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Israël - 16 septembre 2006
Par Kathleen Christison
> kathy.bill@christison-santafe.com
Kathleen Christison est un ancien analyste politique de la CIA et a travaillé sur les questions du Moyen-Orient pendant 30 ans. Elle est l'auteur de Perceptions of Palestine (Perceptions de la Palestine) et The Wound of Dispossession (Blessure de la Dépossession). Elle peut être jointe à l'adresse suivante : kathy.bill@christison-santafe.com
Est-ce que seuls des observateurs en dehors du principal courant conventionnel ont remarqué que, par son agression meurtrière sur le Liban et simultanément sur Gaza, Israel avait finalement démontré la faillite totale de son idée fondatrice ?
Est-ce possible que ceux qui ont été trompés le soient encore ?
Est-il vraiment encore possible que la faillite d'Israel est évidente seulement pour ceux qui le savaient déjà, ceux qui avaient déjà reconnu le sionisme comme étant illégitime pour le principe raciste qui en est à sa base?
Est'il donc possible que seuls les déjà convertis peuvent voir venir l'effondrement ultime du sionisme et, avec lui, celui d'Israël lui-même en tant qu'Etat exclusif des Juifs ?
Le racisme a toujours été le principe de base d'Israël. Le sionisme repose sur la croyance fondamentale que les juifs ont des droits nationaux, humains, et naturels sur la terre, un principe en soi raciste qui exclut toute possibilité de véritable démocratie ou d'égalité des peuples.
Le déchainement destructeur d'Israël au Liban et à Gaza est seulement la prochaine étape naturelle dans l'évolution d'une telle idéologie fondatrice.
Précisément parce que cette idéologie pose le principe de l'exclusivité et de la supériorité des droits d'un peuple, elle ne peut accepter aucune contrainte légale ou morale sur son comportement et aucunes limites territoriales, parce qu'elle a besoin d'une géographie toujours en expansion pour s'adapter à ces droits illimités.
Le sionisme ne peut pas supporter un empiétement ou même le moindre défi à sa domination totale sur son propre espace -- pas seulement sur l'espace dans les frontières de 1967 d'Israël, mais aussi sur l'espace environnant qui se prolonge à l'extérieur des limites géographiques que le sionisme n'a pas encore fixées pour lui-même.
La domination totale ne signifie aucune menace physique et aucune menace démographique : Les juifs règnent, les juifs sont totalement en sécurité, les juifs sont toujours supérieurs en nombre, les juifs détiennent toute la puissance militaire, les juifs contrôlent toutes les ressources naturelles, tous les voisins sont impuissants et totalement serviles.
C'était le message qu'Israël a essayé d'envoyer avec son attaque contre le Liban : que ni le Hizbullah ou qui que ce soit d'autre au Liban qui approvisionne le Hizbullah ne devrait continuer à exister, pour la simple raison que le Hizbullah défie l'autorité suprême d'Israël dans la région et qu'Israël ne peut pas supporter cette effronterie.
Le sionisme ne peut coexister avec aucune autre idéologie ou appartenance ethnique à moins qu'il soit en position prépondérante, qu'il soit pour tout le monde et pour toute idéologie non-sioniste une menace potentielle.
Au Liban, Israël a essayé par sa folle violence endiablée de détruire la nation, de la transformer en une zone de mort où seul le sionisme régnerait, où les non-juifs mourraient ou s'enfuiraient ou se prosterneraient, comme ils l'ont fait pendant près d'un quart de siècle depuis la dernière occupation d'Israël, de 1978 à 2000.
En observant la guerre à Beyrouth après la première semaine de bombardements et en décrivant le massacre de quatre techniciens logistiques de l'armée libanaise qui avaient réparé les lignes électriques et d'eau "pour maintenir en vie Beyrouth" dans un raid de bombardements israéliens, le correspondant britannique, Robert Fisk, a écrit qu'il lui était né l'idée qu'Israël avait prévu que : "Beyrouth devait mourir…. Personne ne devait être autorisé à rester en vie à Beyrouth."
Le chef d'Etat-Major israélien, Dan Halutz, (l'homme qui, il y a quatre ans, quand il dirigeait l'Armée de l'Air israélienne, a dit qu'il ne ressentait aucune gêne psychologique après que l'un de ses F-16 ait fait tomber une bombe d'une tonne sur un immeuble à Gaza au milieu de la nuit, massacrant 14 civils, dont un grand nombre d'enfants) avait promis au début de l'attaque contre le Liban de ramener le Liban 20 ans en arrière; il y a 20 ans le Liban n'était pas vivant, son tiers méridional était occupé par Israël et le reste par une décennie de guerre civile désespérément destructrice.
