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ISM France - Archives 2001-2021

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Syrie -

Sous la Syrie, le Hezbollah, ou la lutte souterraine entre Bandar, le capo di capo de contre-révolution arabe, et Hassan Nasrallah, le « seigneur de la résistance »

Par

« Il ne saurait y avoir de victoire politique possible sans une victoire culturelle préalable » (Antoine Gramsci)
Sous la Syrie, le Hezbollah. Tel est l’objectif sous-jacent de la stratégie saoudo-américaine dans la nouvelle épreuve de force contre le pouvoir baasiste suscitée par la controverse sur l’usage des armes chimiques en Syrie. Cauchemar de l’Occident, bête noire des Saoudiens et des Israéliens, le Hezbollah fait l’objet d’une manœuvre d’étranglement visant à neutraliser la seule structure arabe à tenir tête tout à la fois aux États-Unis, à Israël et à la dynastie wahhabite.

Sous la Syrie, le Hezbollah, ou la lutte souterraine entre Bandar, le capo di capo de contre-révolution arabe, et Hassan Nasrallah, le « seigneur de la résistance »

"De Gaza, un salut au seigneur de la résistance libanaise, Sayyed Hassan Nasrallah" (Journal libanais Al Akhbar 04.O9.13)
Le seul à constituer une menace directe pour Israël en ce qu’il est seul acteur arabe disposant d’une base opérationnelle limitrophe d’Israël, à l’exception de la Syrie, hors service du fait d’une guerre intestine, et du Hamas, en phase d’égarement révolutionnaire dans la foulée de son ralliement aux pétromonarchies du Golfe et l’installation de son quartier général à Doha (Qatar), à 30 km de la base américaine du Centcom.

Des trois partenaires de l’axe de la contestation à l’hégémonie israélo-américaine (Iran, Syrie, Hezbollah), l’axe subliminale du mal dans la stratégie atlantiste, le 3ème acteur présente le meilleur rendement en terme de rapport qualité prix, la meilleure rentabilité opérationnelle en terme d’efficacité en ce que l’Iran (80 millions d’habitants, puissance du seuil nucléaire et autonome géographiquement) constitue un aléa stratégique pour une attaque occidentale et la Syrie, un aléa politique, pour les multiples répercussions que l’effondrement du pouvoir d’état pourrait entrainer pour son environnement.

L’anéantissement politique ou militaire du Hezbollah figure dans toutes les démarches de la diplomatie occidentale depuis le début du soulèvement populaire en Syrie. Cela est si vrai que la première proclamation officielle du premier chef de l’opposition syrienne off-shore, l’universitaire franco syrienne Bourhane Ghalioune, a porté sur la première mesure symbolique qu’il prendrait au début de son mandat présidentiel, à savoir la rupture des relations stratégiques avec le Hezbollah et de la relation spéciale de la Syrie avec l’Iran.

La déclaration de Bourhane Ghalioune a plongé dans une profonde consternation ses parrains français en ce qu’elle a révélé prématurément les objectifs sous-jacents de la campagne de Syrie. Cet engagement a été consigné dans le protocole de Doha, la plateforme politique de l’opposition, signée en Novembre 2012, sous la pression du Qatar qui prévoit en outre de recourir à la négociation politique pour récupérer le plateau du Golan occupé par Israël depuis 1967. Autrement dit, un enterrement discret du contentieux syro israélien en ce qu’il implique la renonciation à la guerre et la reconnaissance d’Israël, sans préjuger du résultat final des négociations syro-israéliennes. Un schéma identique au processus israélo-palestinien avec ses aléas identiquement dilatoires.

1 - La branche militaire du Hezbollah sur la liste des organisations terroristes de l’Union Européenne

L’inscription de la branche militaire du Hezbollah sur la liste des organisations terroristes de l’Union Européenne, en juin 2013, de même que la fixation de la date d’ouverture du procès des meurtriers présumés de l’ancien premier ministre libanais Rafic Hariri, au 13 janvier 2014, relève de cette manœuvre d’étranglement. Elles tendent, par leur programmation, à dresser un nœud coulant visant sinon à sa strangulation à tout le moins à placer de la formation politico-militaire, sur la défensive en prévision de son implosion.

La criminalisation du Hezbollah, à tout le moins sa branche militaire, a été faite sur la base de cette responsabilité présumée ou virtuelle dans un attentat en Bulgarie. L’attentat à la bombe a fait six morts, dont cinq Israéliens, en plus du kamikaze, l’été 2012, à Bourgas au bord de la mer Noire. « L’attentat de Bourgas a été commis sur le sol européen contre un membre de l’Union européenne. Nous espérons que les Européens en tireront les conclusions qui s’imposent quant à la véritable nature du Hezbollah », précise le communiqué européen.

La peur du terrorisme islamiste sur le Vieux Continent est inversement proportionnelle à sa réalité. Tel est, à tout le moins, l’un des enseignements de la première enquête sur le sujet de l’agence Europol. Selon le rapport Europol 2010 sur le risque terroriste dans l’Union Européenne, sur 611 interpellations de terroristes effectuées, 219 (soit 35 %) sont dues à la France. Contrairement à une idée répandue, la majorité de ces 219 arrestations ne concernent pas des islamistes (94 arrestations dont 14 cas ont fini devant les tribunaux français) mais des séparatistes, en premier l’ETA, l’organisation, séparatiste basque.

De surcroit, comparaison n’est pas raison, mais force est de relever que la pénalisation du Hezbollah ne s’est accompagnée d‘aucune poursuite pour incitation à la haine raciale à l’encontre de Yat Beor, théoricienne d’Eurabia, marraine idéologique de Andrei Brevjik, le tueur d’Oslo, le plus sanglant attentat de la décennie 2010 en Europe, ni du moindre rappel à l‘ordre, même amical, à l’Arabie saoudite, dont quinze ressortissants ont participé au raid du 11 septembre 2011, contre les symboles de l’hyper-puissance américaine, qui a fait près de trois mille morts.

Lire la suite de l'article de René Naba :

2 – La levée de boucliers des journalistes contre le fonctionnement du Tribunal Spécial sur le Liban.
3 – Les manipulations de l’opinion
A- La mystérieuse interview du « Time »
B- Imad Moughnieh et la responsabilité des attentats du 11 septembre 2001
C- Le Hezbollah, rival de Pablo escobar, le baron de la drogue latino-américaine et le projet éditorial d’Yves Mamou
4- Bandar versus Nasrallah : La lutte finale entre le « prince du Djihad » et « le Seigneur de la résistance »
A- Bandar, le capo di capo de la contre-révolution arabe
B – Nasrallah versus Bandar : 4-0
5 – Le remake du duo franco-américain de 1982


sur son blog : http://www.renenaba.com/sous-la-syrie-le-hezbollah/



Source : Blog René Naba

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11 septembre 2013