Gaza - 16 avril 2006

La situation générale dans la Bande de Gaza

Par Ahmed Sourani

Ahmed Sourani, membre du PARC (Palestinian Agricultural Relief Committee)

Beaucoup de choses ont changé dans la Bande de Gaza depuis la victoire, portée par la volonté populaire, du Hamas aux élections législatives de Janvier 2006.
L’Union Européenne et les USA ont annoncé l’arrêt de leur assistance financière à l’Autorité Palestinienne. Par voie de conséquence, les salaires des employés salariés par l’Autorité Palestinienne n’ont pas été payés depuis.

Il se dit aussi que l’Autorité Palestinienne est en cessation de paiement et que les employés ne seront pas rémunérés.

Les employés des institutions gouvernementales dans la Bande de Gaza représentent 37% du total des salariés de Gaza. Cela va entraîner l’accroissement du nombre de pauvres qui atteint déjà 68% de la population, selon un rapport de l’ONU.

De plus, un fort pourcentage de Palestiniens ont perdu leur emploi par l’interdiction qui leur est faite de se rendre en Israël.


Les choses ne s’arrêtent pas là : Israël poursuit une politique de punitions collectives contre les civils palestiniens. Les produits de première nécessité sont interdits d’entrée dans la Bande de Gaza.

Cela entraîne des pénuries de fournitures élémentaires, entre autres matériels agricoles, fournitures scolaires. Une autre conséquence est l’augmentation des prix sur le marché local. De ce fait, le travail est arrêté dans de nombreux secteurs.


Cette situation provoque un mécontentement général dans la Bande de Gaza et de nombreux groupes armés se tournent vers l’enlèvement d’étrangers pour attirer l’attention et faire pression sur la communauté internationale afin que celle-ci prennent les mesures qui s’imposent compte-tenu de la situation dans les Territoires Occupés.

Ces agissements poussent les institutions internationales à retirer leurs équipes de la Bande de Gaza et les journalistes internationaux quittent la Bande de Gaza. Simultanément, Israël saisit l’occasion pour commettre plus de crimes contre la population civile dans le Nord et l’Est de la Bande de Gaza.



L’artillerie israélienne sur la frontière et la marine israélienne depuis la Méditerranée bombardent des populations civiles sans défense dans le Nord et l’Est de la Bande de Gaza et plus particulièrement les zones frontalières.

De nombreuses maisons appartenant à des familles pauvres de Beit Lahia ont été partiellement ou totalement détruites par d’intenses bombardements.

Un enfant a été tué et de nombreux autres blessés ces derniers jours. De nombreuses familles ont quitté leurs maisons et se sont réfugiés chez des proches à l’écart des zones bombardées.

Les bombardements ont atteint des terres agricoles et les paysans ne peuvent plus se rendre sur leurs terres car elles sont situées le long de la frontière. De nombreux projets de réhabilitation agricole sont stoppés car il y a danger mortel à s’en approcher.


De plus, la grippe aviaire se répand dans la Bande de Gaza sans aucune intervention sérieuse de la communauté internationale, qui ne prend pas en considération le fait que la surpopulation sur la faible surface de la Bande de Gaza peut faciliter l’expansion de l’épidémie et ainsi provoquer de nombreux décès.

En résumé, la situation dans la Bande de Gaza s’enfonce dans un véritable désastre humanitaire et le peuple est effrayé par ce qui s’annonce, si de véritables mesures ne sont pas prises pour freiner la dégradation de la situation.