Les bombes à fragmentation sont un certain signe de l'intention d'Israël de refaçonner le Liban, au moins le Sud Liban, en une région nettoyée de sa population arabe et incapable de fonctionner sauf à la merci d'Israël.
Les bombes à fragmentation, dont le fournisseur américain d'Israël est le principal fabricant au monde (et utilisateur, dans des endroits comme la Yougoslavie et l'Irak), explosent en plein vol et libèrent des centaines de petites bombes au-dessus d'un secteur de plusieurs centaines de mètres carrés.
Un quart des petites bombes n'explosent pas au moment de l'impact et sont laissées pour être découvertes par des civils confiants qui rentrent dans leurs maisons.
Les observateurs de l'ONU estiment qu'il y au moins 100.000 bombes à fragmentation non-explosées répandues sur environ 400 sites frappés par des bombes au Sud Liban. De nombreux enfants et adultes libanais ont été tués et blessés par cette artillerie depuis le cessez-le-feu le mois dernier.
Le largage de munitions antipersonnelles sur des secteurs fortement peuplés de civils n'est pas le ciblage chirurgical d'une puissance militaire à la poursuite d'objectifs militaires ; c'est un nettoyage ethnique.
90% des frappes israéliennes avec des bombes à fragmentation ont été effectuées, selon le coordonnateur humanitaire de l'ONU, Jan Egelund, pendant les dernières 72 heures avant la mise en vigueur du cessez-le-feu, quand il était évident qu'une résolution de cessez-le-feu par l'ONU était en cours.
Cela ne peut être qu'un dernier effort, prévu sans aucun doute pour être plus ou moins un coup de grace afin de dépeupler la région.
Ajouté au mois précédent de bombardements qui ont détruit pas moins de 50% ou, dans certains cas, 80% des maisons dans de nombreux villages, qui ont fait de vastes dégâts à l'ensemble de l'infrastructure civile de la nation, qui ont paralysé une centrale électrique côtière qui continue à déverser des tonnes de pétrole et de toxines chargées en benzène le long des côtes libanaises et syriennes, et qui ont tué plus de 1.000 civils dans des immeubles résidentiels, qui étaient transportés en ambulances, et qui s'enfuiaient dans des voitures battant drapeaux blancs, la guerre d'Israël ne peut qu'être interprétée que comme un acte de nettoyage ethnique massif pour assurer la région de la domination juive.
En fait, environ 250.000 personnes, selon une estimation de l'ONU, ne peuvent pas retourner dans leurs maisons parce que les maisons ont été anéanties ou que les bombes à fragmentation et d'autres munitions n'ont pas encore été enlevées par les équipes de démineurs.
Ce n'était pas une guerre contre le Hizbullah, sauf incidemment. Ce n'était pas une guerre contre le terrorisme, comme Israël et ses acolytes américains voudraient nous faire croire (en effet, le Hizbullah n'effectuait pas d'actions terroristes, mais était engagé dans une série d'échanges de tirs sporadiques avec les forces de l'armée israélienne le long de la frontière, habituellement à l'initiative d'Israël).
C'était une guerre destinée à obtenir de l'espace pour les Israéliens, pour obtenir la certitude absolue qu'Israël dominerait la région.
C'était une guerre contre une population qui n'était pas totalement asservie, une population qui a eu la témérité d'héberger une force comme le Hizbullah qui ne se plie pas à la volonté d'Israël.
C'était une guerre contre un peuple et sa façon de penser, des gens qui ne sont pas juifs et qui n'agissent pas pour promouvoir le sionisme et l'hégémonie juive.
Israël avait toujours fait cela à ses voisins sous une forme ou une autre depuis sa création. Les Palestiniens sont évidemment les victimes qui souffrent depuis le plus longtemps du sionisme, et ses adversaires plus persistants.
Les Sionistes ont pensé qu'ils s'étaient débarrassés de leur problème le plus immédiat, le problème au coeur même du sionisme, en 1948 quand ils ont forcé à partir près des deux-tiers de la population palestinienne qui gênait la création d'Israël en tant qu'Etat à majorité exclusivement juive.
Vous ne pouvez pas avoir un état juif si la majeure partie de votre population n'est pas juive.
Dix-neuf ans après, quand Israël a commencé à agrandir ses frontières en prenant la Cisjordanie et Gaza, ces Palestiniens qui étaient censés avoir disparus se sont avérés être toujours là, menaçant l'hégémonie juive des Sionistes.
