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23 avril 2014
Par Ramona Wadi
Article publié par Middle East Monitor, en anglais, le 18 avril 2014.
Pour l'Année internationale de solidarité avec le peuple palestinien, les Nations Unies jugent pertinent d'envoyer à la Palestine un rappel sur la bienveillance impérialiste prédatrice. Le 14 avril, le site de l'ONU a publié un article déclarant que le Secrétaire général Ban Ki-moon avait parlé à Mahmoud Abbas et à Benjamin Netanyahu, pour tenter de sauver les négociations temporairement bloquées.
Selon la porte-parole Stéphanie Dujarric, "l'objectif des contacts était de tenter de prolonger les négociations en cours en vue d'un accord de paix définitif entre Israël et la Palestine." Dujarric ajoutait que Ban "avait exprimé l'espoir que les deux dirigeants saisiraient l'ouverture actuelle créée par les initiatives US pour trouver le moyen de parvenir à la solution de deux Etats."
La déclaration officielle ne fait pas référence à la décision d'Abbas de demander la reconnaissance internationale suite au refus d'Israël de libérer le quatrième groupe de prisonniers palestiniens. Au lieu de cela, elle fait référence à la détérioration des négociations, en 2010, suite au refus de Netanyahu de geler l'expansion des colonies.
Le communiqué tente de masquer le spectacle et ses protagonistes. Les Etats-Unis, les Nations-Unies et Israël expriment leurs préoccupations et leurs concessions calculées, mais la Palestine reste un détail négligeable identifié seulement par des attentes de conformité qui ramènent le discours aux exigences impérialistes. Israël a conservé sa prestigieuse intégration au sein du réseau oppressif, se permettant d'être brièvement relégué à la périphérie afin de fournir un contexte pour ce que l'ONU décrit comme un "conflit", par opposition au colonialisme de peuplement. La transition est immédiatement rectifiée, tandis que le retour d'Israël est accueilli à bras ouverts au sein de la coalition qui, en dépit de sa rhétorique, ne cherche aucun autre règlement que la détérioration continue de la Palestine.
Dans son discours lors de la réunion internationale des Nations Unies sur la question de la Palestine, qui s'est tenue à Quito, Equateur, le 25 mars, Ban a réitéré son prétendu engagement à la solution de deux Etats, "avec Israël et la Palestine vivant côte à côte en paix et en sécurité." Il a appelé les deux parties "à parvenir à un accord, même au prix de concessions douloureuses."
Renoncer à la responsabilisation demeure un impératif. Même si elles invoquent le droit international pour déclarer illégale l'expansion coloniale, les Nations Unies évitent d'insister sur le démantèlement de l'Etat colonial. Pas plus que l'ONU n'exposera ce qu'elle imagine comme solution de deux Etats, réduite en fait à une invraisemblance qui serait construite sur les fragments restants de la terre palestinienne qu'Israël n'a pas encore expropriés.
Par contre, l'Année internationale de solidarité avec le peuple palestinien a été mentionnée deux fois, d'une manière aussi ambiguë que les gros titres multilingues médiatiques qui préfèrent enjoliver l'illusion de la libération palestinienne.
La solidarité réalisée jusqu'à présent par l'ONU représente moins d'un fragment de ce que les militants ont accompli au fil des décennies. Cependant, la glorification de l'institution impérialiste lui procure l'impunité qui la protège d'avoir à rendre compte sur sa reconnaissance de l'Etat colonial.
L'ONU ferait bien de se souvenir que dans sa législation largement citée et de manière sélective se trouve inscrite la liberté de recourir à la résistance légitime contre une occupation coloniale et militaire. Toutefois, comme avec d'autres Etats qui ont défié la domination impérialiste, les Nations Unies ne reconnaîtront jamais la référence à la résistance, à moins qu'elle puisse être manipulée dans l'abominable opération présentée à tort comme intervention humanitaire.
En référence à ce qui a été dit à Quito, "des concessions douloureuses" n'existent pas. Même un substitut de l'euphémisme utilisé ne réparerait pas les dégâts imposé à la Palestine par le mirage d'une égalité imposée. L'ONU devrait effacer la référence aux "concessions douloureuses" et reconnaître les dommages collatéraux accumulés ou les meurtres, pour découvrir l'équation de complicité dans le soutien à l'illégalité coloniale que l'organisation cherche à protéger.
Source : Middle East Monitor
Traduction : MR pour ISM
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Ramona Wadi
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