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Palestine occupée - 23 janvier 2018
Par Ramona Wadi
20.01.2018 – L'année dernière, Israël et les États-Unis ont investi des efforts sans précédent pour discréditer les droits légitimes des Palestiniens et tenter de limiter, jusqu'au dysfonctionnement, le rôle des institutions travaillant directement avec les réfugiés palestiniens, notamment Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA).
Ecole de l'UNRWA à Ramallah, Palestine occupée
Lors d'une rencontre avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu en juin 2017, l'ambassadeur des Etats-Unis à l'ONU Nikki Haley a accusé l'ONU de tactiques d'intimidation contre Israël, poussant Netanyahu à déclarer quelques jours plus tard que l'UNRWA devait être démantelé.
Depuis les débuts de la présidence de Donald Trump, Israël ne choisit plus sur qui jeter le discrédit. Soutenu dans les institutions internationales par les Etats-Unis de manière ouverte, Netanyahu a adopté une stratégie différente - celle de tirer parti des attaques similaires contre l'ONU et les Palestiniens (malgré le soutien de l’organisme au projet colonial d’Israël).
Cependant, l'ONU et les Palestiniens sont assujettis jusqu’à la dépendance, quoique dans des circonstances différentes. La dépendance de l'ONU est directement liée au maintien du cycle des violations des droits de l'homme. Les Palestiniens quant à eux ont été contraints à la dépendance pour survivre parce que la communauté internationale, conformément à la demande d'Israël, a éliminé les possibilités de lutte anticoloniale et a défini le cycle politique de déplacement comme préoccupation humanitaire.
Les nouvelles récentes selon lesquelles Trump retient plus de la moitié de sa contribution financière annuelle à l'UNRWA [45 millions de dollars, ndt] rendent cette dynamique encore plus claire. La déclaration du commissaire général Pierre Krähenbühl (1) insiste à la fois sur la nécessité du travail de l'organisation et l'importance d'assurer la pérennité des services offerts aux réfugiés palestiniens.
Ce n'est un secret pour personne que les États-Unis ont toujours soutenu la violence israélienne à coup de milliards, et avec des millions comme indemnisation hypocrite des violations perpétuelles infligées aux Palestiniens. Des tactiques identiques ont été mises en œuvre dans le contexte de l'UNRWA. Les besoins des réfugiés palestiniens ne sont pas satisfaits d'une manière qui débouche sur l'autonomie et l'indépendance, bien que les États-Unis soient le plus grand donateur jusqu'en 2017. Le déficit créé par la collaboration des États-Unis avec Israël limitera les réalisations de l'UNRWA, ce qui fait que les Palestiniens resteront bloqués sur des priorités liées aux besoins fondamentaux de survie.
Il est donc contradictoire d'appeler au démantèlement de l'UNRWA tout en réduisant son budget. Les besoins des Palestiniens perpétués par Israël, les États-Unis et la communauté internationale doivent être satisfaits d'une manière spécifique qui soit plus forte que la mesure actuelle. Si le budget de l'organisation est sérieusement handicapé, il va de soi que les besoins fondamentaux devront rester une priorité. Puisque les Palestiniens ne sont pas fictifs, malgré ce que Netanyahou et le récit sioniste proclament, ni les réfugiés ni leurs besoins ne disparaîtront.
L'existence de l'UNRWA est une conséquence du projet colonial israélien. Dans un monde qui ne serait pas moralement perverti, la responsabilité devrait retomber sur l'agresseur, plutôt que sur une organisation dépendante qui ne peut garantir complètement le bien-être des réfugiés palestiniens, et encore moins leur autonomie. Peut-être Netanyahou pourrait-il envisager la solution évidente qui verrait la fin de l'approche humanitaire envers les Palestiniens : décoloniser la terre, laisser les réfugiés retourner en Palestine historique, et la saga de l'UNRWA arriverait à une fin digne.
(1) Statement by UNRWA commissioner-general Pierre Krähenbühl, 17 january 2018, www.unrwa.org (en anglais).
Source : Palestine Info
Traduction : MR pour ISM
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