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Israël - 8 novembre 2004
Par Martin Sherman
Martin Sherman est le directeur académique du Sommet de Jérusalem, il est chargé de conférences en science politique à l’Université de Tel-Aviv
Le temps est venu de redéfinir le contexte conceptuel dans lequel la cause des Palestiniens est perçue. Le rejet violent par les Palestiniens de l’initiative généreuse de Barak souligne le fait que les chances de parvenir à un règlement politique du conflit israélo-palestinien sont hautement improbables sinon totalement négligeables. D’un côté, il est difficile d’envisager qu’un quelconque dirigeant israélien fasse une offre substantiellement plus généreuse que celle de Bara ; de l’autre, son rejet manifestement retors par les Palestiniens indique que même cette offre, en dépit de toute sa générosité sans aucun précédent, était très loin de satisfaire aux exigences minimales.
Toutefois, si le problème palestinien semble insoluble dans le contexte politique, il est peut-être éminemment soluble dans d’autres contextes – et notamment, dans le contexte humanitaire.
Une analyse dépassionnée du comportement palestinien depuis bien plus d’un demi-siècle renforce fortement d'assertion "iconoclaste" selon laquelle les Palestiniens ne sont ni sincèrement désireux, ni ne méritent une nation.
En dépit d’un soutien international indéfectible à leur cause (dont un soutien énorme de la plupart des grands médias, et le parrainage de l’une des deux grandes puissances, durant la guerre froide, dont ils ont bénéficié), les Palestiniens ont lamentablement échoué à établir une quelconque apparence d’une société stable, productive et autonome, ni de produire une quelconque direction compétente et crédible, susceptible de les faire progresser sur la voie conduisant vers cet objectif.
C’est même tout à fait le contraire qui est vrai. Depuis plus de dix ans, les généreux accords d’Oslo les ont gratifiés d’une administration israélienne incroyablement accommodante, qui non seulement a reconnu leurs aspirations à l’indépendance, mais s’est même identifiée avec eux, et néanmoins les Palestiniens n’ont absolument rien fait d’autre que produire un régime d’intérim répressif et régressif, dominé par des malfrats cruels et corrompus, qui ont pillé leur peuple.
De fait, l’Etat palestinien jouit sans doute de la distinction unique d’avoir rejoint le statut d’ « état failli » avant même d’avoir été créé. Ainsi, en raison de leur incapacité manifeste à former une nation, en dépit des conditions extrêmement propices qui prévalaient en leur faveur, les Palestiniens semblent avoir échoué à leur « test en histoire » - jetant de ce fait de sérieux doutes sur le fait qu’ils mériteraient d’accéder ainsi au statut de nation.
Mais même si l’on est convaincu que les Palestiniens ne méritent pas un Etat, la question reste entière de savoir s’ils désirent sincèrement en obtenir un.
A cet égard, il existe deux hypothèses concurrentes – en fait, antithétiques – permettant d’expliciter le conflit israélo-palestinien et les motivations qui l’animent. Selon la première de ces deux hypothèses, le comburant du conflit, c’est l’absence d’autodétermination palestinienne, et tout ce à quoi les Palestiniens aspirent, c’est à la création de leur propre Etat. Il existe, toutefois, une explication alternative, pour laquelle le comburant du conflit n’est pas l’absence d’autodétermination palestinienne, mais l’existence d’une autodétermination juive, et aussi longtemps que l’autodétermination juive persistera, le conflit persistera.
Plus : d’après cette explication alternative, le but des Palestiniens n’est pas de créer leur propre Etat, mais de démanteler un Etat destiné aux autres : les juifs.
Toute analyse honnête des agissements des Palestiniens et de leurs déclarations montrent qu’ils répondent beaucoup plus à la dernière hypothèse, ce qui jette des doutes sérieux sur la pureté de leurs intentions et l’authenticité de leur aspiration à former un Etat national.