Depuis près de 40 ans, la politique israélienne a été en grande partie dirigée -- avec des arrêts périodiques pour des attaques contre le Liban – pour faire disparaître pour de bon les Palestiniens.
Les méthodes de nettoyage ethnique sont innombrables : vols de terre, destruction des terres agricoles et des ressources, étranglement économique, restrictions handicapantes au commerce, démolitions de maisons, révocation des permis de résidence, expulsion pure, arrestations, assassinats, séparations des familles, restrictions au déplacement, destruction du recensement et des enregistrement des propriétés terriennes, vol de l'argent des taxes, famine.
Israël veut l'ensemble de la terre de la Palestine, y compris celle de la Cisjordanie et de Gaza, mais il ne peut avoir un état à majorité juive sur l'ensemble de cette terre tant que les Palestiniens sont là.
Par conséquent, il impose un étranglement lent.
A Gaza, où près d'un million et demi de personnes sont entassées sur une surface représentant moins d'un dixième de la surface de l'Île de Rhode, Israël fait de façon continuelle ce qu'il a fait au Liban en un mois : massacres de civils, destruction de l'infrastructure civile, rendant l'endroit inhabitable.
Les Palestiniens de Gaza sont assassinés à un rythme de huit par jour. Les mutilations sont encore plus élevées. Telle est la valeur de la vie des Non-Juifs dans le programme des choses des Sionistes.
L'universitaire israélien, Ilan Pappe, l'appelle un lent génocide (ElectronicIntifada, 2 septembre 2006).
Depuis 1948, chaque action de résistance palestinienne à l'oppression israélienne a été une autre excuse pour qu'Israël mette en application une politique de nettoyage ethnique, un phénomène si inévitable et accepté en Israël que Pappe dit : "Les affaires quotidiennes de meurtres de Palestiniens, principalement des enfants, sont maintenant rapportées dans les pages internes de la presse locale, très souvent avec des caractères microscopiques".
Sa prévision est que la poursuite des meurtres à ce niveau soit produira une expulsion massive ou, si les Palestiniens restent résolus et continuent à résister, ce qui est le plus probable, aura comme conséquence un niveau croissant de meurtre.
Pappe rappelle qu'Israël est affranchi par le monde de toute responsabilité pour son nettoyage ethnique de 1948, permettant à Israël de transformer cette politique "en un outil légitime pour son agenda de sécurité nationale".
Si le monde reste encore silencieux en réponse à l'actuel nettoyage ethnique, cette politique ne fera que s'intensifier, "plus rigoureusement".
Et c'est le point crucial de la situation aujourd'hui. Est-ce que quelqu'un remarque cette horreur ?
Est-ce qu'Israël, comme je l'ai proposé au début, a vraiment démontré par sa campagne sauvage de nettoyage ethnique au Liban et à Gaza de cet été, la faillite totale de son idée fondatrice, l'illégitimité du principe sioniste de l'exclusivité juive ?
Est-ce que les plus aveuglés le voient, ou continueront-ils à être trompés et le monde continuera-il à tourner les yeux, en excusant les atrocités parce qu'elles sont commises par Israël au nom du maintien de la sécurité dans la région pour les juifs ?
Depuis qu'a commencé la course folle d'Israël à travers le Liban, les nombreux observateurs dans les médias alternatifs européens et arabes ont remarqué la nouvelle nudité morale d'Israël et de son commanditaire américain, avec un degré peu commun de précipitation.
En outre on trouve sur de nombreuses langues une nouvelle sensibilisation croissante de résistance arabe et musulmane à la méchanceté sidérante des actions israélo-américaines.
L'universitaire palestino-britannique, Karma Nabulsi, en écrivant dans le Guardian début août, déplorait :"la colère aveugle d'un ennemi mené par une manie existentielle qui ne peut pas être soulagée, mais seulement stoppée".
L'universitaire américaine, Virginia Tilley (Counterpunch, 5 août 2006) observait que toute sorte d'existence normale et pacifique est anathème en Israël, parce qu'il "doit voir et traiter ses voisins comme une menace existentielle afin de justifier… son caractère ethnique/racial."
Même avant la guerre du Liban, mais après que Gaza ait commencé à être affamé, l"économiste politique, Edouard Herman (Z Magazine, mars 2006) condamnait "le nettoyage ethnique à long terme et le racisme institutionalisé" et la manière hypocrite dont l'Occident et les médias occidentaux acceptaient et appuyaient cette politique "en violation de toutes les prétendues valeurs des Lumières."
