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25 octobre 2013
Par Elie Chalhoub
Après la chute des Frères musulmans en Egypte, le Hamas s'est soudain retrouvé isolé et ses dirigeants dispersés dans la région. Et il est vraisemblable que toute tentative de revenir dans le camp de la résistance est vouée à l'échec. Peu probable en effet que nous assistions à une réconciliation entre le Hamas et ses anciens alliés de ce que l'on nomme l'axe de la résistance, en particulier l'Iran et la Syrie. De nombreuses déclarations publiques du président Bashar al-Assad le confirme.
Khaled Meshaal à Gaza pour les 25 ans de la création du Hamas, le 7 décembre 2012
La seule idée que le Hamas quitte la Syrie en 2011 n'était même pas à l'ordre du jour avant les événements de juin et juillet derniers en Egypte, qui ont vu le renversement du président égyptien Mohamed Morsi. A l'époque, les Frères musulmans gagnaient du terrain dans un certain nombre de pays, ce qui a conduit le mouvement palestinien à croire que toute la région allait s'ouvrir devant lui.
L'Iran et le Hezbollah furent surpris par des communiqués du régime syrien selon lesquels des membres du Hamas étaient impliqués dans des combats aux côtés de l'opposition. Et le pire, c'est qu'ils utilisaient des armes et des méthodes de combat acquises de leurs anciens alliés.
Lorsque Morsi a été renversé et la Fraternité supprimée, la chance du Hamas a tourné au pire tandis que les tunnels de Rafah étaient détruits et ses membres pris pour cible par les régimes syrien et égyptien. Le camp de résistance s'est retrouvé devant deux choix : soit laisser le Hamas à son sort, ce qui aurait surtout profité à l'ennemi israélien, soit trouver un moyen de préserver ce puissant mouvement de résistance.
Les deux parties ont pu prendre la température lorsque le dirigeant Hamas Mohammed Nasr est allé à Téhéran, soi-disant pour rendre hommage au commandant des Gardiens de la Révolution, Qassem Sulemani, dont la mère venait de décéder. Nasr a exprimé l'intérêt du mouvement palestinien à rétablir les liens avec l'Iran, ce que ce dernier a accepté, mais sous conditions.
Même si certains en Iran sont réticents à donner au Hamas une seconde chance, Damas exige un lourd tribut à toute réconciliation, comme destituer Khaled Meshaal de la direction du parti, et -comme Assad a insisté dans un entretien récent- choisir entre être un mouvement de résistance ou une branche des Frères musulmans.
Beaucoup dans la capitale syrienne sont convaincus que ce changement d'attitude de la part du Hamas a plus à voir avec la situation difficile dans laquelle il se trouve aujourd'hui plutôt que d'une prise de conscience qu'il a commis de graves erreurs, auquel cas le mouvement pourrait très bien à nouveau tourner sa veste, si les circonstances dans la région tournaient en sa faveur.
Des déclarations récentes de regret de responsables du Hamas - par exemple lorsqu'un membre de haut rang a récemment dit que Meshaal avait hissé le drapeau de l'opposition syrienne "par erreur" pendant sa visite à Gaza fin 2012 - semblent être une tentative, même modeste, de remplir quelques-unes des conditions que l'axe de la résistance a posées pour le retour du mouvement palestinien.
Il est vrai que pour certains au sein du Hamas, la préoccupation principale se limite à la lutte de libération et ils blâment Meshaal d'avoir impliqué le mouvement dans les conflits d'autres pays. Ceci a conduit le chef du bureau politique à présenter sa démission au cours des dernières semaines, si elle permettait de résoudre le problème. Cependant, le courant dominant du parti est opposé à cette démarche, au motif que peu importe ce que fait le mouvement, il ne retrouvera jamais la position qu'il avait autrefois dans l'axe de la résistance.
Article sur l'édition en arabe d'Al-Akhbar : http://www.al-akhbar.com/node/193669
Source : Al Akhbar
Traduction : MR pour ISM
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Elie Chalhoub
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