La narration palestinienne couramment admise représente le principal ressort, non seulement de la propagation des revendications par les Palestiniens d’un Etat, mais aussi du plus gros de l’acrimonie internationale visant Israël.
En conséquence de quoi, la déligitimation de cette narration est fondamentale dans toute tentative d’explorer sérieusement d’autres solutions possibles.
Mais, même si la narration palestinienne est déligitimée, et même si les aspirations palestiniennes sont discréditées, et la question d’un Etat palestinien a été rayée de l’ordre du jour international, le problème du calvaire humanitaire palestinien doit toujours être solutionné.
Il s’agit d’un problème qui peut être résolu grâce à des moyens financiers – en l’occurrence, des sommes généreuses versées aux Palestiniens afin qu’ils se réinstallent ailleurs, dans le monde arabo-musulman.
De telles compensations doivent correspondre aux revenus annuels constatés dans tout pays hôte approprié, en Asie ou en Afrique – c’est-à-dire, au PIB par habitant d’un tel pays, multiplié par au moins cinquante ou cent (années). Ce calcul devrait aboutir à l’allocation d’un prêt garanti de 100 000 à 150 000 dollars à chaque unité familiale.
De fait, le coût d’une proposition de cette nature soutient la comparaison avec les alternatives plus conventionnelles impliquant le retrait d’Israël et des tentatives des Palestiniens pour s’autogouverner – alternatives qui ont fait la démonstration de leur ineptie, sinon de leur caractère contre-productif.
Les fonds requis pour la réinstallation humanitaire de la totalité de la population palestinienne dans des pays présentant un environnement socio-religieux similaire ou proche (à celui de la Palestine) seraient très inférieurs à ceux qui ont d’ores et déjà été dépensés par les Etats-Unis pour leur guerre en Irak. Ce coût serait donc facilement supporté par la communauté internationale – en particulier s’il devait être étalé sur un certain nombre d’années.
De fait, en raison du niveau aujourd’hui atteint par le PNB d’Israël, ce coût ne représenterait pas une charge financière ruineuse, même si ce pays devait la supporter, seul.
Toute proposition préconisant la réinstallation des Palestiniens à l’extérieur des frontières de la Judée, de la Samarie et de Gaza soulèvera inévitablement la question de sa faisabilité. Une telle proposition sera, bien entendu, rejetée véhémentement par des organisations palestiniennes traditionnelles, qu’il faut, par conséquent, court-circuiter.
Le problème doit être « micronisé », en offrant des compensations sur une base individuelle directement aux chargés de famille palestiniens, dont chacun aurait le choix entre trois alternatives :
i) rejeter l’offre et rester sous un contrôle israélien pérennisé ;
ii) rejeter l’offre et vivre sous un régime palestinien inepte – qui a montré qu’il était beaucoup plus coûteusement répressif que les celui des Israéliens et
iii) accepter l’offre d’un prêt garanti de réinstallation équivalent aux revenus de toute une vie, dans un pays de résidence alternatif, facilitant ainsi ses chances d’une nouvelle vie, pour eux-mêmes et leur famille.
Si la raison finit par prévaloir à l’échelle individuelle, il n’y a aucun doute quant à l’option qui s’avérera la plus attractive. Notez que la mise en application de ce schéma n’est pas conditionnée à un quelconque accord négocié avec un quelconque organe palestinien officiel, mais bien, en revanche, au choix national de familles individuelles.
La solution proposée impliquerait aussi des bénéfices innombrables pour les pays hôtes acceptant les Palestiniens réinstallés, qui apporteraient avec eux un influx considérable – répondant à un besoin criant – de capitaux à leur économie précaire.
Cela ferait de l’effort ainsi proposé une solution « win-win » (où tout le monde est gagnant, ndt), pour tous les partenaires concernés : les Palestiniens pris individuellement, l’Etat d’Israël et les pays hôtes.
Sauf, bien sûr, pour la direction palestinienne, cruelle et corrompue…
Source : www.spectator.org/
Traduction : Marcel Charbonnier
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