Le racisme est à la base de l'axe Israélo-Néocons américains qui fonctionne actuellement d'une manière insensée au Moyen-Orient.
Le racisme inhérent au sionisme a trouvé un allié naturel dans la philosophie impériale raciste embrassée par les néoconservateurs de l'administration Bush.
La logique ultime de la guerre globale Israëlo-Américaine, écrit l'activiste israélien Michel Warschawski du Centre Alternatif de l'Information à Jérusalem (le 30 juillet 2006) est la "totale ethnicisation" de tous les conflits, "dans laquelle on ne combat pas une politique, un gouvernement ou des cibles spécifiques, mais "une menace" identifiée avec une communauté" -- ou, dans le cas d'Israël, avec toutes les communautés non-Juives.
La notion fondamentalement raciste d'un clash des civilisations, étant favorisé par l'administration Bush et par Israël, fournit une justification aux attaques contre la Palestine et le Liban.
Comme l'a observé Azmi Bishara, un membre palestinien de la Knesset israélienne, (Al-Ahram, 10 au 16 août 2006), si l'argument Israëlo-Américain que le monde est divisé en deux cultures distinctes et incompatibles, nous contre eux, est précis, alors la notion que "nous" agissons selon un deux poids-deux mesures perd toute opprobre morale parce qu'elle devient l'ordre naturel des choses.
Cela a toujours été l'ordre naturel des choses d'Israël:
Dans le monde d'Israël et de celui de ses partisans américains, l'idée que les juifs et la culture juive soient supérieurs et incompatibles avec les peuples et les cultures environnants est à la base même de l'état.
À la suite de l'échec d'Israël au Liban, les Arabes et les Musulmans ont un sentiment, pour la première fois depuis l'implantation d'Israël au coeur du Moyen-Orient arabe il y a presque 60 ans, qu'Israël par son arrogance a voulu aller trop loin et que sa puissance et son étendue peuvent être limitées.
"L'ethnicisation" du conflit mondial dont parle Michel Warschawski -- l'approche coloniale arrogante d'antan, maintenant dans une nouvelle apparence de technologie de pointe soutenue par des F-16 et des armes nucléaires, qui suppose la supériorité occidentale et israélienne et pose le principe d'une sorte de clash aocalyptique entre l'Occident "civilisé" et un Orient retardé et exaspéré -- a été vu pour ce qu'est il en raison de l'agression folle d'Israël sur le Liban.
Ce n'est que la simple affirmation raciste du pouvoir par un régime sioniste poursuivant l'absolu, l'hégémonie régionale incontestée et un régime neoconservateur aux Etats-Unis poursuivant l'absolu, l'hégémonie mondiale incontestée.
En tant que commentateur palestinien, Rami Khouri, observait dans une interview par semaine avec Charlie Rose sur la guerre au Liban, que le Hizbullah au Liban et le Hamas en Palestine, ayant tous les deux fait l'objet auparavant des guerres d'hégémonie israéliennes, étaient la réponse politique des populations "qui ont été avilies, occupées, bombardées, tuées et humiliées à plusieurs reprises par les Israéliens, et souvent avec le consentement direct ou indirect, ou, comme nous le voyons maintenant, le soutien direct des Etats-Unis."
Ces populations opprimées se battent maintenant.
Peu importe combien de leaders Arabes en Egypte, en Jordanie, et en Arabie Saoudite se plient aux États-Unis et à Israël, les peuples Arabes reconnaissent maintenant la faiblesse fondamentale de la culture et de la politique d'Israël basées sur la race et ont une confiance croissante dans le fait qu'ils peuvent finalement les battre.
Les Palestiniens, en particulier, font cela depuis 60 ans, ne disparaissant jamais en dépit des meilleures conceptions d'Israël, ne manquant jamais de rappeler à Israël et au monde leur existence. Ils ne succomberont pas maintenant, et le reste du monde arabe prend à coeur leur résistance et celle du Hizbullah.
Quelque chose dans la façon dont Israël agit, et dans la façon dont les Etats-Unis soutiennent la méthode de fonctionnement d'Israël, doivent changer.
De plus en plus les commentateurs, à l'intérieur du monde Arabe et à l'extérieur, ont commencé à le remarquer, et un nombre saisissant de gens sont assez audacieux pour prédire une certaine sorte de fin du sionisme dans la forme exclusive et raciste sous laquelle il existe et fonctionne maintenant.
Ceci ne signifie pas de jeter les juifs à la mer. Israël ne sera pas battu militairement. Mais il peut être battu psychologiquement, ce qui signifie mettre un terme à son hégémonie, en stoppant ses avancées maraudeuses chez ses voisins, en mettant fin à la domination raciale/religieuse juive sur les autres peuples.
