparemment présenté pour détruire la structure administrative de l'Autorité Palestinienne (à l'exclusion du bureau présidentiel) tandis que les banques internationales distribueront l'argent aux affamés.

40 millions de dollars – soit à peu près un tiers de l'argent disponible pour créer ce Mécanisme International de soutien à l'Occupation - iront directement à Israël Apartheid afin de payer ses entreprises pour le carburant et d'autres fournitures de base .
Et cela, alors que l'Occupant continue de voler 75 millions de dollars chaque mois de l'argent des taxes dûes aux Palestiniens et qui, auparavant, couvraient ces dépenses.


Alors qu'Israël nous contrôle militairement, nous confine derrière des murs et dessine nos ghettos, les puissantes agences internationales assurent les fardeaux administratifs et financiers de l'occupation en recherchant le minimum vital pour les personnes emprisonnées dans les Bantustans.

Toute lueur vacillante d'espoir sur laquelle l'ONU, l'Union Européenne, la CIJ ou le `monde libre` pourraient travailler afin de mettre en application les droits des Palestiniens semble plus éloignée que jamais.

L'Amérique Latine négocie des Accords de Libre-Echange avec l'Occupant et des pays asiatiques montrent des possibilités de normalisation avec Israël Apartheid pendant que notre population est massacrée dans les rues.


Nos espoirs dépendent donc des peuples eux-mêmes, pour accélérer le boycott, le désinvestissement et les sanctions (BDS) afin d'isoler Israël Apartheid et le punir des crimes de guerre qu'il poursuit contre nous.

Ce sont vers nos partisans, parmi les millions de personnes qui recherchent la justice à travers le monde que nous nous tournons pour faire avancer les actions de solidarité et redonner une certaine dignité au droit international.

Nous encourageons la mise en application de la décision de la CIJ, nous invitons les signataires de la Convention de Genève à remplir leurs engagements, et nous réclamons des mesures immédiates pour garantir que toutes les résolutions des Nations-Unies seront appliquées, que l'Occupation se termine et nos réfugiés reviennent à la maison.

Tout pendant que la Banque Mondiale, les Etats-Unis et l'Occupant lui-même resteront puissants, ils continueront à trouver les Palestiniens un sujet peu intéressant parce qu'ils restent toujours fidèles aux grands idéaux de liberté, de justice et de libération.





Source : http://electronicintifada.net/

Traduction : MG pour ISM

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9 juillet 2006