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Cisjordanie -

Rapport sur les fermetures du 30 avril au 11 septembre 2008 : Principaux résultats et Analyse

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En réfléchissant aux plus de sept années de restrictions, ce qui était présenté à l’époque comme une réponse militaire à court-terme aux affrontements violents et aux attaques contre des civils israéliens s’est développé en un système d’obstacles et de restrictions multicouches, et en une fragmentation du territoire de la Cisjordanie qui affecte la libre circulation de l'ensemble de la population palestinienne et son économie

Rapport sur les fermetures du 30 avril au 11 septembre 2008 : Principaux résultats et Analyse


Photo ci-dessus : Checkpoint du Container, à l'est de Jérusalem

1 - Pendant la période du rapport, le gouvernement israélien a pris plus de mesures pour faciliter le déplacement des Palestiniens à l’intérieur de la Cisjordanie qu’au cours de la période du précédent rapport. Ces mesures comprennent le retrait d’un checkpoint géré par du personnel et l’amélioration du trafic sur 4 routes dans le nord de la Cisjordanie et à Hébron.

Il a également annoncé le retrait de 100 autres obstacles dont seulement 25 étaient significatifs et comptabilisés par OCHA.(1) Ces actions sont positives et appréciées bien que l’impact soit limité géographiquement.
Dans l'ensemble, la liberté de circulation des Palestiniens en Cisjordanie et à Jérusalem-Est est restée très limitée et ni la contiguïté territoriale, ni le statuquo d’avant 2000 n’ont été rétablis.


2 - Lors de sa dernière enquête en Cisjordanie et à Jérusalem-Est en Septembre 2008, OCHA a observé 630 obstacles qui empêchent les déplacements des Palestiniens, dont 93 sont gérés par du personnel et 537 sont des obstacles sans personnel (des monticules de terre, des barrages routiers, des obstacles, etc.)
Ce chiffre représente une augmentation de 3,3%, soit de 20 obstacles, par rapport au chiffre annoncé à la fin du précédent rapport en date du 29 avril 2008.(2)
Ce chiffre ne comprend pas les 69 obstacles installés dans le secteur H2 d’Hébron sous contrôle israélien, ni les 8 checkpoints situés sur la Ligne Verte. (3)
L’augmentation provient de l’installation de 115 nouveaux obstacles contre le retrait de 95 obstacles.
En outre, la moyenne hebdomadaire de checkpoints aléatoires («volants») a augmenté d'environ 10% par rapport aux quatre premiers mois de 2008 (85 contre 77)


3 - Cette enquête a également constaté qu’environ 65% des principales routes menant aux 18 centres de population palestinienne les plus peuplés en Cisjordanie étaient bloquées ou contrôlées par un checkpoint des FOI (47 routes sur 70). Si l’on enlève Hébron où la majeure partie des routes sont ouvertes, ce chiffre passe à 75%.

D’autre part, plus de la moitié des routes secondaires dans ces régions, utilisées parfois comme routes alternatives aux principales routes bloquées, sont également fermées (24 routes sur 42).

Certaines routes alternatives ouvertes ont été construites par Israël comme routes «de tissu de vie », c’est-à-dire, comme nouvelles routes permanentes (voir paragraphe 6 ci-dessous)


4 - Le nombre d'obstacles pris à un moment donné indique la situation de l’accès, mais ne donne pas une image complète du système d'obstacles et de restrictions.
Il y a toute une série de mesures y compris la Barrière, les routes à l’accès limité, le système de laissez-passer, les restrictions en fonction de l'âge et du sexe et les zones fermées, qui ajoutée les unes aux autres, forme un système global qui fragmente la Cisjordanie et Jérusalem-Est


5 - La barrière joue un rôle très important dans ce système. 57% (415 km) du tracé définitif de la Barrière ont été achevés, dont 79% (329 km) sont construits à l’intérieur de la Cisjordanie , séparant les Palestiniens de leurs terres et créant des enclaves isolées dans une certaine mesure, du reste de la Cisjordanie .
9% de la Barrière sont en cours de construction, presque entièrement à l’intérieur de la Cisjordanie .

Il y a 56 portes qui contrôlent le déplacement des Palestiniens vers des secteurs de la Cisjordanie des deux côtés de la Barrière.

Selon une enquête des Nations-Unies effectuée en 2007, dans le nord de la Cisjordanie , moins de 20% de ceux qui utilisaient leurs terres pour l’agriculture dans ces régions avant l’achèvement de la barrière ont obtenu maintenant des laissez-passer de «visiteurs» pour franchir ces portes dans la Barrière afin d’accéder à leurs terres et à leurs puits. (4)



6 - Au cours de la période du rapport, le gouvernement israélien a continué à investir dans l'infrastructure des routes dans l’ensemble de la Cisjordanie .
A ce jour, environ 50 km de routes «de tissu de vie», y compris 42 tunnels et souterrains ont été construits dans ce contexte au cours des dernières années et plus de 40 km supplémentaires et 18 tunnels sont prévus.

Un expert militaire israélien a estimé le coût des «routes de tissu de vie» construites et prévues et des portes dans la Barrière à 2 milliards de NIS.(5)
De grands travaux ont également été effectués pour développer et rénover les principaux checkpoints.

Alors qu’on s’attendait à ce qu’une partie de cette infrastructure facilite le déplacement des Palestiniens, cela devrait entrainer un renforcement des restrictions et une fragmentation de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est.


7 – Des incidents concernant le blocage de l’accès de l’aide humanitaire ont encore eu lieu, en particulier au checkpoint des « Tunnels », sur la principale route entre le sud de la Cisjordanie et Jérusalem-Est.

La plupart des incidents impliquaient des demandes du personnel de sécurité israélien à fouiller les véhicules des nations-Unies (en particulier les bus), forçant les équipes des Nations-Unies à prendre une autre route et entrainant des centaines d’heures perdues aux équipes et des coûts supplémentaires.


8 - En réfléchissant aux plus de sept années de restrictions, ce qui était présenté à l’époque comme une réponse militaire à court-terme aux affrontements violents et aux attaques contre des civils israéliens s’est développé en un système d’obstacles et de restrictions multicouches, et en une fragmentation du territoire de la Cisjordanie qui affecte la libre circulation de l'ensemble de la population palestinienne et son économie.
Ce système est en train de transformer la réalité géographique de la Cisjordanie et de Jérusalem en une fragmentation territoriale plus permanente


NOTES :

1) Le retrait de 60 checkpoints sur 100 avait été annoncé en avril 2008, lors du précédent rapport. Voir OCHA, Informations sur les fermetures, Mai 2008

2) Alors que le nombre de fermetures indiqué dans le précédent rapport sur les fermetures de Mai 2008 était de 607, une révision ultérieure a révélé que 3 checkpoints avaient été classés par erreur comme des portes de Barrière et n’avaient pas été comptés. Donc le véritable chiffre du précédent rapport était de 610 et non de 607.

3) Le chiffre sur les « retraits » inclut des obstacles enlevés par les FOI et par des Palestiniens, ainsi que des obstacles qui ont été enlevés de la carte d’OCHA après avoir été classés comme insignifiants

4) Impact humanitaire de la Barrière, Juillet 2008, Mise à jour n° 8

5) Interview de Shaul Arieli, Haaretz, 25 mai 2008


Source : http://www.ochaopt.org/

Traduction : MG pour ISM

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