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Israël -

Le budget israélien renforce la discrimination contre les Palestiniens de 1948

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A la lumière des récents débats de la Knesset sur le budget de l'Etat 2012, les prétendus efforts d'Israël pour soulager sa population arabe de la pauvreté et du chômage semblent n'être rien de plus que des mots creux. Le 5 mars, des ministres israéliens, des membres du parlement et des représentants de diverses organisations non gouvernementales se sont réunis à la Knesset pour discuter de la répartition inégale des fonds dans le budget de l'Etat pour 2012. Selon un rapport produit par le Centre Mossawa, une organisation de soutien aux Palestiniens de 1948, le budget 2012 d'Israël montre des signes évidents de discrimination ethnique, puisqu'il accorde des subventions considérables à la population juive, alors que les citoyens palestiniens sont parmi les plus pauvres et les plus sous-employés du pays.

Le budget israélien renforce la discrimination contre les Palestiniens de 1948

Les Palestiniens de 48 représentent plus de 20% de la population totale d'"Israël". (photo Reuters)
La négligence de la minorité palestinienne est la raison pour laquelle cette communauté reste au bas de l'échelle socio-économique en Israël. Plus de 50% des familles arabes sont considérées comme pauvres, et en moyenne, les salariés arabes gagnent 42% de moins que leurs homologues juifs.

Ces dernières années, les discours politiques ont souvent promis de donner la priorité à l'intégration de la communauté arabe d'Israël au sein de l'économie plus large et de réduire l'écart entre les minorités et le reste de la société israélienne.

En 2007, le bureau du Premier ministre israélien a créé l'Autorité pour le développement économique du secteur minoritaire, dans le but d'améliorer l'activité économique des minorités. En 2010, à la veille de l'entrée d'Israël dans l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), les hommes politiques israéliens ont intensifié les discours hypocrites sur la nécessité de réduire l'écart entre les secteurs arabe et juif. Evoquant l'impact négatif qu'a un secteur minoritaire au performance faible sur l'économie israélienne globale, ils ont promis de faire de l'égalité économique une priorité.

Pourtant, près de deux ans après, la communauté palestinienne à l'intérieur des frontières de 1948 - 20% de la population nationale - se voit toujours allouée 6,25% du budget 2012 de l'Etat.

"Si nous regardons tous les plans gouvernementaux, et si nous les regardons attentivement, il est clair que le gouvernement ne fait pas grand chose pour combler l'écart," dit Jafar Farah, directeur du Centre Mossawa.

Farah pointe les grosses subventions d'Etat allouées exclusivement aux citoyens juifs comme preuve de l'hypocrisie de l'Etat. Ce dernier a octroyé 7 milliards de shekels à des services et à des subventions auxquels les Arabes n'ont pas accès. Ceci comprend 2 milliards de shekels à la communauté Haredi (ultra-orthodoxe), 2 milliards de shekels aux nouveaux émigrants (juifs) et 1,76 milliard de shekels aux soldats qui ont fait leur service militaire (les Arabes sont exemptés de service militaire dans les Forces israélienne de "défense").

Pourtant, l'Autorité pour le développement du secteur minoritaire continue de prétendre que le gouvernement a fait de réels efforts pour réduire la disparité économique au sein des groupes ethniques en Israël.

Il souligne que ce département a été créé en 2007, et parle d'un plan pluri-annuel qui verra 4 milliards de shekels investis pour la communauté arabe sur quatre ans. Mais Farah réplique que les preuves étayant une telle affirmation sont maigres.

"On ne voit pas clairement, dans les budgets des ministères, comment ce plan a été ou sera mis en œuvre. Il y a un problème de transparence," dit Farah.

Les statistiques montrent que l'aide gouvernementale peut de fait avoir des résultats rapides. Par exemple, des mesures étatiques ciblées ont vu la pauvreté de la population juive diminuer d'un énorme 42%, par rapport au petit 13,5% de la population arabe.

Farah pense que si le gouvernement voulait vraiment apporter un changement, il l'aurait fait, et il le ferait.

Par le passé, jusqu'à 40% des ménages arabes n'étaient pas reliés à un système d'évacuation des eaux usées. Ce chiffre a été réduit à 27% ces dernières années.

"C'était important pour le gouvernement parce que ça polluait l'eau en Israël," souligne Farah.

"S'ils veulent quelquefois, ils trouvent l'argent. C'est la même chose pour les émigrants juifs qu'ils font venir de l'étranger. Mais quand il s'agit de la communauté arabe, ils s'en fichent."

Ce sur quoi s'accordent les détracteurs et les partisans des plans du gouvernement, c'est que le problème le plus sérieux auquel sont confrontés les Palestiniens ayant la citoyenneté israélienne est le peu d'emploi qui leur sont offerts. 20% seulement des femmes arabes ont un emploi, et 27% des hommes sont au chômage.

"Il y a une crise dans les villages et les villes arabes et dans le reste du pays : ils ont besoin de davantage de services et d'emplois," dit Farah.

Certains défenseurs de la politique d'Israël ne vont pas jusqu'à imputer la crise de l'emploi des Palestiniens en Israël au racisme, et attribuent plutôt la raison pour laquelle les Arabes ne sont pas embauchés à l'ignorance.

Nuri al-Uqbi, d'une tribu bédouine du Néguev, est bien au courant de cette "ignorance" - ou ce que d'autres appellent racisme. La tribu Al-Uqbi vient du village non reconnu Al-Araqib, dans le Néguev, qui a été détruit près de 30 fois depuis juillet 2010.

Il se souvient de l'époque où 10 membres de sa tribu ont été virés de leur travail à l'hôpital de Beersheva pour faire de la place aux nouveaux immigrants juifs venus de Russie.

"Nous n'avons aucun droit ici. Avant nous étions fermiers, mais maintenant nous n'avons plus de terre à cultiver," dit-il.

Dans l'Etat juif, l'agriculture est contrôlée par le gouvernement. Les fermiers doivent obtenir une autorisation pour produire n'importe quel type de produit agricole. 99% du budget du ministère de l'Agriculture vont aux fermiers juifs, selon les statistiques de Mossawa, ce qui en fait un domaine d'activité pratiquement fermé à la communauté arabe.

Si la xénophobie est le plus gros obstacle auxquels sont confrontés les Arabes sur le marché du travail, le gouvernement n'a pas fait grand chose pour le lever. Il y a plus de 30 lois qui discriminent directement ou indirectement les citoyens palestiniens d'Israël, et bien plus encore qui attendent l'aval de la Knesset.

Nul doute que cet exemple législatif a contribué au racisme généralisé et évident au sein de l'opinion publique juive du pays. En 2010, l'Institut israélien de la démocratie a révélé que 53% des Israéliens juifs pensaient que l'Etat avait le droit d'encourager les Arabes à émigrer d'Israël, 46% préféraient ne pas vivre à côté d'Arabes, et seulement 51% pensaient que les Arabes et les Juifs devraient avoir des droits égaux.

Mais Al-Uqbi n'a pas besoin d'entendre les chiffres pour savoir qu'il est devenu indésirable sur sa propre terre. "Bien sûr qu'ils ne veulent pas de nous en Israël - ils l'appellent un Etat juif."


Source : Al-Akhbar

Traduction : MR pour ISM

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