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Jérusalem - 12 décembre 2004
Par John Ward Anderson
Les incidents ont souligné les soucis qu’ont émis les Palestiniens en disant que l’occupation israélienne de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza limiterait leur capacité à mener des élections justes, un problème que les leaders palestiniens ont utilisé comme raison pour annuler les élections et garder leurs bureaux électoraux, dans certains cas pendant des décennies au delà de l'expiration de leurs limites
Le candidat à la présidence palestinienne, Bassam Salhi, a été arrêté vendredi alors qu’il tentait d’entrer à Jérusalem pour rencontrer ses électeurs. (AP)
Ali Mahmoud Akel, 40 ans, directeur d’école préparatoire et activiste du groupe musulman radical Hamas, était assis avec un groupe d'amis à l’extérieur d'une quincaillerie et expliquait pourquoi il faisait campagne comme membre du conseil de la ville à l’occasion des premières élections locales palestiniennes en 28 ans.
"Nous avons une municipalité qui n'a pas eu d’élections depuis 1976, et nous avons besoin de sang nouveau, de sang neuf" dit-il dans un bon anglais.
Mais Bien que le Hamas, officiellement connu sous le nom de Mouvement de Résistance islamique, présente pour la première fois des candidats dans une élection, Akel et beaucoup d'autres ne se présentent pas sous la banderole du parti, en craignant d’être visés par les forces de sécurité israéliennes, qui considèrent le Hamas comme une organisation terroriste et ont mené une campagne agressive en arrêtant et tuant ses membres.
De plus, Akel a indiqué : A Halhul et dans les nombreuses 25 autres villes de Cisjordanie où des élections du conseil sont programmées pour le 23 décembre, une famille de candidat et des affiliations tribales sont plus importantes que son parti politique.
Les problèmes de la sécurité d'Akel ont été accentués vendredi quand quatre membres du Hamas qui se présentent aux électections à Dahariya, une ville de 30.000 habitants en Cisjordanie à environ 30 kms au sud de Jérusalem, ont été arrêtés à 3 heures du matin par des soldats israéliens, selon la direction du comité local des élections, Hatem Naser.
La police des frontières israélienne a également arrêté un candidat à la présidence palestinienne, Bassam Salhi, à un checkpoint de Cisjordanie vendredi alors qu'il essayait d'entrer dans Jérusalem pour rencontrer ses partisans.
Un autre candidat qui se présente à la présidence de l’Autorité Palestinienne le 9 janvier, Mustafa Barghouti, a été détenu et aurait été frappé par des soldats israéliens à un checkpoint mercredi. Les par militaires israéliens ont indiqué que Barghouti a provoqué la confrontation en refusant de montrer ses papiers d'identités.
Les incidents ont souligné les soucis qu’ont émis les Palestiniens en disant que l’occupation israélienne de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza limiterait leur capacité à mener des élections justes, un problème que les leaders palestiniens ont utilisé comme raison pour annuler les élections et garder leurs bureaux électoraux, dans certains cas pendant des décennies au delà de l'expiration de leurs limites.
"C'est le genre d'interférence négative dont nous n'avons pas besoin -- nous avons besoin de liberté de mouvement pour tous les candidats à la présidence" a dit Hanan Ashrawi, un membre indépendant du Parlement Palestinien.
"Cela nous a demandé beaucoup d'efforts pour avoir une démocratie globale et un système de multi-partis et pour obliger les gens à participer à quelque chose d’encourageant plutôt que de destructif," a indiqué Ashrawi.
"Si Israël commence à arrêter des personnes sur leur affiliation politique, cela fausserait les résultats des élections et servirait les intérêts des extrémistes."
Raanan Gissin, un porte-parole du Premier Ministre israélien Ariel Sharon, a nié qu'Israël interférait dans les élections palestiniennes. Il dit qu’aucun candidat islamique serait visé en raison de leur affiliation politique, en ajoutant : "Tout pendant qu’ils particiepent aux élections et qu’ils ne sont pas impliqués dans des actions terroristes, nous ne serons pas impliqués."
Mais les candidats palestiniens ne seraient pas autorisés à faire campagne à Jérusalem-Est, où habitent environ 222.000 Palestiniens, Gissin dit qu'en vertu de la Loi israélienne, la ville est "la capitale souveraine de l'Etat de l'Israël, en totalité."
La plupart des pays, y compris les Etats-Unis, ne reconnaissent pas Jérusalem comme capitale d'Israël, en disant que le statut final de la ville doit être déterminé au cours des négociations.
Michael Tarazi, un représentant de l'Organisation de Libération de la Palestine, a dit qu'il n'y avait aucune loi au niveau international qui reconnaît l’interdiction faite aux candidats palestiniens de faire campagne à Jérusalem-Est.
Après la mort le mois dernier du leader palestinien Yasser Arafat, les analystes palestiniens disent que des nouvelles élections démocratiques sont importantes pour former un gouvernement stable et légitime, en refoulant la violence interne et les attaques contre Israël, et revitalisant des efforts de Paix Israélo-Palestiniens.
Le lendemain de la mort d'Arafat, le Président Bush a également appelé à des élections: "Nous tiendrons les pieds (des Palestiniens) sur le feu pour nous assurer que la démocratie l’emporte, qu’il y ait des élections libres," en ajoutant que beaucoup dépend également de la "bonne volonté d'Israël pour les aider à établir une démocratie."
Alors qu’une grande partie de l'attention est concentrée sur la campagne présidentielle pour choisir un successeur à Arafat, 26 localités de Cisjordanie doivent avoir leurs premières élections locales depuis trois décennies.
En vertu de la loi palestinienne, les deux semaines de campagne avant le vote a officiellement commencé jeudi.
Source : Washington Post Foreign Service
Traduction : MG pour ISM-France
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