Rami Khouri affirme que le soutien bien plus important du public au Hizbullah et au Hamas dans l'ensemble du monde arabe est "une catastrophe" pour Israël et pour les Etats-Unis parce que cela signifie une résistance à leurs desseins impérialistes.
Khouri ne va pas plus loin dans ses prévisions, mais d'autres le font, en voyant au moins une vague esquisse d'un futur où Israël ne jouirait plus d'une ultime domination.
Gilad Atzmon, un ex-Israélien vivant en Grande-Bretagne, musicien de jazz et penseur, voit la victoire du Hizbullah au Liban comme le signal de la défaite de ce qu'il appelle le sionisme global, par lequel il veut dire l'axe Israélo/Néocons américains.
Ce sont, dit-il, les peuples libanais, palestiniens, irakiens, afghans et iraniens qui sont "à l'avant-garde de la guerre pour l'humanité et l'humanisme", tandis qu'Israël et les Etats-Unis répandent la destruction et la mort, et de plus en plus les Européens et les Américains, reconnaissant cela, laissent tomber le mouvement Sioniste/néocon.
Atzmon parle d'Israël comme, finalement, "d'un événement historique" et "d'une entité morte".
Beaucoup d'autres ont des visions semblables. Les commentateurs discutent de plus en plus de la capacité d'Israël, son mythe d'invincibilité ayant été dégonflé, traversant l'Afrique du Sud comme l'épiphanie, par laquelle ses responsables reconnaitraient d'une certaine façon l'erreur de ses manières racistes et dans une montée subite de sentiment humanitaire renonceraient aux injustices du sionisme et accepteraient que les juifs et les Palestiniens vivent en toute égalité dans un état unitaire.
Le député britannique, George Galloway (The Guardian, 31 août 2006) pressent la possibilité "d'un moment à la FW de Klerk" qui émergerait en Israël et parmi ses soutiens internationaux quand, comme cela s'est produit en Afrique du Sud,"une critique massive de l'opposition" accablera la position de la minorité précédemment invincible et quand les dirigeants pourront justifier le transfert du pouvoir en disant que le faire plus tard sous la contrainte sera de beaucoup moins favorable.
Sans une telle transition pacifique, avec une initiative pour résoudre le conflit Palestino-Israélien, Galloway ainsi que beaucoup d'autres voient seulement la "guerre, la guerre et plus de guerre, jusqu'à ce qu'un jour ce sera Tel Aviv qui sera en feu et l'intransigeance des responsables israéliens fera tomber l'état entier."
Cela semble de plus en plus être la forme du futur : soit Israël et ses partisans néocons aux Etats-Unis démanteleront les aspects les plus insignes du sionisme en acceptant d'établir un état unitaire en Palestine habitée par les Palestiniens et les juifs dont c'est la terre, soit le monde fera face à une conflagration d'une envergure qui n'est pas entièrement imaginable maintenant.
Tout comme le Hizbullah qui fait partie intégrale du Liban, n'a pas été détruit par le bombardement des ponts et des centrales électriques, les Palestiniens avant leur expulsion en 1948 étaient la Palestine et sont toujours la Palestine.
En frappant les Palestiniens là où ils vivent, dans le sens littéral et familier, Israël leur laissera un seul but et une seule vision.
Cette vision est la justice et une certaine forme de réparation : que la réparation signifie battre enfin le sionisme et revenir à la Palestine, ou que ce soit une réconciliation avec Israël à condition qu'il agisse comme un voisin décent et pas comme un conquérant, ou que ce soit se joindre finalement aux juifs israéliens pour former un seul état dans lequel personne n'a de droits supérieurs aux autres.
Au Liban, Israël semble encore vouloir imposer sa volonté, sa domination, sa culture et son appartenance ethnique à un autre pays arabe.
Cela n'a jamais fonctionné en Palestine, cela n'a pas fonctionné au Liban, et cela ne fonctionnera pas dans n'importe quel pays du monde arabe.
Nous avons atteint un carrefour moral.
Dans le "nouveau Moyen-Orient" défini par Israël, Bush et les neocons, seuls Israël et les États-Unis peuvent dominer, seuls eux peuvent être forts, seuls eux peuvent avoir la sécurité.
Mais dans le monde qui se trouve juste de l'autre côté de ce carrefour, c'est inacceptable. La justice peut enfin prévaloir.
Source : http://www.counterpunch.org/
Traduction : MG pour ISM
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Racisme
Kathleen Christison
16 septembre 2006