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ISM France - Archives 2001-2021

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Soutien à BDS - La discrimination des racistes colonialistes est un devoir

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Apartheid...
Si l’actuel ministre de l’(In)Justice déclare vouloir interdire la lutte des militants BDS au prétexte que cette campagne est discriminante vis-à-vis d’un Etat, alors il a raison quant au motif allégué mais tort quant à la conclusion qu’il en tire.

Soutien à BDS - La discrimination des racistes colonialistes est un devoir

Stand du Collectif Palestine Vaincra-Toulouse, samedi 13 mars 2021, en soutien aux étudiant•e•s palestinien•ne•s et au boycott d’Israël (Source)
En effet, il s’agit de mettre à l’index et de mettre au ban un système qui revendique explicitement la pratique de l’apartheid. D’ailleurs, il ne s’agit pas de n’importe quel apartheid. Celui du régime sioniste exclut les habitants autochtones de la terre palestinienne non seulement de sa sphère publique mais de plus il rétrécit de jour en jour l’espace géographique qu’il leur concède.

Les militants BDS veulent même plus que cela.

Ils espèrent faire adopter par l’ONU une campagne analogue à celle menée contre le régime d’Afrique du Sud en 1962. A cette date, l’Assemblée Générale des Nations Unies avait adopté la résolution (non contraignante) 1762 qui recommandait d’imposer toutes sortes de sanctions, en particulier économiques, culturelles, universitaires et sportives pour contraindre un système raciste à abolir la relégation des Africains dans des îlots péri-urbains, les bantoustans.

La stratégie du mouvement anti-apartheid a consisté à peser sur l’opinion publique pour isoler un pays qui a adopté le ’racisme’ comme un principe de gouvernement. La lutte du peuple sud-africain, appuyée par le soutien international de nombre de partis, de syndicats, d’associations et de personnalités a fini par abolir le système infamant institué par le régime de Pretoria.
Par exemple, la Campagne mondiale contre la collaboration militaire et nucléaire avec l’Afrique du Sud a été d’un grand apport pour le succès de l’embargo sur les armes contre l’Afrique du Sud.

C’est exactement ce que veulent et revendiquent les militants de la campagne BDS, ostraciser et bannir de la communauté internationale le régime de Tel Aviv qui a tout le soutien des puissances occidentales, lesquelles ont eu tant de peine à condamner en son temps le régime raciste d’Afrique du Sud.

Apartheid mais pas seulement…

En effet, Tel Aviv ne se contente pas de cantonner les Palestiniens de la Cisjordanie en leur interdisant de rejoindre le territoire de la Palestine de 1948 devenu Israël.

Dans ce territoire émietté, enserré par un mur qui l’empiète, ce régime institue des check points militaires fixes et mobiles, entravant la libre circulation des Cis-Jordaniens.

Il détruit des maisons, des récoltes et jour après jour déclare des zones entières d’intérêt militaire pour les annexer dans un second temps en y faisant construire des résidences pour les Juifs de la partie israélienne.

Les soldats de son armée humilient.

Ils détruisent infrastructures et écoles.

Les programmes scolaires enseignent à leurs enfants que le monde entier ou presque est antisémite et que les Palestiniens, désignés sous le nom générique d’Arabes ou de Musulmans sont par essence terroristes.

Il leur rationne l’eau et oblige ce qui sert d’Autorité palestinienne à collaborer pour livrer les opposants, les emprisonner ou les éliminer physiquement par des assassinats.

Il emprisonne. Hommes, femmes et enfants. Pas une famille qui n’ait ou n’ait eu un prisonnier enfermé dans des geôles insalubres, éloignées de son lieu de résidence pour accroître la difficulté des visites, où les soins médicaux sont refusés et où toutes sortes de sévices et de tortures sont la règle.

Quant à Gaza, ses habitants subissent un blocus illégal du point de vue du droit international depuis maintenant quatorze ans. Plus de 40% de sa population y vit en dessous du seuil de pauvreté, chômage et paupérisation sont un effet direct de ce crime exercé sur une population désarmée.

La discrimination des racistes colonialistes est un devoir

Alors, oui, les militants BDS ont le droit et le devoir de faire campagne pour discriminer un régime qui discrimine, vole, emprisonne et tue sans la moindre réaction de la ’communauté dite internationale’, celle admise par les États les plus puissants de la planète. C’est leur devoir et leur honneur hautement revendiqué.

Il est étrange qu’un ministre d’un gouvernement européiste au point que le drapeau marial bleu à étoiles jaunes est placé devant le drapeau national dans les lieux publics ignore le principe de subsidiarité institué par le traité de Maastricht en 1992 et réaffirmé en 2009 avec le traité de Lisbonne.

Ce principe affirme qu’en matière de législation, il faut réserver uniquement à l’échelon supérieur (l’Union européenne) uniquement ce que ne pourrait effectuer l’échelon inférieur (les pays membres de l’Union européenne) que de manière moins efficace.

Nous ne sommes pas des fétichistes du droit bourgeois qu’il soit national ou international puisqu’il est le plus souvent rédigé par et pour les puissants. Néanmoins, nous pouvons saisir et retourner cette arme contre les institutions subalternes.

En la matière, l’obligation de faire respecter les règles imposées par la Convention de Genève concernant le devoir de protection d’un peuple sous occupation militaire par l’occupant s’impose à tout pays et singulièrement à chacun des pays membres de l’UE.
Le respect des Droits de l’Homme, inclus dans toutes les chartes adoptées par la majorité des États et des fédérations d’États, bafoué par le régie de Tel Aviv, est un impératif qui s’impose à l’Union européenne qui a toute latitude pour faire appliquer le principe de subsidiarité.

Les violations du droit international par Israël sont patentes, elles sont rapportées par les délégués de l’ONU à chaque fois qu’ils sont dépêchés pour les constater. Seul le commettant les conteste.

Protestation non violente

Les militants de BDS comprennent parfaitement le rendu de la Cour européenne des droits de l’homme du 11 juin 2020. Ils ont trouvé dans la décision de la CEDH qui interdit de poursuivre les militants BDS un argument pour poursuivre leurs actions anti-racistes et anti-apartheid.

Poursuivre ces militants, les harceler, criminaliser leur action revient à restreindre abusivement la liberté d’expression.

Il est paradoxal de poursuivre pour discrimination des citoyens européens qui luttent justement contre un État qui professe ouvertement sa discrimination envers les Palestiniens.

Quand la défense d’un peuple opprimé par des moyens tout à fait non violents et compatibles avec la démocratie à l’occidentale est réprimée, il faut se résoudre à interpréter cette option comme un encouragement à une lutte violente. Bientôt, il deviendra nécessaire pour les militants épris de justice d’organiser des Brigades Internationales armées à envoyer en Palestine occupée pour empêcher les exactions de l’armée d’occupation.

Cette obstination du gouvernement français à défendre l’indéfendable régime de l’apartheid est aussi un signal pour les Palestiniens de reprendre les attentats du désespoir puisque c’est la seule arme qui leur reste, une fois épuisés les recours devant les instances juridiques internationales.

Est-ce bien cela que veut ce gouvernement incapable par ailleurs de mener à bien une lutte contre une épidémie et une campagne de vaccination ?

Il est vrai que la France, en continuant d’occuper militairement une bonne partie de l’Afrique francophone, ne peut pas donner des leçons d’anticolonialisme à l’un de ses plus fidèles partenaires économiques et stratégiques dans ses entreprises impérialistes comme le régime de Tel Aviv.


Source : Association Nationale des Communistes

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