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Israël - 4 octobre 2005
Par Avihai Sharon
NRG/Maariv - 3 Octobre 2005 - http://www.nrg.co.il/online/1/ART/991/703.html - Traduit de l'Hébreu par Sol Salbe
Avihai Sharon est choqué par l'indifférence de la société israélienne suite aux décès de victimes innocentes dans les Territoires Occupés.
Après cinq ans d'Intifada, l'IDF a ses réponses toutes prêtes, comme celle dont nous avons été gratifiée samedi dernier.
À cette occasion ,un groupe de parachutistes a tiré et tué un jeune palestinien de 13 ans, Udai Tantawi, pendant une opération de routine dans le camp de réfugiés d'Askar.
Plus tard, l'IDF a indiqué que c'était un cas de violation des règles de procédures et que le commandant de la troupe, un sergent, avait été suspendu. Le compte-rendu fourni par l'IDF dit que des pierres et des bouteilles ont été jetées sur la troupe alors qu'elle était en action, un cas habituel dans les territoires.
La société israélienne s'est habituée à de telles déclarations. Comme dans un film d'Hollywood, nous connaissons d'avance le scénario - cela sera jugé comme une exception à la règle, et le commandant local - un sergent ou un second lieutenant – sera retiré de son poste.
Ces dernières semaines, l'organisation "Shovrim Shtika" (Briser le Silence) a publié une nouvelle compilation des comptes-rendus de témoins oculaires concernant l'ouverture du feu dans les territoires.
Voici ce que dit un soldat de la Brigade de parachutiste au sujet des ordres et des procédures liées à l'ouverture du feu qu'il a reçus pendant l'Intifada. "... Mon équipe a tué des personnes innocentes, ou au moins des gens considérés comme étant innocents. Certains ont été tués par erreur, une véritable erreur. Mais qu'est-ce qu'une erreur? En toute honnêteté, vous entrez et leur dites : désolés, il y a eu une erreur, nous avons tué votre mari ou votre fille, ou votre fils ou votre grand-père ou je ne sais pas qui. Et puis, il y en a eu d'autres qui ont été exécutés en raison des ordres qui, à mon avis, étaient illégaux... "
Dans un Etat dont les règles d'ouverture du feu sont classifiés et ne font pas l'objet d'un examen public minutieux, nous ne pouvons jamais dire si nous sommes témoins d'une erreur tragique ou d'un crime. Pendant la confrontation actuelle dans les territoires, chaque soldat est familier avec des situations où un enfant pourrait sembler être armé, une femme enceinte pourrait être un terroriste portant une bombe et ainsi de suite.
Résultats tragiques
La réalité des soldats de l'IDF opérant dans les territoires est que chaque opération est susceptible d'avoir des conséquences tragiques. Pendant mon service, je me suis retrouvé plus d'une fois dans la région de Naplouse, y compris aucamp d'Askar. Pour je ne sais quelle raison, l'IDF n'a jamais jugé bon de nous fournir et de nous former aux moyens de dispersion de foules.
Mon unité, comme un bon nombre d'autres unités de l'IDF n'a jamais été équipée de balles en caoutchouc ou degaz lacrymogène.
En dépit de nos demandes répétées, l'IDF n'a jamais jugé nécessaire de fournir aux soldats des moyens qui permettraient une réponse non-mortelle aux incidents tels que celui qui s'est produit samedi dernier.
Cette décision a coûté de nombreuses vies, y compris par ma propre unité.
La question des procédures sur l'ouverture du feu fournit pourtant un autre exemple de la triste réalité : la société israélienne préfère fermer les yeux. A une courte distance de nos maisons, une réalité corrompue existe qui transforme nos enfants en hommes et femmes avec du sang sur les mains. Mais ni notre communauté ni ses responsables ne veulent répondre à cette réalité.
Ce manque de réponses à de tels incidents illustre l'immunité des Forces de Sécurité à la critique. Pire encore, elle incarne l'indifférence morale du public à ce qui est fait en son nom dans les Territoires.
Le cas d'Udai, 13 ans, rejoint une longue liste de milliers de morts, y compris des centaines d'enfants qui ont été tués par des forces de l'IDF dans les Territoires.
Pour notre part, nous continuons à vivre dans notre bulle confortable et indifférente jusqu'au prochain incident quand nous nous souviendrons encore de nos soldats et de leurs victimes.
Avihai Sharon est le leader du mouvement Shovrim Shtika (Briser le Silence)
Source : http://www.kibush.co.il/
Traduction : MG pour ISM
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