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Hébron - 17 février 2005
Par Palestine Info
Les habitants de la vieille ville d'al-Khalil ont adressé un appel à l'Autorité Palestinienne, aux institutions humanitaires et juridiques leur demandant d'agir fermement pour protéger leurs maisons et leurs propriétés contre les pillages et les vols commis par les colons sionistes soutenus par l'armée d'occupation.
Cet appel a été lancé lors de la manifestation organisée par les familles de la ville en protestation au plan des autorités de l'occupation de tracer une nouvelle route reliant les deux colonies de Tel Rumaida et Beit Hadasa d'un côté avec les autres colonies de l'autre, ces colonies seraient toutes reliées à la colonie mère Kiriat Arbaa, ce qui ferait de la vieille ville d'al-Khalil un espace entouré et coupé du reste de la ville.
La colonie Tel Rumaida est reliée à Beit Hadasa par la rue al-Ukhwan al-Muslimin qui fait 100 mètres, mais les colons ont l'intention de réduire l'espace pour arriver aux autres colonies en faisant une nouvelle route qui passe à travers deux cimetières palestiniennes, l'une à l'ouest de la rue des Martyrs qui est passé entièrement aux colons depuis le début de l'année 2000, et un autre cimetière qui se trouve au sud de la rue Sahla, qui va du début du marché jusqu'au Haram al-Ibrahimi, et c'est une région entièrement sous le contrôle de l'armée israélienne et les colons, les Palestiniens étant interdits d'y entrer.
La population réclame de l'Autorité une action pour reprendre leurs biens
Les autorités de l'occupation sioniste essaient de dominer entièrement les maisons des Palestiniens de cette région, qui sont constamment agressés et qui subissent des agressions terroristes pour les éloigner de leurs maisons et de leurs biens, afin de les voler.
Les Palestiniens ont affirmé, au cours des marches de protestation qu'ils ont organisés cette semaine que les campagnes d'aide aux familles de la vieille ville ne suffisent pas, et qu'elles ne peuvent protéger la population contre les agressions des colons, affirmant qu'ils ne veulent pas de sacs de farine ou des colis alimentaires, mais une attitude ferme pour reprendre leurs biens volés par les colons.
Les habitants de la vieille ville ne pensent pas que les protestations formelles vont régler leurs problèmes, ils ont mené ce genre de protestations lorsque les forces de l'occupation ont tracé des routes au détriment des maisons palestiniennes dans le quartier Wadi Nasara, près du Haram, et toutes les protestations ont été vaines, les autorités de l'occupation ont tracé la route et interdit aux Palestiniens de l'emprunter car il sert aux colons.
L'ingénieur Abdel Hadi Hantash, membre du comité de défense des terres dans la ville d'al-Khalil affirme que les terres menacées de confiscation se trouvent entre les deux deux colonies, les autorités sionistes ont prétendu que la route va démolir 2 dunums et 350 mètres, alors que Hantash précise que la superficie de terre est plus importante que cela, et il ajoute que la route va détruire de larges superficies de terre appartenant aux familles Abu Sakour et Sharbati, le cimetière de la rue des Martyrs allant être divisé en deux, et indiquant que la région menacée comporte une source d'eau, des oliviers centenaires et des terres de waqf (donations religieuses).
Hantash ajoute que la municipalité d'al-Khalil a présenté deux protestations aux tribunaux sionistes, l'une de la municipalité et l'autre des Awqaf.
Il a aussi indiqué que les propriétaires des terres et des biens menacés par la route ont présenté leurs titres de propriété et les papiers officiels à l'avocat du comité de reconstruction de la ville d'al-Khalil afin qu'il saisisse les tribunaux sionistes spécialisés, surtout que la région menacée par la route est une zone entièrement historique, avec des sites anciens, et la route risque de détruire des dizaines de tombes, des sites historiques et archéologiques dont le Waqf musulman est le garant, ainsi que des maisons qui risquent de disparaître.
L'institution al-Haqq, qui est une institution humanitaire agissant dans les terres palestiniennes, a saisi les tribunaux sionistes en présentant 12 recours de la part de 12 familles de la ville d'al-Khalil, en septembre 2004, contre les ministères de la guerre et de la sécurité interieure. Dans le recours, al-Haqq précise que la police israélienne n'a pas accompli son travail de protection des Palestiniens, et que la manière dont se comportent les autorités de l'occupation avec la violence des colons encourage ces derniers à poursuivre leurs agressions et leurs actes illégaux.
L'institution al-Haqq se montre inquiète parce que la police de l'occuaption n'applique pas la décision de la Cour suprême israélienne qui avait réclamé que les Palestiniens retournent à leurs maisons, dans la ville d'al-Khalil, après avoir été expulsés par les colons. Dans un communiqué, l'institution rappelle que, trois mois après la décision de la Cour suprême, qui demande le retour des Palestiniennes Amina al-Bikri et Shahinaz Sharbati à leurs propres maisons, que les colons ont pris il y a un an et demi, le gouvernement refuse d'appliquer la décision, et empêche les deux citoyennes à retourner chez elles.
Des décisions sur les étagères
Le tribunal sioniste avait sorti la décision le 12 octobre 2004, demandant le retour des deux Palestiniennes dans un délai de 45 jours après la décision, et donnant au gouvernement un délai de 60 jours pour étudier 10 autres plaintes déposées par l'institution al-Haqq et d'autres Palestiniens de la ville d'al-Khalil.
Dans un témoignage d'Amina al-Bikri, âgée de 53 ans, elle affirme qu'elle n'a reçu aucune annonce officielle de la part des sionistes lui permettant de retourner chez elle. Par contre, elle doit appliquer la décision du procureur de l'Etat de coordonner avec l'armée de l'occupation chaque fois qu'elle doit se rendre dans sa maison. Le frère de Shahnaz Sharbati, Muhammad, affirme aussi que sa soeur n'a reçu aucune autorisation confirmant la décision de la Cour suprême.
La décision de la Cour était paru après plusieurs reports et une longue attente, et avec tout cela, il n'est pas appliqué. L'institution al-Haqq a exprimé plusieurs fois sa crainte par rapport aux agressions continues des colons contre les civils palestiniens dans la ville d'al-Khalil. Elle a affirmé que les agressions se passent devant les soldats de l'occupation, qui ne font rien pour les arrêter, mais au contraire, protègent les colons, dont la présence même sur les terres palestiniennes occupées représente une violation de l'article 49 de la quatrième convention de Genève de 1949.
L'institution a indiqué que l'Etat occupant est tenu d'assurer la protection des individus dont les droits sont violés, selon l'article 3 de la convention internationale spéciale aux droits civils et politiques.
al-Haqq a affirmé la nécessité d'appliquer la décision de la Cour, qui autorise le retour des deux Palestiniennes à leurs maisons, et la Cour est tenue d'assurer la protection des Palestiniens, étant des personnes protégés selon la quatrième convention de Genève. Al-Haqq appelle le Tribunal à examiner la situation de façon rapide.
Les colons s'emparent des maisons palestiniennes que les familles quittent, contraintes, pour fuir les perpétuelles agressions terroristes commises par les colons et l'armée. Les enfants, les femmes, les vieillards sont constamment menacés et frappés, et plusieurs maisons palestiniennes ont été ainsi transformées en casernes militaires sionistes pour assurer la soi-disant protection des colons.
Lire également le témoignage de l'ISM surla manifestation qui s'est déroulée le 15 février dernier.
Source : http://www.palestine-info.info/arabic/palestoday/reports/report2005/hajmah.htm
Traduction : Palestine en Marche
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17 février 2005