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ISM France - Archives 2001-2021

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Gaza -

Palestinien, tu es seul !

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Il a dit : « Ta femme est belle, j’ai envie de coucher avec elle.” Pendant l’interrogatoire, ils nous ont énormément frappés. Ils nous ont empêchés de dormir, d’uriner, de boire et de manger. Pendant l’interrogatoire de mon ami, ils ont fait venir sa femme. Ils lui ont touché les seins, les parties intimes, devant lui. Ils voulaient lui faire admettre leurs accusations. L’emprisonnement par les forces d’occupation est une tentative d’assassiner notre esprit de résistance… tout ce que nous avons contre leurs armes high-tech. »

Palestinien, tu es seul !


Gaza, dessin d'Abu Yussef pour Ma'an News

Gilad Shalit, « qui a eu 22 ans en captivité, aura été otage du Hamas pendant au moins 1.000 jours, » écrit Isabel Kershner le 8 mars 2009, dans le New York Times.

Environ 11.700 Palestiniens qui résistaient à l’occupation illégale, dont des enfants de moins de 18 ans et des personnes âgées, sont otages d’Israël-apartheid, écrit l’histoire des opprimés.

Beaucoup de ces prisonniers, selon Ali ‘Olwan, avocat au Ministère des Affaires des Détenus et ex-Détenus à Gaza, ont passé plus de 20 ans en captivité. Ils sont détenus dans des conditions inhumaines, dit ’Olwan, sans examens médicaux, sans visites de leurs familles et de leurs enfants, en plus d’être soumis à différentes techniques de torture. Majdi, qui a maintenant 43 ans, n’a pas vu son frère Bashir, en prison depuis 1986, pendant 23 ans. « Le souhait de ma mère est de voir son fils avant de mourir. Elle a vu son visage pour la dernière fois il y a 15 ans. »

Après avoir recueilli des informations sur vous, ils surgissent dans votre maison une nuit. Le Shin Beit vous arrête, vous emmène en prison, vous enlève tous vos vêtements. Quelquefois même les sous-vêtements, quelquefois non. Vous déshabillez est un must. Ensuite, ils commencent le « hakirah », qui comporte un interrogatoire approfondi … et des coups. Puis ils vous apportent des vêtements à l’odeur âcre, et commencent leurs techniques de torture. As-tu entendu parler du « shabeh » ?

Ihab Bidir, 30 ans, arrêté au checkpoint Mata’hin, à Gaza, il y a 6 ans, après avoir été accusé d’être affilié au Hamas, a été libéré le 27 janvier 2009. Dans son témoignage, Bidir raconte que quatre jours avant sa libération, il a été emmené dans une division spéciale de la prison du Naqab, appelée Division 1, qui n’est pas sous juridiction de l’Autorité Pénitentiaire Israélienne, mais sous contrôle militaire. Il précise qu’il a été accusé d’être un « combattant ennemi » et que l’officier enquêtant sur son cas lui a interdit tout accès à une représentation juridique et à un procès indépendant et impartial, prétendant que son dossier était « top secret » et que « ce n’était pas une affaire juridique, mais entièrement politique. » Il a été libéré après avoir passé quatre nuits dans la Division 1, en isolement. Bidir n’a aucune idée du pourquoi il a été placé là, ni pourquoi on l’a libéré après.

La chaise est en métal. Une chaise basse, avec un dossier bas. Ils vous attachent les mains dans le dos, de manière à ce que votre colonne vertébrale soit appuyée au dossier en métal. Après des heures dans cette position, la douleur au dos est intolérable. Et ensuite, ils vous demandent d’écarter les jambes et se mettent à vous donner des coups sur le sexe – vous devenez fou !

Après que les Forces israéliennes d’occupation aient affirmé avoir retiré leurs troupes de Gaza en 2005, Israël a cessé d’appliquer les codes administratifs d’arrestation, mais a commencé à placer le détenu dans la catégorie de « combattant ennemi ». C’est la catégorie qu’utilisait Israël pour les prisonniers appartenant au Hezbollah. Le professeur Peter Jan Honigsberg, de la Faculté de Droit de l’Université de San Francisco, écrit que « combattant ennemi n’existe pas selon la législation internationale », que c’était « un terme générique jusqu’en février 2002 » et que l’administration US l’a créé pour le cas de ses prisonniers (Guantanamo et Abu Ghreib) puisqu’il « contourne les Conventions de Genève et la législation internationale sur les droits de l’homme, » en plus, continue-t-il, de « protéger les membres de l’administration de l’accusation de crimes de guerre. »

Depuis le 18 janvier 2009, après ses 22 jours d’attaques génocidaires sur Gaza, Israël a placé plus de 20 détenus palestiniens dans la catégorie de « combattant ennemi », dit Ali ‘Olwan, et le nombre ne cesse d’augmenter, faisant que chaque individu placé dans cette catégorie ne peut bénéficier d’aucune protection de la législation internationale.

Ils vous demandent si vous fumez, et ils essaient de vous pousser à admettre leurs accusations en vous donnant une cigarette, ou de la nourriture, ou de l’eau, ou en vous laissant aller aux toilettes. Si vous vous mouillez, ils vous frottent le corps à l’urine, par terre, et ils vous frappent. Est-ce que je t’ai parlé des détenus placés dans des réfrigérateurs ?

La Convention de Genève relative au Traitement des Prisonniers de Guerre établit, dans ses articles 13, 15 et 15, que les détenus doivent être traités avec humanité, sans violence ni « mutilation physique », ni traitements cruels et tortures, ni offense à « la dignité de la personne, en particulier les traitements humiliants et dégradants », et doivent bénéficier de « soins médicaux gratuits ». En plaçant les prisonniers dans une catégorie internationalement non reconnue telle que « combattant ennemi », l’Etat d’Israël ajoute à sa longue liste de crimes contre l’humanité une nouvelle violation abominable.

Kershner, dans son article publié dans le New York Times, déclare que « dans un petit pays où tous les jeunes de 18 ans font leur service militaire, de complets étrangers se sentent intimement liés aux Shalits. »

Dans un pays ou les indigènes non juifs subissent des guerres génocidaires et le nettoyage ethnique depuis 1948, il est temps que le monde se sente solidaire et « intimement lié » aux six millions de réfugiés de par le monde, aux familles des martyrs, ces hommes, femmes et enfants brûlés vifs, ceux qui sont devenus des handicapés, ceux qui vivent sous le seuil de pauvreté, ceux qui ne peuvent recevoir d’enseignement, ceux qui subissent la discrimination raciale, ceux qui ne demandent aucune aide lorsqu’ils combattent pour leur droit de vivre dans la dignité sur leur terre, ceux qui ont choisi de résister, une résistance limitée contre la puissance nucléaire la plus importante de la région.

Ce que Kershner doit aussi réaliser est que Shalit est un occupant illégal, et que les 11.700 prisonniers palestiniens ont le droit légal de se défendre, de défendre leur terre contre tout occupant, ou tout colonisateur des temps modernes.

Plus de 11.000 d’entre nous sont en prison. Shalit-l’occupant est-il plus humain que nous ?

Source : Palsolidarity

Traduction : MR pour ISM

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